L’accès aux soins a toujours été problématique. Dans les pays en voie de développement en l’occurrence le Sénégal, ce fait constitue l’épine dorsale du système de santé. Afin de rendre les soins plus accessibles et d’aplanir les disparités sanitaires (Niang, 1997), l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) met en place en 1978 les Soins de Santé Primaires (SSP).
En 1992 est née l’Initiative de Bamako dont le but est d’accélérer la mise en œuvre des SSP. L’IB doit permettre d’améliorer l’accès aux soins primaires en réduisant les coûts.
En 1997, le Ministère de la santé a élaboré pour la période 1998-2007, le Plan National de Développement Sanitaire et Social (PNDS) qui traduit de façon concrète la politique du Gouvernement du Sénégal en matière de Santé. Le PNDS a permis de mettre en chantier plusieurs réformes à la fois législatives et institutionnelles touchant principalement les hôpitaux, les médicaments, les pharmacies. Il prévoit d’autres initiatives dans des domaines aussi importants que le système d’information sanitaire, le financement de la santé, la réorganisation du Ministère de la Santé, la coordination des interventions et l’intégration des activités. Les priorités de ce plan sont traduites en Programme de Développement Intégré de la Santé (PDIS) pour la période 1998-2002 avec un accent particulier sur la rationalisation et l’intégration des activités des programmes prioritaires. Les objectifs du PDIS sont : la réduction de la mortalité maternelle, la réduction de la mortalité infantile et juvénile et la maîtrise de la fécondité. Le Programme de Développement Intégré de la Santé (PDIS) qui couvre une période de cinq ans (1998-2002), est la traduction concrète des priorités en matière de santé définies dans le PNDS. Les objectifs visés sont : la réduction de la mortalité maternelle, la réduction de la mortalité infantile et juvénile et la maîtrise de la fécondité. La mise en œuvre des activités découlant des différentes orientations stratégiques dégagées ne peut être effective sans une mobilisation importante de ressources humaines, matérielles et financières. Les activités planifiées par l’ensemble des structures découlent des stratégies définies et adoptées pour le développement des ressources humaines, la mobilisation et la rationalisation des moyens financiers et l’amélioration de l’accessibilité des services de santé.
Problématique
Contexte et justification de l’étude
En Afrique, plus qu’ailleurs, l’offre de soins reste insuffisante. A un milliard de personnes en 2010, selon le Rapport sur le développement humain 2000, l’Afrique aura du mal à satisfaire les besoins de santé de ses populations. Au Sénégal, l’étude de la situation sanitaire révèle que seulement 50,4% des ménages ont accès à un dispensaire situé à moins d’un kilomètre. Seul 39% des ménages ont accès à une maternité et 31,8% à une case de santé . Non seulement les infrastructures en matière de santé s’avèrent insuffisantes en Afrique mais également la prise en charge des patients dans les structures laisse à désirer par défaut d’un personnel sanitaire tout au moins qualifié : seulement 3% du personnel sanitaire mondial et moins de 1% des ressources financières mondiales y sont consentis (OMS, 2006). Face à cette offre de soins insuffisante, il faut aussi signaler la recrudescence des maladies vectorielles et infectieuses.
En Afrique sub-saharienne, le paludisme constitue depuis toujours l’une des premières causes de morbidité et de mortalité. Au cours des dernières décennies, dans un contexte de baisse de la mortalité de l’enfance; recul d’environ 30 % entre 1960 et 1990, la part de la mortalité attribuée au paludisme dans la mortalité infanto juvénile a augmenté : elle est passée de 12 % dans les années 1970 à près de 30 % dans les années 1990(Snow et al. 2001; Trape et al. 1998a ; Trape et al. 1998b). Au Sénégal, le paludisme demeure la première cause de mortalité. A ce constat s’ajoute la propagation de l’épidémie du Sida.
Le constat dramatique du niveau élevé de la mortalité en Afrique peut en effet être expliqué en partie par le manque de considération des aspects sociaux et comportementaux dans la lutte contre la mortalité. L’accessibilité aux structures, les taux élevés de morbidité et de mortalité sont un des fardeaux que les Etats doivent faire face. Depuis son accès à l’indépendance, les autorités sénégalaises ont défini des stratégies sanitaires basées sur les recommandations de l’OMS, régulièrement définies dans le cadre de programmes. Dans la perspective d’améliorer la santé des populations et réduire les énormes inégalités en matière de santé, le système sanitaire sénégalais a suivi la logique des soins de santé primaire et a intégré l’initiative de Bamako.
L’étude s’intéresse à l’activité du système de soins dans le district de Tivaouane. Le district occupe une partie du département de Tivaouane. Le département est au cœur de l’ancien royaume du Cayor. Tivaouane a la particularité d’être une ville religieuse. Il se trouve dans le centre ouest du Sénégal, appelé Bassin arachidier. Elle est à 22 km au nord-est de Thiès. Le département de Tivaouane se caractérise par l’importance de sa population jeune 58%. La fréquence de la polygamie chez les femmes (55.6% des femmes mariées), la précocité de leur premier mariage (âge moyen 19.3) conjuguées à l’importance de la fécondité peuvent expliquer la part de cette jeunesse . Cette population jeune ne manque pas de poser des problèmes de scolarisation, de santé.
Tivaouane dans sa région
La répartition de la population régionale
La population de la région de Thiès est inégalement répartie en défaveur au département de Tivaouane. Les départements de Thiès et Mbour concentrent le plus de personnes avec respectivement 586 262 habitants, correspondant à 36%, pour Thiès, et 573 852 habitants, correspondant à 35%, pour Mbour. Le département de Mbour gagne en termes de population, car en 2001/02, il concentrait 33,8%, alors que Thiès en concentrait 37,6%. Quant au département de Tivaouane, il vient encore en troisième position avec 473 474 habitants, correspondant à 29% de la population régionale (carte 1). La répartition de la population résidente selon le milieu de résidence indique que le milieu urbain de Thiès concentre 711 260 habitants, correspondant à 44,2% de la population totale, alors qu’en 2001/02 cette proportion n’était que de 42,7%, ceci s’expliquerait d’une part par le rattachement de certains villages à la ville de Thiès (ex commune de Thiès), à cause de sa dynamique de développement, et d’autre part la création de nouvelles communes dans le département de Mbour (Saly portudal, Ngaparou, etc.) qui auparavant étaient des villages.
Densité de la population régionale
Avec une population régionale de 1 570 150 habitants pour une superficie de 6 601 km2, Thiès présente une densité moyenne de l’ordre de 238 habitants au km2 en 2008 , contre 230 en 2007. Cette densité diffère selon les départements de Thiès et Mbour qui concentrent les plus petites superficies par rapport à Tivaouane ; mais qui sont par contre les plus peuplés. Leur densité moyenne est de respectivement 305 et 348 habitants au km2. C’est dire que l’accroissement de la population régionale est beaucoup plus important dans les départements de Thiès et Mbour qu’à Tivaouane.
Structure par âge et par sexe de la population régionale
La structure par âge indique une population très jeune. Un peu plus d’une personne sur deux (54%) à moins de 20 ans. Cette situation s’explique en partie par une fécondité élevée. La population a plus de 80 ans représente (1%). Quant à la tranche d’âge de 20-79 ans, elle représente 45% de la population régionale . Le rapport de masculinité (nombre d’hommes pour 100 femmes) s’établit à 99,96% . La baisse du rapport de masculinité, entre les tranches d’âge de plus de 20 ans et moins de 40 ans, est due en partie à l’émigration massive de cette tranche de la population pour la recherche du travail ou pour des raisons scolaires.
Structures socio-économiques de la région de Thiès
La région de Thiès est perçue aujourd’hui comme deuxième pôle socio-économique national après la capitale. Ce dynamisme s’explique par sa position de carrefour et centre régional proche de Dakar et ses réseaux structurants et par un certain nombre de facteurs dont la situation géographique côtière de la région, la diversité et l’importance des ressources (minières et agricoles) mais surtout grâce à une mise en valeur des ressources et des potentialités. Chacun de ces aspects renferme une dynamique propre qui confère à la région un enjeu réel au regard du processus de développement. En ce qui concerne les activités économiques, la région de Thiès occupe une place importante dans plusieurs secteurs de la vie économique : la pêche, les industries et mines, le tourisme, le transport, l’élevage, l’agriculture, les télécommunications.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Ι. Problématique
1. Contexte et justification de l’étude
2. Les objectifs de l’étude
3. Hypothèses
II. Méthodologie de recherche
1. La revue documentaire
2. La collecte des données sanitaires
3. Définition des concepts
PREMIERE PARTIE : CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES ET NIVEAUX D’EQUIPEMENT DE TIVAOUANE
CHAPITRE 1 : CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES DE TIVAOUANE
1.1. Tivaouane dans sa région
1.2. Aspects démographiques du département de Tivaouane
CHAPITRE 2 : NIVEAUX D’EQUIPEMENT ET LES ACTIVITES DE TIVAOUANE
2.1. Structures économiques et activités du département
2.2. Les niveaux d’équipements du département de Tivaouane
CONCLUSION PARTIELLE
DEUXIEME PARTIE : L’OFFRE DE SOINS DANS LE DISTRICT DE TIVAOUANE
CHAPITRE 3 : POLITIQUES EN MATIERE DE SANTE AU SENEGAL
3.1. Evolution du système de santé au Sénégal
3.2. Situation sanitaire après les indépendances
CHAPITRE 4 : LA DESSERTE MEDICALE
4.1. Les infrastructures de soins
4.2. Le personnel sanitaire
4.3. Les aires théoriques de desserte médicale
CONCLUSION PARTIELLE
TROISIEME PARTIE : LE RECOURS AU SOINS
CHAPITRE 5 : L’ACTIVITE AU NIVEAU DU DISTRICT
5.1. La nature et les volumes d’activités des structures de soins
5.2. La morbidité diagnostiquée
CHAPITRE 6: ANALYSE GEOGRAPHIQUE DU RECOURS AU SOINS
6.1. L’aire de recrutement du centre de santé
6.2. La fréquentation des structures
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES ILLUSTRATIONS
TABLE DES MATIERES
ANNEXES