Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études
Type de gestion des Aires Protégées
Toutes les AP ont comme objectif principal la conservation de la diversité biologique au moyen d’une gestion efficace et d’une bonne gouvernance. La gestion d’une AP peut viser plusieurs objectifs spécifiques suivant la catégorie à laquelle elle appartient. De manière générale, quatre modes de gestion se distinguent sur la base de qui détiennent l’autorité et la responsabilité de la gestion des AP à savoir :
Les Aires Protégées gérées par le gouvernement à plusieurs niveaux ou même déléguées à des tiers (cas de l’ANGAP et autres…)
Les Aires Protégées cogérées c’est-à-dire gérées de façon participative, par plusieurs parties prenantes.
Les Aires Protégées privées : gérées par les propriétaires de la terre et des ressources naturelles (cas des réserves de Berenty et Kaleta dans la région de Taolagnaro)
Les Aires du Patrimoine Communautaire : gérées par les communautés locales sédentaires et mobiles directement concernés
Le Parc National Tsimanampesotse
Historique du Parc
Le Parc National Tsimanampesotse a été créé du temps de la colonisation. Il a traversé plusieurs systèmes de gestion. Le lac Manampesotse a été érigé en Aire Protégée (AP) en 1927, comme 10ème Réserve Naturelle (RN) et première Aire Protégée de la province de Toliara, avec une superficie de 17 520 hectares. Etant l’objet d’une extension en 43 200ha en juin 1966, le décret n° 66-242 du 01/06/1966 porte le statut de l’Aire Protégée à celui d’une « Réserve Naturelle Intégrale » RNI.
Il est à signaler que suivant le décret 98-003 du 19 février1998, le lac Manampesotse est devenu « le premier Site RAMSAR relative aux zones humides d’importance internationale » La convention sur les zones humides est un traité intergouvernemental adopté le 2 février 1971 dans la ville Iranienne de RAMSAR. Cette convention s’applique à des types d’habitats très variés : rivières et lacs, lagunes côtière, mangroves et tourbières.
Cette Aire Protégée est devenue « PARC NATIONAL » n° 16 en 2002 suivant le décret N° 2002-797. Aussi, après la concrétisation d’une allocution du Président de la République de Madagascar à Durban (Vision Durban) en 2003, ce Parc National subit une extension vers le Sud (jusqu’au fleuve Linta), vers le nord et vers l’Est au environ de la commune de Beahitse.
La convention décennale passée entre les Gouvernements Malgache et Allemand va permettre d’initier ce programme d’extension jusqu’à 275 .000 ha. Ce dernier est reparti en trois secteurs comme le montre le tableau 2 ci-dessous.
De ce tableau 2, la proposition des nouvelles limites en 2006-2007 a été effectuée avec le concours des plusieurs entités à savoir : les communautés locales environnantes du Parc, les autorités locales, traditionnelles et régionales, les AGEX, l’AICPM et les services techniques déconcentrés. L’officialisation de ces nouvelles limites, par les autorités compétentes est attendue incessamment.
Toutes ces données affirment que depuis 1927 jusqu’à nos jours, le Parc National Tsimanampesotse a beaucoup intéressé la grande famille de la protection et de la conservation de la nature tant nationale qu’internationale. Suivant la catégorisation effectuée par l’IUCN, le Parc National de Tsimanampesotse est classé en catégorie II.
Situation Administrative du PNTSP
Localisation du PNTSP
Le PNTSP est localisé dans la région sud-ouest de Madagascar, District de Toliara II, Commune rurale de Beheloke. Il est situé au sud du fleuve Onilahy, à 85 Km à vol d’oiseau au sud de Toliara, avec un gradient altitudinal de 40 à 120m, au niveau de la plaine côtière et du Plateau Calcaire Mahafaly entre les latitudes 23°46’s et 24°37’E. Le PNTSP est englobé en grande partie, sur les affleurements calcaires appelés Plateau Calcaire Mahafaly (PCM). A cet effet, Il se trouve dans l’écorégion du sud (plan GRAP, 2000) comme le montre la carte ci-dessous.
Carte 2 : Localisation du Parc National Tsimanampesotse
Source : Parc National Tsimanampesotse
La carte n°2 ci-dessus présente que le Bureau du PNTSP est basé au chef lieu de Fokontany d’Efoetse, Commune rurale de Beheloke, District de Toliara II au sein de la région du Sud-ouest. Avant la mise en œuvre du processus de redélimitation du parc, le PNTSP est centré dans la Commune Rurale de Beheloke. Actuellement il s’étend dans quatre autres communes rurales ci-après : Commune rural de Maroarivo, Commune rurale d’Itampolo, Commune rurale d’Androka et Commune rurale de Beahitse. Les trois dernières communes (phase d’extension du parc) appartiennent au District d’ Ampanihy toujours dans la région du Sud-ouest.
Accès au Parc National Tsimanampesotse
L’accès au PNTSP peut se faire de plusieurs façons à partir de Toliara. En l’absence d’un Pont ou d’un Bac permettant de franchir l’Onilahy au niveau de la baie de Saint Augustin* on peut accéder au PNTSP en :
-empruntant la route menant de Toliara à Saint Augustin pour traverser l’Onilahy en pirogue ou en vedette pour arriver à SOALARA.
-pirogue ou en vedette de Toliara à Soalara ou Anakao et ensuite prendre la piste côtière vers le sud Anakao-Beheloke- Efoetse (le siège de Parc National de Tsimanampesotse).
empruntant la RN7 jusqu’à Andranovory et la RN 10, en passant à Betioky Sud jusqu’
à 25km au sud de Betioky, pour regagner la côte à la hauteur de Beheloke, en suivant le couloir d’Itomboina pour arriver à Efoetse.
Organisation sociale autours du PNTSP
La société Tanalana est une société lignagère dont l’organisation sociale procède de l’articulation de trois niveaux à savoir :
-Le chef de l’habitat, le plus souvent, sort du groupe fondateur. En effet, celui qui s’installe le premier sur le terroir qui détient le pouvoir et ses descendants en hérite automatiquement. Cependant, ce pouvoir n’est effectif qu’au sein du terroir donné. Le chef de l’habitat assume des responsabilités d’intérêts généraux tels que veiller à la sécurité de l’habitat, accepter ou refuser les nouveaux arrivants, organiser les rites et évènements traditionnels.
-Il y a aussi les chefs traditionnels. Ils ont le pouvoir incontestable lors des règlements des conflits sociaux ou tribaux ou autres.
-Le pouvoir administratif, représenté par les élus locaux (Maire, Chef quartier), ne fait que transmettre la politique de l’état.
Le respect des traditions passe par de nombreux interdits ou « fady » associés souvent à des lieux (interdit de construire, de salir…).
1.2.4 Infrastructures et services sociaux
Les plus importants villages aux alentours du PNTSP bénéficient tous d’une école même construite + , des branchages comme le montre le Photo1 d’école ci-dessous. Il faut noter que ces écoles sont souvent surchargées (plus de cinquante élèves par classe) et ne concernent que des écoles primaires. Et pour continuer leurs études secondaires, les élèves sont obligés d’aller dans les grandes villes les plus proches comme Tuléar, Betioky-Sud et Ampanihy.
Le dispensaire de brousse existe mais ne couvre pas tous les villages. Le faible taux de couverture sanitaire tant en infrastructure qu’en personnel pousse la plus- part des gens à recourir aux méthodes thérapeutiques traditionnelles; d’où l’importance notoire des Devin-guérisseurs (ombiasa).
Photo 1 : Ecole à Ankilibory-Nord – CR de Beheloky
Photo de l’Auteur
Accès à l’eau
L’approvisionnement en eau des habitants aux alentours du PNTSP constitue une tâche ménagère à part entière. Elle nécessite systématiquement un déplacement de personnes vers les points d’eau. Ce déplacement peut prendre soit plusieurs heures dans une journée soient plusieurs kilomètres en fonction de l’emplacement du point d’eau par rapport aux habitations. L’approvisionnement en eau des populations dans les villages ruraux se fait à partir des puits, pompes (forage), barrages, marigots, etc.
De ce fait, les populations de la zone littorale sont confrontées à un problème d’eau tant sur la quantité que sur la qualité. Pendant la saison de pluie, les gens ramassent les eaux qui coulent sur la route et les mettent dans le tronc de Baobab troué afin de les conserver pour la période sèche. (cf. Photo 2 de l’Auteur ci-dessous)
Photo 2 : Tronc de Baobab servant de Citerne d’eau
– Apparition et multiplication des maladies hydriques,
– Longue corvée d’eau effectuée quotidiennement par les femmes,
– Les difficultés d’abreuvement des bétails en saison sèche d’où pénétration dans le parc.
– Insuffisance de points d’eau potable dans les établissements sociaux et hôteliers.
La Gestion du Parc National Tsimanampesotse
Historique de gestion
La Réserve Nationale Tsimanampesotse a été administrée par la Direction des Eaux et Forêts dès 1927 jusqu’en 1990. De 1991 au juin 1997, sa gestion a été confiée au WWF dans le cadre d’un Projet de Conservation et de Développement Intégrés (PCDI). Faisant partie du domaine de l’Etat, la gestion de la Réserve Nationale Intégré (RNI) de Tsimanampesotse est réservée à la Direction des Eaux et Forêts, plus précisément au Cantonnement des Eaux et Forêt de Betioky La RNI de Tsimanampesotse continue d’être surveillée par le Chef du Cantonnement des Eaux et Forêt de Betioky jusqu’à 1999. La relève a été assurée par l’Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées (ANGAP) à partir de l’année 2000 jusqu’à nos jours où sa gestion est conduite par un Directeur du Parc basé à Efoetse
|
Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE 1 : CONTEXTE DES AIRES PROTEGEES ET LE PARC NATIONAL TSP
1 LES AIRES PROTEGEES A MADAGASCAR
1.1 Cadre Général des Aires Protégées
1.1.1 Le Réseau des Aires Protégées
1.1.2 Catégorisation des Aires Protégées
1.1.3 Types de Gestion des Aires Protégées
1.2 Le Parc National Tsimanampesotse
1.2.1 Historique du Parc National Tsimanampesotse
1.2.2 Situation Administrative du Parc National Tsimanampesotse
1.2.2.1 Localisation du Parc National Tsimanampesotse
1.2.2.2 Accès au Parc National Tsimanampesotse
1.2.3 Organisation Sociale Autour du PNTSP
1.2.4 Infrastructures et Services Sociaux
1.2.4.1 Accès à l’eau
1.3 La Gestion du Parc National Tsimanampesotse
1.3.1 Historique de gestion du PNTSP
1.3.2 Gestion Actuelle du PNTSP
1.3.2.1 Les Objectifs et les Activités du PNTSP
1.3.2.2 Les Outils de Gestion
1.3.3 Les Contraintes de la Gestion Actuelle
2 PROBLEMATIQUES, ENJEUX ET CONFLITS DE LA GESTION
2.1 Les Enjeux
2.2 Les Problématiques
2.2.1 Présentation d’Arbres des Problèmes
2.2.2 Analyse des Problèmes
2.3 Les Conflits liés aux Ressources Naturelles
2.3.1 Forme et Intensité des Conflits
2.3.2 Causes des Conflits
2.3.2.1 Politiques Imposées aux Populations Locales
2.3.2.2 Manque d’Harmonisation et de Coordination
2.3.2.3 Mauvaise Identification et Manque de Consultation des Acteurs
2.3.2.4 Manque de Coordination des ONG Intervenant au PNTSP
2.3.2.5 Diffusion Inadéquate des Informations
2.3.2.6 Moyen Institutionnel limité
2.3.2.7 Insuffisance de Suivi-évaluation
2.3.2.8 Absence de Mécanismes efficaces de Gestion des Conflits
2.4 Gestion des Conflits
2.4.1 Systèmes Coutumiers de Résolution des Conflits
2.4.2 Systèmes Juridiques National
2.4.3 Alternative en Matière de Gestion des Conflits
PARTIE 2 : ETUDE DE MISE EN ŒUVRE DE LA COGESTION DU PNTSP
1 OBJET ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE
1.1 Objet de l’Etude
1.2 Démarche Méthodologique
1.2.1 La Base Documentaire
1.2.2 La Collecte des Données et Analyse
1.2.3 La Démarche Patrimoniale
1.2.4 La Démarche Holistique
1.2.5 L’Approche Gestion des Terroirs
1.2.6 L’Approche Participative
1.3 Les Difficultés Rencontrées et Limites de l’Etude
2 SOLUTION GENERALE : LA COGESTION DU PNTSP
2.1 Définition de la Cogestion
2.2 Justification de la Cogestion
2.3 Processus de Cogestion
2.3.1 Etape de Processus de Cogestion
2.3.1.1 Mettre en place de Comité de Démarrage
2.3.1.2 Communication Sociale
2.3.1.3 Identification des Parties Prenantes/Acteurs
2.3.1.4 Diagnostic Participatif et Développement d’une Vision Souhaitée
2.3.1.5 Elaboration des Scénarios de Gestion
2.3.1.6 Appréciation de la Cohérence
2.3.1.7 Mise en place de Structure de gestion
2.3.1.8 Développement et Légitimation des Accords sur le Terrain
2.3.2 Faire Face aux Nouveaux Obstacles
3 ANALYSE DES FORCES, FAIBLESSES, OPPORTUNUITES ET MENACES
3.1 Forces du Système de Cogestion pour PNTSP
3.2 Faiblesse
3.2.1 Sur le plan Institutionnelle
3.2.2 Sur le plan Humain
3.2.3 Sur le plan Systémique
3.3 Opportunités
3.4 Menaces
PARTIE 3 : VISION ET ORIENTATION STRATEGIQUE DE LA COGESTION
1 FORMULATION DES ORIENTATIONS STRATEGIQUES
1.1 Objectifs
1.1.1 Objectif de Développement (OD)
1.1.2 Objectifs Spécifiques (OS)
1.2 Stratégies
1.3 Résultats Attendus
2 PROGRAMME D’ACTION QUINQUENNALE DE LA COGESTION
2.1 Le Plan Quinquennal des Actions de la Cogestion
2.2 Méthode de Cadre Logique
2.3 Les Activités Entreprises
2.4 Moyens Matériels, Humains et Financiers
2.4.1 Moyens Humains
2.4.2 Moyens Matériels
2.4.3 Moyens Financiers
3 ANALYSE ECONOMIQUE DE LA COGESTION
3.1 Le Financement Durable de la Cogestion
3.1.1 Les Avantages
3.1.1.1 Les Bénéfices de la Conservation de la Biodiversité
3.1.1.2 Les Avantages de l’Ecotourisme
3.1.1.3 Les Ressources Provenant de la Protection des Aveuns
3.1.2 Les Coûts
3.1.2.1 Les Coûts de la Cogestion
3.1.2.2 Les Coûts d’Opportunités
3.1.2.3 Les Autres Coûts
3.1.3 Analyse des Coûts et Avantages
3.2 Le Financement des Alternatives Durables
3.2.1 Les Systèmes de Transfert de Gagnants au Perdants
3.2.2 La Promotion des Activités Alternatives aux Pressions
3.2.3 Le Développement des Opportunités Economiques
3.3 Le Partage des Coûts de la Cogestion
4 DISPOSITIFS DE SUIVI-EVALUATION DE PROJET
4.1 Fondement du Suivi
4.2 Evaluation
4.3 Les Indicateurs
5 ANALYSE DES RESULTATS DE LA COGESTION
5.1 Revue de la Cogestion du PNTSP
5.2 Fondement de la Cogestion du PNTSP
5.3 Les Préoccupations Suscitées de la Cogestion
5.3.1 Les Préoccupations d’Ordre Juridique
5.3.2 Les Préoccupations Relative au Transfert des Responsabilités
5.3.3 Les Préoccupations Relative à la Lutte Contre la Pauvreté
5.4 Le Prix de la Cogestion
5.4.1 Pertinence
5.4.2 Efficacité
5.4.3 Efficience
5.5 Evaluation des Impacts de Projet
5.5.1 Impacts Ecologiques
5.5.2 Impacts dans la Gestion des Ressources Naturelles
5.5.3 Impacts dans la Lutte Contre la Pauvreté
5.5.4 Impacts Institutionnels
5.5.5 Impacts Sociaux
5.5.6 Impacts Inattendus/Effets Pervers
5.6 Durabilité
5.7 Assurance Qualité
5.8 Analyse du Système de Cogestion
5.8.1 Comparaison entre la Gestion Monopole et la Cogestion
5.8.2 Les Bienfaits de ce Système
5.8.3 Les Contraintes Inattendues de ce Système
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE 1 : Les Documents Référentiels
Télécharger le rapport complet