A jeun, la glycémie se situe entre 0,9 et 1,1 g/l (5 et 6,11 mmol/l), au-delà de 7 mmol/l, on parle d’hyperglycémie (MIZOCK, 1995). Au cas où elle devient chronique, elle est à l’origine de différentes pathologies comme la néphropathie, la rétinopathie, l’impuissance, l’artériopathie, la gangrène des extrémités, la polynévrite, la détérioration des vaisseaux sanguins et des nerfs, les infections. Le diabète est un exemple de maladie qui exprime d’une manière évidente une hyperglycémie. Elle se présente sous 2 formes : le diabète du type 1 insulino dépendant (GRIMALDI et al., 2009) et le diabète du type 2 non insulino dépendant (DNID) (KLOTZ, 1967). Par ailleurs, il existe aussi le diabète gestationnel qui est lié à une résistance à l’insuline. Elle survient pendant la grossesse, mais peut également persister après la grossesse (PAPOZ et al., 1994). C’est une maladie caractérisée par une hyperglycémie résultant du défaut de sécrétion d’insuline ou de l’action de l’insuline sur les cellules cibles ou les deux (American Diabetes Association, 2014). Cette hyperglycémie chronique est souvent associée à une hypertension, à des sensations de fatigue et de soif exacerbée, d’engourdissement et de picotement des pieds et des mains, lenteur de cicatrisation, trouble de la vision, à une dyslipidémie et à une obésité abdominale (BOREL et al., 1999).
Elle se produit en cas d’un régime riche en glucides et lipides, ou lors d’un manque d’exercice physique, d’un stress, du traitement médicamenteux comme la cortisone, d’insuffisance en insuline, de la déshydratation, de la libération anormale de glucose par le foie, du rhume et d’autres pathologies (GHAMARIAN et al, 2012; American Diabetes Association, 2018). Afin de trouver une explication à ce taux élevé de glucose dans le sang, il est nécessaire de comprendre l’homéostasie du glucose. En fait, celle-ci est régulée par l’action de l’insuline, une hormone hypoglycémiante, et les hormones cataboliques hyperglycémiants.
L’insuline abaisse la glycémie en inhibant la mobilisation de substrats endogènes et en activant l’intégration du glucose dans les cellules utilisatrices. En effet, pour la grande majorité des tissus de l’organisme, le glucose est la source potentielle énergétique (MIZOCK, 1995). L’élévation de la glycémie stimule la sécrétion de l’insuline au niveau des cellules bêta des îlots de Langerhans localisées dans le pancréas (ANDREELLIF, 2003). Cette hormone favorise l’utilisation du glucose par les cellules utilisatrices et sa mise en réserve en stimulant la glycogenèse au niveau des cellules hépatiques et musculaires et la synthèse des acides gras au niveau des cellules adipeuses, en même temps elle inhibe l’hydrolyse des triglycérides et la glycogénolyse hépatique (SHAH et al., 2011). Elle stimule également la lipogenèse au niveau des tissus adipeux (MAGNAM et KTORZA, 2005).
PARTIE CHIMIQUE
Préparation de l’extrait
Les feuilles de la plante utilisées dans ce travail ont été récoltées dans le quartier de Morarano Andasibe, région d’Alaotra Mangoro au mois d’Août 2017. Après un séchage à l’ombre, à la température ambiante, pendant 4 semaines, elles ont été broyées à l’aide d’un broyeur électrique (BROOK CROMPTON SERIES 2000) au Laboratoire de Pharmacologie Générale, de Pharmacocinétique et de Cosmétologie (LPGPC). Ensuite, 200 g de la poudre obtenue ont été macérés dans 1,5 litre de mélange éthanol- eau (60 : 40), à la température ambiante, pendant 3 jours. Le macérât a été agité une fois par jour. Puis, il a été ensuite filtré sur du coton hydrophile. Le filtrat ainsi obtenu a été évaporé à l’aide d’un distillateur à la température de 80° C, puis dans un bain marie, à la température de 100° C pour l’évaporer à sec.
Criblage phytochimique de l’extrait RAN 21
Pour déterminer les différentes familles chimiques présentes dans l’extrait RAN 21, un criblage phytochimique a été effectué suivant les méthodes décrites par FONG et al., (1977). Ce test est basé sur la présence d’une précipitation et /ou d’un changement de coloration de l’extrait en utilisant des réactifs spécifiques pour chaque famille chimique. L’apparition du précipité ou du changement de coloration en présence d’un réactif spécifique indique la présence de la famille chimique correspondante dans l’extrait . La teneur de ces familles chimiques dans l’extrait RAN 21 a été appréciée en utilisant les signes suivants :
– : Absence de la famille chimique,
± : Présence de la famille chimique en très faible teneur,
+ : Présence de la famille chimique en faible teneur,
++ : Présence de la famille chimique en teneur moyenne,
+++ : Présence de la famille chimique en forte teneur,
PARTIE PHARMACOLOGIE
L’activité de l’extrait RAN 21 a été étudiée sur une hyperglycémie expérimentale chez la souris. Elle a été provoquée en administrant une solution de glucose par voie orale, ou en instaurant un régime hyperlipidique (LEMHADRI et al., 2007).
Animaux d’expérimentation
Des souris de race SWISS, de sexe femelle, pesant entre 20 à 25 g, élevées à l’animalerie de LPGPC ont été utilisées. Ces animaux ont été élevés à la température de 25° C, avec une alternance de lumière et d’obscurité de 12/12 h. Elles ont été nourries avec de la provende LFL 14/20 et ont un accès libre à de l’eau. Ces animaux ont été mis à jeun pendant 18 heures avant chaque manipulation.
Méthode utilisée pour mesurer la glycémie
La glycémie a été mesurée en prélevant du sang dans la veine mandibulaire de la mâchoire supérieure des souris, puis la goutte de sang a été récupérée sur une bandelette fournie avec le glucomètre « One call plus ©». La glycémie s’affiche sur l’écran de l’appareil .
Étude de l’extrait sur l’hyperglycémie
L’activité de l’extrait a été évaluée sur une hyperglycémie transitoire provoquée par une solution de glucose, et sur une hyperglycémie chronique provoquée par un régime enrichi en lipide.
a. Étude de l’effet de RAN 21 sur l’hyperglycémie transitoire
Des animaux mis à jeun pendant 18 heures ont été utilisés. Un prélèvement sanguin a été effectué au niveau de la veine mandibulaire des souris afin de mesurer leur glycémie de base. Les souris ont été répartis en 5 lots de 3 souris : un lot d’animaux témoins qui n’ont reçu aucun produit durant le test, tandis que les animaux du lot rendu hyperglycémique ont reçu 10 ml/kg d’eau distillée, et enfin, les souris du lot traité ont reçu l’extrait RAN 21 aux doses respectives de 50, 100 et 200 mg/kg par voie orale dans un volume d’eau de 10 ml/kg (DIEHL et al., 2001). Trente minutes après l’administration de l’extrait et de l’eau distillée, une solution de glucose 4 g/kg a été administrée chez chaque animal, dans un volume de 10 ml/kg (DIEHL et al., 2001). Du sang a été prélevé au niveau de la veine mandibulaire de chaque animal 30, 60, 90 et 120 min après la surcharge glucosée (SY et al., 2008). Ensuite la glycémie a été mesurée.
b. Étude de l’effet du régime enrichi en lipide sur le poids des souris
Dans le but d’étudier l’effet de l’extrait RAN 21 sur l’hyperglycémie chronique, celle-ci a été provoquée en donnant aux souris un régime enrichi en lipide, constitué de 3 g de provende mélangés avec 2 g de saindoux, par souris, par jour. La glycémie de base de tous ces animaux a été mesurée, tous les matins à jeun, durant 21 jours. Pendant cette période, les souris ont été pesées à jeun une fois par jour (LEMHADRI et al., 2007).
c. Étude de l’effet de l’extrait sur le poids de souris engraissées
Pour étudier l’effet de l’extrait RAN 21 sur le poids, les animaux ont été répartis en 5 lots de 3 animaux : 1 lot de souris non traitées, 1 lot témoin avec des souris engraissées ayant reçu de l’eau distillée et 3 lots de souris engraissées traitées avec l’extrait RAN 21 aux doses de 50, 100, et 200 mg/kg, dissout dans 10 ml/kg d’eau distillée, une fois par jour, pendant 7 jours. Ensuite tous les animaux ont été pesés à jeun pour suivre la variation de leur poids pendant le traitement (LEMHADRI et al., 2007).
d. Étude de l’effet du régime hyperlipidique sur la glycémie
Afin d’évaluer l’effet du régime enrichi, la glycémie de base de tous ces animaux a été mesurée, à jeun. Puis ils ont été soumis à un régime enrichi en lipide. Durant cette période, la glycémie des souris a été mesurée, une fois par jour, à jeun (LEMHADRI et al., 2007).
e. Étude de l’effet de l’extrait RAN 21 sur la glycémie des souris engraissées
Afin d’évaluer l’effet de l’extrait RAN 21 sur l’hyperglycémie chronique, celle-ci a été provoqué chez la souris par un régime hyperlipidique. Après cette période d’engraissement, les animaux ont été répartis en 4 lots de 3 animaux : un lot témoin constitué de souris rendues hyperglycémiques ayant reçu 10 ml/kg d’eau distillée, par voie orale, une fois par jour à jeun, puis 3 lots d’animaux hyperglycémiques ayant reçu l’extrait RAN 21, par voie orale, aux doses de 50, 100, et 200 mg/kg une fois par jour, dans 10 ml/kg d’eau distillée, pendant 7 jours, à jeun, puis un lot de souris non traitées. Afin d’estimer l’effet de RAN 21, la glycémie de tous les animaux a été mesurée tous les matins à jeun (LEMHADRI et al., 2007).
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Table des matières
I. INTRODUCTION
II. MATERIÉLS ET MÉTHODES
A. Partie chimique
1. Préparation de l’extrait
2. Criblage phytochimique
B. Partie pharmacologique
1. Animaux d’expérimentation
2. Méthode utilisée pour mesurer la glycémie
3. Étude de l’extrait sur l’hyperglycémie
a. Étude de l’effet de RAN21 sur l’hyperglycémie transitoire
b. Étude de l’effet du régime enrichi en lipide sur le poids des souris
c. Étude de l’effet de l’extrait sur le poids de souris engraissées
d. Étude de l’effet du régime hyperlipidique sur la glycémie
e. Étude de l’effet de l’extrait RAN 21 sur la glycémie des souris engraissées
C. Expression et analyse des résultats
III. RÉSULTATS
A. Partie chimique
1. Rendement de l’extraction
2. Résultats du criblage phytochimique
B. Partie pharmacologique
1. Effet de L’extrait RAN 21 sur l’hyperglycémie transitoire
2. Effet du régime hyperlipidique sur le poids des souris
3. Effet de l’extrait RAN 21 sur le poids des souris obèses
4. Effet du régime hyperlipidique sur le poids des souris
5. Effet de l’extrait RAN 21 sur la glycémie des souris obèses
IV. DISCUSSION
V. CONCLUSION
VI. BIBLIOGRAPHIE