ETUDE DES AIDES PUBLIQUES AU DEVELOPPEMENT

Le plan Marshall et la Période coloniale

             L’organisation d’une aide internationale massive est apparue au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, avec la mise en œuvre du plan Marshall1 à destination des pays d’Europe occidentale victimes des bombardements. La banque internationale pour la reconstruction et le développement (Bird), ancêtre de la banque mondiale avait été créée pour permettre à l’économie européenne de redémarrer. Le plan Marshall de 1947 à 1954 fut un volet essentiel de cette stratégie de reconstruction de l’Europe en ruine. On a pu faire sortir l’Europe de sa situation d’après guerre (c’était la deuxième guerre mondiale 1939 – 1945). En effet, l’expérience de la reconstruction de l’Europe avec une forte croissance économique sert de modèle de développement pour les pays en voie de développement par l’application du plan MARSHALL En fait, l’idée est récente. Elle a été lancée et mise en œuvre dans le cadre du plan Marshall. Les résultats de ce plan et sa logique d’application ont influencé les politiques de développement aussi bien en Afrique qu’en Asie. Un apport massif de ressources financières, d’assistance technique ou d’assistance en marchandises allait permettre aux économies de se lancer vers la voie inexorable de la croissance et du développement. La période 1950-1960 est donc caractérisée par le financement des infrastructures (communication, électrification, …) au niveau régional et national. D’où, l’application de la théorie du big push (théorie de l’impulsion massive) selon laquelle seul un apport massif de capital peut engendrer le décollage. Les années 1950-1960 étaient des années d’accession à l’indépendance de nombreux pays. Après avoir été colonisés depuis des années, ces pays se sont spécialisés dans la production de matières premières pour l’exportation. Les théoriciens de cette spécialisation de matières premières sont Viner et Haberler La coopération est en effet née dans un contexte de développement de décolonisation (et de guerre froide). Conçues pour maintenir une influence politique et économique entre anciens colonisateurs et colonisés ou pour installer des zones d’intérêts stratégiques, les relations bilatérales ont dominé les politiques de coopération. L’affrontement entre l’Est et l’Ouest a poussé les deux blocs à chercher des alliés dans les pays du tiers-monde. Cette situation a détourné les objectifs de la coopération au développement La période 1950-1970 est qualifiée par une approche quantitative. Grâce à des apports massifs de capitaux extérieurs, les pays en développement peuvent brûler les étapes et décoller (ce sont les étapes de décollage comme l’a dit Rostow). C’est la théorie du Big push, c’est à dire la théorie de l’impulsion massive. Elle fait du développement un processus historique linéaire comportant cinq phases. D’où la construction d’infrastructures et d’industrie lourdes (comme en Algérie, en Inde, au Brésil) censées entraîner les autres secteurs de l’économie.1 De 1960-1970, on a donné priorité au financement des industries industrialisantes. C’était le phénomène de l’industrialisation par substitution à l’importation ou ISI. L’ISI a été critiquée plus tard et on adopte, par les futurs nouveaux pays industrialisés. On a mis en application la théorie des pôles de développement en Inde, en Algérie, et au Brésil.

L’Objectif des millénaires pour le développement

          C’est la premières fois de l’histoire qu’il y a eu un consensus international1 : l’objectif primordial doit être le développement humain. Ce consensus a été renforcé en Mars 20022 lors de la conférence international sur le financement du développement à Monterrey, Mexique, où les dirigeants du monde se sont réunis et se sont engagés pour que l’aide devienne un des piliers d’un nouveau partenariat mondial visant à réduire la pauvreté. Ces objectifs, au nombre de huit sont : la réduction de l’extrême pauvreté et de la faim, assurer l’éducation primaire pour tous, promouvoir l’égalité et l’autonomisation des femmes, réduire la mortalité infantile, améliorer la santé maternelle, vaincre le VIH/SIDA, la malaria et d’autres maladies, assurer un environnement durable et enfin, mettre en place un partenariat mondial pour le développement. A la signature de la déclaration du Millénaire en 2000, les budgets consacrés à l’aide internationale représentaient une partie de revenu national dont le niveau n’avait jamais été aussi bas. L’aide à l’Afrique subsaharienne, la région la plus pauvre du monde, était plus faible à la fin des années 90 qu’au début de la décennie. Ajoutés aux problèmes portant sur la quantité de l’aide, les questions cruciales sur la qualité de l’aide n’ont pas été abordées compromettant ainsi l’efficacité de cette aide tout en imposant des transactions aux coûts énormes à la charge des gouvernements bénéficiaires. Par rapport aux années 90, les budgets de l’aide sont à la hausse en dépit des questions concernant la fiscalité et la dette publiques auxquelles sont confrontés certains pays donateurs. L’augmentation de l’aide est particulièrement frappante : l’aide officielle au développement a augmenté de 12 millions de dollars entre 2002 et 2004. Les Etats-Unis, les plus grands bailleurs de Fonds du monde ont annoncé les augmentations les plus fortes(G.) OLIVIER, « L’aide publique au développement : Un outil à réinventer », de leurs programmes nationaux d’aide depuis les années 1960, représentant 8 Milliards de dollars d’augmentation de l’aide au développement.

Mise en place du Programme de Gestion de l’Aide (PGA)

               Pour Madagascar en 2007 et avant cette période, nous avons pu constater que les données fournies par les départements gouvernemental concerné par la gestion de l’information de l’aide ne disposait de façon exhaustive, fiable et à jour des données statistiques nécessaires à une bonne planification et à un suivi efficace de la gestion de l’aide à Madagascar. En effet, la gestion de l’information sur l’aide est répartie entre le Ministère en charge des Finances et du Budget, le Ministère en charge des affaires étrangères et celui du Ministère en Charge de l’Economie, et chacun de ces trois ministères dispose d’une certaine quantité d’information qui correspond à leurs attributions respectives au sein du système et nous constatons que les données sont différentes d’un ministère à l’autre. L’objectif étant donc de centraliser les informations à un département de niveau supérieur. D’où la création du Secrétariat Technique Permanent pour la Coordination de l’Aide (STPCA). Pour faciliter l’échange des données entre les acteurs notamment les Partenaires Techniques et Financiers, Madagascar a pu bénéficier du Programme de la Gestion de l’Aide (PGA).Ce programme a été créé par Development Gateway (DG)1 en partenariat avec l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE), la Banque Mondiale, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), ainsi que les gouvernements d’Éthiopie et d’Inde. Le programme est basé sur l’Agenda mondial de l’Efficacité de l’Aide et permet d’améliorer la coordination et l’harmonisation de l’aide, permettant ainsi aux gouvernements ainsi qu’à leurs partenaires au développement de prendre des décisions d’investissement plus éclairées. Il fournit une assistance technique et un renforcement de capacités dans le but d’améliorer l’accès à l’information sur l’aide au niveau national. Grâce à une combinaison entre l’analyse des procédures, la formation et les outils informatiques, Development Gateway (DG) collabore avec ses partenaires dans le but de créer un soutien personnalisé pour une meilleure gestion de l’information sur l’aide. Le Programme de Gestion de l’Aide est habituellement mise en œuvre sur une période pluriannuelle répartie en trois phases :
– une évaluation technique initiale,
– une année de formation et d’installation du programme, DG est une organisation internationale à but non-lucratif avec des projets qui offre des services et des solutions de gestion des informations innovants et viables. Le PGA est un des ses projets qui facilite l’accès à l’information entre les parties bénéficiaires de l’APD et les pays partenaires en vue de l’ efficacité de l’aide
– deux années de renforcement institutionnel.
Au cours de ces phases, Development Gateway effectue des visites répétées, des sessions de formation et des forums de gestion des données tout en veillant à ce que les gouvernements maintiennent le momentum et renforcent, au fil du temps, la capacité à rendre le programme viable. Lors de la première phase, Development Gateway évalue la capacité technique et institutionnelle du gouvernement à accueillir la PGA, ce qui permet par la suite de développer un plan de travail pour la mise en œuvre du programme. A la suite de cette évaluation, le personnel technique de DG installe un prototype de la PGA et forme un premier groupe d’utilisateurs. Une fois le programme pilote terminé, DG installe une version entièrement opérationnelle de la PGA, configurée de façon à répondre aux exigences techniques identifiées lors de la phase d’évaluation. Pendant et après l’installation, DG continue à former les utilisateurs et à fournir diverses formes d’appui technique et institutionnel. Dans tous les pays de la PGA, DG aide à concevoir les Plans de Gestion des Données qui sont des documents clés qui définissent les rôles et les responsabilités administratives de chaque partie prenante. Au cours de la phase finale du programme, DG met l’accent sur l’institutionnalisation du programme pendant les deux années d’appui technique et de renforcement de capacité institutionnelle prévues. Les composantes spécifiques de cette phase varient en fonction des circonstances spécifiques à chaque pays hôte. Cette phase peut inclure des analyses régulières de pratiques de gestion de l’aide, des formations de remise à niveau, une extension de la PGA aux ministères, aux bailleurs de fonds et aux gouvernements provinciaux, l’intégration avec d’autres systèmes du gouvernement et des opportunités de partage de connaissances sur les meilleures pratiques. Pour Madagascar, le PGA a permis de réaliser le Rapport sur la coopération au Développement (RCD) qui n’avait pas été communiqué depuis 2001. Le temps moyen nécessaire pour produire ces rapports a considérablement été réduit grâce aux modules permettant de générer des rapports dans le PGA ainsi qu’aux activités de capacités de DG. Ces améliorations renforcent l’action politique liée à l’information sur l’aide et permettent aux preneurs de décisions d’avoir accès aux analyses les plus récentes sur les ressources d’aide étrangère dont ils disposent. Ces rapports permettent également aux fonctionnaires malgaches d’évaluer les progrès réalisés vers l’atteinte des objectifs présentés dans les stratégies nationales de développement et de faire le suivi des indicateurs internationaux de développement. Le PGA inclue l’analyse des données robustes pour la production de cartes, de graphiques et de tableaux qui peuvent être facilement insérés dans les rapports de l’APD. Néanmoins, il importe de souligner que la composante APD fournie et gérée directement par des organisations non gouvernementales (ONG) internationales n’ont pas encore été intégrées dans la base de la PGA et constitue une limite de l’exhaustivité des données.

CONCLUSION

                  L’aide est certes une réalité qui n’est pas nouvelle puisque son origine débute après la seconde guerre mondiale où l’objectif principal à cette époque était de reconstruire l’Europe. Il est sans doute indéniable de connaitre les véritables motivations des pays partenaires pour adopter une stratégie à son encontre pour les pays bénéficiaires comme Madagascar. Il est possible de dégager les différents enjeux sous-jacents à l’allocation de l’aide publique au développement : des enjeux sécuritaires, économiques, éthiques, culturels et diplomatiques qui ont eux-mêmes évolué suivant le contexte international. La situation passée de la Guerre Froide ne présentait en effet pas les mêmes dynamiques que celles de la mondialisation actuelle. Ainsi les motivations sécuritaires de l’APD sous la Guerre froide du côté occidental étaient caractérisées par la nécessité de maitriser l’expansion du communisme. A la chute de l’URSS en 1991, des modifications dans la répartition de l’APD ont donc été faites. Les enjeux sécuritaires sont aujourd’hui variés : sont inclus des objectifs de protection contre les risques sanitaires comme la grippe aviaire ou le sida, contre les risques environnementaux ou criminels, avec par exemple la lutte contre le trafic de drogue à l’échelle internationale. La sécurité comme lutte contre les conflits est un enjeu majeur tant dans leur prévention, dans les interventions humanitaires menées dans les situations d’urgence, ou encore dans la stabilisation des pays qui sortent de conflits. Les enjeux économiques ont également évolué du fait de la mondialisation. L’une des justifications de l’APD a toujours été l’importance des bienfaits pour les Pays du Nord de la croissance des pays du Sud, considérés comme des clients futurs. Cependant un intérêt essentiel de l’APD pour les pays du Nord a longtemps résidé dans l’augmentation des exportations nationales grâce à l’aide qui était alors liée. Après la publication de nombreuses études dénonçant cette pratique et son peu d’efficacité au regard de l’amélioration très faible voire inexistante de la situation des pays destinataires de ce type d’aide, cette pratique a beaucoup diminué. Dans les enjeux économiques que soulève l’aide se trouve également la volonté d’accélérer l’intégration des marchés et la globalisation financière de la part des pays partenaires. L’APD est alors vue comme un instrument de renforcement de la globalisation, d’aide à la libéralisation commerciale des pays. Une dimension éthique se trouve dans le concept d’une aide publique au développement, des pays riches vers les pays en développement. Cette motivation a également connu des évolutions, passant par l’idée d’une APD allouée pour rembourser la dette coloniale, face à la culpabilité des certains anciens colonisateurs, à l’idée de la promotion et la défense des Droits de l’Homme. Les pays du Nord se veulent ainsi porteurs de valeurs universelles dont la protection et la promotion passe par l’allocation d’une APD aux pays du Sud. L’APD est également considérée comme un outil de promotion culturelle, on le voit notamment d’un point de vue linguistique, avec la plupart des dépenses de promotion de la francophonie qui s’inscrivent au titre de l’APD. Une politique de co-développpement est également envisagée à travers l’octroi de L’APD dans l’optique de limiter ou ralentir les migrations. Enfin les motivations diplomatiques sont également très importantes : l’octroi d’une aide peut permettre de sceller des alliances bilatérales « d’amitié et de coopération ». On retrouve également la théorie des relations internationales, l’APD apparaissant comme un instrument de recherche de puissance vis-à-vis des autres pays développés, les pays donateurs veulent accroître leur présence et leur importance sur la scène internationale, et également s’assurer de nombreux pays dans ses décisions et politiques. Il est évident que ces motivations s’entremêlent et ne sont pas les mêmes d’un partenaire à un autre. Elles peuvent même apparaître comme contradictoires : volonté d’augmenter l’intégration des marchés mondiaux mais aussi de limiter les flux migratoires, ou encore favoriser la diversité culturelle mais promouvoir l’universalisme des Droits de l’homme. Dans le cas de Madagascar, d’aucun ne peut dire que la crise est bénéfique car dans le contexte actuel les pays partenaires ont limité leurs aides. L’efficacité de L’APD à Madagascar est très remise en cause en dépit du fait que le secteur social a bénéficié d’une augmentation très importante. Les trois principes de la Déclaration de Paris ont connu un recul très significatif par rapport à la période d’avant crise. Il est très difficile d’avoir un résultat positif lorsque les deux parties sont en période de « guerre froide ». L’objectif que nous nous sommes fixés sur cette étude de cas de Madagascar est plus ou moins atteint. Malgré les divergences d’idées des différents courants existants, nous avons pu valider qu’une crise n’est jamais bénéfique pour un pays. Néanmoins, nous admettons que pour pouvoir apprécier réellement le cas de Madagascar, se contenter des données provenant des responsables concernés peuvent faussés totalement notre étude dans le cas où ces données sont erronées. Une étude approfondie nécessite des moyens humains et financiers. Bref, l’aide est nécessaire mais nous pouvons diminuer notre dépendance vis-à-vis de l’extérieur tout en se développant mais une condition sine qua non est la stabilité politique d’un pays.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : APPROCHE THEORIQUE DE L’AIDE AU DEVELOPPEMENT 
Chapitre 1 : Approche historique de l’aide au développement 
I.1. Le plan Marshall et la Période coloniale
I.2. Les chocs pétroliers de 1973 et le plan d’ajustement structure
I.3. L’Objectif des millénaires pour le développement
Chapitre 2 : L’aide au développement à travers les théories économiques
II.1. Les travaux qui s’opposent à la nécessité de l’aide au développemen
II.2. Les travaux démontrant la nécessité de l’aide au développement
DEUXIEME PARTIE :ETUDE DES AIDES PUBLIQUES AU DEVELOPPEMENT A MADAGASCAR ENTRE 2007 A 2011 
Chapitre 1 : Aperçu générale sur les aides publiques au développement
I.1. Définition de l’APD et la gestion de l’aide à Madagascar
I.2. Situation de l’aide entre 2007 à 2011
Chapitre 2 : Efficacité de L’aide A Madagascar
II.1.1 Appropriation de l’APD
II.1.2 Alignement de l’APD
II.1.3 Harmonisation de l’APD
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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