Soutenance mémoire
INTRODUCTION
Les diurétiques sont des médicaments qui augmentent l’élimination de l’eau et des électrolytes. Ils constituent le traitement majeur de l’hypertension artérielle, des œdèmes. Ils sont utilisés seuls ou associés à d’autres médicaments dont ils potentialisent l’activité (THOMAS M.C., 2000). Suivant les électrolytes éliminés dans l’urine émise, les diurétiques peuvent être classés en salidiurétiques, kalidiurétiques, ou diurétiques épargnants potassique. Les diurétiques diffèrent par leurs mécanismes d’action et leur site d’action (figure 1) (PUSCHETT J.B., 1994) :
les diurétiques thiazidiques agissent en inhibant le cotransporteur Na+/Cl- au niveau niveau du tube contourné distal et du tube collecteur (FERRARI P. et FREY F.J., 2000 ; NIJENHUIS T. et coll., 2005 ; CESAR K.R et ANTONIO J.M., 1999).
les diurétiques osmotiques agissent par le phénomène d’osmose en tant qu’un groupe totalement ultrafiltrable (MIYATA Y. et coll., 2002) tout le long du tubule du néphron.
les diurétiques de l’anse inhibent le cotransporteur Na+/K+/2Clau niveau de la branche ascendante de la boucle de Henlé (OYABE A.et coll., 2000 ; FERRARI P. et FREY F.J., 2000; THOMAS M.C., 2000).
les diurétiques épargneurs de potassium qui regroupent la famille des amilorides, triamtérènes, spironolactones, épleronones et des canrénones. Ces familles agissent au niveau du tube distal et du tube collecteur (TEIWES J. et TOTO R.D., 2007 ; OYABE A.et coll., 2000 ; FERRARI P.et FREY F.J., 2000 ; ZEIDEL M.L., 1993).
les inhibiteurs de l’anhydrase carbonique inhibent la synthèse de l’acide carbonique au niveau des cellules épithéliales du tube contourné proximal et distal (TOUTAIN P.L., 2007).
les agents aquarétiques antagonisent la vasopressine (Tolvaptan©) (CHEN H. et BURNET J.C., 2006).
Les diurétiques osmotiques sont filtrés librement au niveau des glomérules, mais ne sont pas réabsorbées par le tube rénal, et provoquent une accumulation d’eau dans lu tubule. La présence d’une concentration importante d’un diurétique osmotique dans la lumière dnéphron augmente l’osmolarité et diminue la réabsorption de l’eau et des électrolytes (ALLAIN P., 2008).
Par ailleurs, les plantes médicinales constituent une source importante de substances chimiques ayant des effets thérapeutiques potentiels. L’Organisation Mondiale de la Santé estime que plus de 75 % de la population mondiale reposent sur la phytothérapie, pour ses besoins de santé de base (OMS., 2010). Madagascar présente une grande originalité floristique, parmi les quelques 10 000 plantes, plus d’un millier est réputé avoir des vertus médicinales, exemples le Mandravasarotra (Cinnamomsa fragrans) et le Ravintsara (Cinnamomum camphora). Plus de 70% de la population Malagasy se soignent avec des plantes prescrites par des tradipraticiens ou par automédication. Cette prépondérance de la tradition s’explique par le fait que près de 80% de la population malgache vivent dans des zones enclavées, loin des centres de santé de base. Et même dans les grandes villes comme Antananarivo, la médecine traditionnelle vient souvent en complément de la médecine occidentale (BEHRA O., 2011). La phytothérapie est couramment utilisée dans le traitement des problèmes rénaux. Beaucoup de plantes possèdent une activité diurétique (CACERES A. et coll., 1987). Actuellement, les plantes médicinales font l’objet de plusieurs études (MARTIN N.et coll., 1991). Elles constituent un débouché important pour la médecine humaine, animale et même peuvent être appliquées en agronomie. L’objectif de cette étude est d’étudier l’activité diurétique de l’extrait hydroalcoolique de la plante codée AHT001 chez les cobayes, en évaluant la diurèse, l’excrétion des électrolytes et le pH urinaire.
Etude de l’effet de l’extrait AHT001 sur la natriurie et la kaliurie
Selon la méthode utilisée par COLOT M. (1972), l’élimination des ions Na+ et K+ a été évaluée par leur taux dans l’urine. Les taux en ions Na+ et K+ ont été déterminés par spectrophotométrie de flamme au Laboratoire de Formation et de Recherche en Biologie Médicale de la Faculté de Médecine (Faravohitra). Les animaux ont été mis à jeun 18 h avant le test et répartis au hasard en 4 lots: un lot témoin et 3 traités avec l’extrait AHT001 aux doses de 100, 200 ou 400 mg/kg par voie orale dans un volume de 10 ml/kg (HEINZ K. et DIELH., 2010). Juste avant l’administration du produit les animaux ont reçu une surcharge de 7,5 ml/100 g de solution de NaCl 0,9 % (BENJUMEA D. et coll., 2005). Ils ont ensuite été placés dans une cage à métabolisme individuelle, l’urine émise en 24 heures a été récoltée et la teneur en Na+ et K+ dans l’urine a été déterminée.
DISCUSSION
La présente étude porte sur l’étude de l’effet diurétique de l’extrait AHT001 chez les cobayes normaux. Selon les informations ethnobotaniques que nous avons obtenues dans la région d’Alaotra Mangoro. La partie aérienne de cette plante est utilisée dans les traitements d’une oligurie. Nos résultats montrent que l’extrait brut de la plante AHT001 possède un effet diurétique. Cette activité diurétique pourrait être due à l’inhibition de la réabsorption tubulaire de l’eau et des électrolytes (PANTOJA C.V. et coll., 1991 ; BEVEVINO L.H. et MELLO M., 1994). Par ailleurs, nos résultats montrent que l’extrait AHT001 n’est pas un salidiurétique, car malgré la hausse de sodium et potassium éliminés dans l’urine, le rapport entre le Na+ et K+ ne change pas chez les lots traités avec l’extrait par rapport au lot témoin. En effet d’après (VOGEL H .G., 2002) une valeur du rapport Na+/ K+ supérieure à 2 indique une activité natriurétique. Cette hausse pourrait s’expliquer qu’une élimination trop importante d’eau entraînerait une fuite importante de sodium et/ou de potassium (LEON A., 2000). Au niveau du tube proximal, le sodium est réabsorbé en échange avec H+, et l’eau suit le mouvement de l’ion sodium pour conserver l’équilibre osmotique (CHIEBL I.M. et coll., 2013). La présence d’une substance osmotiquement active dans la lumière du néphron augmente l’osmolarité intra luminale et diminue la réabsorption de l’eau et des électrolytes (ALLAIN P., 2008). Par ailleurs, le pH de l’urine des animaux traités avec l’extrait est identique à celui des animaux témoins. Ceci montre que la concentration des ions H+ excrété ne change pas suite à l’administration de l’extrait, et qu’il n’affecte pas les échanges au niveau du tube contourné distal (ALLAIN P., 2006). Les résultats obtenus sont semblables à ceux observés avec les diurétiques osmotiques. Cette propriété résulte de la présence des flavonoïdes diurétique (MAGHRANI M. et coll., 2005 ; BACKOUS N. et coll., 1997), comme le cas de l’extrait du thé de Java (Orthosiphon aristatus) (CHODERA A. et coll., 1991), ou des saponines et des tanins (BRUNETON J. et coll. ; 1999). Ces données nous permettent de dire que l’effet diurétique osmotique de l’extrait AHT001 serait lié à l’action des flavonoïdes ou des alcaloïdes présents dans l’extrait. Mais une hypothèse d’une action synergique n’est pas à écarter (TANIRA M. et coll., 1988). Etant donné que les tests ont été effectués avec un extrait brut, il est encore difficile d’élucider son mécanisme d’action exact. Les travaux ultérieurs devraient porter sur la purification de l’extrait et sur la détermination d’un ou des principe(s) actif(s) responsable de l’activité diurétique de la plante.
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Table des matières
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES SIGLE ET ABREVIATION
I-INTRODUCTION
II-MATERIELS ET METHODES
A-PARTIE CHIMIQUE
1. Préparation de l’extrait
2. Criblage phytochimique
B-TESTS PHARMACOLOGIQUES
1. Etude de l’activité diurétique de l’extrait AHT001
2. Etude de l’effet de l’extrait AHT001 sur la natriurie et la kaliurie
3. Etude de l’effet de l’extrait sur le pH de l’urine
C-EXPRESSION DES RESULTAT
III-RESULTATS
A-PARTIE CHIMIQUE
B-PARTIE PHARMACOLOGIQUE
1. L’activité diurétique de l’extrait AHT001
2. Effet de l’extrait AHT001 sur le natriurie et la kaliurie
3. Effet de l’extrait sur le pH urinaire
IV-DISCUSSION
V-CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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