ETUDE DE L’UTILISATION DES STRATÉGIES DE PRÉVENTION DU VIH

Transcription du pro- virus

       L’ADN proviral est transcrit en ARNm par l’ARN polymérase II cellulaire à partir du LTR5 où se trouve le promoteur. Les ARNm précoces transcrits codent pour les gènes régulateurs et en particulier les gènes tat, rev et nef. La protéine tat, dont l’absence entraînerait un arrêt immédiat de la transcription, active la réplication virale. Les ARNm tardifs transcrits codent pour les protéines gag, pol, env, vif, vpr, vpu (ou vpx). Enfin, la protéine rev favorise le transport du noyau vers le cytoplasme des ARNm tardifs codant pour les protéines des structures du virus.

Lymphocytes TCD4+ auxiliaires spécifiques du VIH

         Leur rôle est déterminant chez les sujets asymptomatiques à long terme (ALT) mais aussi dans la primo-infection traitée précocement par les ARV. Les taux d’interféron (IFN) et d’interleukine (IL2) produits par ces lymphocytes sont inversement corrélés à la réplication virale et constitue un indicateur d’une réponse immune efficace. Leurs cibles principales sont les protéines de capside, p24, p17 et gp120.

Phase chronique ou de latence clinique

         Après la période de primo-infection, la réplication du virus dans le sang diminue et se stabilise à un niveau qui varie selon les personnes. La phase de séropositivité sans symptômes cliniques, correspond à la période durant laquelle les effets toxiques du virus semblent apparemment être contrôlés par l’organisme, notamment par le système immunitaire. Lorsque les personnes atteintes par le VIH ne présentent aucun signe physique de maladie, elles sont dites « asymptomatiques ». Spontanément, la diminution des lymphocytes CD4 est de 30 à 100 cellules/mm3 par an en moyenne, conduisant au stade de SIDA en 10 ans. C’est la phase la plus longue de l’histoire naturelle de la maladie.

LES STRATÉGIES PRÉVENTIVES DE L’INFECTION À VIH

Les cinq principes de la prévention de l’infection à VIH sont :
– Le dépistage du VIH : le conseil dépistage volontaire (CDV), le conseil et dépistage à l’initiative du prestataire (CDIP), le dépistage du couple, le dépistage prénuptial avec l’utilisation des tests rapides, l’autotest et le dépistage communautaire ;
– La prévention de la transmission sexuelle : l’abstinence, la fidélité, le préservatif masculin ou féminin et le dépistage prénuptial
– La prévention de la transmission sanguine : L’utilisation de matériel stérilisé ou à usage unique pour les actes médicalisés ou gestes de la vie courante et l’utilisation de matériel à usage unique lors de la consommation de drogues injectables. La prévention chez les toxicomanes par voie intraveineuse est basée sur une réduction des risques. C’est ainsi qu’a été ouvert depuis Décembre 2014 au sein du CHNU de Fann, le Centre de Prise en charge Intégré des Addictions à Dakar (CEPIAD)
– La prévention de la transmission mère-enfant du VIH et de plus en plus on parle de concept d’élimination de la transmission mère-enfant : eTME
– La circoncision qui réduit chez l’homme le risque de contracter l’infection au VIH à 60 % est recommandée par l’OMS dans les pays à forte prévalence au VIH et à faible prévalence à circoncision
– La prévention médicalisée : les ARV qui sont utilisés avec succès dans le traitement de l’infection par le VIH jouent désormais un rôle central dans la prévention avec la PTME, la PReP, le TASP et le TPE.
La prévention combinée ou diversifiée, c’est la possibilité d’associer le port du préservatif avec d’autres méthodes de prévention.

Vaccins thérapeutiques

Objectif : « rééduquer » et redynamiser le système immunitaire des patients infectés et les rendre durablement résistants au virus.
Méthode : faire produire par l’organisme des anticorps contre certaines protéines nécessaires à la réplication du virus.
Des dizaines d’essais sont en cours, en phase 2 et 3 Bientôt disponible ?
– Immunorex® TM (Pr D. Mavoungou) en phase d’essai clinique
– TAT OYI (Biosantech) : Essai clinique phase 2 (Cible la protéine Tat transactivating qui protège les cellules attaquées par le VIH.
– Vaccin curatif HIVACAT (Espagnol) : Essai clinique de phase 2.

Caractéristiques de la population d’étude

       La population de notre étude était estimée 1148 HSH répartis dans 12 régions du Sénégal. Ce nombre était de 462 HSH lors de l’enquête de 2004, de 501 en 2007 et de 1012 en 2014. Les régions de Dakar, Thiès et Saint Louis étaient les seules concernées par l’enquête de 2004 et 2007. En 2014, Diourbel, Kaolack, Louga, Tambacounda, Sédhiou et Ziguinchor étaient les nouveaux sites inclus intéressant ainsi neuf régions. Au cours de notre enquête, Matam, Kolda et Kaffrine ont été inclus dans l’étude. Toutefois, les régions telles que de Dakar (avec 31% des HSH au Sénégal en 2017 et 32% en 2014), Thiès et Mbour (avec 18% des HSH au Sénégal en 2017 et 20% en 2014) étaient les plus représentées durant les enquêtes. L’explication de ce fort taux à Dakar, réside dans le fait que Dakar est la capitale du Sénégal et est beaucoup plus peuplé que les autres régions.  Quant à Mbour, son taux élevé est dû certainement à ses activités touristiques. L’âge moyen des participants au moment de l’enquête était de 24,5 ans ± 6,1 ans et presque la moitié (47,1 %) était âgée entre 20 et 24 ans. Ces données sont classiquement retrouvées en Afrique. Au Sénégal, Ndiaye et al avaient noté dans leur série une moyenne d’âge de 25 ans (± 9) ans [37]. Ailleurs en Afrique, Billong et al avaient objectivé à Yaoundé au Cameroun un âge médian des HSH de 23 ans; avec plus de la moitié comprise dans la tranche 18-24 ans, contre seulement 11 % âgés de plus de 30 ans [38]. Nous avons trouvé dans la littérature, d’autres études africaines qui corroborent nos résultats concernant l’âge jeune de notre population d’étude. C’est ainsi qu’au Nigeria et au Burkina, des études ont trouvé des âges moyens de respectivement 27 ans et 21 ans [39,40]. En France, l’étude Prevagay de 2015, avait montré que la moitié des HSH était âgés de plus de 41 ans [41]. Le profil sociodémographique des participants était globalement assez similaire à celui des études réalisées dans les établissements de convivialité gay en France et en Europe [42,43]. Ces résultats montrent que l’homosexualité est de plus en plus retrouvée chez les jeunes en Afrique. Ainsi, nous pouvons affirmer qu’en Afrique, l’homosexualité commence à un âge précoce où ils sortent à peine de l’adolescence. Ceci peut être dû à un niveau socio-économique bas, mais aussi la précarité sociale. L’âge moyen des participants au premier rapport sexuel avec un homme dans notre étude était de 23,3 ± 4,7 ans. De plus 36,1 % des HSH avaient déjà eu un rapport homosexuel entre l’âge de 15 à 17 ans. Au Cameroun, l’âge médian au premier rapport sexuel avec un partenaire masculin était de 19 ans, et 41,8 % des HSH avaient déjà eu un rapport homosexuel à l’âge de 18 ans [38]. Toutefois, le fait qu’à 18 ans, un nombre important des HSH ait déjà eu leur premier rapport sexuel avec un homme, témoigne de l’extrême vulnérabilité des plus jeunes HSH. Concernant le statut matrimonial, la quasi-totalité des HSH enquêtés (90,9 %) était célibataire. Seulement 35,3 % avait affirmé être en couple avec un homme. Ailleurs en Afrique, Billong et al avaient objectivé à Yaoundé au Cameroun [38], que près de 80 % des HSH étaient célibataires, 9,5 % en union libre avec un homme, et 6,4 % en union (libre ou mariage) avec une femme. Les participants qui habitaient en famille sans leur conjoint étaient de 81,4 %. Concernant le statut matrimonial, des résultats similaires sont retrouvés dans la littérature. C’est ainsi que l’étude burkinabé a retrouvé 91% de célibataires dans sa population d’étude [39]. En effet, en Afrique la quasi-totalité des HSH est célibataire. Dans notre série, les participants avec un niveau d’instruction équivalent au niveau d’étude secondaire représentaient la moitié de la population d’étude (51%). Au Burkina, Dah et al ont trouvé que 66% d’enquêtés instruits jusqu’au niveau secondaire [39]. Au Togo, Ekouevi et al avaient retrouvé que la quasi-totalité des HSH (90 %) avait atteint un niveau d’études secondaires ou universitaires et un peu plus du tiers des participants (36 %) était des élèves ou des étudiants [44]. Etant donné le niveau de scolarisation des HSH, dans ces différentes populations d’étude, la communication et la sensibilisation à leur endroit devraient être plus simples.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : RAPPELS SUR L’INFECTION A VIH
1. HISTORIQUE
2. ÉPIDÉMIOLOGIE DE L’INFECTION À VIH/SIDA
2.1. Épidémiologie de l’infection à VIH/Sida dans le monde
2.2. Epidémiologie de l’infection à VIH /Sida en Afrique
2.3. Épidémiologie du VIH/ Sida au Sénégal
3. PHYSIOPATHOLOGIE
3.1. Agents pathogènes
3.2. Structure du VIH
3.3. La réplication virale
3.3.1. Les cellules cibles
3.3.2. Les étapes de la réplication virale
3.3.3. Les conséquences de la réplication virale
3.4. Les réponses immunes à la réplication virale
3.4.1. Réponses immunes humorales
3.4.2. Réponses immunes cellulaires
4. TRANSMISSION DU VIH/SIDA
4.1. La transmission par voie sexuelle
4.2. La transmission par voie sanguine
4.3. La Transmission mère-enfant
5. HISTOIRE NATURELLE DE L’INFECTION VIH
5.1. Phase aiguë ou primo-infection
5.2. Phase chronique ou de latence clinique
5.3. Phase symptomatique d’immunodépression
5.3.1. Phase symptomatique mineure de l’infection à VIH
5.3.2. Phase symptomatique majeure de l’infection à VIH : SIDA
6. DÉPISTAGE DU VIH
6.1. Les méthodes indirectes
6.1.1. Les méthodes immuno-enzymatiques de type ELISA
6.1.2. Les tests de confirmation
6.1.3. Les tests rapides
6.2. Les méthodes directes
6.2.1. La détection de l’antigène du virus
6.2.2. La réaction de polymérisation en chaîne (PCR)
7. PRISE EN CHARGE THÉRAPEUTIQUE DE L’INFECTION À VIH
7.1. But de la prise en charge
7.2. Mécanisme d’action et classes d’antirétroviraux
7.2.1. Inhibiteurs de la transcriptase inverse
7.2.2. Inhibiteurs de la protéase
7.2.3. Les inhibiteurs de l’intégrase
7.2.4. Les inhibiteurs d’entrée
7.2.4.1. Les inhibiteurs des corécepteurs CCR5
7.2.4.2. Les inhibiteurs de fusion
7.2.5. Les boosters
7.2.6. Associations de plusieurs molécules
7.2.7. Autres molécules en développement
7.3. Conduite du traitement antirétroviral
7.4. Suivi du traitement antirétroviral
8. LES STRATÉGIES PRÉVENTIVES DE L’INFECTION À VIH
8.1. Prévention avant exposition
8.1.1. Éducation et changement de comportement
8.1.2. Circoncision
8.1.3. Prophylaxie pré exposition(PrEP)
8.2. Prévention au moment du risque
8.2.1. Le préservatif et lubrifiant
8.2.2. Microbicides
8.2.3. Prévention post exposition (PEP)
8.3. Prévention après infection
8.3.1. Traitement antirétroviral
8.3.2. Vaccins thérapeutiques
DEUXIÈME PARTIE : NOTRE ÉTUDE
1. CADRE DE L’ÉTUDE
1.1. Présentation de la Division de Lutte contre le Sida et les Infections Sexuellement Transmissibles (DLSI/IST)
1.2. Rappel des objectifs de la DLSI
2. MÉTHODOLOGIE
2.1. Type et portée de l’étude
2.2. Population d’étude
2.3. Recueil des données
2.4. Gestion et analyse des données
2.5. Définitions opérationnelles
3. CONSIDÉRATIONS ÉTHIQUES
4. RÉSULTATS
4.1. Caractéristiques sociodémographiques
4.1.1. Répartition selon l’âge
4.1.2. Répartition selon le site d’enquête
4.1.3. Répartition selon la situation matrimoniale et mode de vie
4.1.4. Répartition en fonction du niveau d’instruction
4.2. Connaissances sur l’infection à VIH/SIDA
4.2.1. Connaissances des modes de transmission du VIH
4.2.2. Connaissances en rapport avec le dépistage du VIH
4.2.3. Connaissances sur la prise en charge des HSH et du VIH
4.2.4. Participation à une action de sensibilisation
4.3. Attitudes et pratiques
4.3.1. Premiers rapports sexuels
4.3.1.1. Répartition en fonction de l’âge et selon le genre au premier rapport sexuel
4.3.1.2. Répartition du premier rapport sexuel en fonction du type de relation avec le conjoint
4.3.1.3. L’utilisation du préservatif au premier rapport sexuel
4.3.2. Rapports sexuels au cours de la période écoulée
4.3.2.1. Nombre de partenaires sexuels
4.3.2.2. Fréquence d’utilisation et notion de rupture de préservatif
4.3.2.3. Fréquence d’utilisation de lubrifiant
4.3.3. Dernier rapport sexuel
4.3.3.1. Répartition en fonction de la différence d’âge avec le partenaire
4.3.3.2. Répartition en fonction du type de relation avec le partenaire
4.3.3.3. Répartition en fonction du lieu de rencontre du partenaire lors du dernier rapport
4.3.3.4. Répartition en fonction de l’endroit où a eu lieu le dernier rapport sexuel
4.3.3.5. Répartition en fonction de la pratique sexuelle lors du dernier rapport sexuel
5. DISCUSSION
5.1. Caractéristiques de la population d’étude
5.2. Connaissances
5.3. Attitudes et Pratiques
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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