Les plaies, les brûlures, les blessures, les coupures ou les traumatismes constituent les sources de pénétration des substances étrangères qui peuvent contaminer l’organisme (SFMU, 2005). Selon leur état et leur profondeur, on distingue trois types de plaies : les plaies de premier degré qui touchent la partie superficielle de la peau, ensuite les plaies du second degré qui atteignent à la fois l’épiderme et le derme, et enfin les plaies du troisième degré qui touchent l’hypoderme ou les tissus sous-cutanés. Et selon leur évolution dans le temps, leur surface et leur profondeur, les plaies sont classées en plaies aigües et en plaies chroniques (DELEAGE, 2011). Les plaies touchant la tête, les membres supérieur et inférieur représentent 13 % des admissions aux services des urgences en France (SFMU, 2005).
La peau est un tissu de revêtement qui protège l’organisme contre l’agression de l’environnement et des agents pathogènes (BANGERT, 2011). Une destruction de sa structure modifie sa participation à la protection de l’organisme et à la régulation des échanges avec le milieu extérieur. La réparation des lésions au niveau de ce tissu se déroule spontanément par un phénomène de régénération et de réparation (TONNESEN et al., 2000), qui comprend cinq phases successives et interdépendantes : l’hémostase, la phase inflammatoire, de bourgeonnement, d’épithélialisation et de remodelage (GUO et DIPIETRO, 2010). Ce processus biologique est complexe et dynamique, il fait intervenir de nombreux facteurs locaux et systémiques (ROY et al., 2012).
L’hémostase est la première réaction dans le processus de cicatrisation. Il a lieu immédiatement après la blessure, il vise à arrêter le saignement au niveau de la brèche vasculaire (DELEAGE, 2011). Cette phase commence par une vasoconstriction locale déclenchée par la sérotonine et les thromboxanes libérées par les plaquettes activées par le contact avec l’endothélium vasculaire mis à nu (ORSTED et al., 2011). Ce spasme vasculaire diminue le flux sanguin au site endommagé et favorise l’interaction entre les plaquettes sanguines et le sous endothélium au niveau de la lésion. Cela entraine la formation du clou plaquettaire ou thrombus blanc. Ensuite le processus de coagulation se met en place et des filaments de fibrine emprisonnent les globules rouges, les globules blancs et d’autres plaquettes et se polymérisent pour former le caillot sanguin. Ce caillot sanguin arrête définitivement le saignement, et constitue un réservoir de cytokines et de facteurs de croissance nécessaires au processus de cicatrisation (ORSTED et al ., 2011).
PARTIE CHIMIQUE
Préparation de l’extrait
Les feuilles ont été séchées dans une salle aérée, à l’abri du soleil et à la température ambiante pendant 15 jours. Une fois sèches, elles ont été broyées à l’aide d’un broyeur à marteau (BROOK CROMPTON © série 2000). Puis, deux cent grammes ont été macérés dans 1,5 l de mélange d’éthanol-eau (60 : 40) dans un récipient en verre, à la température ambiante, pendant trois jours. Ce macérât a été agité une fois par jour pendant 10 minutes. Le macérât obtenu a été filtré sur du coton hydrophile, et le filtrat obtenu a été évaporé à l’aide d’un distillateur, à la température de 80 °C, puis au bain marie à la température de 100 °C .
Criblage phytochimique
Un criblage phytochimique a été effectué pour détecter les familles chimiques présentes dans l’extrait AHD-23. Ce test a été réalisé selon la méthode décrite par (FONG et al., 1997) . La présence de la famille chimique est caractérisée par la formation de précipité, ou d’un changement de coloration en utilisant des réactifs spécifiques pour chaque famille chimique.
Les signes suivants ont été utilisés pour quantifier la présence de la famille chimique recherchée dans l’extrait AHD-23 :
+++ : Présence en forte teneur de la famille chimique recherchée
++ : Présence en moyenne teneur de la famille chimique recherchée
+ : Présence en faible teneur de la famille chimique recherchée
± : Présence en très faible teneur de la famille chimique recherchée .
PARTIE PHARMACOLOGIQUE
Préparation de la crème de base
Pour faciliter l’application de l’extrait sur la plaie, il a été incorporé dans une crème à base d’eau dans huile. Cette crème comprend de deux phases : une phase aqueuse dispersée et une phase grasse dispersante (MARTINI, 2011). La phase aqueuse est formée d’eau distillée et de bicarbonate de sodium, tandis que la phase grasse est formée d’huile de tournesol et de cire d’abeille .
Pour préparer la crème de base, les deux phases ont été préparées séparément dans deux récipients différents placés dans un bain marie à la température de 80 °C. Dans le premier récipient, 25 g de bicarbonate de sodium ont été dissouts dans 75 ml d’eau distillée pour former la phase aqueuse, tandis que 15 g de cire d’abeille ont été découpées en petits morceaux et fondues dans le deuxième récipient. Lorsque la cire a été fondue, 150 ml d’huile de tournesol ont été ajoutées dans ce récipient. Le tout a été fouetté sans arrêt pour former la phase grasse.
Lorsque ces deux phases ont été homogénéisées, la phase aqueuse a été versée petit à petit dans la phase grasse en fouettant à l’aide d’un fouet pour homogénéiser la crème, ensuite la crème a été laissée se refroidir à la température ambiante (DALLY et al., 2007).
Préparation de la crème contenant 10 % d’extrait AHD -23
Pour obtenir une crème contenant 10 % d’extrait AHD-23, 10 g de l’extrait ADH-23 ont été incorporés dans 90 g de crème de base (MARTINI, 2006). Les crèmes obtenues ont été placées dans des récipients en verre bien fermés dans un endroit frais.
Animaux d’expérimentation
Des rats mâles de souche WISTAR, pesant entre 140 et 160 g, âgés de trois mois, ont été utilisés pour ce test. Ces animaux ont été élevés dans les mêmes conditions de vie à l’animalerie de Laboratoire de Pharmacologie Générale, de Pharmacocinétique et de Cosmétologie (LPGPC) de la Faculté des Sciences de l’Université d’Antananarivo. Ils ont été nourris avec de la provende CPO AGRIVAL © et ont eu un accès libre à de l’eau. Ils ont été soumis à une alternance de 12 h d’éclairement et 12 h d’obscurité, et à la température ambiante. Ces animaux ont été répartis en deux lots de deux rats : le premier lot a servi de témoin, et le deuxième lot a été traité avec l’extrait. Les plaies des animaux du premier lot ont été traitées avec la crème de base, tandis que celles des animaux du deuxième lot ont été traitées avec la crème contenant 10 % d’extrait AHD -23. Chaque rat a été placé dans une cage individuelle pendant le test.
Création des plaies
Les poils sur une surface de 8 cm2 au niveau de la partie dorsale des rats ont été tondus. Puis la peau a été nettoyée avec de l’eau savonneuse. Après 24 heures, les rats ont été anesthésiés par inhalation d’éther diéthylique (CHITRA et al . , 2009), et deux plaies circulaires de 10 mm de diamètre ont été créées de part et d’autre de la colonne vertébrale de l’animal à l’aide d’un dispositif tranchant circulaire de 10 mm de diamètre (MANJUNATHA et al. , 2005).
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Table des matières
I. INTRODUCTION
II. MATERIÉLS ET MÉTHODES
A. PARTIE CHIMIQUE
1. Préparation de l’extrait
2. Criblage phytochimique
B. PARTIE PHARMACOLOGIGUE
1. Préparation de la crème de base
2. Préparation de la crème contenant 10 % d’extrait AHD-23
3. Animaux d’expérimentation
4. Création des plaies
5. Étude de l’activité de l’extrait AHD – 23 sur les différentes phases de la cicatrisation
a. Étude l’effet de l’extrait AHD – 23 sur l’hémostase
b. Étude de l’effet de l’extrait AHD – 23 sur la phase inflammatoire
c. Étude de l’effet de l’extrait AHD – 23 sur la phase de bourgeonnement
d. Étude de l’effet de l’extrait AHD -23 sur la phase d’épithélialisation
e. Étude de l’effet de l’extrait AHD – 23 sur la fermeture des plaies
C. EXPRESSION ET ANALYSE DES RÉSULTATS
III. RÉSULTATS
A. Partie chimique
1. Rendement de l’extraction
2. Résultats du criblage phytochimique
B. Partie pharmacologique
1. Effet de l’extrait AHD-23 sur l’hémostase
2. Effet de l’extrait AHD-23 sur l’inflammation
3. Effet de l’extrait AHD-23 sur le bourgeonnement
4. Effet de l’extrait AHD-23 sur l’épithélialisation
5. Effet de l’extrait AHD-23 sur la fermeture des plaies
IV. DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE