Maladies des Artères
Artériosclérose
Définition
L’artériosclérose découle du mot athérosclérose qui a été proposé en 1904 par Felix Marchand à partir des mots de racine grec « athéré » qui signifie bouillit et « skléros » qui signifie dur. L’artériosclérose concerne uniquement les artères de petits calibres (123).
Il s’agit d’un processus dégénératif qui peut toucher les artères de tout le corps. Il commence par un dépôt de cholestérol sur leur couche la plus profonde dénommée intima. L’épaississement et le durcissement de la paroi des artères, associés à la diminution de leur diamètre intérieur, entrainent une diminution du flux sanguin qui y circule. Un plus faible apport de sang signifie une vie pl us courte(83).
Causes
L’artériosclérose est la cause principale de l’apoplexie car elle favorise la rupture des artères et la formation de thrombus à l’intérieur. D’autres facteurs tels que l’hypertension artérielle, le tabac et le diabète en accroissent le risque.
Fragilité vasculaire
C’est la fragilité des petits vaisseaux qui produit de petites hémorragies et des hématomes en cas de traumatismes peu importants(84).
Elle est due à une fragilité héréditaire en général du tissu conjonctif qui forme les parois des artères et des veines. La carence en certaines vitamines comme la vitamine C peut la produire ou l’aggraver.
Hypertension artérielle
L’hypertension artérielle est définie comme une élévation de la pression du sang dans les artères, par rapport à une valeur dite « normale », établie par de nombreux comités scientifiques à travers le monde. L’unité de pression artérielle actuellement établie est le millimètre de mercure (mm Hg), mais le remplacement du mercure est prévu par la commission sanitaire européenne(123).
Il existe une hypertension quand l’une des conditions suivantes se produit :
La pression systolique (maximale) dépasse 140mmHg.
La pression diastolique (minimale) dépasse 90mmHg.
L’hypertension artérielle ne produit pas de symptômes mais elle détériore lentement les artères et différents organes.
L’alimentation peut contribuer énormément à maintenir les chiffres de la tension dans des limites correctes. Plus nous consommons de fruits et de légumes préparés d’une manière simple, plus le risque de souffrir d’hypertension artérielle est faible.
La nicotine a un effet vasoconstricteur (elle contracte les artères) ; le tabac est donc une cause de l’augmentation de la pression artérielle qui peut être perçue après avoir fumé une seule cigarette.
Syndrome de Raymond
Il est dû à un spasme brusque des artères distales, en général celles des mains. Ces dernières deviennent blanches, puis violacées et enfin rouges quand le spasme est passé(83).
Il se produit plus souvent chez les femmes après la ménopause. Il peut être déclenché ou aggravé par :
Le tabac
La tension émotionnelle
Le froid
La manipulation d’appareils qui vibrent comme les sèches cheveux ou les mixeurs de cuisine.
Bien qu’il puisse parfois exiger un traitement médical ou chirurgical, certains aliments peuvent contribuer à l’éviter.
Engelures
Les engelures ou éryhème-pernios sont dues à un manque de circulation dans les petits capillaires qui irriguent la peau. Le froid et la pression des chaussures peuvent les produire ou les aggraver(25).
Elles se manifestent sous la forme d’un elésion rougeâtre, en général aux pieds et aux mains, qui démange et est douloureuse. Normalement, elles disparaissent spontanément mais elles peuvent s’ulcérer et s’infecter(83). En plus du traitement local avec des compresses de plantes médicinales
appropriées, certains aliments peuvent améliorer l’état des vaisseaux capillaires et de la circulation sanguine(31). Le tabac favorise l’apparition des engelures car il rétrécit les artères et réduit le flux sanguin.
CAUSES DES MALADIES CARDIOVACULAIRES
Habitudes alimentaires
Les régimes alimentaires traditionnels à base de plantes, comprenant des aliments tels que les céréales, des tubercules et des racines sont peu à peu remplacés par des régimes plus riches en viandes, produits laitiers, en sucres ajoutés, en graisse animales et en huiles. C’est ce qu’on appelle la « transition nutritionnelle ».
Cette transition combinée à une tendance générale vers une mode de vie plus sédentaire est un facteur sous-jacent de développement des maladies cardiovasculaires. Il y a actuellement un déséquilibre dans la ration alimentaire quotidienne. Celle-ci se répartit en effet ainsi : 45% de lipides, 40% de glucides, 15% de protides(121).
La consommation moyenne de nourriture (en termes de calories) semble n’avoir cessé d’augmenter dans le monde, particulièrement dans les pays en voie de développement. La teneur moyenne en graisse de l’alimentation est également en augmentation à travers le monde. Une part de plus en plus importante de cette graisse provient de produits animaliers et d’huiles végétales.
La demande en produits animaliers comme la viande, les produits laitiers, et les œufs a augmenté en raison de facteurs tels que la hausse des revenus et la croissance de la population. Ces aliments sont des produits de haute valeur biologique et contiennent de nombreux nutriments essentiels, mais une consommation abusive peut conduire à un apport excessif en graisse(68).
Dans de nombreux pays, le poisson est une source importante de protéines animales, et à travers la pêche, d’emploi et de revenu.
La consommation moyenne de poisson et de produit de la pêche a pratiquement doublé depuis 1957(124).La disponibilité de cette source alimentaire dépendra de l’utilisation durable des stocks de poissons marins dont bon nombre sont pleinement exploités. Ce qui fait que la consommation de produits issus de la pêche sera de plus en plus limitée par des facteurs environnementaux.
Les nutritionnistes recommandent un rééquilibrage des apports caloriques avec de préférence : 30 à 35% de lipides ; 50 à 55% de glucides, 10 à 15% de protides. La vitamine E doit être apportée en quantité suffisante(123).
Diabète non-insulino-dépendant
Le diabète non-insulino-dépendant se définit par un taux élevé de sucre dans le sang, dont l’abaissement à un niveau « normal »ne nécessite pas d’administration d’insuline artificielle.
Le diabète non-insulino-dépendant représente la majorité des diabètes (85%).
Il s’associe le plus souvent à une obésité chez les sujets d’âge mûr. Si l’absence d’insulino- dépendance est le critère de définition du diabète non-insulino dépendant, ce n’est pas un critère prédictif d’évolution car le diabète non insulino dépendant peut par la suite devenir insulino-requérant (c’est-à-dire qu’il requiert de l’insuline).
Chez le diabète non-insulino dépendant, un facteur génétique indéniable vient s’ajouter aux facteurs d’environnement. Ces derniers sont représentés par une obésité androïde et notamment une obésité viscérale abdominale dans une grande partie des cas.
Certains diabètes non-insulino dépendant pourraient avoir comme origine un dérèglement du système immunitaire : ce sont les diabètes de type1 lents. En fait, la frontière entre les 2 formes n’est pas bien nette.
Au niveau physiopathologique, 2 raisons expliquent un taux élevé de sucre dans le sang :
L’insulinorésistance (la résistance à l’insuline) musculaire qui entraine un mauvais fonctionnement des muscles,
L’hypoinslinisme (diminution de la fabrication d’insuline), celle-ci pouvant être purement relative du fait d’une augmentation conséquente du poids.
Augmentation du taux de lipides dans le sang
L’augmentation du taux de lipides (ou encore de graisses) dans le sang est très fréquente (4 à10%) au sein de la population générale et constitue l’un desprincipaux facteurs de risque cardiovasculaire car elle entraîne l’apparition de plaques d’athérome au niveau des artères. Bien sûr, l’alimentation participe largement à l’augmentation du taux de lipides dans le sang(123).
Les lipides sanguins que sont le cholestérol, les triglycérides et les phospholipides sont transformés sous une forme plus hydrosoluble, les lipoprotéines. Celles-ci sont constituées d’un noyau central (cholestérol ou triglycérides) et d’une couche plus superficielle de phospholi pides, de cholestérol et de protéines dénommées apolipoprotéines. Ces dernières ont un rôle de solubilité dans le plasma, de fixation au récepteur spécifique des lipoprotéines et de régulation enzymatique(31).
En pathologie, ce sont surtout le cholestérol et un peu moins les triglycérides qui sont responsables de la formation de plaques d’athérome.
Les lipoprotéines appartiennent à 4 catégories qui migrent en électrophorèse selon l’ordre de présentation:
DEFINITION DE LA NUTRITION
La nutrition est une multi-discipline qui intègre des informations biologiques et physiologiques, des études psychologiques du comportement, une connaissance des aliments et de leurs conséquences socio-économiques. Ses objectifs sont à la fois curatifs et préventifs et elle intéresse aussi bien le malade que l’homme sain(46).
Enseignée depuis peu, cette science s’inscrit à part entière dans la pratique quotidienne des professionnels de la santé. L’alimentation consiste à concevoir l’importance de grands principes de base d’une alimentation rationnelle équilibrée satisfaisante qui allie qualité de vie et santé.
L’alimentation de l’homme est constituée de 7 composants de bases (6groupes d’aliments et l’eau) qui remplissent différentes missions (Tableau II).
Besoins en protéines
La ration alimentaire doit assurer le maintien de l’équilibre azoté et fournir l’azote indispensable au renouvellement des protéines. Le besoin protéique est fixé à 1g/kg/jour chez l’adulte sain.Ce besoin augmente chez le nourrisson, l’enfant et l’adolescent, compte tenu de la croissance(81). Les besoins sont également majorés chez la femme enceinte et allaitante et lors d’un effort musculaire intense
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Table des matières
Introduction
Première Partie : GENERALITES SUR LES MALADIES CARDIOVASCULAIRES ET LA NUTRITION
Chapitre I : LES MALADIES CARDIOVASCULAIRES
1. DEFINITION GENERALE
2. DIFFERENTES MALADIES CARDIOVASCULAIRES
2.1. Maladies du cœur
2.1.1. Angine de poitrine
2.1.1.1. Définition
2.1.1.2. Facteurs de risque
2.1.2. Infarctus du myocarde
2.1.2.1. Définition
2.1.2.2. Causes
2.1.3. Arythmie
2.1.3.1. Définition
2.1.3.2. Causes
2.1.4. Insuffisance cardiaque gauche
2.1.4.1. Définition
2.1.4.2. Causes
2.1.4.3. Traitement
2.2. Maladies des Artères
2.2.1. Artériosclérose
2.2.1.1. Définition
2.2.1.2. Causes
2.2.2. Apopléxie
2.2.2.1. Définition
2.2.2.2. Causes
2.2.3. Fragilité vasculaire
2.2.4. Hypertension artérielle
2.2.5. Syndrome de Raymond
2.2.6. Engelures
3. CAUSES DES MALADIES CARDIOVACULAIRES
3.1. Habitudes alimentaires
3.2. Diabète non-insulino-dépendant (132)
3.3. Augmentation du taux de lipides dans le sang
3.4. Surpoids
3.5. Stress
Chapitre II : ETUDE DE NUTRIMENTS AYANT UNE ACTION SUR LES MALADIES CARDIOVASCULAIRES
1. DEFINITION DE LA NUTRITION
2. ETUDE DES DIFFERENTS NUTRIMENTS
2.1. Protéines
2.1.1. Biochimie
2.1.2. Acides aminés indispensables
2.1.3. Rôle
2.1.4. Valeurs biologiques, Facteur limitant
2.1.5. Digestion des protéines
2.1.6. Rôle métabolique
2.1.7. Besoins en protéines
2.1.8. Apports journaliers
2.1.9. Sources alimentaires
2.1.9.1. Protéines animales
2.1.9.2. Protéines végétales
2.1.9.3. Complémentarité et supplémentation
2.2. Glucides
2.2.1. Biochimie
2.2.2. Glucides assimilables
2.2.2.1. Sucres simples
a) Monosaccharides ou oses
b) Disaccharides ou diholosides
2.2.2.2. Sucres complexes ou polysaccharides
2.2.3. Cellulose et polysaccharides apparentés
2.2.4. Rôle des glucides assimilables
2.2.5. Normoglycémie
2.2.6. Diabète
2.2.7. Index glycémique
2.2.7.1. Rôle de la forme du repas
2.2.7.2. Nature de l’amidon
2.2.7.3. Glycémie postprandiale
2.2.7.4. Pouvoir sucrant (PS)
2.2.8. Digestion
2.2.9. Utilisation métabolique
2.2.10. Besoin glucidique
2.2.11. Sources alimentaires(81)
2.3. Lipides
2.3.1. Biochimie
2.3.2. Les acides gras (AG)
2.3.2.1. Acides gras satures et insaturés
2.3.2.2. Terminologie
2.3.3. Autres lipides
2.3.4. Acides gras polyinsaturés (AGPI) essentiels
2.3.4.1. Acides gras essentiels de la serie n-6
2.3.4.2. Acides gras essentiels de la serie n-3. Epa et dha
2.3.5. Rôle des lipides
2.3.6. Digestion des lipides
2.3.7. Métabolique des lipides
2.3.8. Lipoprotéines. « Bon et mauvais » cholestérol
2.3.9. Besoins lipidiques
2.3.10. Sources alimentaires
2.4. Fibres alimentaires
2.4.1. Définition
2.4.2. Différentes fibres
2.4.3. Rôle des fibres
2.4.3.1. Transit intestinal
2.4.3.2. Cholestérol
2.4.3.3. Minéraux
2.4.3.4. Glycémie
2.4.3.5. Obésité
2.4.3.6. Côlon
2.4.4. Besoins en fibres
2.4.5. Sources alimentaires
2.5. Les vitamines .
2.5.1. Les vitamines liposolubles
2.5.1.1. Vitamine A
a) Chimie
b) Absorption et métabolisme
c) Fonction
d) Régulation de l’expression des gènes
e) Sources et besoins
2.5.1.2. Béta-carotène
a) Chimie et métabolisme
b) Fonction, Sources, Besoins
2.5.1.3. Vitamine E
a) Chimie et métabolisme
b) Fonction, Sources et Besoins
2.5.1.4. La vitamine K
a) Chimie, Métabolisme et Fonction
b) Sources et Besoins
2.5.2. Les vitamines hydrosolubles
2.5.2.1. Acide ascorbique
a) Chimie, Métabolisme, Fonction
b) Sources et besoins (10)
2.5.2.2. Thiamine
a) Chimie, métabolisme et fonction
b) Sources et besoins
2.6. Les minéraux et oligo-éléments
2.6.1. Calcium
a) Rôle
b) Métabolisme
c) Besoins
d) Carence et pathologie
2.6.2. Magnésium
a) Rôle
b) Métabolisme
c) Besoins et source
d) Carence et pathologie
2.6.3. Sodium
a) Rôle
b) Métabolisme
c) Besoins et sources
d) Carence et pathologie(81)
2.6.4. Potassium
a) Rôle
b) Métabolisme
c) Besoins et sources(81)
d) Carence et pathologie
2.6.5. Fer
a) Rôle
b) Besoins
c) Sources
d) Carence et pathologie
2.6.6. Zinc
a) Rôle(81)
b) Métabolisme
c) Besoin et source
d) Carence et pathologie
2.6.7. Cuivre
a) Rôle
b) Métabolisme
c) Besoin et source (81)
2.6.8. Manganèse
a) Rôle
b) Besoins et source
2.6.9. Sélénium
a) Rôle
b) Besoin et source
c) Carence et pathologie
Chapitre III : ETUDE EPIDEMIOLOGIQUE DE LA RELATION NUTRITION- MALADIES CARDIOVASCULAIRES
1. EPIDEMIOLOGIE NUTRITIONNELLE ET CARDIOPATHIES ISCHEMIQUES
2. NUTRITION ET METABOLISME DES LIPOPROTEINES
3. NUTRITION ET PHYSIOPATHOLOGIE DE L’ATHEROSCLEROSE
4. NUTRITION ET PHYSIOPATHOLOGIE DE LA THROMBOSE
5. NUTRITION DANS LE TRAITEMENT DES DYSLIPIDEMIES
6. NUTRITION ET PREVENTION DES MALADIES CARDIOVASCULAIRES
Deuxième Partie:TRAVAIL PERSONNEL – ETUDE DES ALIMENTS DE CONSOMMATION COURANTE RECENSES A LA DECHARGES DE MBEUBEUSS
1. OBJECTIFS DE L’ETUDE
1.1. Objectif général
1.2. Objectifs spécifiques
2. CADRE D’ETUDE
3. MATERIELS ET METHODES
3.1. Matériel
3.2. Méthodes
3.2.1. Echantillonnage
3.2.2. Traitement des échantillons collectés
3.2.3. Tri des emballages
3.2.4. Confection finale des échantillons
3.2.5. Recueil des données
4. RESULTATS
4.1. Echantillonnage
4.2. Catégories d’aliments collectés
4.3. Représentativité des composants en fonction de leur rôle
4.4. Composants ayant des effets positifs sur la genèse des maladies cardiovasculaires
4.5. Distribution des composants protecteurs de l’échantillon
4.6. Répertition du sel dans l’échantillon
4.7. Répartition du sucre dans l’échantillon
4.8. Répartiton des matières grasses dans l’échantillon
4.9. Distribution des vitamines
4.10. Distribution des fibres
4.11. Répartition des protéines selon leur origine
4.12. Répartitions des acides aminés
4.13. Echantillons contenant des additifs
4.14. Répartition des échantillons selon le nombre d’additifs présents
4.15. Distribution des additifs alimentaires par classe
5. COMMENTAIRES
5.1. Catégories d’emballages collectés
5.2. Représentativité des composants en fonction de leur rôle
5.3. Composants ayant des effets favorables aux maladies cardiovasculaires
5.4. Distribution des Composés protecteurs
5.5 Répartition du sel
5.6 Répartition des substances glucidiques
5.7. Distribution des matières grasses
5.8. Représentativité des vitamines
5.9. Distribution des fibres
5.10. Répartition des protéines
5.11. Répartition des additifs
CONCLUSION