ETUDE DES BESOINS EN PRODUITS LIGNEUX POUR LA CONSTRUCTION DANS LES ZONES PERIPHERIQUES D’UNE NOUVELLE AIRE

Phase préparatoire : Recherches bibliographiques

   Il s’agit de répertorier et consulter les documents les plus spécifiques et les plus spécialisés possibles sur le sujet de recherche dans les bibliothèques et les sites web. Cette étape a permis d’avoir une vue générale sur la problématique pour servir de base aux discussions avec les paysans riverains et les personnes ressources, notamment en termes d’approche, de démarche, de méthodes techniques, d’outils à adopter et de calendrier d’exécution et dans le but de connaître la zone d’étude. La zone d’étude est présentée en annexe 1.Soulignons qu’en plus du critère « disponibilité », les informations ont été recueillies en fonction de leur pertinence par rapport au sujet d’étude et de leur date de parution (les données les plus récentes ont été consultées en premier). Les centres de documentation visités ont été
 La Bibliothèque de l’ESSA,
 Le Centre d’Information et de Documentation (CIC) de l’ESSA-Forêts
 La bibliothèque du site NAP Tampolo

Choix des essences

   Le choix des essences est méticuleux car les bois de construction doivent avoir une dureté assez élevée, une bonne résistance aux insectes et aux pourritures mais aussi une stabilité assez élevée pour pouvoir résister à l’humidité et aux activités cycloniques caractéristiques de la région. Outre ces propriétés physiques et mécaniques du bois, les facteurs disponibilité et proximité de l’espèce influent considérablement sur le choix des ménages. Ce qui explique en partie l’utilisation massive des espèces d’Eucalyptus car celles-ci sont les plus répandues au sein de la zone d’étude, notamment dans les formations secondaires et les reboisements villageois.

Caractérisation des espèces choisies

   Les paramètres favorables à la durabilité du bois sont la qualité du séchage, la densité élevée, la composition chimique liée à l’essence (présence de résine, d’oléorésine, de tanin) et le degré hygrométrique du milieu ambiant (C.Hazard, 1996). Le pourrissement du bois survient plus vite au sein d’une atmosphère humide, ce qui est le cas de notre zone d’étude. En effet, la densité comprise entre 0.8 et 1 correspond au bois dense. Concernant la dureté Monnin, c’est une propriété particulière importante à connaître lorsque les bois sont utilisés en revêtement de sol (parquet, plancher, … ) ou pour tout autre emploi où le bois est soumis à des chocs ou des poinçonnements. (Rakotovao et al, 2012) Les classes de dureté sont les suivantes :
D ≤ 1,5 : bois très tendre
1,5< D < 3 : bois tendre
3 < D < 6 : bois mi-dur
6 < D < 9 : bois dur
D ≥ 9 : bois très dur
(Rakotovao et al., 2012)
Le coefficient de retrait volumique permet de quantifier las variations de volume. Lorsqu’une pièce de bois sèche en dessous de son point de saturation des fibres (PSF), son volume diminue. Si la pièce reprend de l’humidité, son volume augmente jusqu’au PSF au-dessus duquel il ne varie plus. Le coefficient de retrait volumique correspond au retrait volumique d’une pièce de bois lorsque son humidité varie de 1%. Les classes de retrait volumique sont les suivantes :
 Coefficient < 0,35% : retrait faible
 0,35% < coefficient < 0,55% : retrait moyen
 Coefficient > 0,55% : retrait élevé ( Rakotovao et al., 2012)
Les classes de résistance en compression axiale :
 C ≤ 450 kg/cm² : résistance faible
 450 kg/cm² < C < 750 kg/cm² : résistance moyenne
 C ≥ 750 kg/cm² : résistance élevée (Rakotovao et al., 2012)
Et concernant la rupture en flexion, selon des principes de base de l’ingénierie, un couple de flexion est le résultat d’efforts de compression et/ou de traction excentriques par rapport à l’axe neutre d’un élément. Donc s’il est résistant à la compression à la tension axiale, le bois est donc également efficace en flexion. (CECOBOIS,) Sur ce, les 9 espèces les plus utilisées et recherchées par la population pour la construction des cases ont les propriétés suivantes :
 Amaninombilahy (Leptolaena multiflora) qualifié de bois dense avec une densité de 1,10, bois très dur selon sa dureté Monnin (10,9). Le bois a un retrait volumique élevé (0,67%) et une résistance élevée (850kg/cm²).
 Hazoambo (Xylopia sp.,) : qualifié de bois mi-dense selon sa densité(0,75), de bois mi-dur selon la dureté Monnin (5,9). Son retrait volumique est élevé (0,56%) et sa résistance est moyenne (610 kg/cm²).
 Hazondronono (Stephanostegia capuronii) qualifié de bois dense (1,03), de bois très dur selon sa dureté Monnin (14,4), avec un retrait volumique élevé (0,75%). Sa résistance est élevée (895kg/cm²)
 Hintsiny (Intsia bijuga) : qualifié de bois dense (0,84) et dur (8,9). Son retrait volumique est moyen (0,47%)
 Kininina (Eucalyptus sp.,), est un bois dense (8,4), mi-dur selon sa dureté Monnin (5). Cette espèce a un retrait volumique élevé (0,62%) et une résistance moyenne (690 kg/cm²)
 Nanto (Faucherea sp.,) : qualifié de bois très dur selon sa dureté (10,3) . Son retrait volumique est élevé 0,64%) et sa résistance est élevée (795kg/cm²)
 Okoumé (Aukoumea klaineana) est qualifié de bois léger, tendre. Mais son coefficient de retrait est faible. (CIRAD 2011)
 Tambonana (Asteropeia sp) qualifié de bois dense, de bois très dur selon sa dureté Monnin (12,0). Son retrait volumique est élevé (0,60%°. Le bois a une résistance élevée (2050 kg/cm²).
 Voapaka (Uapaca sp.,) qualifié de bois dense et de bois mi-dur selon sa dureté (4,4). Son retrait volumique est moyen (0,53%).
En construction des cases, pour les armatures et les planchers, on définit la qualité du bois par sa dureté : il faut qu’il soit suffisamment dur pour pouvoir résister à tous les chocs pouvant se produire ; par sa résistance : puisqu’il sert d’ossature, il doit être suffisamment résistant pour pouvoir supporter des charges assez importantes. La durabilité doit aussi être tenue en compte puisque l’ouvrage doit être assez durable pour éviter les renouvellements fréquents. Pour les portes et fenêtres, la qualité fait surtout référence au côté esthétique et au retrait volumique. Le bois choisi doit avoir un retrait volumique faible afin d’éviter le changement de volume de celui-ci entrainant l’espacement entre les fenêtres et le mur ou les portes et les murs.

Discussions sur la méthodologie d’enquête

   Le facteur temps a pesé lourdement sur l’enquête. De plus, ce sont les pères de famille qui sont les plus spécialisés dans la construction de cases et les espèces qui y sont utilisées. Pourtant, la période de notre descente sur terrain est tombée dans leurs périodes de marché de girofle. Les pères de famille ont été ainsi rarement à la maison et les femmes n’ont pas pu répondre aux questions concernant les noms des essences pour chaque type de charpente. On a du donc recourir aux questionnements auprès des chefs FKT et des guides locaux au sein de la NAP pour pouvoir estimer les espèces les plus utilisées pour les différentes ossatures de la maison. Les pourcentages exacts des ménages pour chaque utilisation n’ont donc pas pu être obtenus. L’échantillon correspondant aux 26 ménages concerne surtout les mensurations des dimensions des différentes parties de la maison et des charpentes.

CONCLUSION

   La forêt tient une place importante dans la vie de la population riveraine de la NAP tampolo qui mène encore un mode de vie traditionnel basé sur l’utilisation des produits forestiers, notamment les produits ligneux. En effet, les ressources ligneuses sont employées dans la construction des cases et la fabrication des outils. A chaque catégorie d’utilisation correspond des espèces ligneuses déterminées. Neuf (9) espèces sont les plus utilisées à savoir Eucalyptus sp., Intsia bijuga, Xylopia sp., Leptolaena multiflora, Faucherea sp., Asteropeia sp., Uapaca sp., Aucoumea klaineana et Stephanostegia capuronii. Elles sont choisies en fonction de la disponibilité et des propriétés de leurs bois. La NAP est la principale origine des prélèvements. Dans une vision à long terme, le besoin en produits ligneux pour la construction de cases constitue une menace pour la conservation de la NAP. Ainsi, les besoins en produits ligneux de la population riveraine affectent l’équilibre de la forêt à Tampolo par le choix de leurs essences qui s’orientent vers des espèces non négligeables du point de vue propriétés et par le volume prélevé à chaque renouvellement des armatures des cases. Des mesures adéquates doivent être alors prises pour empêcher la dégradation de cette dernière. Mais pour pouvoir bien évaluer cette menace, qu’en est-il des besoins en produits non ligneux ?

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Table des matières

INTRODUCTION
PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES
CHAPITRE 1 : METHODOLOGIE DU TRAVAIL
1- Phase préparatoire : Recherches bibliographiques
2- Descente sur terrain 
2.1 Entretiens préliminaires
2.2 Enquête auprès des ménages
2.2.1 Echantillonnage
2.2.2 Enquête par questionnaire
2.2.3 Mensurations
3- Traitement des données 
3.1 Calcul des volumes
3.2 Calcul des moyennes
4- Contraintes et limites du travail
CHAPITRE 2 : RESULTATS DE L’ETUDE
1- Les différentes utilisations du bois et les espèces utilisées 
1.1 Construction de cases
1.1.1 Espèces employées au niveau du pignon et de la toiture
1.1.2 Espèces utilisées au niveau des murs
1.1.3 Les espèces employées pour l’ensemble du plancher
1.2 Fabrication des équipements
1.2.1 Mortiers et pilons
1.2.2 Manches d’outils
2- Caractérisation des espèces les plus utilisées par la population 
3- Origine des prélèvements du bois 
4- Estimation des besoins en bois 
4.1 Construction des cases
4.1.1 Consommation en bois ronds et pièces rectangulaires
4.1.2 Consommation en planches
4.2 Fabrication des outils
CHAPITRE 3 : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
1- Discussion sur les résultats 
1.2 Choix des essences
1.3 Caractérisation des espèces choisies
1.4 Origine des prélèvements du bois
1.5 Quantification des besoins en bois
2- Discussions sur la méthodologie d’enquête 
3- Recommandations
3.1 Vulgarisation des espèces moins utilisées
3.2 Enrichissement de la forêt
3.3 Sensibilisation et responsabilisation des villageois
3.4 Etude des propriétés des bois des espèces non encore étudiées
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIES
ANNEXES

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