Etude de l’activite diuretique de l’extrait « n.m.a » chez le cochon d’inde

Les diurétiques sont parmi les médicaments les plus utilisés dans le domaine de la santé publique (KRZESINSKI J. M., 1996 ; PRAMOD R. et ARCHAG D. M., 2009). Ces médicaments sont indiqués en majeure partie dans la prise en charge des maladies telles que l’hypertension artérielle (EDWARD D. F. et coll., 1958 ; JUHA P. K., 1984 ; ARSHAG D. M. et PRAMOD R., 2009), les états œdémateux associés à l’insuffisance cardiaque, l’insuffisance rénale aiguë, les syndromes néphrotiques (JUHA P. K., 1984 ; PRAMOD R. et ARCHAG D. M., 2009), l’hyperkaliémie ainsi que les cas d’intoxication (ANDRIAMIHAJA R., 1988 ; IMBS J. L. et coll., 1994). Dans la prise en charge de l’hypertension artérielle, les diurétiques peuvent, à eux seuls, diminuer le chiffre tensionnel (MURRAY C. J. et LOPEZ A. D., 1997 ; Haute Autorité de Santé., 2005). Un milliard de la population mondiale souffrent de cette maladie et ce chiffre ne cesse d’augmenter avec le vieillissement de la population (CHOBANIAN A. V. et coll., 2003). En 2011, elle entraine 7 à 8 millions de décès dans le monde (BLACHER J. et coll., 2013).

Selon les études conduites à Madagascar, sur 385 sujets adultes hypertendus dans le milieu urbain d’Antananarivo en 2009, 61,44 % étaient des femmes et 38,44 % des hommes. (RABARIJAONA L. M. P. H. et coll., 2009). D’après ces statistiques, rien que pour la prise en charge de l’hypertension artérielle, il est important de faire des recherches sur les diurétiques. Une étude observationnelle a mis en lumière que 67% des néphrologues prescrivent des diurétiques chez les patients qui présentent une insuffisance rénale aiguë, parce qu’ils estiment que ces médicaments préviennent l’insuffisance rénale aiguë, et réduisent le recours à l’épuration extra rénale (BAGSHAW S. M. et coll., 2007). En plus, les diurétiques sont utilisés dans la prise en charge de la cirrhose (PRAMOD R. et ARCHAG D. M., 2009). Les diurétiques augmentent l’élimination de l’eau et des électrolytes au niveau rénal (ALLAIN P., 2008 ; MARIEB N. E., 2008). L’élaboration de l’urine suit trois processus: la filtration glomérulaire suivie de la réabsorption et la sécrétion. La filtration glomérulaire est une ultrafiltration du sang au niveau des glomérules. A l’issu de cette ultrafiltration, l’eau et les électrolytes sont réabsorbés tout au long du tubule rénal mais majoritairement au niveau du tube contourné proximal (JUHA P. K., 1984 ; ALLAIN P., 2008 ; MARIEB N. E., 2008).

La rétention hydro sodée peut être due à une stimulation du système rénine angiotensine aldostérone ou par le rein. L’excès de la réabsorption d’ion sodium par le rein provoque une accumulation de cet ion accompagné de l’eau dans le tissu interstitiel entrainant la rétention hydro sodée qui est à l’origine de l’apparition des œdèmes et de l’augmentation de la pression artérielle. Les diurétiques, en éliminant l’eau diminuent le volume plasmatique et le débit cardiaque, ce qui diminuent la résistivité des vaisseaux et la pression artérielle. En favorisant l’excrétion de l’ion sodium et celle de l’eau, les diurétiques font disparaître les œdèmes (MARIEB N. E., 2008 ; BOGAERT A. M. et coll., 2013). Dans le cas d’une insuffisance rénale liée à la déplétion sodée, elle résulte d’une hypovolémie qui conduit à la baisse du débit sanguin rénal et de la filtration glomérulaire (GODIN-RIBUOT D., 2010). Dans ce cas, les diurétiques qui augmentent le débit sanguin rénal par vasodilatation sont indiqués. Ce qui entraine une augmentation progressive de la filtration glomérulaire et de la diurèse (GODIN-RIBUOT D., 2010).

En cas d’intoxication médicamenteuse, la diurèse forcée est utilisée pour excréter certaines molécules par voie rénale. On procède à une perfusion de quantité importante de liquide afin de renouveler rapidement l’eau dans l’organisme (ANDRIAMIHAJA R., 1988). L’acidose est une maladie métabolique. Elle est caractérisée par une augmentation du taux d’ion H+ dans le milieu intérieur. Elle est due à un toxique dialysable, par exemple une intoxication aux biguanides. Cette acidose entraine une hyperkaliemie qui provoque une hyperpolarisation du muscle lisse au niveau du rein. Ce dernier perd son fonctionnement conduisant à un déséquilibre électrolytique, une diminution de la filtration et de la diurèse. D’une part, le diurétique est indiqué en association avec l’épuration extra-rénale pour éliminer les toxiques. D’autre part, il peut tamponner le pH urinaire en inhibant la réabsorption de l’ion sodium et celle du bicarbonate. Cela entraine l’alcalinisation de l’urine et l’augmentation de la diurèse (HAAS R., 2010). En cas d’hyperkaliémie, la quantité de potassium dans le sang est élevée. Cette élévation entraine une hyperpolarisation et modifie ainsi l’excitabilité des cellules nerveuses et musculaires. La prise des diurétiques hypokaliemiante diminue le taux de potassium dans l’organisme en augmentant son excrétion par voie urinaire (ALLON M., 1995 ; GENNARI F. J., 1998). Les diurétiques augmentent la diurèse en inhibant la réabsorption de l’eau de différentes manières, soit en la retenant directement dans la lumière du néphron ou en inhibant la réabsorption de l’ion sodium à différent niveau du néphron (TOUTAIN P. L., 2007) .

Les diurétiques osmotiques, comme le mannitol, exercent une pression osmotique au niveau du tubule du néphron et y retiennent l’eau, augmentant ainsi la diurèse. Tandis que les cardiotoniques et les bases xanthiques telles que la caféine, la théobromine et la théophylline font partie des diurétiques extra-rénaux qui augmentent le débit de filtration glomérulaire en augmentant le débit cardiaque (ODLIND B., 1984 ; TOUTAIN P. L., 2007). Quant aux inhibiteurs de l’anhydrase carbonique, par exemple l’acétazolamide, ils empêchent la formation de l’acide carbonique, source de l’ion H+ nécessaire aux échanges Na+ et H+ . En absence de H+ , le Na+ n’est pas réabsorbé et le bicarbonate reste avec lui dans la lumière du tube. Ces médicaments augmentent la diurèse et l’urine excrétée est alcaline ; cela peut aider dans l’élimination des produits acides. Ce type de médicament est également utilisé dans le traitement de glaucome qui est une maladie oculaire grave caractérisée par l’obstruction du canal de drainage due à une accumulation de liquide. Ce qui entraine une élévation de la pression artérielle dans l’œil. Le médicament accélère l’élimination du bicarbonate et les autres électrolytes dans le milieu intraoculaire et fait baisser ainsi la pression osmotique et la pression intraoculaire (JACQUOT C. et COHEN Y., 2011). Les diurétiques de l’anse comme le furosémide (Lasilix®) inhibent la réabsorption de Na+ et de Clau niveau de la branche ascendante de l’anse de Henlé (ALLAIN P., 2008). Ces médicaments empêchent aussi le mécanisme de concentration au niveau de la branche descendante dans le but d’augmenter la diurèse (JUHAN P. K., 1984). Ils sont utilisés principalement dans le cas d’hypertension artérielle, et dans l’insuffisance rénale (KRZESINSKI J. M., 1996). Les diurétiques qui épargnent l’ion potassium, comme le triamterène, inhibent la réabsorption du sodium en bloquant le canal épithélial sodique dans le dernier segment du tube contourné distal, ceci a pour effet direct d’inhiber la sécrétion de potassium (ANDRE G., 2006). Les diurétiques anti aldostérones comme le spironolactone sont des antagonistes du récepteur d’aldostérone, hormone qui agit au niveau du tube contourné distal et du tube collecteur entrainant la rétention hydro sodée. Cela conduit à une augmentation de l’hypertension artérielle. L’angiotensine II est le responsable de la libération de cette hormone qui est un puissant vasoconstricteur ayant pour effet rénal de diminuer l’excrétion urinaire de K+ . Il a un effet direct sur l’augmentation de la réabsorption de Na+ par stimulation des échangeurs Na+ /K+ du tube proximal (AMBROISINE M. L. et coll., 2004 ; LECHAT P., 2006). Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) inhibent la conversion de l’angiotensine I en angiotensine II et augmentent la concentration de bradykinine qui possède un effet vasodilatateur par stimulation de la production d’oxyde nitrique (NO) et de prostaglandines vasodilatatrices. En bloquant l’effet de l’angiotensine II, les antagonistes du récepteur d’angiotensine II (ARA II) diminuent la volémie en bloquant la libération de l’aldostérone et relâchent les vaisseaux sanguins, ce qui réduit la résistance artérielle et artériolaire périphérique et diminue la pression artérielle. Les indications essentielles des anti aldostérones sont le traitement de fond de l’insuffisance cardiaque chronique systolique et l’hypertension artérielle (LECHAT P., 2006).

MATERIELS ET METHODES 

PARTIE CHIMIQUE

Extraction

Les feuilles de l’extrait codée « N.M.A » utilisées dans ce travail ont été récoltées à Ambodifasina (Ambatolampy Tsimahafotsy) dans la région d’Analamanga, au mois de Janvier 2016. Elles ont été découpées en petits morceaux puis séchées à l’ombre dans un endroit aéré à la température ambiante pendant 3 mois. Ensuite, elles ont été broyées à l’aide d’un broyeur à marteau électrique au LPGPC à la Faculté des Sciences, Université d’Antananarivo. Deux cent cinquante grammes de la poudre obtenue ont été macérés dans un mélange éthanol-eau (60 : 40) à la température ambiante pendant 5 jours, en remuant tous les jours. Le macérât a été filtré sur un coton hydrophile et le filtrat a été évaporé à sec à l’aide d’un distillateur à la température de 80°C. L’extrait hydroalcoolique obtenu a été codé « N.M.A », ensuite pesé pour calculer le rendement de l’extraction, puis conservé dans un bocal en verre, hermétiquement fermé.

Criblage phytochimique

Un criblage phytochimique a été effectué pour identifier les différentes familles chimiques présentes dans l’extrait « N.M.A ». Cette méthode est basée sur la réaction entre un réactif spécifique et la famille chimique correspondante. Les réactions sont caractérisées par un changement de couleur et/ou apparition de précipitation (FONG H. H. S. et coll., 1977) .

Pour quantifier les familles chimiques présentes dans l’extrait, les signes suivants ont été utilisés :
± : Présence de la famille chimique à très faible teneur,
+ : Présence de la famille chimique à faible teneur,
++ : Présence de la famille chimique à teneur moyenne,
+++ : Présence de la famille chimique à forte teneur.

PARTIE PHARMACOLOGIQUE

L’activité de l’extrait « N.M.A » a été étudiée in vivo sur la diurèse, sur la natriurie, la kaliurie ainsi que sur le pH urinaire chez le cobaye.

Animaux d’expérimentation

Des cobayes femelles pesant de 220 à 310 g ont été utilisées pour étudier l’activité de l’extrait « N.M.A ». Elles ont été élevées dans l’animalerie du LPGPC sous les mêmes conditions : alternance de lumière et d’obscurité de 12 h / 12 h, à la température de 25°C en moyenne. Ils ont reçu des feuilles de graminées fraîches, et de l’eau à volonté. Les animaux ont été placés dans une cage à métabolisme pendant 2 h, le jour avant le test pour les habituer aux conditions d’expérimentation.

Etude de l’activité de l’extrait « N.M.A » sur la diurèse

Cette expérience a pour but d’étudier l’effet de l’extrait sur le volume de l’urine émise par les animaux. Ce test a été basé sur la mesure du volume de l’urine excrétée pendant 24 h chez les cobayes. Douze Cobayes ont été mis à jeun pendant 18 h avant les tests, puis répartis en 4 lots, un lot témoin et 3 lots traités avec l’extrait « N.M.A » aux doses de 150, 300 et 600 mg/kg. Ensuite, 50 ml/kg d’eau distillée ont été administrés par voie orale chez tous les animaux (SANOGO R. et coll., 2009). Vingt minutes après cette surcharge hydrique, les animaux du lot témoin ont reçu 10 ml/kg d’eau distillée, tandis que les animaux des 3 lots restant ont reçu par voie orale l’extrait aux doses de 150, 300 et 600 mg/kg respectivement dans un volume de 10 ml/kg (HEINZ K. D., 2010). Pour mesurer le volume de l’urine émise en 24 h, les animaux ont été placés individuellement dans une cage à métabolisme et leur urine a été recueillie dans un récipient gradué pendant les 24 h (ELHAJILI M. et BADDOURI K., 2000).

Etude de l’activité de l’extrait « N.M.A » sur la natriurie et la kaliurie

Cette expérience a pour objectif d’étudier l’effet de l’extrait sur la natriurie et la kaliurie chez le cobaye. Les taux de sodium et de potassium dans l’urine recueillie en 24 h des animaux du lot témoin et ceux des animaux traités avec l’extrait aux doses de 150, 300, 600 mg/kg ont été dosés à l’aide d’un spectrophotomètre à flamme au Laboratoire de Formation et de Recherche en Biologie Médicale (COLOT M., 1972).

Etude de l’effet de l’extrait « N.M.A » sur le pH urinaire
L’effet de l’extrait « N.M.A » sur le pH urinaire a été étudié en mesurant le pH de l’urine émise en 24 h des animaux du lot témoin, et celle des animaux traités avec l’extrait à l’aide d’un pHmètre PIERRON®.

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Table des matières

I- INTRODUCTION
II- MATERIELS ET METHODES
A- PARTIE CHIMIQUE
1. Extraction
2. Criblage phytochimique
B- PARTIE PHARMACOLOGIQUE
1. Animaux d’expérimentation
2. Etude de l’activité de l’extrait « N.M.A » sur la diurèse
3. Etude de l’activité de l’extrait « N.M.A » sur la natriurie et kaliurie
4. Etude de l’effet de l’extrait « N.M.A » sur le pH urinaire
C- EXPRESSION ET ANALYSES DES RESULTATS
III- RESULTATS
A- PARTIE CHIMIQUE
1. Rendement de l’extraction
2. Résultats du criblage phytochimique
B- PARTIE PHARMACOLOGIQUE
1. Effet de l’extrait « N.M.A » sur la diurèse
2. Effet de l’extrait « N.M.A » sur la Natriurie et la Kaliurie
a- Effet de l’extrait « N.M.A » sur la Natriurie
b- Effet de l’extrait « N.M.A » sur la Kaliurie
3. Effet de l’extrait « N.M.A » sur le pH urinaire
IV- DISCUSSION
V- CONCLUSION
VI- BIBLIOGRAPHIE

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