La peau est un organe complexe recouvrant le corps en entier. Elle assure plusieurs fonctions nécessaires à la survie de l’organisme, entre autres sa protection contre les agressions physiques, chimiques et biologiques extérieures. Une blessure est une interruption de la continuité d’un tissu du corps. Elle représente environ 13 % des admissions aux services des urgences, et intéresse principalement la tête (49 %), les membres supérieurs (36 %), et les membres inférieurs (13 %) (APNET S. et coll., 2005). La plaie peut être d’origine domestique, due à l’utilisation des objets pointus, ou à une chute, à une morsure ou à une brûlure (ERTZSCHEID M. A. et coll., 2004). Située au niveau de la peau, elle déclenche une cascade d’événements, appelée cicatrisation qui conduit à la reconstruction partielle de la zone blessée (WERNER S. et coll., 2003).
La cicatrisation est un phénomène biologique naturel qui permet de combler des pertes de substance et à la réunion des berges de la plaie (WILLIAMSON E. M. et coll., 1996). Elle est composée de quatre phases: l’hémostase, l’inflammation, la prolifération et le remodelage (NEIL T. B. et coll., 1993). Suivant la durée de la cicatrisation d’une plaie, elle peut être classée aiguë ou chronique. Les plaies superficielles atteignent seulement les cellules de l’épiderme, ce qui rend la guérison facile et rapide. Tandis que les plaies profondes s’étendent profondément dans le derme et leur réparation demande beaucoup plus de temps et nécessite la mise en œuvre de plus de tissus, ce qui rend leur guérison plus complexe et laisse une cicatrice.
La phase vasculaire est la réponse immédiate de l’organisme en cas de blessure. Lorsque les vaisseaux sont atteints, les plaquettes libèrent de la sérotonine qui provoque une vasoconstriction afin de réduire momentanément la perte sanguine. Cette vasoconstriction favorise l’hémostase : adhésion et agrégation plaquettaire aboutissant à la formation et au renforcement du clou plaquettaire. Ensuite elles entrent en contact avec le collagène sous endothélial de la paroi vasculaire lésée et déclenchent la cascade de coagulation qui arrête définitivement le saignement. La thrombine est activée par le tissu blessé et transforme le fibrinogène en fibrine qui s’agglutine avec les plaquettes pour former le caillot sanguin composé de la fibrine réticulée et des protéines de la matrice extracellulaire telles que la fibronectine, la vitronectine et la thrombospondine. Ce caillot réunit lâchement les bords de la plaie, et sert de matrice provisoire sur laquelle les cellules inflammatoires pourront migrer vers la zone lésée (WITTE M. et coll., 1997), il protège également la plaie contre les micros – organismes envahissants et sert de réservoir de facteurs de croissance nécessaires au cours des étapes ultérieures du processus de guérison.
PARTIE CHIMIQUE
Préparation de l’extrait
Les feuilles de la plante ont été récoltées à Anjeva région d’Analamanga au mois de février 2016. Elles ont été séchées à l’ombre dans une salle aérée pendant 2 mois et demi. Deux cent cinquante grammes de feuilles séchées ont été broyés à l’aide d’un broyeur à marteau électrique au Laboratoire de Pharmacologie Générale, de Pharmacocinétique et de Cosmétologie, à la Faculté des Sciences d’Antananarivo. La poudre ainsi obtenue a été macérée dans un mélange éthanol- eau (60 :40) pendant 3 jours. Le macérât a été filtré à l’aide d’un coton, puis le filtrat a été évaporé à sec à l’aide d’un distillateur à 80°C.
Criblage phytochimique
Un criblage phytochimique a été effectué pour déterminer les principales familles chimiques présentes dans l’extrait en utilisant des réactifs spécifiques pour chaque famille chimique. La présence de la famille chimique est caractérisée par l’apparition d’un précipité ou un changement de coloration (FONG H.H.S. et coll., 1977).
PARTIE PHARMACOLOGIQUE
L’activité cicatrisante de l’extrait ROK a été étudiée en l’appliquant sous forme de crème à 10% sur une plaie ouverte chez le rat (FROMANTIN I. et coll., 2011).
Préparation de la crème de base
L’extrait ROK a été appliqué sous forme de crème eau dans l’huile. La crème de base a été composée d’une phase aqueuse dispersée et une phase grasse dispersante. La phase aqueuse a été constituée d’eau distillée, de bicarbonate et la phase grasse a été constituée de cire d’abeille, d’huile de tournesol, de stéaryle alcool et d’acide stéarique.
La cire d’abeille a été découpée en petits morceaux, puis mélangée avec l’huile de tournesol, le stéaryle alcool et l’acide stéarique dans un récipient placé au bain marie à 80°C, ce mélange constitue la phase grasse. Dans un autre récipient, la phase aqueuse constituée d’eau et du bicarbonate a été chauffée à la même température . Ensuite, la phase aqueuse a été versée dans la phase grasse à la température de 80°C tout en fouettant sans arrêt jusqu’à l’obtention d’une masse homogène et stable (DAILLY L. I. et coll., 2007).
Tests biologiques
L’activité de l’extrait ROK a été étudiée sur des plaies ouvertes expérimentales crées chez le rat. Il a été appliqué directement sur les plaies sous forme de crème 10 %. Son effet sur les différentes phases de la cicatrisation a été observé et la vitesse de cicatrisation chez les animaux traités avec l’extrait a été comparée avec celle des animaux témoins.
a. Modèle expérimental
Des rats mâle, âgés de 3 mois et pesant entre 100 et 150 g ont été utilisés. Ils ont été élevés dans l’animalerie de LPGPC, à la température de 25°C, une alternance de lumière et d’obscurité d’éclairage de 12 h/12 h. Ils ont été nourris avec de la provende LFL 14 /20 et ont eu un accès libre à l’eau et à la nourriture. Ils ont été séparés en 2 lots, le premier lot a été utilisé comme témoin et le second lot a été traité avec l’extrait ROK.
b. Création des plaies
Pour provoquer la plaie, les rats ont été anesthésiés par inhalation d’un coton imbibé d’éther diéthylique. La région dorsale de l’animal a été épilée à l’aide d’une cire épilatoire tiède en utilisant des bandelettes non tissées. Deux plaies circulaires de 10 mm diamètre ont été créées de part et d’autre de la colonne vertébrale sur la partie rasée (CHARLES E. et ELION I., 2015) à l’aide d’un dispositif tranchant circulaire de 10 mm de diamètre.
c. Préparation des plaies
Une fois par jour, à la même heure, du coton imbibé d’eau a été placée sur la surface de la plaie pour ramollir la croûte, ensuite celle-ci a été enlevée à l’aide d’une coton tige imbibée d’eau et la surface de la plaie a été séchée à l’aide d’un papier buvard. Les plaies ont été photographiées tous les jours en utilisant le même appareil, sous les mêmes conditions d’éclairage.
Après la prise de photo, 10 mg de crème de base ont été appliqués sur la plaie des animaux du lot témoin, et 10 mg de crème contenant 10 % d’extrait ont été appliqués sur la plaie des animaux du second lot.
d. Étude de l’activité de l’extrait ROK sur les différentes phases de la cicatrisation
L’activité de l’extrait ROK a été étudiée par son effet sur les différentes phases de cicatrisation : la durée de la phase inflammatoire, le temps d’apparition de la phase de prolifération, l’épithélialisation et la fermeture de la plaie. La plaie a été observée tous les jours à la même heure, et l’activité de l’extrait sur la phase inflammatoire a été étudiée sur le temps d’apparition et de disparition de la rougeur et d’œdème au niveau de la berge et de l’exsudat à la surface de la plaie chez les plaies traitées avec l’extrait par rapport au témoin. Ensuite son activité sur la phase proliférative a été étudiée en observant le temps d’apparition du tissu de granulation chez les plaies traitées avec l’extrait ROK par rapport au témoin. Et enfin le temps d’apparition du tissu épithélial et de la fermeture des plaies a été noté chez les plaies traitées avec l’extrait puis comparé avec celui des animaux témoins.
e. Etude de l’effet de ROK sur la contraction des plaies
Pour étudier l’effet de l’extrait sur la contraction des plaies, la surface des plaies a été mesurée tous les jours après leur nettoyage. Cette surface a été mesurée par planimétrie directe ; un papier millimétré transparent a été placé sur la surface des plaies, puis leur contour a été tracé à l’aide d’un crayon à pointe fine, et le nombre de carreaux dans le contour a été compté (ERTZSCHEID M. A. et coll., 2004).
f. Etude de l’effet de l’extrait sur la vitesse de cicatrisation
Un des paramètres étudiés pour évaluer l’activité de l’extrait a été son effet sur la vitesse cicatrisation.
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Table des matières
I. INTRODUCTION
II. MATERIELS METHODES
A. PARTIE CHIMIQUE
1. Préparation de l’extrait
2. Criblage phytochimique
B. PARTIE PHARMACOLOGIQUE
1. Préparation de la crème de base
2. Tests biologiques
a. Modèle expérimental
b. Création des plaies expérimentales
c. Préparation des plaies
d. Etude de l’activité de l’extrait ROK sur les différentes phases de la cicatrisation
e. Etude de l’effet de l’extrait ROK sur la contraction des plaies
f. Etude de l’effet de l’extrait ROK sur la vitesse de contraction des plaies
C. EXPRESSION ET ANALYSES DES RESULTATS
III. RESULTATS
A. PARTIE CHIMIQUE
1. Rendement de l’extraction
2. Résultats du Criblage phytochimique
B. PARTIE PHARMACOLOGIQUE
1. Effet de l’extrait ROK sur la phase inflammatoire
2. Effet de l’extrait ROK sur la phase proliférative
3. Effet de l’extrait ROK sur l’épithélialisation
4. Effet de l’extrait ROK sur la fermeture des plaies
5. Effet de l’extrait ROK sur la contraction des plaies
6. Effet sur la vitesse de cicatrisation des plaies
IV. DISCUSSION
V.CONCLUSION
VI.BIBLIOGRAPHIE