Recommandations pour le traitement de l’infection à N. gonorrhoeae au niveau génital ou anorectal
Il est recommandé de faire une bithérapie au lieu d’une monothérapie. Le Guide de l’OMS sur le traitement de N. gonorrhoeae recommande aussi que les bases de données concernant la résistance des souches aux antibiotiques au niveau de chaque état déterminent le choix de la thérapie, que ce soit une bithérapie ou une monothérapie. Le traitement de ou des partenaires est toujours recommandé [1]. S’il n’y a pas encore de bases de données sur l’antibiorésistance promptes à être utilisées, l’OMS suggère des schémas thérapeutiques d’antibiothérapies. Le traitement devrait être agressif [1]. Pour la bithérapie :
– ceftriaxone 250 mg à dose unique par voie intramusculaire (IM) associée à l’azithromycine 1g prise orale à dose unique
– cefixime 400 mg par prise orale + azithromycine 1 g prise orale à dose unique
Pour la monothérapie (en fonction de l’antibiorésistance locale des souches de N. gonorrhoeae ) :
– ceftriaxone 250 mg en intramusculaire (IM) à dose unique
– cefixime 400 mg prise orale à dose unique
– spectinomycine 2 g en intramusulaire (IM) à dose unique
NB [1] : Les thérapies à base de gentamicine et de kanamycine ne sont pas recommandées à cause d’une base de données de surveillance insuffisante. Ces antibiothérapies peuvent être aussi utilisées chez la femme enceinte. La prise orale est favorisée par rapport à l’injection chez les patients.
Conditions et techniques générales pour les méthodes de dilution et de diffusion sur milieu gélosé
˗ Mesures de sécurité : Les manipulations doivent être effectuées dans un poste de sécurité microbiologique, en portant des gants [15].
˗ Inoculum : A partir d’une culture de 18 à 24 h sur gélose chocolat PolyViteX®, il faut préparer une suspension en tampon phosphate M/15 à pH 7,2 équivalente au standard McFarland 1 (~108 UFC/ml) [21]. Il faut utiliser l’inoculum dans les 15 minutes suivant sa préparation sans jamais dépasser 60 minutes [29,30].
˗ Milieu : Gélose chocolat PolyViteX®.
– Ensemencement : Pour la méthode de dilution : Déposer 1 à 2 μl de la suspension inoculum soit équivalente à 105 UFC par spot [30]. Pour la méthode de diffusion : Ensemencer la suspension inoculum diluée au 1/100 ou ajustée au standard McFarland 0,5 (équivalent à 106 UFC/ml) par écouvillonnage ou par inondation en respectant les mesures de sécurité nécessaires. Disposer les disques à une distance de 60 mm, centre à centre, afin d’éviter le chevauchement des zones d’inhibition [30]. Incuber dans les 15 minutes qui suivent l’application des disques [29].
– Lecture : Après 18 à 24 h d’incubation à 35±2°C en atmosphère contenant 5 % de CO2, et, si la croissance est insuffisante, après 36-40 h [30].
– Technique de E-test® : La méthode utilisant des bandelettes imprégnées d’un gradient d’antibiotique (Etest®) offre une alternative acceptable pour la détermination des CMI (Concentration Minimale Inhibitrice) en routine de laboratoire [28], comme montre la figure 8 cidessous. Ces bandelettes sont appliquées directement à la surface d’une gélose inoculée avec la bactérie (selon les recommandations du fabricant). Le gradient préformé exponentiel d’antibiotique est immédiatement transféré sur la gélose (quelques secondes). Après incubation de 18 heures à 35°C±2, une ellipse d’inhibition symétrique centrée le long de la bandelette se forme [31]. La CMI des antibiotiques bactéricides correspondent à la concentration d’antibiotique lisible au point où l’ellipse croise la bandelette (100 % d’inhibition). Pour les antibiotiques bactériostatiques, une zone de traine se forme au niveau de l’ellipse. La lecture de la CMI correspond à 80 % d’inhibition, avec prise en compte des macrocolonies (les microcolonies sont occultées) [31].
La résistance naturelle
C’est une caractéristique innée, stable, appartenant à l’ensemble des souches de cette espèce ou de ce genre [34]. Elle est transmise à la descendance (transmission verticale) car le support est le chromosome bactérien mais elle n’est pas ou peu transmissible sur un mode horizontal (d’une bactérie à l’autre au sein d’une même espèce ou entre espèces différentes) [35]. Pour les cocci à Gram Négatif : Neisseria sp sont naturellement résistants à la triméthoprime et aux glycopeptides [31]. N. meningitidis et N. gonorrhoeae sont résistants particulièrement aux lincosamides, à la colistine et à la polymyxine B [31].
Sélection et prise en charge des patients
Chaque patient venu au CBC muni d’une prescription pour une demande d’examen cytobactériologique de prélèvements génitaux et/ou de liquide de sperme fera l’objet d’un enregistrement via le logiciel d’exploitation nommé HEXALYS. L’identité des patients, le genre, la date de naissance, l’adresse, le nom du prescripteur, le contact téléphonique du prescripteur et du malade, les motifs de la demande d’examen cytobactériologique et la notion d’antibiothérapie en cours (moins de 10 jours) sont renseignés auprès du personnel d’accueil du laboratoire. Un numéro d’identité unique est attribué à chaque dossier du patient. Après l’enregistrement, ces renseignements sont transmis directement via ce logiciel à tous les utilisateurs c’est-àdire aux techniciens de laboratoire qui traiteront les prélèvements et aux Médecins, Cadres médico-techniques et/ou Biologistes qui valideront les résultats. Ces derniers signent les comptes rendus d’analyses médicales à remettre aux Médecins prescripteurs. Le code d’accès aux données de HEXALYS® est strictement personnel. Tous les prélèvements génitaux sont réalisés uniquement au laboratoire par des personnels habilités (Sages-femmes, Médecins et Biologistes). C’est le secteur de Microbiologie du CBC qui prend en charge techniquement les prélèvements bactériologiques en particulier les prélèvements génitaux et les liquides spermatiques.
Identification du germe N. gonorrhoeae
L’examen direct permet d’observer la présence de polynucléaires contenant de diplocoques gram négatif en forme de grains de café, évocateur de N. gonorrhoeae. On observe sur la gélose VCAT ou VCNT des colonies grisâtres, transparentes, bombées à bords irréguliers, la taille des colonies variant de 0,5 mm à 1 mm ayant un aspect lisse avec une consistance plus ou moins muqueuse après une culture de 24 à 72 H. L’étude des caractères biochimiques se fait via les tests Catalase et Oxydase, la galerie Api NH et la spectrométrie de masse MALDI-TOF. N. gonorrhoeae est Catalase + ; Oxydase + et il acidifie également le glucose.
Co-infection de N. gonorrhoeae avec la syphilis
Pour la syphilis, 71 patients atteints de la gonococcie avaient fait en même temps un dépistage : 1 cas était positif, il était de sexe masculin, soit 1,41% (n= 71). On n’a pas observé une co-infection de la syphilis avec d’autres IST ni perturbations génitales.
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Table des matières
INTRODUCTION
Première partie : RAPPELS
I. Généralités sur les cocci à Gram négatif et Neisseria sp
II. Généralités sur N. gonorrhoeae
III. Généralités sur les infections à N. gonorrhoeae
IV. Généralités sur les prélèvements où on peut observer Les infections à N. gonorrhoeae
V. Démarches de l’examen bactériologique
VI. Instauration et surveillance d’un traitement antibiotique sur N. gonorhoeae
VII. Mécanismes d’action des antibiotiques agissant contre N. gonorrhoeae
VIII. Résistance bactérienne aux antibiotiques
Deuxième partie : METHODES ET RESULTATS
I. METHODES
I.1. Cadre de l’étude
I.2. Type de l’étude
I.3. Période de l’étude
I.4. Population de l’étude
I.5. Déroulement de l’étude
I.6. Méthode statistique
I.7. Mode, collecte et analyse des données
I.8. Considération éthique
II. RESULTATS
II.1. Caractéristiques des patients selon les sites anatomiques D’isolement de N. gonorrhoeae
II.2. Caractéristiques des patients atteints de la gonococcie
II.3. Caractéristiques sur la co-infection de la gonococcie avec d’autres IST
II.4. Evolution de l’antibiorésistance des souches de N. gonorrhoeae
Troisième partie : DISCUSSION
I. Limites de l’étude
II. Caractéristiques des patients infectés par la gonococcie
III. Caractéristiques de sites d’isolement des N. gonorrhoeae
IV. Evolution de l’antibiorésistance des souches de N. gonorrhoeae
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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