Actuellement, oรน lโon parle beaucoup de lutte contre la pauvretรฉ et de lโinsรฉcuritรฉ alimentaire, plusieurs actions sont menรฉes pour solutionner ces phรฉnomรจnes รฉpidรฉmiques. La politique de lโEtat qui touche le monde rural est orientรฉe beaucoup plus vers le renforcement dโune รฉconomie tournรฉe vers le marchรฉ en raison de lโaccroissement des exportations des produits agricoles. En effet, Madagascar commence ร tourner sa politique commerciale vers le commerce extรฉrieur. Lโagriculture tient une part importante dans lโรฉconomie du pays, elle est dominรฉe par les cultures vivriรจres, principalement destinรฉes ร lโautosubsistance des mรฉnages ruraux. Cependant, Madagascar ne produit pas suffisamment de produits dโexportation. Or, ces derniers, souvent ร forte valeur ajoutรฉe, et essentiels ร lโรฉquilibre de la balance commerciale, peuvent constituer une rรฉelle source de devise. La baie rose ou Schinus terebinthifolia est une รฉpice rรฉcemment apparue et apprรฉciรฉe sur le marchรฉ. Cโest un condiment trรจs utilisรฉ en Asie alors que pour le cas de Madagascar elle nโest pas trรจs ancrรฉe dans les habitudes culinaires de la population. Pourtant, la filiรจre commence ร prendre de lโenvergure dans diffรฉrentes rรฉgions comme la rรฉgion dโItasy, de Bongolava et dโAnosy oรน cette derniรจre intรฉressera cette รฉtude.
CONCEPTS
TYPOLOGIE DU SYSTEME DE PRODUCTION
La typologie est ยซ lโensemble des techniques de simplification des donnรฉes relatives ร une population, permettant de concentrer la prรฉsentation de cette population en celle de ses principaux types ยป (HUGUES, 1970). Elle permet donc de dรฉcrire la diversitรฉ des situations sous forme de catรฉgories ou types : un individu observรฉ ou enquรชtรฉ pouvant รชtre rattachรฉ en gรฉnรฉral ร un type qui en prรฉsentera les principales caractรฉristiques. Le systรจme de production peut se dรฉfinir par : ยซ La combinaison dans lโespace et dans le temps des ressources de lโexploitation agricole, constituรฉes par les facteurs de production, et des productions en vue dโobtenir une ou plusieurs productions animales ou vรฉgรฉtales ยป (DUFUMIER, 1984). Un systรจme de production se caractรฉrise par les รฉlรฉments suivants :
– les moyens de production
– les activitรฉs de production .
APPROCHE FILIERE
Une filiรจre est constituรฉe dโune suite dโopรฉrations, dโune suite dโagents et donc dโune suite de marchรฉs, ce qui implique des flux physiques et leur contrepartie monรฉtaire, ainsi que les comportements dโagents guidรฉs par leur intรฉrรชt รฉconomique et dโautres ordres. Ainsi, toute activitรฉ รฉconomique se situe dans une chaรฎne de relation avec des activitรฉs en amont qui lโapprovisionnent et des activitรฉs en aval qui lui servent de dรฉbouchรฉ final ou non (LABONNE, 1991). Elle fait donc partie dโune catรฉgorie รฉconomique alternative et complรฉmentaire ร la notion de branche ou de secteur proposant un dรฉcoupage du systรจme productif pour mieux comprendre les dynamiques dโรฉmergence, de dรฉclin et de reconfiguration de ses composantes. Le dรฉcoupage repose sur la mise en รฉvidence de relations privilรฉgiรฉes entre certains agents รฉconomiques, du point de vue technique (relation input output), organisationnel (intรฉgration, spรฉcialisation) et des formes dโรฉchange (concurrence, monopole). Cette approche permet de montrer la maniรจre dont les politiques publiques, les investissements et les institutions influent sur les systรจmes locaux de production (FAO, 2005). Elle consiste ร analyser quantitativement les flux de marchandise, les prix et la valeur ajoutรฉe tout au long de la filiรจre en utilisant les comptes de chaque agent.
AGENT ECONOMIQUE
En รฉconomie, les individus ou les groupes dโindividus qui interviennent dans la production, lโรฉchange, la transformation ou la consommation de produits sont appelรฉs agents. Certains auteurs parlent aussi dโacteurs รฉconomiques. Comme lโรฉtude va se faire sur certaines organisations, il est important de comprendre le fonctionnement des organisations. FRIEDBERG, (2006) et CROZIER, et al., (1977, 1981) conseillent d’analyser une organisation en se penchant sur les rapports de pouvoir qui la structurent et rendent les comportements des acteurs intelligibles. Les jeux des acteurs sont relativement imprรฉvisibles, ils s’รฉcartent souvent de maniรจre significative du rรดle qu’ils doivent jouer. Pour le comprendre, il faut faire intervenir la notion de zone d’incertitude. Cette derniรจre correspond aux failles dans les rรจgles, aux dรฉfaillances techniques, aux pressions รฉconomiques qui empรชchent le bon dรฉroulement des objectifs de l’organisation.
CHAINE DE VALEUR
Dโune certaine maniรจre, la chaรฎne de valeur instrumentalise le concept de filiรจre en vue de crรฉer des outils de pilotage stratรฉgique dโune entreprise. Elle distingue les activitรฉs qui gรจrent la production, de celles qui pilotent les logistiques amont et aval, et de celles qui assurent la gestion de lโensemble. Lโobjectif est dโidentifier les lieux essentiels de crรฉation de la valeur, de maniรจre ร cerner les modalitรฉs permettant dโobtenir des avantages concurrentiels selon PORTER (1985). La chaรฎne de valeur dรฉcrit donc lโensemble des activitรฉs nรฉcessaires pour mener un produit ou un service de sa conception, ร travers diffรฉrentes phases de production (impliquant une succession de transformations physiques et dโutilisations de divers services), ร sa distribution aux consommateurs finaux.
FILIERE AGRICOLE
Selon FRAVAL (2000) une filiรจre agricole est centrรฉe sur un produit agricole de base et sur tout ou une partie de ses transformations successives. Cinq catรฉgories peuvent รชtre distinguรฉes pour une filiรจre agricole : les produits de rente, les produits vivriers, les produits bruts, semitransformรฉs et transformรฉs. Les deux principales classifications concernent les deux premiรจres catรฉgories ร savoir si une culture sera consacrรฉe aux exportations ou ร la population locale. Les cultures vivriรจres sont destinรฉes ร lโalimentation du groupe familial, que la famille soit รฉlargie ou rรฉduite au mรฉnage. On parle souvent de secteur traditionnel fondรฉ sur lโautosubsistance. Cependant, les filiรจres vivriรจres, dรจs quโelles engendrent un surplus, peuvent รชtre commercialisรฉes. Quant aux cultures dโexportation, les produits agricoles sont donc uniquement destinรฉs ร la vente sur les marchรฉs internationaux.
AVANTAGE COMPARATIF
DAVID RICARDO (1990) dit quโun pays a intรฉrรชt ร se spรฉcialiser dans une activitรฉ ou un secteur dans lequel il dispose dโun avantage relatif cโest-ร -dire lร oรน son avantage en temps de production relative est le plus faible, ou lร oรน le facteur travail est le plus performant. Cette notion est plus utilisรฉe dans les รฉchanges de biens surtout du niveau international. En effet, chaque pays trouvera avantage ร se spรฉcialiser et ร vendre les biens pour lesquels il dispose du plus fort avantage comparรฉ ou du moindre dรฉsavantage comparรฉ, en achetant en รฉchange les autres biens pour lesquels il est dรฉsavantagรฉ. Il dรฉmontre ainsi que lโรฉchange est toujours prรฉfรฉrable. Cโest donc en spรฉcialisant sa production dans ce quโil sait le mieux faire et en participant au commerce international quโun pays pourra accroรฎtre ses richesses.
COMPETITIVITE
La compรฉtitivitรฉ est un concept relatif. Selon LATRUFFE (2010), la compรฉtitivitรฉ dโune filiรจre est sa capacitรฉ ร accroitre ses parts de marchรฉ aussi bien sur le plan national quโinternational. Cโest la capacitรฉ de faire face ร la concurrence et de lโaffronter avec succรจs ou de vendre un produit rรฉpondant aux exigences de la demande, tout en dรฉgageant des bรฉnรฉfices permettant ร lโentreprise de se dรฉvelopper. Cโest une notion qui renvoie ร celle de lโavantage comparatif et qui peut servir de justification ร une apprรฉciation sur lโallocation des ressources productives et donc sur son efficacitรฉ. Par ailleurs, la compรฉtitivitรฉ se dรฉfinit comme รฉtant la capacitรฉ de rรฉgions, de nations et dโensemble supranationaux ร gรฉnรฉrer, tout en รฉtant et restant exposรฉs ร la concurrence internationale, des niveaux de revenu et dโemploi de facteurs relativement รฉlevรฉs (DIOP, 2012).
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
1 CONCEPTS ET ETAT DE LโART
1.1 CONCEPTS
TYPOLOGIE DU SYSTEME DE PRODUCTION
APPROCHE FILIERE
AGENT ECONOMIQUE
CHAINE DE VALEUR
FILIERE AGRICOLE
AVANTAGE COMPARATIF
COMPETITIVITE
SURFACE ECONOMIQUE
ACTIVITES ALTERNATIVES
PERTINENCE
DOTATION FACTORIELLE
1.2 ETAT DE LโART
รlargissement du systรจme de production pour une amรฉlioration de revenus ainsi de la condition de vie des producteurs
Corrรฉlation existant entre filiรจres vivriรจres et de rente
2 MATERIELS ET METHODES
2.1 MATERIELS
Choix de zone dโรฉtude
Choix du thรจme
2.2 METHODES
Mรฉthodes communes aux hypothรจses
Mรฉthodes pour la vรฉrification de chaque hypothรจse
Rรฉsumรฉ du processus mรฉthodologique du travail
Limite de lโรฉtude
Chronogramme
3 RESULTATS
3.1 CLASSIFICATION DES SPECULATIONS ET CARTE SYNTHETIQUE DE LA FILIERE BAIE ROSE
Classification des spรฉculations dans la matrice BCG
Carte de la filiรจre baie rose dans les deux communes rurales รฉtudiรฉes
3.2 TYPOLOGIE DES EXPLOITATIONS ET LES FACTEURS DโADOPTION DE LA BAIE ROSE PAR LES EXPLOITATIONS
Typologie
Caractรฉrisation
Synthรจse des caractรฉristiques de chaque type
Ordonnancement des systรจmes de culture par classe
Les dรฉterminants dโadoption de la baie rose
3.3 SITUATION TECHNICO-ECONOMIQUE
Situation technique
Situation รฉconomique
4 DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
4.1 DISCUSSIONS
La compรฉtitivitรฉ de la filiรจre baie rose
Lโadoption de la culture de baie rose dans le systรจme de culture dโune exploitation dรฉpend beaucoup de la logique de lโexploitant
La part apportรฉe par la baie rose aux producteurs lโinsรฉrant dans leurs activitรฉs culturales
4.2 RECOMMANDATIONS
Appuis institutionnels pour valoriser la potentialitรฉ agricole au niveau des acteurs
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE