L’anesthésie est une suppression de la sensibilité. Elle peut être locale ou générale. L’anesthésie générale connut des périodes bien difficiles. Il était difficile voire impossible de trouver un produit idéal capable en même temps d’assurer une perte de conscience, une perte de sensation douloureuse et une bonne résolution musculaire. C’est alors qu’apparut l’idée de combiner plusieurs drogues parmi lesquelles le narcotique, l’analgésique et le curare. Cette technique, alors appelée anesthésique balancé, permit le développement prodigieux de l’anesthésie moderne (LAWEN C., 1912 ; GRIFFITH H. et JONHSON G., 1942 ; BOWMAN W.., 1990 ; FOLDES, 1993) .
L’histoire du curare commença à la fin du XVIème siècle par la découverte, par Sir Walter Raleigh, d’un poison dans lequel les indiens d’Amérique du Sud trempaient leurs flèches. Les Indiens connaissaient depuis fort longtemps l’effet paralysant d’extraits végétaux issus d’une plante tropicale. Ils se servaient de cette action paralysante des curares pour chasser (MEISTELMAN C. et coll. 1998 ; BESSET M., 2001). CLAUDE B. (1856) situait le mécanisme d’action des curares au niveau de la jonction neuromusculaire et LAWEN C., en 1912, décrivait son utilisation en anesthésie comme décontractant de muscle. La DTubocurarine, première molécule isolée et utilisée par GRIFFITH H. et JONHSON G. (1942) en anesthésiologie- réanimation permettait une révolution dans cette spécialité de la médecine (WIERDA J. et coll., 1991 ; SCHWANDER D., 1998).
PARTIE CHIMIQUE
MATERIEL VEGETAL
L’extrait APY-F3 a été fourni par la SOTRAMEX, elle se présente sous forme de poudre verte, hydrosoluble. Des études préliminaires, portant sur l’extrait nous ont permis de retenir la fraction acétatebutyl (F3) de l’APY, car elle a présenté le meilleur résultat sur la relaxation musculaire.
CRIBLAGE CHIMIQUE
Le criblage chimique a pour but de déterminer les différentes familles chimiques présentes dans l’extrait. Les tests sont basés sur l’utilisation des réactifs spécifiques et la présence d’une famille chimique est caractérisée par l’apparition d’un précipité et/ ou d’un changement de couleur. Pour quantifier les familles chimiques observées, les signes : -, +, ++, +++ ont été utilisés dont :
– : absence de changement de couleur ou de précipité.
+ : présence à faible concentration.
++ : présence à moyenne concentration.
+++ : présence à forte concentration.
PARTIE BIOLOGIQUE
ANIMAUX D’EXPERIENCE
Des souris pesant entre 20 et 25 grammes et des rats de 200 à 250 grammes, de race SWISS et de deux sexes, élevés au Laboratoire de Pharmacologie Générale et Pharmacocinétique ont été utilisés dans ce travail. Ils ont été nourris avec de la provende Feed- Mill 221® et ont reçu de l’eau à volonté. Les animaux ont été mis à jeun 8 heures avant l’expérience. Pendant cette période, ils ont reçu de l’eau à volonté.
REPARTITION DES ANIMAUX EN LOTS ET PREPARATION DES PRODUITS
Les animaux ont été divisés en cinq lots de cinq souris ou de rats dont un lot témoin, un lot de référence et trois lots traités. Le lot témoin a reçu de l’eau distillée, l’APY-F3 a été administré chez les animaux des lots traités aux doses de 25mg/kg, 50 mg/kg et 100mg/kg tandis que la Bromure de Pancuronium (Pavulon®) qui est un curare non dépolarisant appartenant à la famille des Aminostéroides a été utilisé comme produit de référence. Elle a été administrée à la dose de 10 mg/kg (BUCKETT W. et coll. 1968 ; BUDAVARIS S., 1989) au dernier lot.
Les produits à tester ont été dissouts dans de l’eau distillée et administrés par voie orale chez les animaux.
ETUDE IN VIVO DE L’EXTRAIT APY-F3
Effet de l’APY chez la souris suspendue à une barre fixe
Pour évaluer l’activité myorelaxante de l’APY-F3 chez la souris, le temps mis par les animaux à rester suspendus à une barre fixe a été chronométré. Les animaux utilisés ont été présélectionnés et seuls ceux qui sont initialement, arrivés à rester suspendus à la barre pendant 30 à 50 secondes ont été retenus. Les souris qui relâchent la barre avant ce temps ont été considérées comme animaux présentant un relâchement musculaire. La barre de traction est constituée d’un fil de fer de 2 mm de diamètre sur 45 cm de longueur et tendu à 60 cm du sol. Les pattes postérieures de la souris ont été attachées et seules les pattes antérieures ont participé à l’agrippement (COURVOISIER, 1956 ; BOISSIER et SIMON, 1960 ; SUAREZ et coll., 1996 ; MIENTJES et coll., 2004) . Trente minutes après l’administration de l’extrait APY-F3 et le Pancuronium®chez les animaux du lot traité et l’eau distillée chez le lot témoin, les souris ont été de nouveau suspendues à la barre et le temps mis par les animaux avant de tomber de la barre a été chronométré.
Effet de l’extrait d’APY sur la préparation nerf- muscle du rat
Une préparation nerf-muscle « in vivo » a été utilisée pour étudier l’influence d’APYF3 sur la transmission neuromusculaire au niveau de la plaque motrice. Une heure après administration orale des produits à tester à différentes doses chez les lots traités et le lot témoin, les rats ont été assommés par un coup sec au niveau de la nuque. Le nerf sciatique et le muscle gastrocnémien ont été dégagés des muscles environnants. Le tendon d’Achille a été relié à un capteur isotonique et le nerf sciatique a été stimulé avec un générateur de courant (Dual Research Stimulator®). Les caractéristiques des ondes de stimulation ont été les suivants : durée : 1 msec, tension : 5V, fréquence : 1Hz (ONO et coll., 1990 ; TIAN et coll., 1992). La réponse du muscle suite à la stimulation a été ensuite enregistrée avec un oscillographe et l’amplitude des contractions du muscle enregistré a été mesurée.
Effet de l’extrait d’APY chez la souris placée sur le plan incliné
Les propriétés curaromimétiques des médicaments qui provoquent la relaxation des muscles squelettiques ont été évaluées en mesurant le temps mis par les souris pour grimper le plan incliné et d’y rester avant de glisser après administration des médicaments . Les animaux incapables de grimper sur le plan incliné ont été considérés comme ceux qui présentaient une relaxation musculaire.
Le dispositif est constitué par deux planches lisses dont l’une sert de base et l’autre le plan incliné à 60 °, de 60 cm de longueur (RIVLIN et TATOR, 1971 ; RANDALL et coll., 1973 ; LEELA V. et coll., 2003). Un test préliminaire a été effectué pour sélectionner les animaux performants. Seules les souris capables de grimper le plan incliné ont été utilisées dans cette étude. Trente minutes après l’administration des produits à tester à différentes doses chez les lots traités et du solvant chez le lot témoin, chaque souris sélectionnée a été de nouveau placée à la base du plan incliné. Le temps mis par la souris pour grimper et rester sur le plan incliné avant de glisser a été chronométré.
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Table des matières
INTRODUCTION
MATERIELS ET METHODES
A/ PARTIE CHIMIQUE
I/ MATERIEL VEGETAL
II/ CRIBLAGE CHIMIQUE
B/ PARTIE BIOLOGIQUE
I/ ANIMAUX D’EXPERIENCE
II / REPARTITION DES ANIMAUX EN LOTS ET PREPARATION DES PRODUITS
III/ ETUDE IN VIVO DE L’EXTRAIT APY-F3
1/ Effet de l’APY chez la souris suspendue à une barre fixe
2/ Effet de l’extrait d’APY sur la préparation nerf- muscle du rat
3/ Effet de l’extrait d’APY chez la souris placée sur le plan incliné
4/ Toxicité aiguë
C/ ANALYSE DES RESULTATS
RESULTATS
A/ PARTIE CHIMIQUE
B/ PARTIE BIOLOGIQUE
I/ Effet de l’extrait sur la durée de suspension chez la souris
II/ Action de l’extrait APY-F3 sur la préparation nerf- muscle chez le rat
III/ Effet de l’extrait sur le temps mis par la souris à rester sur le plan incliné
IV/Toxicité aiguë
DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
RESUME