ETUDE DE L’EVALUATION DU BIEN-ETRE DES PORCS EN ELEVAGE

INTRODUCTION

              En 1969, il a été énoncé que les droits des animaux sont placés sous la responsabilité humaine dont les principes de bien-être animal se réfèrent surtout aux cinq libertés fondamentales universellement reconnues. Les réglementations européenne et nationale actuelles, ainsi que les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) se fondent ainsi sur ces cinq principes auxquels les animaux ont des droits sur la liberté physiologique (absence de faim, de soif ou de malnutrition), la liberté environnementale (logement adapté, absence de stress climatique ou physique), la liberté sanitaire (absence de douleur, lésion ou maladie), la liberté comportementale (possibilité d’exprimer des comportements normaux, propres à chaque espèce), et la liberté psychologique (absence de peur ou d’anxiété) [1]. En France, différents acteurs s’investissent sur ce sujet de bien-être dont sa base juridique est construite sur les deux piliers fondamentaux qui sont le Code rural et la règlementation européenne [1]. A cet effet, le bien-être animal et la protection des animaux deviennent aujourd’hui une préoccupation majeure des professionnels des filières animales et les citoyens [2, 3]. Il existe dans l’opinion publique un sentiment toujours croissant de responsabilité à l’égard des animaux dont l’homme a le soin. En outre, dans l’esprit des consommateurs, le bien-être des animaux d’élevage est fermement associé à l’idée de qualité, et même de sécurité des aliments [1]. Puisque le bien-être des porcs est un concept multidimensionnel, son évaluation globale repose sur la prise en compte de manière conjointe d’un ensemble des indicateurs, chacun lié à une facette du bien-être. Dans une approche analytique, une observation des fermes selon un plan préétabli vise à comparer des fermes différant pour les facteurs étudiés. Des analyses statistiques permettront de mettre en relation des variables supposées causales et des variables à expliquer et ainsi de décrire la population étudiée. Dans une logique de certification ou de conception de systèmes, il ne s’agit plus de décrire un état préexistant mais de porter un jugement sur des situations observées [2]. Malgré tout, à Madagascar, aucune étude n’a été faite à propos du bien-être animal proprement dit alors qu’il constitue un paramètre fondamental dans l’élevage car il est lié à la santé et à la productivité des animaux, qui à leur tour dépendent du soin et de l’alimentation reçue [4]. Par conséquent, une hypothèse de recherche est posée telle que « les porcs sont élevés dans les conditions de bien-être de niveau non-classé ». Ainsi, la présente étude a comme objectif général une évaluation de niveau du bien-être des porcs en élevage dont les objectifs spécifiques consistent à : identifier les profils des éleveurs et les profils zootechniques de l’élevage, dresser les structures externes de l’élevage, et déterminer le bien-être des porcs en comparant avec les normes recommandés par les réglementations. Pour mieux clarifier cette étude, d’abord la première partie consiste les rappels sur la situation de la filière porcine et la typologie des élevages tant qu’au niveau mondial et aussi à Madagascar, et puis les rappels sur le bien-être animal; ensuite la deuxième partie sera occupée par la méthode et les résultats de l’évaluation du bien-être des porcs en élevage; et enfin, dans la troisième partie se trouve la discussion.

Elevage semi-intensif

               Ce système est caractérisé par les confinements des porcs. C’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas aller chercher leur propre nourriture et dépendent donc entièrement de l’Homme. C’est un système d’élevage qui offre plus de possibilités pour contrôler l’alimentation et les maladies, et qui permet le plus souvent une croissance plus rapide, une meilleure santé, et des portées plus importantes. Ainsi, c’est un système qui demande plus de temps et de savoir faire [17]. L’objectif de ce système de production reste en général le recours possible à un compte épargne ou à une assurance. Dès que l’élevage a de but commercial, les hommes prennent en charge l’élevage suite à la possibilité d’une incidence sur le revenu perçu à l’intérieur de la famille [13, 15].

Définition du concept

            Il existe de nombreuses définitions du bien-être de l’animal. Des définitions lexicales permettent d’établir le sens commun général donné à ce terme, comme l’idée que le bien-être correspond à un état d’harmonie entre l’animal et son environnement [24-27]. Des définitions explicatives permettent de décliner ce sens commun afin de produire un cadre théorique d’étude : adaptation de l’animal ne taxant pas ses ressources pour certains, état résultant de l’absence de souffrance ou encore synthèse d’une bonne santé mentale et physique [24-27]. De façon opérationnelle, le bien-être se définit par des paramètres qu’ont été établies telles les cinq libertés par le Farm Animal Welfare Council au Royaume-Uni en 1992: l’absence de faim et de soif, le confort physique, l’absence de maladie, de douleur et de blessure, l’absence de détresse, la possibilité d’exprimer le comportement de l’espèce (Annexe 4, tableau XXXII). Au fil de ces définitions, le concept de bien-être s’éloigne des considérations morales qui l’ont suscité mais devient mesurable. Ainsi ces cinq libertés forment autant de points de contrôle en élevage [26-28].

Au commencement : L’animal-objet

            Sous l’ancien régime, l’animal pouvait être soumis à la justice et il pouvait, au même titre qu’un être humain, responsable de ses actes vis-à-vis de la loi, être condamné en cas de faute. Il n’est alors cependant nullement question de protéger les animaux, mais plutôt de les élever au rang d’être humain pour mieux les punir [3, 29]. En outre, la théorie cartésienne nie toute forme de statut à l’animal, qui est non seulement dénué de toute intelligence mais aussi privé d’affectivité et même de sensibilité. Il ne souffre pas car il n’a point d’âme ! Les bêtes sont considérées comme une machine (théorie cartésienne de l’animal-machine). Cette perception mécaniste du comportement animal va influencer le jugement des hommes pendant deux siècles [28]. En plus, les codifications napoléoniennes ont malheureusement enfermé l’animal dans la catégorie juridique « objet » [6, 30].

Sources de douleurs avérées et/ou potentielles

                L’identification précise et quantitative des sources de douleur avérées et/ou potentielles reste difficile chez les animaux d’élevage. Compte tenu de la littérature et des études disponibles, les besoins de recherche identifiés lors de l’expertise concernent surtout la production de connaissances relatives à la fréquence de certaines procédures douloureuses et de leurs modalités de mise en œuvre [46, 50]. Les principales sources de douleurs potentielles auxquelles les animaux peuvent être confrontés sont:
Sources associées aux soins et à l’identification des animaux : Certaines situations potentielles de douleur existent, comme celles qui concernent les abcès développés par certains animaux lors des injections (fer, vaccins) ou relatives au tatouage des porcelets ou à la pose de boucle à l’oreille permettant l’identification des animaux (porcs, bovins, ovins, caprins) ou au nez pour éviter certains comportements qui peuvent poser problème aux éleveurs [50]. Parmi les autres sources potentielles de douleur, les interventions et pratiques chirurgicales sont aussi des sources potentielles de douleur [50].
Sources associées aux conditions de logement et d’entretien : Une source importante de douleur en élevage de porcs concerne les problèmes locomoteurs et les boiteries qui en découlent. Ces boiteries sont d’origines multifactorielles, avec notamment des facteurs génétiques mais aussi des facteurs liés aux sols, en particulier lorsqu’ils sont trop durs, au manque d’exercice lorsque l’espace disponible est faible, et enfin au régime alimentaire, lorsqu’il favorise une croissance trop rapide (Figure 5) [50].

Prophylaxie médicale et sanitaire

              Parce que la santé et le bien-être sont liés et que leur équilibre est influencé par les mêmes facteurs, ils sont indissociables lorsqu’il s’agit d’examiner les modes d’élevage et qu’il s’agit une proposition des changements [40]. L’apparition de pathologies peut révéler un stress. En effet, un individu stressé peut avoir des défenses immunitaires amoindries. Certains agents pathogènes opportunistes vont pouvoir se développer et des symptômes cliniques vont alors apparaître. Certains vont même jusqu’à considérer que des maladies peuvent jouer le rôle de « sentinelles », avertissant une ou des anomalies d’élevage [47]. L’altération de la santé peut elle-même être source de souffrance. Pour juger une installation d’élevage selon des critères de bien-être animal, il convient donc de prendre en compte les risques de maladies et de blessures. Citons, à titre d’exemples, les maladies respiratoires aggravées par une mauvaise ambiance et les blessures causées par un sol glissant ou des troubles comme les diarrhées de sevrage du porcelet [46, 47]. Sur le plan préventif, des types classiques peuvent être cités pour être définis et pour être mesurables (vaccination-déparasitage-désinfection).
– Vaccination : Prévenir vaut mieux que guérir. Elle est surtout utilisée pour prévenir la survenue des maladies, surtout infectieuses. Non seulement qu’un animal malade représente une perte importante de la productivité, mais aussi les remèdes nécessaires pour combattre la maladie sont difficiles, voire impossibles à procurer [15, 44].
– Déparasitage : la maladie parasitaire constitue un des risques les plus graves pour l’élevage de porcs alors qu’elle est facile à surmonter en appliquant une bonne pratique prophylactique. C’est ainsi que le déparasitage peuvent être adapté pour le suivi sanitaire des porcs [44].
– Désinfection : elle s’agit d’une méthode de prophylaxie sanitaire, dont la méthode consiste à utiliser les produits qui sont directement appliqués sur les matériaux d’élevage. Elle consiste à prévenir toute survenue des contaminants dans la porcherie en utilisant des produits spécifiques tels que 5% d’hydrate de soude, crésyl,…. Dans d’autre circonstance, l’application de désinfectant est toujours recommandée après le nettoyage de bâtiment avant d’y loger d’autres porcs, surtout en cas de passage de maladie dans la ferme [44, 48]. En général, le pédiluve est largement adapté.

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Table des matières

INTRODUCTION
I- PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I-1- Situation de la filière porcine
I-1-1- Au niveau mondial
I-1-2- A Madagascar
I-1-2-1- Cheptel porcin
I-1-2-2- Zones de production
I-1-2-3- Santé et maladies
I-2- Typologie des élevages porcins
I-2-1- Système d’élevage
I-2-1-1- Elevage extensif (ou en liberté)
I-2-1-2- Elevage semi-intensif
I-2-1-3- Elevage intensif
I-2-2- Type d’élevage
I-2-3- Conduite d’élevage
I-2-4- Stades physiologiques des porcs
I-3- Bien-être de l’animal
I-3-1- Définition du concept
I-3-2- Législation de la protection du bien-être animal
I-3-2-1- Au commencement : L’animal-objet
I-3-2-2- Animal : être sensible
I-3-2-3- Dépérissement de la théorie : « animal-chose »
I-3-2-4- Code sanitaire de l’Office Internationale des Epizooties
I-3-3- Importance du bien-être animal
I-3-3-1- Pour les éleveurs
I-3-3-2- Pour les animaux
I-3-3-3- Pour les consommateurs
I-3-4- Stress et le bien-être des porcs
I-3-4-1- Définition du stress
I-3-4-2- Réactions physiologiques de stress
I-3-4-3- Facteurs de stress en élevage
I-3-5- Douleur animal
I-3-5-1- Notions de douleur, de souffrance et de bien-être
I-3-5-2- Sources de douleurs avérées et/ou potentielles
I-3-6- Facteurs d’évaluation du bien-être des porcs
I-3-6-1- Bâtiment d’élevage
I-3-6-2- Environnement de l’élevage porcin
I-3-6-3- Besoins alimentaires
I-3-6-4- Prophylaxie médicale et sanitaire
I-3-6-5- Situation comportementale des porcs
II- DEUXIEME PARTIE: METHODE ET RESULTATS
II-1- Méthode
II-1-1- Caractéristiques du site d’étude
II-1-1-1- Cadre de l’étude
II-1-1-2- Présentation du site
II-1-1-3- Justification du choix du district d’Antananarivo Atsimondrano
II-1-1-4- Type d’étude
II-1-1-5- Période d’étude
II-1-1-6- Durée d’étude
II-1-1-7- Population de l’étude
II-1-1-8- Mode d’échantillonnage
II-1-1-9- Taille de l’échantillon
II-1-1-10- Modes de collecte, de saisie, et d’analyse des données
II-1-1-11- Considérations éthiques
II-1-2- Matériels
II-1-2-1- Porcs
II-1-2-2- Matériels de récolte de données
II-1-3- Processus méthodologique
II-1-3-1- Protocole d’enquête des éleveurs des porcs
II-1-3-2- Evaluation multicritère
II-2- Résultats
II-2-1- Profils des éleveurs
II-2-1-1- Niveau d’instruction des éleveurs (propriétaires)
II-2-1-2- Connaissance des éleveurs à propos du bien-être animal
II-2-1-3- Association entre niveau instruction et connaissance des éleveurs
II-2-2- Profils zootechniques de l’élevage
II-2-2-1- Type génétique des porcs
II-2-2-2- Type d’élevage des porcs
II-2-2-3- Systèmes d’élevage des porcs
II-2-2-4- Répartition par commune de système d’élevage des porcs
II-2-3- Infrastructures de l’élevage
II-2-3-1- Structure de la toiture
II-2-3-2- Structure du mur d’élevage
II-2-3-3- Structure du sol de la porcherie
II-2-3-4- Forme de la mangeoire utilisée
II-2-3-5- Forme de l’abreuvoir utilisé
II-2-4- Evaluation du bien-être des porcs
II-2-4-1- Bien-être des porcs en logement
II-2-4-2- Bien-être alimentaire des porcs
II-2-4-3- Bien-être en santé des porcs
II-2-4-4- Conduite sanitaire et hygiénique de l’élevage
II-2-4-5- Bien-être comportemental des porcs
II-2-5- Sous-critères d’évaluation du bien-être des porcs
II-2-6- Appréciation du bien-être des porcs
III- TROISIEME PARTIE: DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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