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MATÉRIELS ET MÉTHODES
PARTIE CHIMIQUE
Préparation de l’extrait
Des tiges feuillées de la plante ont été récoltées au mois de novembre 2016 dans la région Boeny au nord-ouest de Madagascar. Elles ont été séchées à la température ambiante dans un endroit aéré et à l’abri de lumière solaire pendant deux mois. Deux cent grammes du matériel végétal séché ont été broyés à l’aide d’un broyeur à marteau électrique (BROOK CROMPTON, Séries 2000). La poudre a été macérée dans un mélange de solvant Ethanol-Eau (60:40) à la température ambiante pendant trois jours, puis filtrée sur du coton hydrophile. Le filtrat a été évaporé à sec à l’aide d’un distillateur à la température de 80°C, suivie d’un bain-marie à 100°C. L’extrait ainsi obtenu a été pesé pour calculer le rendement de l’extraction. Ensuite, des séries de tests ont été réalisés pour déterminer les familles chimiques qu’il contient.
PARTIE BIOLOGIQUE
L’activité de l’extrait ST1 sur la diurèse a été étudiée en mesurant le volume de l’urine excrétée en 24 h, son pH ainsi que le taux de sodium et de potassium qu’elle contient (COLOT M. 1972).
Animaux d’expérimentation
Des cochons d’Inde tricolore des deux sexes, pesant entre 225 g et 275 g ont été utilisés. Ils ont été élevés dans les mêmes conditions dans l’animalerie du Laboratoire de Pharmacologie Générale, de Pharmacocinétique et de Cosmétologie (LPGPC) de la Faculté des Sciences de l’Université d’Antananarivo, avec une alternance de lumière et d’obscurité de 12 h / 12 h, à la température ambiante de 20°C environ. Ces animaux ont été nourris avec des feuilles fraîches de graminées.
Étude de l’effet de l’extrait ST1 sur la diurèse
Pour étudier l’activité de l’extrait sur la diurèse, l’urine des animaux a été recueillie, puis son volume a été mesuré. Puis celui du lot témoin a été comparé avec ceux des animaux traités à différentes doses de l’extrait ST1 (LIPSCHITZ W. L., 1943).
Douze cobayes ont été mis à jeun pendant 18 heures avant chaque test (LIPCHITZ W. L. et coll., 1943), puis ils ont reçu 50 ml/kg d’eau distillée par voie orale. Ensuite, les animaux ont été répartis en 3 lots de 3 cobayes. Après 30 minutes de la surcharge hydrique, les animaux du premier lot qui ont servi de témoin ont reçu 10 ml/Kg d’eau distilléepar voie orale, et les animaux des deux autres lots ont reçu l’extrait ST1 aux doses de 50 et 100 mg/kg par voie orale dans 10 ml/kg d’eau distillée (KAVIMANI S., 1997). Tout de suite après, ces animaux ont été placés individuellement dans une cage à métabolisme et l’urine émise pendant 24 heures a été recueillie dans un récipient (Figure 3).
L’activité diurétique de l’extrait a été exprimée par l’excrétion urinaire volumétrique (EUV en %) (KAU S. T. et coll., 1984) suivant la formule : =VA ×100
Avec VE : Volume urinaire (ml)
VA : Volume de surcharge hydrique (ml)
La valeur de l’excrétion urinaire volumétrique suivante a été utilisée pour étudier l’activité diurétique de l’extrait ST1 :
EUV < 80 % : Activité antidiurétique
80 % < EUV < 100 % : Pas d’activité diurétique
100 % < EUV < 130 % : Activité faible diurétique
130 % < EUV < 150 % : Activité moyenne diurétique
150 % < EUV : Forte activité diurétique
Étude de l’effet de ST1 sur l’élimination du Sodium et du Potassium
Des cochons d’Inde mis à jeun pendant 18 h ont été utilisés, ils ont été répartis en 3 lots : 1 lot témoin et 2 lots traités avec l’extrait. Tous les animaux ont reçu 50 ml/kg d’eau distillée par voie orale (SANOGO R. et coll., 2009). Après 30 minutes, les animaux du lot témoin ont reçu 10 ml/kg de masse corporel d’eau distillée, et les animaux des 2 autres lots ont reçu respectivement 50 et 100 mg/kg d’extrait ST1 par voie orale dans 10 ml/kg (SHAMKUWAR P. B. et PAWAR D. P., 2013). Ensuite, ils ont été placés individuellement dans une cage à métabolisme, puis leur urine de 24 heures a été recueillie. Celle-ci a été centrifugée à la vitesse de 3 000 rpm pendant 10 minutes, puis le surnageant a été récupéré, et le taux de sodium et de potassium dans ce surnageant a été dosé à l’aide d’un spectrophotomètre à flamme au Laboratoire de Pharmacologie Générale, de Physiologie et de Cosmétologie à la Faculté des Sciences de l’Université d’Antananarivo (SHARIATIFAR N. et coll., 2014) (Figure 4).
Étude de l’effet de l’extrait ST1 sur le pH urinaire
Les animaux ont été mis à jeun pendant 18 heures, puis répartis en 3 lots, 1 lot témoin et 2 lots traités avec l’extrait aux doses respectives de 50 et 100 mg/kg dans 10 ml/kg d’eau distillée, 30 minutes après une surcharge hydrique de 50 ml/kg par voie orale. L’urine émise pendant 24 heures a été recueillie ; elle a été centrifugée à 3000 rpm pendant 10 minutes, puis le pH du surnageant a été mesuré avec un pH mètre (PIERRON®) (Figure5).
ANALYSE ET EXPRÉSSION DES RÉSULTATS
Les résultats ont été exprimés sous forme de moyenne ± écart type reduit ( ± σ). Les moyennes obtenues ont été comparées entre elles en utilisant le test « t » de Student. Une valeur de P < 0,05 a été considérée comme significative.
RÉSULTATS
PARTIE CHIMIQUE
Rendement de l’extraction
Après macération de 200 g de plante sèche, 13 g d’extrait ST1 ont été obtenus. Soit un rendement de 6,5 %.
Criblage phytochimique
Le criblage phytochimique effectué sur l’extrait ST1 révèle la présence d’une forte teneur en polysaccharides, une teneur moyenne en flavonoïdes et en tanins et une faible teneur en sucres réducteurs, en stéroïdes et triterpènes (Tableau ІІ).
Effet de l’extrait ST1 sur la natriurie
Suite à l’administration de l’extrait ST1 par voie orale, la concentration de sodium dans l’urine émise pendant 24 heures des animaux traités avec l’extrait ST1 est supérieure à celui des animaux témoins. La natriurie augmente en fonction de la dose administrée. Elle est égale à 77,84 ± 3,69 et 93,57 ± 5,45 mEq/l chez les animaux traités avec l’extrait aux doses respectives de 50 et 100 mg/l, contre 67,35 ± 3,69 mEq/l chez les animaux témoins (P < 0,05) (Figure 7).
DISCUSSION
Le présent travail porte sur l’étude de l’activité de l’extrait ST1 sur la diurèse chez le cochon d’Inde. Après l’administration de l’extrait ST1 par voie orale, la diurèse, la natriurie, la kaliurie et le pH ont été mesurés et comparés à ceux de lots témoins.
L’extrait ST1augmente ladiurèse, et la valeur de l’EUV montre que ST1 possède une forte activité diurétique (VOGEL H. G., 2002). Quelques hypothèses peuvent être avancées pour expliquer cette augmentation de la diurèse : elle pourrait être due àl’inhibition de la réabsorption de sodium retenant l’eau avec lui comme chez le furosémide, ou à l’inhibition de l’hormone antidiurétique comme chez les agents aquarétiques. Il se peut aussi que l’extrait agirait comme le néseritide ; ce dernier augmente le débit de la filtration glomérulaire en imitant l’action de peptide natriurétique atrial (ALLAIN P., 2008).
La mesure de la natriurie a montré que le taux de sodium dans l’urine a augmenté. Cette augmentation pourrait être due à l’inhibition de la réabsorption de sodium au niveau de canal Na+ / H+ du tube contourné proximal, comme c’est le cas de l’acétazolamide (SILBERNAGL S. et DESPOPOULOS A., 2001). A ce niveau, le Na+ est réabsorbé contre la sécrétion de H+ dans l’urine (MOULIN B. et PERALDI M. N., 2016). Ce proton est produit dans les cellules tubulaires après le métabolisme de l’acide carbonique dont la formation est activée par l’anhydrase carbonique (ALLAIN P., 2008). L’inhibition de cette enzyme bloque la libération de H+ et l’échange Na+ / H+, ce qui entraine une augmentation du pH urinaire (SHERWOOD L. et coll., 2013). Or d’après nos résultats, la valeur du pH urinaire reste inchangée. Ceci montre que la concentration des ions H+ excrété ne change pas. Il est probable que l’extrait n’inhiberait pas l’anhydrase carbonique, et n’inhibe pas la réabsorption du sodium à ce niveau.
Par ailleurs, l’extrait pourrait agir à la manière du furosémide, en inhibant la réabsorption du sodium au niveau de la branche ascendante de l’anse de Henlé (KRZESINSKI J. M., 1996). Suite à cette inhibition, une grande quantité de sodium est délivré au segment distal du néphron. Cela augmente l’élimination du sodium, de l’eau et du potassium dans l’urine (SILBERNAGL S. et DESPOPOULOS A., 2001). Or nos résultats montrent que le taux de potassium urinaire diminue, ce qui nous permet d’écarter cette hypothèse.
L’inhibition de la réabsorption du sodiumau niveau de la partie distale du néphron pourrait être à l’origine de la diminution de la kaliurie (VAZIR A. et COWIE M. R., 2016). Au niveau de ce segment, le sodium est réabsorbé en échange de potassium ou d’hydrogène. C’est l’aldostérone qui contrôle cet échange (ALLAIN P., 2008). Chez les animaux traités avec l’extrait, la diurèse et la natriurie augmentent, mais le pH ne varie pas, et la kaliurie diminue. Or l’antagoniste de l’aldostérone, ou un inhibiteur de l’enzyme de conversion comme le captopril ou un antagoniste de l’angiotensine II comme le losartan ou un comme la spironolactone augmente la natriurie et diminue la kaliurie (ALLAIN P., 2008 ; VAZIR A. et COWIE M. R., 2016). En analysant ces résultats, nous pouvons avancer une hypothèse que l’extrait inhiberait la réabsorption de l’ion sodium au niveau de la partie distale du néphron.
Ces résultats sont similaires à ceux obtenus avec l’extrait de Crocus sativus (IRIDACEAE) (SHARIATIFAR N. et coll., 2014) et de Tropaeolum majus (TROPEAOLACEAE) (JUNIOR A. J. et coll., 2011) et leur activité a été attribuée aux flavonoïdes et aux triterpènes. Comme ST1 est encore un extrait brut, une molécule appartenant à l’une de ces familles chimiques qu’il contientégalement pourrait être la responsable de ces effets diurétique, natriurétique et épargneurs potassique. Tout cela reste des hypothèses. Des études approfondies sont nécessaires pour confirmer le mécanisme d’action de cette plante médicinale.
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Table des matières
Liste des abréviations et des sigles
I. INTRODUCTION
II. MATÉRIELS ET MÉTHODES
A. PARTIE CHIMIQUE
1. Préparation de l’extrait
2. Criblage phytochimique
B. TESTS BIOLOGIQUES
1. Animaux d’expérimentation
2. Étude de l’effet de l’extrait ST1 sur la diurèse
3. Étude de l’effet de ST1 sur l’élimination du sodium et du potassium
4. Étude de l’effet de l’extrait ST1 sur le pH urinaire
C. EXPRESSION ET ANALYSES DES RÉSULTATS
III. RÉSULTATS
A. PARTIE CHIMIQUE
1. Rendement de l’extraction
2. Criblage phytochimique
B. PARTIE BIOLOGIQUE
1. Effet de l’extrait ST1 sur le volume urinaire
2. Effet de l’extrait ST1 sur la natriurie
3. Effet de l’extrait ST1 sur la kaliurie
4. Effet de l’extrait ST1 sur le pH urinaire
IV. DISCUSSION
V. CONCLUSION
VI. BIBLIOGRAPHIE
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