Etude de recouvrement et biomasse des algues foliacees

La baie de Tuléar se trouve dans le Sud-Ouest de Madagascar. Elle est bordée par le canal de Mozambique et traversée par le tropique de capricorne (zone tropicale). En face de la ville de Tuléar se situe un récif corallien. Ce récif est séparé du littoral par un lagon de 8300m à 8500m du large dont la profondeur ne dépasse guère 10m sauf au niveau des passes (HARMELIN -VIVIEN 1979).

D’après Odile GUERIN-ANCEY en 1970, le Grand Récif de Toliara (GRT) est une partie du récif corallien bordant tout le littoral de la région de Toliara , établi sur une dalle de grès à Amphistegines, provisoirement attribué au quaternaire antérieure du cycle récifal. Il est de type barrière. De type barrière, il s’étend du Nord au Sud- sur une distance de dix-huit kilomètres et présente un certain nombre d’accidents topographiques (HARMELIN –VIVIEN, 1979). Il est compris entre les latitudes Sud 23°20’ et 23°30, traversé par le méridien 43° 36 et 43°42’ de la longitude Est, et limité au Nord par la pointe d’Anosy et au Sud par la pointe de Sarodrano (GUERIN-ANCEY, 1970).

MATERIEL ET METHODE

ZONE D’ETUDE

La zone d’étude se repartit sur trois stations qui sont situées dans les deux zones morphologiques du Grand Récif de Toliara dont le platier friable et la pente interne. Au Nord du GRT, le platier Friable est constitué par des colonies coralliennes plus ou moins nécrosées et éparses. Le type de substrat y est varié. L’ensemble des substrats durs est largement dominé par plusieurs espèces de sargasses, Turbinaria ornata avec des macroalgues foliacées (RASOAMANENDRIKA, 2008). Au Sud du GRT, le platier est constitué par des alignements coralliens totalement nécrosés (RASOAMANENDRIKA, 2008). Le platier friable abrite deux stations qui sont le platier 76 et le platier 83. Dans la pente interne, il reste quelques colonies coralliennes vivantes, partiellement envahies par des macroalgues canopées. Elle possède une station appelée pente 83. Chaque zone morphologique possède deux stations dont l’une située plus au sud et l’autre plus au Nord, mais à cause de l’ensablement sur la pente interne 76 qui a causé la disparition des algues foliacées, cette zone morphologique ne possède désormais qu’une seule station. Ces stations ont été choisies pour différentes raisons: leur appartenance aux secteurs qui ont été étudiés par PICHON et HARMELIN-VIVIEN durant l’année 70 et l’abondance des coraux morts sur le secteur qui permet ainsi la fixation des algues. Cette condition favorise le développement des algues y compris les algues foliacées. En plus, ces stations sont faciles à accéder pour la plongée en apnée.

FACTEURS ECOLOGIQUES

Substrat

Les substrats durs offrent de nombreux points d’ancrage (coraux morts, coquilles des gastéropodes….) et permettent l’installation durable des macroalgues benthiques, contrairement aux substrats meubles (graviers, sables, vases) dont la mobilité empêche la germination des semences (OZENDA, 1990 in BEANJARA, 2006). La majorité des algues colonisent les substrats durs qui leur assurent le meilleur point d’ancrage et les préservent des transports éventuels provoqués par les mouvements des eaux lors de la fixation des jeunes thalles ou de l’arrachage des thalles déjà installés. Ainsi, le choix de la texture du substrat est très important pour les algues foliacées. Dans les deux zones morphologiques qui sont la pente interne et le platier friable, la plupart des algues foliacées utilisent les coraux morts comme support de fixation.

Température

La température joue un rôle sur la croissance, sur la respiration ainsi que sur la distribution horizontale et verticale des espèces. Les algues de surface supportant de grandes variations de température sont dites eurythermes et celles qui se trouvent en profondeur sont dites sténothermes, c’est-à-dire ceux qui ne supportent pas une variation importante de la température (TOMBOLAHY, 2001). Faute de matériel, on ne pouvait pas faire des prélèvements concernant la température, mais d’après l’observation sur terrain, la température semble instable suivant les marées.

Sédimentation marine 

Géologiquement, la sédimentation est un processus naturel de formation de dépôts des matières minérales dû à l’action des eaux, du vent et d’autres agents physiques. Une hypersedimentation est observée dans le récif barrière de Tuléar. Ce phénomène est dû par l’apport des sédiments charriés par les deux fleuves : Fiherenana au Nord et Onilahy au Sud. Les deux zones morphologiques sont déjà affectées par ce processus et dans les zones comprises entre la zone d’herbier et le platier friable, on a pu trouver à peu près 1km de longueur de sédiment (Sable). Cette hypersedimentation peut provoquer la destruction de l’écosystème récifal, plus précisément les algues foliacées et les coraux. Ces sédiments étouffent les algues foliacées fixant sur les substrats et peuvent provoquer la disparition les autres organismes.

Marée

La marée est du type semi diurne, c’est-à-dire une alternance de basse et haute mer par 12H 52mn, avec une durée du flot et du jusant de 6H 12mn en vive eau et 7H en morte eau (ROMAN in RASOAMANANTO, 2006). Les périodes de vives eaux alternent avec les périodes de mortes eaux selon le cycle lunaire. Le marnage varie approximativement de 0.4 à 3 m avec une moyenne de 2.20 m. (TRAVERS A. et TRAVERS M., in RASOAMANANTO, 2006) .

La lumière

C’est un facteur indispensable à la vie de la flore marine qui agit quantitativement et qualitativement sur ces végétaux photosynthétiques. En effet, l’intensité lumineuse qui parvient à une certaine profondeur dépend de la turbidité de l’eau, mais en même temps la hauteur d’eau traversée modifie aussi la composition spectrale de cette lumière. L’absorption des radiations lumineuses dans la mer est progressive et sélective : il y a à la fois diminution de la quantité d’énergie lumineuse et disparition successive de certaines radiations plus rapidement absorbées que les autres. De plus, l’absorption de la radiation dépend de la transparence des eaux et des longueurs d’onde des radiations. En effet, lors de la pénétration de la lumière en milieu aquatique, les radiations rouges de longueur d’onde supérieure à 600m sont absorbées entre 0 et 15m de profondeur, puis les jaunes et les oranges. Alors que les radiations vertes et bleues disparaissent plus profondément entre 75 et 100m, à 200m subsiste une faible quantité de radiation bleue (OZENDA, in BEANJARA 2006). Ainsi selon la pénétration de la lumière, les Chlorophycées se trouvent à faible profondeur, près de la surface, les algues brunes poussent entre 10 et 20 mètres, rhodophycées sont les seules algues que l’on trouve au-delà de 20 mètres, et jusqu’à 50 mètres de profondeur.

L’agitation de l’eau ou hydrodynamisme 

L’hydrodynamisme est provoqué par les vagues et les marées. Le degré d’exposition d’une station à l’agitation de l’eau est désigné par le mot « mode ». Ce facteur a pour résultat l’homogénéisation des couches d’eaux superficielles, contribuant à limiter les variations de température et favorisant le renouvellement de l’eau en contact avec les algues. Dans les stations battues, la fixation des algues est tantôt favorisée, tantôt défavorisé selon les espèces. Dans les stations calmes, le dépôt de sédiments à la surface du substrat a également un rôle tantôt favorable, tantôt défavorable à la fixation des spores (OZENDA, in BEANJARA, 2006) .

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Table des matières

INTRODUCTION
I. MATERIEL ET METHODE
1.1. ZONE D’ETUDE
1.2. FACTEURS ECOLOGIQUES
1.2.1. Substrat
1.2.2. Température
1.2.3. Sédimentation marine
1.2.4. Marée
1.2.5. Lumière
1.2.6. L’agitation de l’eau ou hydrodynamisme
1.3. MATERIELS BIOLOGIQUES
1.3.1. GENERALITES
1.3.1.1. LES TROIS CLASSES D’ALGUES
Algues vertes
Algues brunes
Algues rouges
1.4. METHODES D’ECHANTILLONNAGE
1.5. METHODES D’INVENTAIRES
1.6. COUVERTURE ALGALE
1.7. PREPARATION DES ECHANTILLONS
1.8. BIOMASSE DES ALGUES FOLIACEES
1.9. TRAITEMENT STATISTIQUE DES DONNEES
II. RESULTATS
2.1. INVENTAIRES SPECIFIQUES
2.2. TAUX DE RECOUVREMENT DES ALGUES FOLIACEES
2.3. BIOMASSE
2.3.1. Biomasse des algues foliacées au mois de juillet
2.3.1.1. Biomasse des algues foliacées dans la pente interne
2.3.1.2. Biomasse des algues foliacées dans le platier friable
2.3.2. Biomasse des algues foliacées au mois de septembre
2.3.2.1. Biomasse des algues foliacées dans la pente
2.3.2.2. Biomasse des algues foliacée dans le platier friable
III. DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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