La peau constitue une barrière protectrice de l’organisme contre l’environnement, elle joue également un rôle essentiel dans la thermorégulation (BANGERT C. et coll., 2011). Elle est constituée de trois couches principales dont les cellules interagissent ensemble afin d’assurer ses différentes fonctions. La partie superficielle ou l’épiderme, est mince et composée d’un épithélium pavimenteux stratifié et kératinisé. Elle est attachée à une couche interne plus épaisse, le derme par la couche de cellule basale. La dernière couche, l’hypoderme, est la couche sous-cutanée, composée de tissus conjonctifs auréolaires et adipeux (TRAN H.V., 2005).
La plaie résulte d’une perte de la continuité ou de la perturbation de la structure anatomique et cellulaire de la peau. La vitesse de la guérison de la plaie dépend de la surface endommagée, de la nature de l’agression et surtout de la profondeur de la plaie. La plaie est classée en trois degrés ; une plaie superficielle ou plaie du premier degré ne touche que de l’épiderme par contre une plaie du second degré endommage les terminaisons nerveuses du derme et la plaie du troisième degré détruit complètement l’épiderme et le derme (NAGORI B. et SOLANKI R., 2011). La cicatrisation d’une plaie est un processus complexe. Elle a pour but de restaurer la structure d’un tissu endommagé d’aussi près que possible de son état normal (KRISHNAN P., 2006). Elle comprend différentes étapes : l’hémostase, la phase inflammatoire, la phase de contraction cellulaire et la phase d’épithélialisation (EZIKE A. C. et coll., 2010 ; RUPESH et coll., 2011). L’hémostase est suivie de la formation d’un caillot, puis une inflammation qui se manifeste par une rougeur et un œdème. Ensuite la phase de prolifération s’exprime par un épaississement de la plaie. Enfin, le remodelage traduit un blanchiment progressif de la cicatrice qui retrouve une couleur et une épaisseur normale (GALL Y., 2010 ; SÜNTAR I. etColl., 2013).
Partie Chimique
Matériels végétaux
Les feuilles de la plante codée MJ01 ont été récoltées dans la région Sofia en Novembre 2014. Elles ont été séchées à l’ombre et réduites en poudre à l’aide d’un broyeur à marteau (BROOK CROMPTON séries 2000). Cinq cent grammes de poudre de MJ01 ont été macérés dans un mélange éthanol – eau (60:40) pendant une semaine dans un récipient en verre. Le macérât obtenu a été filtré sur un papier filtre, et le filtrat a été évaporé sous vide à 80°C à l’aide d’un évaporateur rotatif Evapotech ® . L’extrait hydroalcoolique sec a été récupéré et pesé pour calculer le rendement de l’extraction, ensuite il a subi un criblage phytochimique pour déterminer les familles chimiques qu’il contient, et il a été utilisé pour les études de l’activité cicatrisante de cette plante chez les rats.
Criblage phytochimique
Cette manipulation consiste à déterminer les grandes familles de composés chimiques présentes dans la plante. Elle a été réalisée selon la méthode décrite par FONG H.H.S. et ses collaborateurs en 1977 et IGAN C. en 1982 (Tableau I). Il s’agit d’un test qualitatif basé sur la formation de mousse ou de réaction de coloration et/ou de précipitation, résultats de la réaction chimique entre des réactifs et la classe chimique correspondante.
Les signes suivants ont été utilisés pour quantifier la concentration relative des différentes familles :
– : absence
+ : Présence à faible concentration
++ : Présence à moyenne concentration
+++ : Présence à forte concentration
Parties biologiques
Préparation et formulation de la crème
L’extrait a été appliqué par voie topique sous forme de crème pour évaluer son activité cicatrisante (BUILDERS P.F., 2013). Cette forme galénique a été choisie pour être appliquée sur des plaies ouvertes (MARTINI M.C., 2006). La crème de base a été préparée sous forme d’émulsion eau dans huile (E/H) : la phase aqueuse est constituée d’eau et du bicarbonate de sodium et la phase grasse est composée d’huile d’olive, de cire d’abeille, de lanoline, d’acide stéarique et de stéaryle d’alcool . Chaque phase a séparément été chauffée à la température de 70°C dans deux récipients différents pendant dix minutes pour dissoudre les ingrédients les constituants. Ensuite, la phase aqueuse a été versée en mince filet dans la phase huileuse toute en mélangeant sans arrêt jusqu’à l’obtention d’un mélange homogène, et le mélange a été laissé se refroidir. Pour préparer une crème contenant 10% de MJ01, 2,5 g de l’extrait ont été dissouts dans de l’eau distillée et mélangés dans 22,5 g de la crème de base. Ce mélange a ensuite été homogénéisé.
Evaluation de l’activité cicatrisante de MJ01
L’effet de l’extrait MJ01 sur la cicatrisation a été évalué sur la vitesse de la cicatrisation d’une plaie expérimentale chez le rat, en suivant les différentes phases de la cicatrisation : la phase inflammatoire, la phase de bourgeonnement et la fermeture complète de la plaie. Des rats de race Wistar mâles et femelles pesant entre 200 à 250 grammes âgés de 4 mois ont été utilisés. Ces animaux ont été élevés dans les mêmes conditions à l’animalerie du Laboratoire de Pharmacologie Générale, de Pharmacocinétique, et de Cosmétologie (LPGPC), à la faculté des sciences de l’université d’Antananarivo. Ils ont été nourris avec de la provende LFL 1420, et ont reçu de l’eau à volonté, sous un cycle de lumière et d’obscurité 12/12 h, et à la température de 20°C. Avant de provoquer les plaies, les animaux ont été anesthésiés par inhalation d’éther diéthylique (BHASKAR A. et coll., 2012). Le dos des animaux a été épilé avec de la cire d’épilatoire sur une surface de 8 cm2 . Puis deux plaies circulaires symétriques de 1cm de diamètre ont été faite de part et d’autre de la ligne médiane de la colonne vertébrale (SHAILAJAN S. et coll., 2011). Ces plaies ont été créées à l’aide d’un dispositif comportant une lame tranchante de 1cm de diamètre, la plaie a été laissée ouverte (MUKHERJEE H. et coll., 2013).
Les rats ont ensuite été répartis en deux lots de quatre animaux : le lot 1 a servi de témoin et le lot 2 a été traité avec l’extrait. Avant d’appliquer la crème, les plaies ont été lavées avec de l’eau distillée puis sécher avec un papier absorbant. Puis cinquante milligrammes de crème ont été appliquées sur chaque plaie, une fois par jour jusqu’à la guérison complète (MANJUNATHA B.K. et coll., 2005). La crème de base a été appliquée sur la plaie du lot contrôle, tandis que les animaux du lot 2 ont été traités avec de la crème contenant 10% de MJ01. Ils ont été placés séparément dans une cage individuelle jusqu’à la fin de l’expérience.
|
Table des matières
I. INTRODUCTION
II. MATERIELS ET METHODES
A. PARTIE CHIMIQUE
1. Matériels végétaux
2. Criblage phytochimique
B. PARTIES BIOLOGIQUES
1. Préparation et formulation de la crème
2. Evaluation de l’activité cicatrisante de MJ01
a. Effet de l’extrait MJ01 sur la vitesse de cicatrisation
b. Effet de l’extrait MJ01 sur la phase inflammatoire
c. Effet de l’extrait sur la phase de bourgeonnement
d. Effet de l’extrait MJ01 sur la fermeture de la plaie
3. Expression et analyses des données
III. RESULTATS
A. PARTIE CHIMIQUE
1. Rendement de l’extraction
2. Criblage phytochimique
B. PARTIE BIOLOGIQUE
1. Vitesse de la cicatrisation de la plaie
2. Effet de l’extrait MJ01 sur la phase la inflammatoire
3. Effet de l’extrait MJ01 sur la phase de bourgeonnement
4. Fermeture de la plaie
IV. DISCUSSION
V. CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES