Etude de l’integration des energies renouvelables pour une politique energetique durable a madagascar

D’un point de vue général, l’épuisement prévisible des énergies fossiles, la nécessité de lutter contre le réchauffement climatique, la prise de conscience pour la sauvegarde de l’environnement et enfin la prise en compte du développement durable dans les politiques énergétiques ont mis les énergies renouvelables au cœur d’un enjeu stratégique pour l’avenir de notre planète. Pour Madagascar qui connaît en 2009 une croissance économique annuelle de – 4,6% , il est plus que vital d’exploiter son potentiel en matière d’énergies renouvelables pour assurer sa croissance économique, réaliser des économies de devises et atteindre dans un premier temps les objectifs de développement humain du Millénaire dont le calendrier est fixé à 2015. Malheureusement, le pays connaît la même situation énergétique que des pays d’Afrique subsaharienne où l’énergie est abondante mais l’électricité est rare. Depuis plusieurs années, l’offre demeure relativement faible par rapport à la demande et ceci constitue un goulot d’étranglement pour le développement économique et social du pays. Force est de reconnaitre que le principal cause de cet échec est la dépendance presque entièrement sur l’usage des énergies fossiles alors que le prix de celles-ci ne cesse d’augmenter sur le marché international. Qui plus est, sur le plan environnemental, il faut mentionner que le secteur énergie est parmi les premiers secteurs qui émet le plus de gaz à effet de serre à Madagascar. Et la prédominance de l’utilisation des combustibles ligneux comme source d’énergie de la population constitue l’un des principales causes de la déforestation dans le pays.

MATERIELS ET METHODES

JUSTIFICATION DU CHOIX DE L’ETUDE 

Le secteur énergétique joue un rôle indispensable dans le concept du développement durable d’un pays. L’énergie est en fait à la fois source et conséquence du développement. L’accès à l’énergie, gage de conditions de vie décentes, est aussi un puissant levier de développement pour l’économie et les industries locales. Pour le cas de Madagascar, en particulier le secteur électrique, il est à signaler que la majeure partie du système de production existant est d’origine thermique, autrement dit, on utilise des groupes fonctionnant au gasoil et fuel oil alors que les prix de ces combustibles sont conditionnés par les contextes économiques, politiques et financières internationales. Cette dépendance quasi totale envers des ressources fossiles engendre des coûts énormes et non maitrisable sur le facteur de production. L’entreprise de production , la JIRAMA (qui est une société d’Etat donc œuvrant pour l’intérêt public) est obligée de vendre à perte son produit et elle n’arrive plus à financer ses budgets d’investissements pour améliorer les qualités de service et accroitre le taux de couverture national. De son côté, l’Etat reste défaillant en gelant le prix de l’électricité en dépit de l’absence des subventions octroyées à la JIRAMA pour combler le manque à gagner. Qui plus est, l’impact néfaste de l’utilisation des énergies fossiles sur l’environnement est également inquiétant vu l’importance de la quantité de gaz à effet de serre émise par ce système de production. Dans les zones ruraux, eu égard à la manque de sources d’énergies alternatives, la population a recours à l’utilisation du bois, causant ainsi la prolifération de la déforestation. De ce qui précède, l’intérêt de la réalisation de cette étude se situe à un triple niveau : Sur le plan personnel, en notre qualité de « jeune analyste en politique publique », nous saisissons l’opportunité de cette étude pour mettre à l’épreuve les connaissances théoriques acquises. Nous nous en servirons comme bréviaire pour consolider notre carrière que nous envisageons consacrer à ce champ de connaissances. Ensuite, au niveau pratique, ce mémoire sera pour les décideurs un outil de référence et d’aide à la décision dans l’élaboration et la mise en efficacité d’une politique énergétique durable. Le simple citoyen bénéficiera également du fruit de cette analyse étant donné qu’elle essayera d’apporter une étude comparative entre les différentes alternatives de sources d’énergie pour Madagascar afin de trouver une solution au problème qui persiste depuis toujours en fourniture d’électricité, en qualité, en quantité et au prix accessible. Enfin, au niveau scientifique, notre intention en entreprenant cette étude est d’approfondir les connaissances en la matière en apportant un niveau d’analyse supplémentaire à l’appréhension de ce sujet.

MOYENS 

Les moyens utilisés renvoient à une double préoccupation. D’une part, ils doivent permettre de satisfaire les besoins en information, et d’autre part, ils doivent être efficients. Pour satisfaire à ces deux préoccupations, deux types de recherches ont été retenues : l’entretien et la revue de littérature.

ENTRETIENS

Pour enrichir l’analyse, des entretiens avec des différentes personnalités ont été menés afin de collecter un maximum d’information, à savoir avec :
– Le Chef de service des Energies Renouvelables du Ministère de l’énergie pour les données concernant la politique actuelle de l’Etat et la perspective d’avenir du secteur de l’énergie.
– L’un des responsables de l’Agence de développement de l’Electrification Rural pour les données concernant l’inventaire des ressources des énergies renouvelables disponibles à Madagascar et l’étude des coûts des projets d’électrification rurale
– Des différents responsables de la société JIRAMA pour les données relatives à la production et à l’exploitation d’électricité
– Le Directeur d’une société privée œuvrant dans le domaine de la production et commercialisation de l’énergie solaire et éolienne
– L’un des responsables de l’Office nationale de l’environnement (ONE) pour les données environnementales notamment sur le changement climatique .

REVUE DES LITTERATURES 

Les données recueillies par le biais des entretiens ont été confrontées et complétées avec celles obtenues à partir des recherches documentaires sur internet et dans les revues scientifiques. Ces données, qui sont les fruits des études déjà établies par les différentes organisations, sont très cruciales afin de valider scientifiquement l’analyse effectuée. Elles permettent également de mieux énoncer le problème, de repréciser la formulation des hypothèses de travail et de cerner certains aspects du sujet d’étude. Ainsi, plusieurs documents ont été identifiés et consultés, entre autres, les ouvrages généraux, les ouvrages spécifiques, les rapports publiés par le FMI et la Banque mondiale, les tableaux de bord de INSTAT, les différentes magazines et presses quotidiennes.

CADRE REGLEMENTAIRE DU SECTEUR ELECTRIQUE A MADAGASCAR

Le secteur de l’énergie électrique à Madagascar était régi par les dispositions de l’Ordonnance n° 74-002 du 4 Février 1974 portant orientation de la politique de l’eau et de l’électricité. Les dispositions de cette Ordonnance investissent l’Etat du droit exclusif d’intervenir dans le secteur. Depuis 1975, l’Etat a conféré ce droit à la Société d’intérêt national, la JIRAMA (littéralement Electricité et Eau de Madagascar), qui exploitait la plupart, sinon la totalité des installations de production, de transport et de distribution d’électricité dans le pays. Si le contexte politique et économique de l’époque justifiait que le secteur de l’énergie électrique soit placé sous monopole de l’Etat, il apparaissait depuis la fin des années 90 que la présence d’un seul intervenant n’était plus suffisante pour assurer l’efficacité et le plein essor d’un secteur, notamment l’électrification des zones rurales. Le gouvernement malgache a donc décidé de mettre en place un nouveau cadre législatif attractif pour les opérateurs privés et a promulgué la Loi 98 032 du 20 janvier 1999, portant sur la reforme du secteur de l’énergie électrique à Madagascar. Cette réforme a pour but d’ouvrir le secteur à de nouveaux opérateurs et de leur donner la possibilité d’intervenir afin, d’une part, de relayer l’Etat malgache dans le financement de l’infrastructure électrique du pays et, d’autre part, de promouvoir l’efficacité et la qualité du service offert aux usagers par le biais de la concurrence.

ORGANISATION DU SECTEUR

L’Etat, représenté par le Ministère de l’Energie :
Il est responsable de la politique énergétique au niveau national. Son rôle se focalise sur la définition, la mise en œuvre et le suivi de la politique sectorielle. Il se charge également de la fixation des principes de tarification, la planification de l’électrification rurale et la conception de la réglementation des normes techniques et de qualité de service. Par ailleurs, le Ministère de l’énergie joue un rôle majeur sur la négociation avec les partenaires financiers du secteur.

La JIRAMA :
C’est la compagnie nationale d’eau et d’électricité de Madagascar. Créée le 17 octobre 1975, son capital est détenu à 100% par l’Etat Malagasy, tout en étant régie par le droit commun des sociétés anonymes. Depuis la loi 98-032, la JIRAMA n’a plus le monopole, toutefois, elle reste le plus grand producteur national d’électricité. Elle est administrée par un Conseil d’Administration dont le Président est nommé par le Chef de l’Etat par décret; les membres sont composés d’une part, par les représentants de l’Etat, notamment des ministères de tutelle : Ministère de l’Eau, Ministère de l’Energie, Ministères des Finances et du Budget, Ministère de l’Economie, Ministère du Commerce et de l’Industrie ; et d’autre part, par trois (3) représentants des employés .

L’Office de Régulation de l’Electricité
C’est une institution publique qui joue le rôle d’interface entre les opérateurs et l’Etat. Elle assure la transparence nécessaire au bon fonctionnement du secteur. Elle est chargée de déterminer et de publier les tarifs de l’électricité, de surveiller le respect des normes de qualité de service, d’effectuer toutes les investigations qu’elle juge nécessaire pour faire respecter les dispositions légales et réglementaires régissant le secteur, de prononcer des injonctions et des sanctions. Elle assure le contrôle du respect des droits et obligations des parties (Autorité concédante, Opérateurs et consommateurs).

L’Agence de Développement de l’Electrification Rurale :
Cette institution est chargée de piloter le Programme national d’électrification rurale et de gérer le Fonds National de l’Electricité créé par la Loi N° 2002-001 du 07 Octobre 2002 pour des éventuelles subventions d’investissements afin de promouvoir le développement de l’électrification dans les zones rurales et périurbaines.

Les Opérateurs Privés et bailleurs de fonds
Ce sont les partenaires techniques et financiers de l’Etat dans la mise en œuvre de la politique énergétique fixées par le gouvernement.

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Table des matières

INTRODUCTION
I – MATERIELS ET METHODES
I.1. JUSTIFICATION DU CHOIX DE L’ETUDE
I.2. MOYENS
I.3. METHODE
I.4. CADRAGE GENERALE DE L’ETUDE
II. DIAGNOSTIQUE ET ANALYSE DES RESULTATS
II.1. OFFRE ET DEMANDE D’ELECTRICITE A MADAGASCAR
II.2. ENERGIES RENOUVELABLES : POTENTIELS ET HANDICAPS
III. EVALUATION ECONOMIQUE : ETUDE DES CAS
III.1. LES CRITERES D’EVALUATION
III.2. PROJET D’INSTALLATION D’UN PARC EOLIEN
III.3. PROJET D’INSTALLATION D’UNE PETITE CENTRALE
HYDRAUELECTRIQUE de 1,05 MW
CONCLUSION ET PRECONISATIONS

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