Là où l’eau est abondante, la richesse peut apparaître grâce au travail des hommes. Or, l’eau est une ressource naturelle limitée, essentielle à la vie, aux systèmes écologiques, le développement social, à la survie, au bien-être de l’homme et au fonctionnement de nombreux secteurs de l’économie. En tant qu’élément naturel nécessaire à tous les êtres vivants et notamment à l’homme, elle recouvre la majorité de la surface de la terre et circule à travers le globe : dans l’atmosphère, en surface et dans le sous-sol. Son volume mondial est estimé à 1,4 milliard de km3 , réparti de façon uniforme à la surface de la planète, plus de 97% sont constitués par l’eau des océans (eaux salées), 2% bloqués sous forme de glace, ainsi il n’en reste environ qu’un pourcent d’eau douce (1%) sous forme de liquide exploitable [1].Par ailleurs, l’eau a été auparavant considérée comme une ressource abondante, inépuisable et de faible valeur. Mais elle est devenue en quelques décennies de plus en plus rares, et par conséquent, source des divers conflits pour les consommateurs d’eau potable, les exploitants industriels et miniers, les entrepreneurs en tourismes et en énergies et même les agriculteurs. Certains pays, tels l’Arabie Saoudite, dépensent même des millions de dollars pour pouvoir acquérir cette précieuse ressource et la rendre propre à la consommation.
Présentation de la JIRAMA Fianarantsoa
La Société Malagasy de l’Eau et de l’Electricité (SEE) était l’ancienne dénomination de la JIRAMA (Jiro sy Rano Malagasy) actuelle, créée par l’Ordonnance n° 75.024 du 17 octobre 1975, société d’Etat responsable de la gestion de l’eau et de l’électricité dans 67 centres (dont 59 urbains et 8 ruraux). Les autres centres sont gérés directement par les communes. En 1958, cette ancienne société (SEE) débuta l’exploitation du lac d’Antarambiby en captant les eaux vers la station de traitement d’Itombana, pour approvisionner en eau potable la ville de Fianarantsoa. Par la suite, la société JIRAMA est venue assurer la gestion et l’exploitation de cette ressource jusqu’à l’heure actuelle. En 1994, la hauteur du barrage fut élevée de 50 cm pour pouvoir augmenter la capacité de stockage d’eau du lac d’Antarambiby.
Historique d’Antarambiby
C’est une zone qui possède un lac artificiel et différentes sources qui fournissent de l’eau potable à la ville de Fianarantsoa. Historiquement, elle fut un marais valorisé en rizière par les communautés riveraines. En 1940, les colons français l’aménagèrent en lac de retenue pour l’approvisionnement en eau potable de la ville. En 1957, la commune urbaine de Fianarantsoa construisit le barrage d’Antarambiby, les conduites d’eau et la station de traitement à Itombana. De 1986 à ce jour, les cyclones et les feux de brousse n’ont cessé de réduire la superficie de la forêt de Mandaratsy et ils ont asséché à leur tour les ressources en eaux. Jadis, le lac d’Antarambiby possédait environ 33 sources, mais actuellement, seuls 13 sources l’alimentent normalement. En 2006, il y avait surgi même une pénurie de sources dans cette zone [2]. Selon les opinions du responsable de la JIRAMA et du service forestier, la réduction des sources résulte de la diminution de la couverture forestière liée aux feux de brousse répétés, à l’extension des parcelles agricoles et à la régénération naturelle sans traitement des forêts. Pourtant, les paysans locales, avance qu’elle est due à leurs mauvais entretiens et au changement climatique, raison pour laquelle la pluie ne tombe plus en temps opportuns, mais très tardivement comme en 2016-2017.
Gaspillage de l’eau
L’eau est souvent victime de gaspillage par les usagers humains et d’atteinte à sa qualité. L’eau gaspillée correspond à la situation la plus répandue dans presque toutes les villes du monde dont celles de Madagascar. En particulier, Fianarantsoa n’est pas épargnée par ce gaspillage, surtout dans les domaines publics (Bâtiment administratif, Universités…). A titre d’exemple concret : dans la cité Universitaire de Fianarantsoa, l’eau des robinets coule du matin au soir et parfois même 24 heures sur 24, les étudiants ne sont pas conscients de cette perte, fléau commis de plus en plus chaque jour. Le gaspillage quotidien de l’eau est l’un des indicateurs qui confirme le manque d’éducation comportementale chez ses consommateurs. En majorité, la population dans la ville de Fianarantsoa n’a pas de comportement de l’éco-geste ou de l’éco-consommation c’est-à-dire, sans se soucier de l’épuisement de cette ressource en eau qu’elle utilise au cas où celle-ci viendrait à lui manquer. Tout le monde doit avoir un comportement rationnel à chaque geste de l’utilisation de l’eau, c’est-à-dire en mettant fin à ce gaspillage tant sur son prélèvement que sur sa consommation directe ou indirecte.
Eaux de pluie, théories d’application
La ressource fondamentale de l’eau sur Terre est la pluie. Lorsqu’il pleut, une partie de cette eau s’évapore, une autre ruisselle en surface, une dernière percole à travers le sol jusqu’à la couche imperméable, où elle constitue la nappe phréatique, qui alimente les puits, les sources et les rivières. Il est aussi possible de tirer de l’eau à très grande profondeur (100 à 900 mètres) par des puits artésiens. Les eaux de surface sont plus chargées de particules et de bactéries que les eaux souterraines, mais contiennent moins de produits chimiques dissoutes. Des normes élevées de qualité de l’eau ont été adoptées par les Etats et par l’Organisation Mondiale de la Santé, laquelle fixe les teneurs limites minima en composés chimiques et en bactéries. Pour l’eau potable, ces normes définissent les niveaux de concentration admissibles de ces derniers sans danger dans l’eau traitée [3]. La composition chimique de l’eau de pluie est d’abord influencée par celle de la source de vapeur d’eau – l’eau de pluie peut, par exemple, avoir des similitudes remarquables avec l’eau des océans. Par la suite, durant le transport de cette vapeur puis sa condensation sous forme de pluie, l’eau d’habitude s’appauvrit en certains éléments à mesure de l’éloignement de sa source. Ou, inversement, s’enrichit au contact des poussières et des pollutions atmosphériques. Les précipitations sont toutes des eaux météoriques qui tombent à la surface de la terre, tant sous forme liquide que sous forme solide : c’est une source primaire d’eau douce. Par des précipitations efficaces, l’eau de pluie alimente à la fois les nappes souterraines par infiltration et l’eau de surface par ruissellement. La pluie tombée peut être mesurée ou quantifiée à l’aide d’un pluviomètre ou d’une pluviographe à une station d’observations . Les précipitations exprimées en lame d’eau ou en hauteur de pluie en millimètres indiquent la pluie globale précipitée dans un intervalle de temps (journalier, mensuel, annuel) de la région et par unité de surface.
Caractéristiques de l’eau de pluie
L’eau de pluie a des caractéristiques biochimiques assez proches d’une eau potable et même biocompatible sans aucun traitement. Néanmoins, il existe une relative contamination de l’eau de pluie au contact du gaz (oxyde d’azote, de soufre), des particules souvent riches en matériaux lourds et en différents aérosols relâchés par les activités anthropiques. L’eau de pluie se charge aussi de substances posées sur les toits (excréments d’oiseaux, feuilles mortes, particules de poussière) ou dans la citerne d’eau dans laquelle elle sera stockée. Dès lors, l’eau de pluie n’est pas potable. Cependant, il est possible de la traitée. Mais sa consommation ne peut être recommandée que si la technique de filtration est parfaite. L’eau de pluie traitée peut servir à une quantité d’autres applications. Elle peut facilement être utilisée pour les toilettes, l’arrosage du jardin, le nettoyage ou la lessive.
Récupération de l’eau de pluie
Dans certaines régions, la pluie est captée directement pour l’approvisionnement en eau par l’impluvium (réservoir). La récupération de l’eau de pluie semble participer à ces petits gestes souhaitables, afin d’améliorer la situation de l’environnement. Elle comporte aussi d’autres avantages: l’eau n’est pas calcaire et des réserves peuvent être constituées en cas de sécheresse. Cependant, contrairement aux idées reçues et/ ou imaginaires bien ancrées, l’eau de pluie n’est ni pure ni potable, même si elle est en théorie très proche de l’eau douce. En effet, l’eau de pluie, avant de tomber sur les toits et les rues, subit la contamination de gaz, particules, aérosols provenant de l’activité humaine. Outre la poussière, elle contient donc, des ions inorganiques en provenance de la mer (Ca, Mg, Na, K, Cl, SO4, Cu, Zn, Pb). Evidemment, toutes les particules et pollutions urbaines issues des industries et des gaz d’échappement des voitures (CO2, NO2, SO2) s’y retrouvent, de même des pesticides, parfois en grande concentrations.
Exemple de récupération d’eau de pluie
Les îles Adaman et Nicobar (archipel de Nicobar), très éloignées du continent d’Asie, furent particulièrement touchées par le tsunami de décembre 2 004. Le réseau de distribution en eau potable fut détruit et la montée des eaux marines contamina les eaux souterraines de l’île, les rendant impropres à la consommation humaine. Les villages côtiers furent dévastés et les populations durent fuir vers l’intérieur des terres, et y improviser des logements de fortune (avant d’être relogés dans leurs villages, fin 2007). Face à cette situation d’urgence, l’UNICEF (United Nations International Children’s Emergency Fund, en français : Fonds des Nations unies pour l’enfance) mis en place le programme « rainshine » pour assurer aux familles et aux enfants (écoles), un accès à une eau propre et saine. Ce programme consista à équiper les foyers et les écoles avec des systèmes de récupération d’eaux pluviales. Ainsi, 1 450 unités de collecte et de stockage d’eau de pluie furent installées à Nicobar. Dans le nord-est de la Thaïlande, les populations recueillaient traditionnellement l’eau de pluie en utilisant des jarres en terres. L’eau était ensuite utilisée pour les usages domestiques, et notamment pour la boisson. Avec la détérioration des eaux souterraines (très salées et calcaires), cette tradition est réapparut en 1979, avec l’appui du gouvernement thaïlandais, dans le cadre d’une politique de développement de l’approvisionnement en eau dans les zones rurales du pays. Avec les ONG, le gouvernement put y développer la construction de jarres « améliorées » (non plus en terre mais en ferrociment), pour collecter l’eau de pluie, au niveau des habitations individuelles, par ruissellement sur les toitures .
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Table des matières
INTRODUCTION
Partie I: SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1 Présentation de la JIRAMA Fianarantsoa
I.1.1 Historique d’Antarambiby
I.1.2 Gaspillage de l’eau
I.2 Eaux de pluie, théories d’application
I.2.1 Caractéristiques de l’eau de pluie
I.2.2 Récupération de l’eau de pluie
I.2.3 Exemple de récupération d’eau de pluie
I.2.4 Normes sur l’eau pluviale en France
I.2.4.1 Historique du principe
I.2.4.2 Codification du principe – le code civil
I.2.4.3 Sens et composantes du principe
I.2.4.4 Conséquences du principe en termes de responsabilités
I.3 Conflit de l’eau
I.3.1 Potentiel conflictuel de la ressource en eau
I.3.1.1.1 Mauvaise répartition de la ressource
I.3.1.1.2 Mobilité de la ressource
I.3.1.1.3 Symbolique de la ressource
I.3.2 Conflits d’usages de l’eau
I.3.3 Conflits de distributions
I.3.3.1 Conflit de Distribution Relative
I.3.3.2 Conflits de distribution absolue
I.3.4 Conflits hydriques interétatiques : quelques cas récents
I.3.4.1 Afrique
I.3.4.2 Asie
I.3.4.3 Europe
I.3.4.4 Amérique
I.4 Irrigation
I.5 Effets des changements climatiques sur l’eau
Partie II: MATERIELS ET METHODES
II.1 Zone d’études
II.1.1 JIRAMA et Agricultures
II.1.1.1 JIRAMA
II.1.1.2 Agriculture
II.1.1.2.1 Riziculture
II.1.1.2.2 Saisons culturales
II.1.2 Caractéristiques de la zone d’études
II.2 Méthode de Station de Référence
II.3 Méthode de Centre de Technique du Génie Rurale des Eaux et Forêts
II.4 Méthodes d’installation d’écoles, Centre de Santé de Base et réservoir
II.4.1 Choix de surface de récupération
II.4.2 Pluviométrie
II.4.3 Estimation du volume d’eau récupérée
II.4.4 Estimation du volume du réservoir de collecte
II.5 Méthodes d’analyses de l’eau de la JIRAMA
II.5.1 Turbidimètre
II.5.2 Conductimètre
II.5.3 Plaquette étalon
II.5.4 Adéquation Ressources -Besoins
Partie III: RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.1 Résultats de la méthode de Station de Référence
III.1.1 Caractéristiques du bassin versant
III.1.2 Valeurs de différentes fréquences
III.1.3 Pluviométries moyennes mensuelle et annuelle
III.1.4 Station de Référence
III.2 Résultats de la méthode du Centre de Technique du Génie Rurale des Eaux et Forêts
III.3 Résultats des analyses de l’eau de la JIRAMA
III.3.1 Analyses physico-chimiques des eaux brutes
III.3.2 Analyses physico-chimiques des eaux traitées
III.3.3 Résultats aux points de distribution
III.3.4 Résultats d’analyse bactériologie de l’eau traitée (JIRAMA Mandroseza)
III.4 Résultats sur les installations d’écoles, du Centre de Santé de Base (CSB) et du réservoir
III.5 Surface irriguée et Résultats d’adéquation eaux de pluies récupérées
III.5.1 Surface irriguée
III.5.2 Résultats d’adéquation en eau
III.6 Recommandations et suggestions
III.6.1 Installation pour usage domestique
III.6.2 Potabilisation de l’eau de pluie
III.6.3 Elaboration des Dina
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES