La chevelure est un des traits caractéristiques de l’espèce humaine. Les cheveux sont importants du point de vue biologique, psychologique, social et esthétique. Ils assurent plusieurs fonctions biologiques comme la régulation thermique et la protection contre l’ultraviolet. Du point de vue esthétique, les cheveux peuvent être manipulés pour améliorer l’image personnelle, influençant les relations dans la société. Perdre ses cheveux est toujours traumatisant, et avoir des cheveux très fins sur la tête est vexant (STENN et PAUS, 2001). Aussi est-il important de trouver des solutions pour faire pousser ou restaurer la chevelure en cas de calvitie. Un être humain possède environ 100 000 à 150 000 cheveux, et 50 à 100 cheveux tombent par jour (OLIVERA MARTINEZ I.et coll., 2004). Comme l’ensemble de l’organisme, le cheveu vieillit, les cycles pilaires se raccourcissent et après 40 à 50 ans environ, les cheveux poussent plus lentement (BAUMANN L., 2007). Lorsque le cycle est perturbé, les cheveux qui tombent sont trop nombreux, le processus du vieillissement du cheveu est accéléré et deviennent une maladie : l’alopécie. C’est une l’accélération de la chute des cheveux conduisant à une raréfaction ou à une disparition des cheveux. Elle peut résulter de plusieurs facteurs qui peuvent être médicamenteux, hormonaux, génétiques ou nutritionnels. Une des formes les plus connues et communes est l’alopécie androgénique qui touche 2% de la population mondiale (BEITOLINO A.P., 2000). Dans certaines zones du cuir chevelu, les follicules pileux ont une forte activité de conversion de la testostérone en dihydrotestostérone par la 5alpha réductase qui favorise la miniaturisation du cheveu provoquant l’alopécie.
Les poils avec les ongles font partie de ce qu’on appelle ‘les phanères’. Le cuir chevelu est une partie de la peau où la densité en follicules pileux est la plus élevée. Ils prennent naissance dans les follicules pileux qui sont des cavités constituées par l’invagination de l’épiderme, et qui se trouvent dans le derme (CHUONG C. M., 2002). Le cheveu comprend trois parties : la racine, la tige pilaire et le follicule pilo-sébacé (BOUHANNA P. et REYGAGNE P., 1999). La tige constitue la partie visible à l’extérieur. Elle s’invagine dans le derme formant la racine logée à l’intérieur du follicule. La base du follicule pileux est renflée, elle forme le bulbe pileux dont la base constitue la papille dermique. La partie la plus profonde du follicule pilo-sébacée est formée par les gaines épithéliales qui renferment des vaisseaux qui apportent les nutriments, l’eau et l’oxygène nécessaires à la croissance des poils (BOUHANNA P. et REYGAGNE P., 1999). Dans la partie supérieure du follicule pileux débouche la glande sébacée qui sécrète le sébum, une matière grasse qui sert à lubrifier le poil et à assurer la souplesse et l’hydratation de la peau (AGACHE P. et coll., 2000).
Au cours de son développement, le follicule pileux connait une succession de cycles qui vont lui permettre de générer 20 à 30 tiges pilaires. Trois phases s’y succèdent : la phase anagène, catagène et télogène (BOUHANNA P. et REYGAGNE P., 1999). La phase anagène est la phase la plus longue, elle dure environ 3 à 6 ans ; elle correspond à la phase de croissance, durant laquelle, le follicule pileux génère un cheveu qui pousse régulièrement de 0,3 mm/jour, elle détermine ainsi la longueur du cheveu (LOUSSOUAM G., 2001). Dans un cuir chevelu sain, 80 à 90% des follicules pileux se trouvent dans cette phase (ROBBINS et CLARENCE R., 1994). Puis le follicule pileux entre en phase d’involution ou phase catagène qui dure 3 à 6 semaines (MULINARI-B. et coll., 2001) ; cette phase est aussi dite phase de régression et elle est caractérisée par l’arrêt de la division cellulaire. Un à deux pourcent de follicules pileux se trouve dans cette phase (ROBBINS et CLARENCE R., 1994). La phase télogène dure 2 à 3 mois et elle est caractérisée par le repos et la mort du cheveu qui tombe ; puis la repousse reprend si le follicule pileux est actif : le follicule redescend dans sa position initiale et va entrer dans une nouvelle phase anagène. Environ 10 à 20% des cheveux sont en phase télogène. Cinquante à cent cheveux par jour se trouvent dans cette phase et tombent (ROBBINS et CLARENCE R., 1994). Ces phases successives constituent le cycle pilaire (KLIGMAN A. M., 1959). Les follicules pileux sur le cuir chevelu se trouvent à différentes phases du cycle. Les cheveux morts tombent et sont, normalement, remplacés par de jeunes cheveux.
PARTIE CHIMIQUE
Préparation de LAC327
Les racines de la plante que nous avions choisie parmi celles obtenues lors des enquêtes ethnopharmacologiques ont été récoltées dans la commune rurale de Talatamaty, région Analamanga (MADAGASCAR) au mois d’avril 2016. Un kilogramme de racine a été récolté, et découpé en petits morceaux, puis broyé avec un mixeur. Le broyat a été filtré à l’aide d’un papier filtre, et le jus codé LAC327 a été récupéré pour faire le test biologique.
Criblage phytochimique
Les familles chimiques présentes dans l’extrait LAC327 ont été déterminées en utilisant des réactifs spécifiques. La réaction de ces réactifs avec les familles chimiques correspondantes a été caractérisée par la formation de précipité ou par le changement de coloration (FONG H. H. S. et coll., 1977) .
Pour évaluer la teneur des familles chimiques présentes dans l’extrait, les signes suivants ont été utilisés :
– : absence de la famille chimique
± : présence de la famille chimique en très faible quantité
+ : présence de la famille en faible teneur
++ : présence en teneur moyenne
+++ : présence en forte teneur .
PARTIE PHARMACOLOGIQUE
L’activité de l’extrait LAC327 sur la repousse des poils a été étudiée en calculant la vitesse de la repousse des poils, en observant l’hydratation et la vasodilatation cutanées qu’il provoque ainsi que ses effets sur les follicules pileux. Pour étudier ces différents effets, LAC327 a été appliqué par voie topique, sous forme de crème à 5 % chez la souris.
Animaux utilisés
Des souris mâles de race SWISS âgées de 5 à 8 semaines et pesant entre 18 et 20 g ont été utilisées. Ces animaux ont été élevés à l’animalerie du Laboratoire de Pharmacologie Générale, de Pharmacocinétique et de Cosmétologie (LPGPC) de la Faculté des Sciences à l’Université d’Antananarivo, avec une alternance de lumière et d’obscurité de 12h/12h. Ils ont été nourris avec de la provende LFL n° 1420 et ont eu un accès libre en eau. Dans tous les tests effectués, les animaux ont été répartis en trois (3) lots : 1 lot témoin neutre sans traitement, 1 lot témoin traité avec l’excipient, et 1 lot traité avec la crème contenant l’extrait LAC327 à 5%.
Préparation de l’excipient
L’excipient utilisé pour incorporer l’extrait a été une crème « eau dans huile », où la phase dispersée a été constituée de la phase aqueuse et la phase dispersante a été constituée de la phase grasse (BARUS C., 2008). La phase aqueuse a été constituée d’eau distillée et du bicarbonate; tandis que la phase grasse a été constituée de l’huile de tournesol, de la cire d’abeille, du stéaryle alcool et de l’acide stéarique .
La cire d’abeille a été râpée puis fondue dans un bain marie à la température de 80°C. Ensuite, l’huile, le stéaryle alcool et l’acide stéarique ont été ajoutés dans la cire fondue, et cette phase grasse a été chauffée dans un bain marie, à la température de 80°C. Dans un autre récipient, la phase aqueuse, constituée de bicarbonate et d’eau distillée, a été chauffée dans un bain marie, à la même température. Puis, la phase aqueuse a été versée petit à petit dans la phase grasse maintenue à la température de 80°C dans un bain marie, en fouettant sans arrêt jusqu’à l’obtention d’une émulsion stable (FONTENAU J., 2008).
Préparation de la crème contenant l’extrait à 5 %
Cinq grammes de l’extrait LAC327 ont été versés petit à petit dans 95 g d’excipient encore fondu dans un bain marie à 80°C, tout en fouettant jusqu’à l’obtention d’une crème homogène.
Préparation des animaux
Les animaux ont été légèrement anesthésiés par inhalation d’éther diéthylique. Ensuite, de la cire tiède a été étalée sur une surface de 6 cm² au niveau de la partie dorsale des animaux. Une bande à épiler a été collée sur la cire, puis tirée dans le sens contraire de l’implantation des poils (TANAKA S. et coll., 1980). Cette partie épilée a ensuite été nettoyée avec de l’eau savonneuse pour éviter toutes infections (ADHIRAJAN N. et coll., 2003).
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Table des matières
I-Introduction
II- Matériels et méthodes
A- Partie chimique
1- Préparation de l’extrait LAC327
2- Criblage phytochimique
B- Partie pharmacologique
1- Animaux utilisés
2- Préparation de l’excipient
3- Préparation de la crème contenant l’extrait à 5%
4- Préparation des animaux
5- Etude de l’effet de l’extrait dur la repousse des poils
a- Etude de l’activité de l’extrait LAC327 sur la vitesse de la repousse
b- Etude de l’effet de l’extrait LAC327 sur les follicules pileux
c- Etude de l’effet de l’extrait LAC327 sur l’hydratation
C1- Etude de l’effet de l’extrait LAC327 sur le taux d’hydratation cutanée
C2- Etude de l’effet de l’extrait LAC327 sur l’épaisseur cutanée
α. Technique de pincement cutané
β. Mesure directe de l’épaisseur cutanée
d- Etude de l’effet de l’extrait LAC327 sur les vaisseaux sanguins
C- Expression et analyses des résultats
III- Résultats
A- Partie chimique
1- Rendement de l’extraction
2- Résultats du criblage phytochimique
B- Partie pharmacologique
1- Activité de l’extrait LAC327 sur la vitesse de la repousse
2- Effet de l’extrait LAC327 sur les follicules pileux
3- Effet de l’extrait sur l’hydratation cutanée
a. Effet de LAC327 sur le taux d’hydratation cutanée
b. Effet de l’extrait LAC327 sur l’épaisseur cutanée
α. Effet sur l’épaisseur du pli cutané
β. Effet de l’extrait sur l’épaisseur cutanée
4- Activité de l’extrait LAC327 sur les vaisseaux cutanés
IV- Discussion
V- Conclusion
VI- Bibliographie