Etude de l’effet de l’extrait « RMN » sur la diurèse et sur le pH urinaire

Les diurétiques sont parmi les médicaments fréquemment prescrits pour traiter les maladies d’une rétention hydrosodée et d’une hypervolémie comme le cas de l’hypertension artérielle (HTA) (RICHARD C. et coll., 2015). La tension artérielle est la principale porte d’entrée des maladies cardiovasculaire et des atteintes rénales (KEARNEY P.M. et coll., 2004).

L’HTA représente un véritable problème de santé publique. Elle tue actuellement 9,4 millions de personnes par an (OMS, 2013). Au niveau mondial en 2014, la prévalence de l’hypertension artérielle chez les adultes de 18 ans et plus était d’environ 22% (OMS, 2014). C’est dans le pays Africain que cette prévalence est la plus élevée puisqu’elle touche 46% de la population, et c’est dans l’Amérique qu’elle est la plus faible de 35% (OMS, 2011). A Madagascar, en milieu urbain d’Antananarivo, la prévalence de l’hypertension artérielle est de 28,05% (RABARIJAONA L.M.P.H., 2009). Lorsqu’une rétention d’excès de fluide a lieu, la prescription de diurétique est nécessaire pour maintenir le volume et la composition de fluide du corps en augmentant l’excrétion de sodium et le volume de l’urine (KALRO O.P. et AGGARWAL A., 2012 ; KALABHARATHI H.L. et coll., 2015). Les composés diurétiques sont indiqués dans le traitement des œdèmes (GARABED E., 1997), de l’hypertension artérielle (MEIER P. et BURNIER M., 2002), du diabète insipide néphrogénique (BALANESCU S. et RUTISHAUSER J., 2010), de l’insuffisance rénale (SAUDAN P. et ZELLWEGER M., 2001), de l’insuffisance cardiaque (RICHARD C. et coll., 2015), de glaucome mais aussi dans le cas de détoxification de l’organisme (BRATER D.C, 1998 ; MAURIZI B.J. et ZAOUI P., 2004). Ils sont utilisés aussi devant la prise en charge de l’hyperkaliémie, de l’hypercalcémie et de l’hyperaldostéronisme (BRATER DC, 1998).

Les diurétiques agissent au niveau du rein (SHREE DEVI M.S., 2011) pour assurer l’équilibre hydro-électrolytique de l’organisme (BRATER D.C., 1998 ; LIAM P., 2003) et éliminer les déchets issus du métabolisme. Ils sont classés généralement en trois catégories : les diurétiques proximaux (mannitol et inhibiteur de l’anhydrase carbonique), les diurétiques de l’anse et les diurétiques distaux (thiazidiques et les diurétiques épargnant le potassium) (SAUDAN P. et ZELLWEGER M., 2001). Ils diffèrent par leurs mécanismes d’actions et leurs sites d’action (PUSCHETT J.B.,1994).

Les diurétiques osmotiques font parties des diurétiques proximaux, comme le mannitol (ODLIND B., 1984). Ces substances ont le caractéristique d’être filtrées librement au niveau du glomérule, d’être très faiblement réabsorbées au niveau des tubules et de ne pas être métabolisées. Ces agents augmentent le flux urinaire avec relativement peu d’augmentation de l’excrétion d’électrolytes. Ils sont utilisés soit dans les situations nécessitant la déshydratation cellulaire comme l’œdème cérébral, soit dans la prophylaxie de l’insuffisance rénale aigue (KRZESINSKI J.M., 1996 ; FERRARI P. et FREY F.J., 2000) .

Les inhibiteurs de l’anhydrase carbonique agissent au niveau du tube contourné proximal en inhibant la synthèse de l’acide carbonique (MAREN T.H., 1977). Ils réduisent l’apport d’ion H+ nécessaires aux échanges des ions Na+ . Ils entraînent ainsi une diurèse alcaline et une hypokaliémie comme l’Acétazolamide (DIAMOX®) (MATERSON B.J., 1983 ; IMBS J.L. et coll., 1986). Leur indication principale est le glaucome en réduisant la pression intraoculaire mais ils peuvent être utilisés pour traiter les patients œdémateux avec l’alcalose métabolique (PREISIG P.A. et coll., 1987). Les diurétiques de l’anse inhibent le cotransport sodium-potassium 2chloride (Na+ /K+ /2Cl- ) au niveau de la branche ascendante de l’anse de Henlé (LIAM P.,2003 ; KHATIB R., 2008). Ce sont des composés plus puissants et plus efficaces qui augmentent de façon très marquée l’excrétion urinaire de sodium, comme le Furosémide (LASILIX®) (MEIER P. et BURNIER M., 2002). Ils sont utilisés dans le traitement d’urgence de l’œdème pulmonaire en raison de son action rapide (KRZESINSKI J.M., 1996) et dans la prise en charge de l’insuffisance rénale aigue (TATAW J. et SAUDAN P., 2011).

Les diurétiques thiazidiques tels que l’hydrochlorothiazide (ESIDREX®) et l’indapamide (FLUDEX®) inhibent la réabsorption de sodium et de chlore au niveau du tube contourné distal du néphron (KHATIB R., 2008). Leurs principales indications sont l’hypertension artérielle, les états œdémateux et l’hypercalciurie (SAUDAN P. et ZELLWEGER M., 2001). Les diurétiques épargnant le potassium inhibent la réabsorption de sodium au niveau de l’extrémité distale du tube contourné distal et du tube collecteur (ODLIND B., 1984 ; BRATER D.C., 1998). D’une part, il y a les antagonistes de l’aldostérone comme le Spironolactone (ALDACTONE®) qui inhibent d’une manière compétitive l’action de l’aldostérone. Ils augmentent ainsi la quantité d’eau, le sodium éliminée et la quantité de potassium réabsorbée (ZEIDEL M.L., 1993 ; PITT B., 1999).

Animaux d’expérience

Des rats de race Wistar, mâles âgés de 3 mois et pesant de 200 à 300g ont été utilisés. Ces animaux proviennent de l’Animalerie du Laboratoire PHARMACODYNAMIE de la Faculté des Sciences d’ANTANANARIVO. Les animaux ont été élevés dans des cages à température ambiante avec un cycle de 12 h de lumière et 12 h d’obscurité. Ils ont été nourris avec de la provende, et ont eu accès libre à de l’eau.

Etude de l’effet de l’extrait « RMN » sur la diurèse et sur le pH urinaire 

L’étude de l’effet de l’extrait « RMN » sur la diurèse consiste à comparer le volume de l’urine émise en 24 heures par les animaux des lots traités avec l’extrait à celui des animaux du lot témoin. Avant l’expérimentation, les animaux ont été placés dans une cage à métabolisme individuelle pendant 24 heures pour les habituer aux conditions expérimentales (SHENOY J.P. et coll., 2011). Apres cette période d’adaptation, ils ont été mis à jeun 18 heures avant les tests (LIPSCHITZ et coll., 1943). Les animaux ont été divisés en 4 lots comprenant chacun 5 rats. Le premier lot a servi de témoin et les animaux des 3 autres lots ont été traités avec l’extrait « RMN ». Le produit a été dissous dans de l’eau distillée (REBUELTA M. et coll., 1981).

Au début de l’expérience, tous les animaux ont reçu une surcharge de solution physiologique (Nacl 0,9%) par voie orale à raison de 5ml/100g de poids corporel (BENJUMEA D. et coll., 2005 ; SHENOY J.P. et coll., 2011). Trente minutes après, les animaux du lot témoin ont reçu de l’eau distillée, tandis que les animaux des 3 autres lots ont respectivement reçu l’extrait « RMN » aux doses de 25, 50 et 75 mg/kg. L’eau et l’extrait ont été administrés par voie orale à 10ml/kg (HEINZ K. et DIELH, 2010). Ensuite, les rats ont été placés individuellement dans des cages à métabolisme pendant 24 heures. Puis, leur urine émise pendant ce temps a été recueillie et le volume ainsi que le pH de cette urine ont été mesurés .

L’activité diurétique de l’extrait a été exprimée par l’excrétion urinaire volumétrique (EUV en %) (KAU S. T. et coll., 1984) suivant la formule :

EUV = (VE / VA) ×100

Avec,

VE : Volume urinaire (ml)
VA : Volume de surcharge hydrique (ml) .

La valeur de l’excrétion urinaire volumétrique suivante a été utilisée pour étudier l’activité diurétique de l’extrait « RMN »:

➤ EUV < 80 % : Activité antidiurétique
➤ 80 % < EUV ˂ 100 % : Pas d’activité diurétique
➤ 100 % < EUV ˂ 130 % : Activité faible diurétique
➤ 130 % < EUV ˂ 150 % : Activité moyenne diurétique
➤ 150 % < EUV : Forte activité diurétique .

Etude de l’effet de l’extrait « RMN » sur la natriurie et la kaliurie

Les concentrations des ions sodium et potassium dans l’urine recueillie en 24 heures ont été dosées au Laboratoire de Formation et de recherche en Biologie Médicale (LBM) de la Faculté de Médecine à Faravohitra d’Antananarivo. Le dosage a été réalisé à l’aide d’un spectrophotomètre de flamme (HENRY R. J. et coll., 1974).

Etude de la toxicité aigüe de l’extrait « RMN »

Ce test a été effectué afin d’étudier les éventuels effets toxiques de l’extrait. Des souris (SWISS) mâles et femelles, âgées de 10 semaines, pesant en moyenne 25g ont été utilisées. Les animaux ont été répartis en 4 lots composés de 5 souris chacun. L’administration a été faite après 12 heures de jeunes. Les 3 lots ont reçu par voie orale de l’extrait « RMN » aux doses de 500,1000 et 2000 mg/kg. Un lot témoin a reçu par la même voie de l’eau distillée (10 ml/kg). Après l’administration des produits, les signes de toxicité ont été observés durant les deux premières heures, et dans un intervalle de 30 minutes pendant 6 heures. La mortalité des animaux a été notée à la fin de 24 heures et une fois quotidiennement jusqu’aux 14émes jours (SANOGO R. et coll., 2009 ; ASIF M. et coll., 2013).

EXPRESSION ET ANALYSE DES RESULTATS 

Les résultats ont été exprimés sous forme de moyenne ± écart type réduit (? ± e.s.m). Les moyennes ont été comparées entre elles en utilisant le test ‘t’ de Student avec un degré de signification P ˂ 0,05 (SCHWARTZ D., 1969).

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Table des matières

I. INTRODUCTION
II. MATERIELS ET METHODES
A. PARTIE CHIMIQUE
1. Extraction
2. Criblage phytochimique
B. PARTIE PHARMACOLOGIQUE
1. Animaux d’expérience
2. Etude de l’effet de l’extrait « RMN » sur la diurèse et sur le pH urinaire
3. Etude de l’effet de l’extrait « RMN » sur la natriurie et la kaliurie
4. Etude de la toxicité aigüe de l’extrait « RMN »
C. EXPRESSION ET ANALYSE DES RESULTATS
III. RESULTATS
A. PARTIE PHYTOCHIMIQUE
1. Rendement de l’extraction
2. Résultats du criblage phytochimique
B. PARTIE PHARMACOLOGIQUE
1. Effet de l’extrait « RMN » sur la diurèse
2. Effet de l’extrait « RMN » sur le pH urinaire
3. Effet de l’extrait « RMN » sur la natriurie
4. Effet de l’extrait « RMN » sur la kaliurie
5. Rapport de Na+/K+ urinaire
6. Résultats de l’étude de la toxicité aigüe
IV. DISCUSSION
V. CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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