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Etude de l’artisanat ancestral du bâtiment au XXIème siècle en France
Rencontre avec Gildas Boulieu, tailleur de pierre depuis 41 ans Gildas Boulieu est tailleur de pierre. A l’entendre, il s’est retrouvé là par « un hasard mon-stru-eux ». Pourtant il le reconnait lui-même, il avait un terreau familial favorable au développement de savoirfaire manuels : son arrière-grand-père maçon, son grand-père pâtissier. « Ca restait dans les mains. » Et pourtant, ses parents ne s’y font pas. Eux, fonctionnaires de l’Etat, qui – pardon du cliché – avaient réussi à s’extirper du modèle familial ouvrier pour parvenir à l’enseignement public n’imaginaient pas la rechute possible de leur fils. Mais le temps passe et rien n’y change, Gildas n’imagine pas rester coincé entre quatre planches derrière un ordinateur. Ces parents l’acceptent. En désespoir de cause, ils lui indiquent Les Compagnons du Devoir qui paraissent à l’époque être la crème des artisans : quitte à se salir les mains, autant le faire avec distinction. Une fois encore, ils posent des exigences : pas un métier artisanal classique. Ils souhaitent un métier distinguable, un savoir-faire exceptionnel. Gildas, fidèle à lui-même, ne tient pas compte des recommandations, mais, séduit par la carrure de l’artisan, s’arrête sur la taille de pierre. 5 ans chez les Compagnons, 1 de service militaire, 9 en tant que salarié chez un artisan, 7 en collaboration avec un maçon, 25 dans sa propre boite. Les années défilent, mais après 41 ans de métier, quel verdict ?
Quand on lui parle de la situation de l’artisanat, Gildas a des choses à dire : le système pédagogique bancal qui laisse des traces dans le monde professionnel, la place ambigüe de la machine dans l’industrialisation du système, l’amoindrissement de la matière première et la vétusté des infrastructures, les conséquences de le mondialisation et du capitalisme.
Malgré cela, tout n’est pas noir. Gildas aime profondément son métier. Et s’il devait décrire l’artisan, il le présenterait comme tel : amoureux de son indépendance, définitivement ancré dans un lieu, mais tributaire d’une rentabilité imposée par le système, témoignant d’une volonté et d’une curiosité démesurées, faisant de ses sens un usage aigu et en quête perpétuelle d’une excellence.
Quant à la transmission, avec ses parents enseignants, il en connait un rayon. C’est quelque chose qui lui tient à cœur et pour laquelle il œuvre beaucoup. Il se souvient de son apprentissage long, intense, répétitif : « A l’époque, c’était pas 7 heures par jour, c’était 9 heures et demi ! »
Dérives pédagogiques et professionnelles
Le mythe n’est pas né de la dernière pluie, l’artisanat actuel souffre de ce vieux clivage corps/esprit que Rabelais avait déjà tenté de réconcilier avec ses deux géants en prônant un esprit sain dans un corps saint . Le comportement des parents de Gildas Boulieu en portait les traces ; d’autres se retrouvent – pourtant inconscientes – dans le comportement des jeunes qui se tournent vers l’artisanat. Leur attitude est le fruit d’une société empreinte des traumatismes de l’industrialisation – avec la machine comme sauveuse de l’homme – et du dénigrement habituel des travaux manuels par rapport aux travaux intellectuels ; paresse, désintérêt, diffamation. Les jeunes qui se retrouvent dans la filière du bâtiment y sont souvent arrivés par défaut : mauvais résultats scolaires, le secteur du bâtiment comme dernier lot. Gildas Boulieu déplore cette situation : « On n’a pas besoin de manœuvres, on a besoin de professionnels ! Et on essaie de former des professionnels, mais ces professionnels, ils n’y arrivent pas. Ils n’ont pas le mental. Et puis ils s’en foutent. » Il observe clairement ce désintérêt des nouveaux apprentis pour le métier, et leur absence totale de motivation. Cela découle du système pédagogique en place dans lequel la formation pratique reste dénigrée par rapport à la formation intellectuelle ; mais aussi d’une mentalité professionnelle qui invite souvent au toujours moins : « [Mon petit-fils,] il voit les gars travailler, donc pour lui il faut travailler. Un chômeur qui voit ses parents et ses grand-parents chômeurs, il n’a pas la science du travail. C’est ce qui se passe, le savoir se transmet : savoir ne rien faire. C’est toujours pareil, c’est la transmission du savoir. » Ces endormis attachés à leur confort sont encouragés par un système d’assistanat que dénonce Gildas Boulieu. Il déplore l’ignorance de ces personnes qui pensent être plus heureuses en attendant que tout tombe du ciel. Ils méconnaissent les bienfaits du travail. C’est celle-là même, la main d’œuvre déqualifiée dont parlaient les architectes8 : les manœuvres désintéressés. Ils n’éprouvent d’une part aucune curiosité pour le métier. Et d’autre part, ça leur semble trop dur. Gildas Boulieu le reconnait : « C’est un dur métier. Mais bon faut pas déconner non plus, faut avoir un peu de niaque. » Le travail lui-même est trop éprouvant ; à les entendre – et c’est vrai – il y a des manières moins fatigantes physiquement de gagner sa vie. Michèle Le Goff confirme : « C’est un métier qui est long à apprendre, il faut y venir un peu par passion. Si on y vient pour gagner de l’argent, et c’est un peu trop souvent le problème, eh bien oui, on trouve que c’est trop dur. » En effet, la caractéristique première de l’artisan est sa passion ; les ambitions financières ne suffisent pas en effet à compenser la difficulté physique.
Patrick Le Goff travaillant avec son fils.
Autre dérive : la quête effrénée de rentabilité. Celle-ci se traduit par la transformation du statut des choses : la matière n’est plus une substance avec des qualités propres utilisées pour une mise en œuvre particulière, mais un simple objet abstractisé : « Maintenant c’est devenu un produit : on vend 1 kilo de beurre, 1 kilo de pierre, c’est la même chose. » L’artisan devient commerçant.
Problèmes de communication
Délicats aussi les rapports artisan-architecte : « C’est vrai, les chaumiers, ce sont des petits artisans, des gens qui n’ont pas fait d’études. Alors avec les architectes c’est toujours un peu compliqué, eux ne sont pas à l’aise d’une part, et parfois les architectes ne savent pas non plus comment s’adresser à eux. » Après une première expérience blessante, les Le Goff sont restés prudents dans leurs rapports avec les architectes. Cela témoigne ici d’un complexe d’infériorité des artisans par rapport aux architectes – peut-être cultivé par certains architectes. Mais peut-être, dans d’autres cas, ces tentions s’expliqueraient-elles par une perte de patience quant à l’impossible dialogue ou une exaspération réciproque due à l’incompréhension des acteurs. En l’occurrence, cette première expérience, comme apprentissage des codes, a facilité le dialogue pour une seconde opportunité. Ces problèmes de communication qui témoignent encore de cette éternelle scission manuel/intellectuel seront approfondis dans la partie suivante.
Pourtant, Michèle Le Goff est optimiste. Elle s’émerveille de l’évolution des rapports dans la génération suivante : « A l’époque, il y avait les gens qui faisaient des études, ceux qui n’en faisaient pas. On était beaucoup moins mélangés. Nos enfants, simplement par leurs groupes d’amis, ils ont déjà des contacts avec ces personnes. Le monde n’est plus le même ! Le brassage social est beaucoup plus important ! » Ce brassage est aussi facilité par les nouveaux moyens de communication, qui ont désinhibé les artisans dans leurs rapports sociaux. Ce mélange des groupes sociaux, possible malgré le système pédagogique imparfait, contribue à l’effacement progressif de cette limite. Les organismes de formation, comme les individus de la société, premières victimes de cette partition, ou peut-être le socialisme, voir les travaux des Lumières ont motivé ces évolutions. Et Michèle Le Goff affirme encore : « Aujourd’hui la nouvelle génération d‘artisans n’a rien à voir. » Leur voix, rendue publique par les médias numériques, révèle un bien-être qui attire de plus en plus. On assiste à un déplacement progressif des valeurs au profit d’une revalorisation des métiers de la main. Ce phénomène sera approfondi dans une partie ultérieure.
On retrouve l’incompréhension de ces deux mondes dans la gestion du temps quant aux ravages du champignon. Patrick Le Goff s’insurge : « Quand je pense que le parc fait des études sur 4 ans, et s’il trouve quelque chose, peut-être qu’en 2020 il se réveillera enfin ! Mais ce sera sans doute trop tard ! » Ces décalages révèlent d’une part la méconnaissance du terrain par les administrateurs, leur incompréhension de la matière et du phénomène ; de l’autre, une mésestimation par les artisans de l’inertie administrative et des nombreuses réglementations en place. Alors qu’ils sont des témoins directs du besoin impérieux de trouver une solution, les chaumiers sur le terrain perdent patience.
Enième preuve du scepticisme des responsables quant au domaine de l’empirique : l’expérience des Le Goff à travers leur association humanitaire créée au Sénégal. Celle-ci œuvre à la construction de cases avec des couvertures en typha (fibre végétale locale invasive). Alors qu’ils se rendent sur place depuis des années déjà, ils ont récemment été contactés par des chercheurs à ce propos pour allier leurs compétences dans un projet appelé TyCAO. La divergence de leurs approches a encore frappé : « Quand je pense que ces chercheurs font leurs calculs depuis 10 ans et qu’ils veulent commencer par un pavillon témoin ; alors que de notre côté, nous sommes allés là-bas directement avec le médecin sénégalais, nous avons essayé, ça a marché, c’était lancé ! C’est sûr, on marche de manière empirique, mais ça fonctionne, c’est évident ! On a assez de métier pour pouvoir se faire confiance ! » Le caractère du scientifique dont la pensée est constamment rationnalisée et optimisée est justifiée. Mais sa frilosité à l’égard de l’expérimentation et de la pratique, liée à une méfiance vis-àvis de ses sens, confirme la stabilité rassurante que représente la science pour la société moderne ainsi que la perte progressive de l’usage de ses sens. Nous verrons dans une prochaine partie si c’est justement cette incertitude et les potentiels de cette incertitude que recherchent les néo-artisans.
La machine déqualifiante
Un matériau de luxe ?
Les artisans ont conscience de l’évolution du secteur. Alors que c’était historiquement la norme de simplicité, l’artisanat se transforme peu à peu en produit de luxe. Le coût de la main d’œuvre, battu à plates coutures par celui de la machine, a entrainé une hausse du prix des produits artisanaux – ou plutôt une impression de prix élevé par rapport aux produits manufacturés au coût dérisoire. L’anoblissement progressif de l’artisanat requestionne ses moyens au nom de son accessibilité. Quant aux questions d’approvisionnement, Patrick Le Goff redoute : « Le problème, c’est comment ça va augmenter le produit ? […] C’est déjà très couteux une toiture en chaume ; ça coute 3 fois le prix d’une toiture en ardoise. Il y a un moment, on peut pas en demander trop. Ça ne toucherait plus qu’une petite niche, ça deviendrait vraiment un produit de luxe. » Dans le secteur de la pierre aussi, l’amoindrissement de la matière première fait grimper les prix. En général, les carrières ne sont pas épuisées, mais abandonnées car mal entretenues : « Le gips s’effrite, la pierre s’éboule. » Dans celles dont l’exploitation le permet, il faut néanmoins déployer d’importants efforts pour parvenir à l’extraction de la pierre désirée. Et quand c’est comme ça, les prix flambent : « Moi je préfère travailler avec de la pierre française. Mais bon, c’est vrai que la pierre portugaise est imbattable. » En effet, Gildas Boulieu est attaché à travailler avec de la pierre locale ; c’est quand même la fierté de la région. « La base de la construction, c’est que l’élévation des maisons, c’est le reflet du sous-sol. » Ce qui était avant l’architecture du pauvre construit avec ce qu’il avait sous les pieds se transforme en architecture de luxe aux matériaux rares et estimés qui ne restent accessibles qu’à une niche du marché. Pour les autres, le système mondialisé apporte l’alternative.
Le coût du matériau reste déterminant, mais sa mise en œuvre si spécifique peut aussi être à doubles tranchants : « Quand les gens ont le choix, ils ne font jamais de chaume […] pour des raisons de coût essentiellement, mais d’image et d’entretien aussi. » Sa forte identité peut freiner des consommateurs. Certains sont refroidis par sa trop forte présence, quand d’autres y voient des qualités à exploiter : « Les restaurants Courtepaille étaient construits en chaume parce que c’était la toiture la moins cher ! Faire un rond, c’était beaucoup plus facile avec la chaume qu’avec des ardoises ou de la tuile. »
Néanmoins, grâce à la mondialisation, l’artisanat peut jouir d’une nouvelle visibilité qui élargit aussi la demande par une délocalisation à l’extrême. Michèle Le Goff assure : « On est dans un matériau où l’on sent que même au niveau mondial, il y a une demande ! On est vraiment sollicité partout ! » Ce renouveau du public est rendu possible par la publicité du savoir-faire. C’est une nouvelle preuve de l’importance de la transmission du savoir, comme forme d’expression, de démonstration et de partage. C’est probablement une des raisons du renouveau de l’artisanat. Cette vertu de l’effet de redécouverte dans le secteur de l’innovation sera approfondi dans une partie suivante.
Mondialisation ambigüe
La mondialisation opère en effet à toutes les échelles. Alors que l’artisanat correspondait à l’architecture sans architectes, le concept s’est renversé, et les couts de la main d’œuvre et de la matière première cherchent systématiquement à être compensés. L’approvisionnement à l’étranger, dans les pays au PIB moindre en l’occurrence, est une solution du système. S’y plier, c’est une manière de cautionner le système et de l’entretenir. Certains artisans peu scrupuleux n’hésitent pas à tirer des profits de la situation. Mais peut-être devraient-ils alors troquer leur casquette d’artisan pour celle de marchand. Dans les autres cas, cela profite au client dont la note sera moins élevée, et de fait à l’artisan qui peut élargir son éventail de clients. Gildas Boulieu est clairement anticonformiste, mais pour satisfaire sa situation, il doit parfois faire des concessions : « Pour les gens qui ne veulent pas dépenser trop, on fait ça. »
De même, les Le Goff s’appliquent à consommer local – tout au moins, français : « Nous ne travaillons qu’en roseau de Camargue. Il y a quelques années, c’était le cas de tout le monde. Maintenant il y en a quelques-uns qui arrivent d’Europe centrale et de Chine. » Cette diversification des sources d’approvisionnement à but économique s’explique par le fait que certains aient réussi à s’approprier un savoir-faire et profiter du contexte local favorable à cette production. A l’inverse, ça n’a jamais été le cas en Brière : compétences de mise en œuvre quasi-inexistantes, quantités de production trop faibles. D’une part, il n’y a pas de personnel formé, d’autre part ce ne serait pas rentable d’ajouter ce prix de main d’œuvre à la matière première (avant même d’être travaillée par l’artisan). « Aujourd’hui nous sommes dans un parc classé, et 98% des chaumières résultent de l’obligation architecturale qui y est liée. On oblige les gens à faire quelque chose de traditionnel, et la matière première viendrait du bout du monde : ça n’a pas de sens ! C’est une raison pour laquelle on a toujours souhaité rester en roseau français. » Michèle Le Goff s’insurge à juste titre : l’approvisionnement délocalisé qui soutient l’ultra-mondialisation reste incohérent avec l’obligation de sauvegarde d’un savoir-faire local.
La mondialisation offre certes une matière première à prix défiant toute concurrence, mais aussi une main d’œuvre sur commande, dont l’arrivée sur le marché du chaume a profondément chamboulé les codes. Deux attitudes sont observées face à l’introduction de ce facteur externe : « Les passionnés qui ont défendu le métier et le savoir-faire et ceux qui voulaient juste faire de l’argent. » Patrick Le Goff, clairement du premier groupe, a beaucoup de mal avec les nouvelles pratiques. Il n’approuve pas du tout la déontologie de ce type d’embauche qu’il considère comme de l’exploitation. Pour un de leurs projets, « l’architecte avait demandé au métallier [ndlr : par le biais duquel Patrick Le Goff intervenait] de faire jouer la concurrence entre les chaumiers de manière à faire baisser les prix. Ce sont des idées qui ne [leur] ont pas du tout plu. Donc [ils n’ont] même pas répondu à l’appel d’offre et ce projet a été réalisé par des polonais qui logeaient dans un hangar en tôle. […] Que les choses n’aboutissent pas, c’est une chose, mais pour se faire traiter comme ça, non ! » L’anonymat et l’instrumentalisation de l’artisan dans un système marchand restent à leurs yeux impossibles, quand bien même ils sont cautionnés par les artisans étrangers qui s’expatrient volontairement dans ce but : « Il y a de très bons chaumiers polonais. Mais ils ne veulent qu’une chose en venant ici, c’est bosser le plus possible. Et ils n’ont que le droit de se taire : il y a tant de chaumiers là-bas que si les embaucheurs ne sont pas satisfaits, ils seront vite remplacés. » Les Le Goff refusent ces méthodes de travail qu’ils considèrent comme des perversions du système marchand. Elles impliquent des concessions sur les considérations humanistes, ici au nom de la sauvegarde du patrimoine, alors qu’il est lui-même un élément de culture censé louer l’intelligence de l’homme. Le principe abrutissant de la concurrence est une forme de violence humaine que Plaute dénonçait déjà deux siècles av J.-C.
« Là on a eu 3 procès en 5 ans alors qu’on en avait jamais eu ! […] On a l’impression que tout peut déraper. Avant, si on n’était pas d’accord, on en parlait, mais non, aujourd’hui on envoie un courrier recommandé. » C’est la passion qui continue à animer la pratique des Le Goff, et ils ne risquent pas de céder à la déshumanisation au nom d’un prix. Pour contrer cela, ils soutiennent l’importance du dialogue entre professionnels.
Administratif fastidieux
L’artisanat, aujourd’hui, ne se traduit plus uniquement par la pratique du savoir-faire, mais s’accompagne aussi d’une lourde part administrative. Gildas Boulieu confirme son amour du métier, mais sature de cette deuxième composante : « Moi, travailler, j’aime bien. Mais c’est tout le reste, c’est le client, c’est le comptable, c’est les rendez-vous de chantier, c’est la banque. » Toutes les conventions administratives qui prennent le dessus pèsent trop lourd dans la balance du métier. De même, Michèle Le Goff souligne le caractère envahissant de la bureaucratie : « Ce qui donne énormément de travail, ce sont les salariés. […] Il y a aussi toutes les sollicitations extérieures, les rencontres, les questionnaires, l’accueil des stagiaires, les interventions extérieures qui réclament souvent des présentations ppt, des affiches, il y aussi l’association et toute la gestion de l’entreprise. » Et cela, bien souvent, est trop conséquent pour être géré par un artisan qui travaille seul. C’est une des raisons pour lesquelles les artisans restent difficiles à identifier sur le marché. Les hommes du métier n’ont pas le temps de gérer ça, n’ont pas appris à le faire, et n’ont encore moins le temps de l’apprendre. Pourtant, c’est cela qui fait la différence. C’est grâce à cela que l’entreprise Le Goff a prospéré – de même qu’il en était pour Gildas Boulieu : les artisans disposaient tous deux de personnes à qui déléguer l’administratif ainsi que la recherche de nouveaux chantiers.
Pour cela, Michèle Le Goff affirme la nécessité de s’adapter aux outils modernes : « Il y a de plus en plus d’artisans qui ont leur site internet quand même. Pour le nôtre j’avais travaillé avec une graphiste et une conseillère en communication. […] C’est vrai que c’est grâce à internet quand même que toutes ces informations se propagent. »
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Table des matières
Introduction
Etude de l’artisanat ancestral du bâtiment au XXIème siècle en France
Arrêt sur image : comment se définit-il aujourd’hui ?
Du déclin de l’artisanat : comment en est-on arrivé là ?
Transmission : mais comment a-t-il persisté jusque-là ?
Regain d’intérêt actuel pour la filière de l’artisanat
Définition de l’artisanat
Quête sociétale – redonner une place à la main
Modes d’action – Formations, reconversions
Implications/Contributions dans le monde de l’architecture
Rappel sur le profil de l’architecte
Apparition d’un nouveau profil : l’architecte-artisan
Nouvelles générations d’architectes via nouveaux modes de transmission
Conclusion
Remerciements
Bibliographie
Photographies
Annexes
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