La peau est un revêtement qui assure la protection de l’organisme contre les agressions externes qui peuvent être physiques, chimiques ou infectieuses (MELISSOPOULOS et LEVACHER, 2012). Toutes effractions conduisant à une rupture de sa structure modifient ses fonctions. Selon la durée de son évolution, cette rupture ou plaie peut être aiguë ou chronique. Les plaies sans perte de substance trop importante et sans complication comme les plaies post chirurgicales, qui se cicatrisent vite, sont classées comme plaies aigues. Tandis que la cicatrisation d’une plaie qui présente une perte de substance comme les escarres prend du temps, et classée comme une plaie chronique (LAWRENCE, 1998). L’organisation mondiale de la santé estime que la maladie de la peau, particulièrement les plaies chroniques constitue la troisième raison de la visite médicale. Ces plaies touchent presque 6 millions d’individu dans le monde (RYAN et CHERRY, 1996; GULZAR et al., 2011). Aux États-Unis, 3 à 6 millions des personnes souffrent de plaies dont 85% sont âgées de plus de 65 ans (MATHIEU et al., 2006; MENKE et al., 2007).
La cicatrisation est l’ensemble de phénomènes biologiques qui a pour objectif de réparer un tissu lésé avec ou sans perte de substance, et de rétablir au plus vite et aux mieux ses fonctions. Il existe deux types de cicatrisation : la cicatrisation primaire et la cicatrisation secondaire. La cicatrisation primaire consiste à la mise en contact des deux berges de la plaie à l’aide des points de suture, et la cicatrisation secondaire nécessite la formation de nouveaux tissus pour assurer la fermeture des plaies (DELEAGE, 2011).
La cicatrisation est un processus dynamique comprenant l’hémostase, la phase inflammatoire, la phase de prolifération et de migration vers la surface des plaies, l’angiogenèse, la réépithélialisation et l’alignement des collagènes pour assurer la solidité des tissus sains (GOSAIN et Di PIETRO, 2004; MATHIEU et al., 2006).
L’hémostase a lieu immédiatement après l’apparition de la blessure. Cette phase commence par une vasoconstriction locale provoquée par la sérotonine et la thromboxane, libérées par les plaquettes (RANG et al., 1999). Elle diminue le flux sanguin et favorise l’adhésion des plaquettes au sous-endothélium pour former le clou plaquettaire, arrêtant provisoirement le saignement. Ce clou va ensuite être renforcé par la fibrine, issu de l’activation du fibrinogène, sous l’action des différents facteurs de coagulation aboutissant à la formation d’un caillot, assurant l’arrêt définitif du saignement (PORTOU et al., 2015). En plus ce caillot servira de passage aux cellules inflammatoires vers le site lésé (CAMBUS, 2002).
PARTIE CHIMIQUE
Extraction
Les feuilles ont été récoltées à Antanandrano, dans la commune d’Ankadikely Ilafy, région d’Analamanga au mois d’Octobre 2017. Elles ont été séchées à l’ombre, dans une salle bien aérée, à la température ambiante, pendant deux semaines. Puis deux cent grammes de feuilles séchées ont été broyées à l’aide d’un broyeur à marteau électrique (BROOK CROMPTON© séries 2000) au Laboratoire de Pharmacologie Générale, de Pharmacocinétique et de Cosmétologie (LPGPC) de la Faculté de Science, Université d’Antananarivo. La poudre obtenue a été macérée dans 1,5 litre de mélange éthanol-eau (60 : 40), à la température ambiante, pendant 3 jours. Le mélange a été agité une fois par jour, pendant 10 minutes.
Criblage phytochimique
Un criblage phytochimique a été effectué sur l’extrait LDF18 pour identifier les familles chimiques qu’il contient. La méthode utilisée dans cette manipulation a été celle décrite par FONG et ses collaborateurs (1977). Ce test est basé sur l’utilisation des réactifs spécifiques pour chaque famille chimique, et la présence de celle-ci est caractérisée par le changement de couleur ou la formation de précipité dans la solution .
PARTIE PHARMACOLOGIQUE
Pour étudier l’action de l’extrait LDF18, il a été appliqué par voie topique sur une plaie ouverte, chez le rat. Son effet sur les différentes phases de la cicatrisation a été étudié. Pour simplifier son application, il a été incorporé dans une crème eau dans l’huile (MARTINI, 2011).
Préparation de la crème de base
La crème est constituée de deux phases, une phase aqueuse dispersée, et une phase grasse dispersante. La phase aqueuse a été composée d’eau distillée et de bicarbonate de sodium, tandis que la phase grasse a été constituée d’huile de tournesol et de cire d’abeille blanchie .
Pour préparer la crème, 200 grammes de cire ont été blanchis. La cire a été râpée et fondue à la température de 80°C, puis lavée quatre fois avec de 2 litres d’eau de javel à la température de 80°C. Ensuite elle a été séchée au soleil. Une fois blanchie, 15 grammes de cire ont été fondus dans un récipient en inox, à la température de 80°C. Une fois que la cire a été fondue 150 ml d’huile de tournesol ont été versées dans le récipient contenant la cire, et le mélange a été chauffé au bain marie à la température de 80 °C. Dans un autre récipient en inox, 25 g bicarbonate de sodium ont été dissouts dans 175 ml d’eau distillée, puis le mélange a été chauffé dans un bain marie à la température de 80°C. Ensuite, la phase aqueuse a été versée petit-à-petit dans la phase huileuse, toujours maintenue à la température de 80°C, en fouettant sans arrêt jusqu’à l’obtention d’une crème homogène. La crème ainsi obtenue a été laissée se refroidir à la température ambiante (FONTENAU, 2008).
Préparation de la crème contenant 10% de l’extrait
L’action de LDF18 a été étudiée en l’appliquant sous forme de crème contenant 10 % de l’extrait. Pour préparer cette crème, 10 g d’extrait LDF18 ont été incorporés dans 90 g de crème de base.
Animaux d’expérimentation
Des rats mâles de souche WISTAR âgés de 3 mois, et pesant entre 180 et 200 grammes ont été utilisés (KAMESHWARAN et al., 2014). Ils ont été élevés dans l’animalerie de LPGPC de la Faculté de Science, de l’Université d’Antananarivo. Ils ont été soumis dans la même condition de vie : même condition d’éclairage, à la température ambiante, 12 heures d’éclairage et 12 heures d’obscurité. Ces animaux ont été nourris avec de la provende LFL 1420 et ont eu un accès à de l’eau à volonté (FENTON et WEST, 1963). Ils ont été répartis en deux lots de deux animaux. Les animaux du premier lot ont servi de témoin et traités avec la crème de base et les animaux du deuxième lot ont été traités avec la crème contenant 10% d’extrait.
Création des plaies
Avant d’appliquer les crèmes, les poils au niveau scapulaire ont été tondus à l’aide d’une tondeuse électrique (NOVA NS-216). Puis, la peau a été lavée avec de l’eau savonneuse et séchée avec un papier buvard. Vingt-quatre heures après, les animaux ont été anesthésiés par inhalation d’éther diéthylique et deux plaies circulaires de 10 mm de diamètre ont été créées de part et d’autre de la colonne vertébrale (KARAMI et al., 2016). Un dispositif comportant une lame tranchante circulaire de 10 mm de diamètre et de 1 mm de profondeur a été utilisé pour créer les plaies.
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Table des matières
I INTRODUCTION
II MATÉRIELS ET MÉTHODES
A PARTIE CHIMIQUE
1 Extraction
2 Criblage phytochimique
B PARTIE PHARMACOLOGIQUE
1 Préparation de la crème de base
2 Préparation de la crème contenant 10% de l’extrait
3 Animaux d’expérimentation
4 Création des plaies
5 Étude de l’activité de l’extrait LDF18
a Étude de l’effet de LDF18 sur l’hémostase
b Étude de l’effet de LDF 18 sur l’inflammation
c Étude de l’effet de LDF18 sur le bourgeonnement
d Étude de l’effet de LDF18 sur l’épithélialisation
e Étude de l’effet de LDF18 sur la fermeture des plaies
C EXPRESSION ET ANALYSE DES RÉSULTATS
III RÉSULTATS
A PARTIE CHIMIQUE
1 Extraction
2 Criblage phytochimique
B PARTIE PHARMACOLOGIQUE
1 Effet de l’extrait LDF18 sur l’hémostase
2 Effet de l’extrait LDF18 sur l’inflammation
3 Effet de l’extrait LDF18 sur le bourgeonnement
4 Effet de l’extrait LDF18 sur l’épithélialisation
5 Effet de l’extrait LDF18 sur la contraction des plaies
6 Effet de l’extrait LDF18 sur la variation de la surface des plaies
IV DISCUSSION
V CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE