Etude de l’influence de la présence d’un couvert végétal
Analyses statistiques
Les analyses statistiques sont réalisées avec le logiciel R (R Development Core Team). L’analyse statistique de l’abondance est réalisée à l’aide d’un modèle linéaire généralisé (GLM pour Generalized Linear Model) avec distribution quasi Poissonienne des erreurs puisque les données engendrent de la sur-dispersion en comparant la déviance résiduelle et le nombre de degrés de liberté résiduels (Crawley, 2009). La variable mesurée est le nombre d’individus piégés des différents taxons. Les facteurs sont les taxons, le temps, le système de culture, les attractants, l’enherbement des parcelles et l’interaction entre ces facteurs. Une analyse des différents indices de diversité (Shannon, Simpson et l’équitabilité de Piélou) est effectuée via le package vegan de R.
Résultats
Inventaire des Arthropodes prédateurs en station d’expérimentation et chez des producteurs d’agrumes et de bananes de l’île
Caractérisation floristique des parcelles étudiées
Les résultats des variables rapportées ou mesurées pour chaque parcelle sont synthétisés dans le tableau 1. La richesse de la flore s’étend de 2 à 15 espèces/m² pour les vergers d’agrumes. La surface du sol des bananeraies étudiées est recouverte soit d’une litière (aucune espèce ou 2 si présence d’adventices sur le site de Marigot) constituée à partir des résidus de bananiers soit par une plante de couverture installée (une espèce). Chaque parcelle diffère par sa richesse floristique et par sa ressource potentielle en adventices. Pour l’ensemble des parcelles étudiées, aucun traitement chimique n’a été appliqué au cours des expérimentations (le seul désherbage chimique s’est fait deux semaines avant la mise en place des pièges au François). Des fauchages ont été effectués sur les sites de Saint Esprit (une fois au milieu de l’essai) et de Rivière Pilote (une fois par semaine).
Concernant le recouvrement au sol de la couverture végétale, le pourcentage varie de 7 à plus de 93% pour les vergers d’agrumes et de 1 à plus de 93% pour les bananeraies. Cette forte hétérogénéité est à corréler avec la stratégie des producteurs qui cherchent à contrôler les adventices de la parcelle soit en désherbant soit en installant un couvert végétal. A partir des pourcentages de recouvrement des parcelles, une note définie par la Commission des Essais Biologiques (annexe I) peut être établie pour chacun des sites.
Liste des groupes piégés à différents niveau taxonomique et abondance.
L’inventaire d’Arthropodes prédateurs à la surface du sol effectué est le premier de Martinique. La liste des ordres, genres et familles se fait au fur et à mesure des individus piégés et identifiés. Plusieurs groupes d’Arthropodes incluant des prédateurs potentiels ont été capturés à partir des pièges à fosse installés sur les différents sites de l’île. Ces ordres comprennent les Hyménoptères, les Dermaptères, les Hémiptères, les Coléoptères, les Myriapodes, et les Araignées (annexe II). Sur l’ensemble des essais menés, 19 193 individus ont été piégés dans les pièges à fosse. La majorité des individus piégés (18 515) fait partie des Hyménoptères (97 %) (figure 3).
Le genre Dermaptera et Hemiptera n’est représenté que par une seule famille, respectivement Carcinophoridae et Reduvidae. Le genre Hymenoptera se décompose en 4 familles (Formicinae, Dolichorinae, Poneriae et Myrmicinae), celui des Coleoptera en Carabidae et en Lampyridae. Au niveau taxonomique des genres, il y en a 22 différents inventoriés. Les insectes sociaux (fourmis) et les araignées prédominent largement par rapport au reste des taxons (annexes III et IV). Parmi les 22 genres trouvés, seuls 12 appartenant tous au genre des Hyménoptères se retrouvent à plus de 2% du total des individus piégés. Le genre Wasmannia est le plus abondant (46 % du total des individus piégés), suivi par Pheidole (18%), Monomrium (9%) et Solenopsis (8%) (figure 4).
Richesse et composition en Arthropodes prédateurs selon la culture en place
A partir des données de l’inventaire, on effectue un GLM (annexe V) avec une distribution quasi-poissonienne qui montre que le site (Déviance= 4840 ;Df= 8 ; 275 ; P<2.26e-16), le système de culture (Déviance= 1276.2 ;Df= 2 ; 283 ; P=1.102e-10) et l’interaction entre le système de culture en place et les espèces d’Arthropodes trouvées (Déviance= 12667 ;Df= 42 ; 212 ; P<2.26e-16) ont un effet significatif sur l’abondance des individus (figure 4). L’effet du genre est analysé par la suite via les indices de diversité.
Trois cultures ont été étudiés au cours de l’inventaire : vergers d’agrumes, bananiers et cultures associés agrumes-bananiers. Une comparaison entre-elles est faite pour les parcelles enherbées uniquement (les parcelles d’agrumes du Prêcheur, du Lorrain, de Marigot, de Morne Rouge, de Ducos et de Rivière Pilote sont retenues pour l’analyse tout comme les bananeraies de Saint Joseph composé d’un enherbement permanent semé). Une première approche entre culture d’agrumes et de bananes montre que pour un même site étudié (Saint Joseph, Marigot et Ducos), la richesse spécifique est plus faible en culture de bananes que d’agrumes : elle va d’une famille répertoriée (Saint Joseph) à 4 (Ducos) en bananeraies contre 4 (Saint Joseph) à 5 (Ducos) en vergers (tableau 2).
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Table des matières
Liste des figures
1. Introduction
2. Contexte de l’étude faunistique
3. Synthèse bibliographique
3.1. Biodiversité, réseaux trophiques et régulation
3.2. Les Arthropodes à la surface des sols, des prédateurs possibles dans les réseaux trophiques
des vergers d’agrumes et des bananeraies
3.3. Estimer la biodiversité d’un milieu
4. Matériels et Méthodes
4.1. Sites d’expérimentation et caractérisations des parcelles
4.2. Dispositifs expérimentaux
4.2.1. Inventaire
4.2.2. Etude de l’influence de la présence d’un couvert végétal
4.3. Analyses statistiques
5. Résultats
5.1. Inventaire des Arthropodes prédateurs en station d’expérimentation et chez des
producteurs d’agrumes et de bananes de l’île
5.1.1. Caractérisation floristique des parcelles étudiées
5.1.2. Liste des groupes piégés à différents niveau taxonomique et abondance
5.1.3. Richesse et composition en Arthropodes prédateurs selon la culture en place
5.1.4. Richesse et composition de la faune Arthropode à la surface du sol sur l’ensemble de
l’île
5.2. Influence de la présence d’un couvert végétal sur la richesse en Arthropodes prédateurs en
vergers d’agrumes (station de Rivière Lézarde, Saint Joseph)
6. Discussion
6.1. Caractérisation des parcelles étudiées et des systèmes de culture échantillonnés
6.2. Rôle des groupes inventoriés dans l’agrosystème et potentiel prédateurs des Arthropodes
6.3. La Martinique, une île à faible diversité en Arthropodes prédateur à la surface du sol
6.4. Influence du recouvrement parcellaire sur l’abondance et la biodiversité en Arthropodes
prédateurs
6.5. Effet de la richesse du couvert végétal sur l’abondance et la diversité en Arthropodes
prédateurs
6.6. Qualité du piégeage lors de l’inventaire
6.7. Perspectives et améliorations
7. Conclusion
Références bibliographiques
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