Etude de l’activite cicatrisante de l’extrait DDN16 chez le rat

Un cicatrisant est un produit, une substance qui accélère la cicatrisation ou la réparation des plaies superficielles (TIMMON J., 2006 ; ROBLIN V. T. J., 2008). La plaie est une rupture de la cohérence anatomique fonctionnelle d’un tissu vivant (MAUREL D., 2009). Normalement, les tissus vivants sont capables de réparer des lésions localisées par des processus de réparation et de régénération qui leurs sont propres, c’est la cicatrisation, qui est un phénomène physiologique de réparation tissulaire (LE TOUZE A. ET ROBERT M., 1993). Cette cicatrisation dépend des facteurs internes qui perturbent ou accélèrent leur évolution. Selon la nature, la localisation anatomique, la taille, l’aspect, la profondeur d’une blessure, la plaie est classée en 3 degrés. La plaie de premier degré consiste à une lésion limitée à l’épiderme, tandis qu’elle est classée en second degré lorsqu’elle atteint l’épiderme et le derme superficiel, et en troisième degré lorsqu’elle atteint le derme profond et l’hypoderme (TCHIN D. et coll., 2014). La vitesse de cicatrisation des plaies dépend de l’ampleur de la lésion. Lorsque la plaie n’est ni trop profonde, ni trop étendue, elle se cicatrise rapidement en quelques semaines. Les plaies sans perte de substance se cicatrisent rapidement et sans contraction ou processus adhésif, tandis que les plaies avec perte de substance se cicatrisent lentement avec un processus prolifératif suivi d’une contraction de la plaie. La contraction est la conséquence d’un mouvement centripète du revêtement cutané autour de la plaie sans formation de nouvelle peau (BENSEGUENI A. et coll., 2007). Le processus de cicatrisation commence dès que le tissu est lésé. La cicatrisation se déroule en 4 phases: la phase initiale vasculaire, puis la phase inflammatoire, suivie de la phase proliférative ou bourgeonnement, et enfin la phase de remodelage ou de maturation (ERTZSCHEID M. A. et Coll., 2004 ; THUROT C. et coll., 2005). Toutes les étapes de la cicatrisation sont interdépendantes, elles ne sont pas strictement séparées dans le temps mais se chevauchent (ANDREE M. S., 2011). La phase vasculaire ou hémostase constitue la première phase de cicatrisation, elle est déclenchée immédiatement dès que les vaisseaux sont lésés. Elle commence par une vasoconstriction localisée qui peut réduire le flux sanguin ou arrêter les hémorragies. Cette vasoconstriction modifie également les conditions hémodynamiques et favorise ainsi l’agrégation plaquettaire, un processus qui initie la coagulation sanguine, à l’issu de ce processus se forme le caillot fibrinoplaquettaire (SCHVED J. F., 2007). Ce dernier est composé de plaquettes incluses dans un réseau formé en majorité de fibrine ainsi que de fibronectine plasmatique, de fibronectine et de thrombospondine. Ce caillot assure la protection des tissus mis à nu et constitue une matrice extracellulaire provisoire permettant la migration des cellules vers le foyer lésé et sert également de réservoir de cytokines et de facteurs de croissance (VERRECHIA F., 2013). Les plaquettes libèrent les cytokines qui sont les responsables de la migration des cellules inflammatoires vers le foyer lésé où elles participent à la réaction inflammatoire. Les cytokines activent aussi les macrophages tissulaires et les neutrophiles qui éliminent les débris de tissu lésé et les bactéries au niveau du foyer (ANDREE M. S., 2011).

Cette vasoconstriction rapide est suivie d’une vasodilatation, provoquée par l’histamine, certains dérivés du complément et les prostaglandines. Elle permet aux cellules circulantes d’affluer sur le site de la plaie: les monocytes et les neutrophiles sont attirés dans la plaie par des peptides bactériens, les facteurs libérés par les plaquettes et les produits de dégradation de la fibrine (THUROT C. et coll., 2005). Ces cellules sécrètent des cytokines, des interleukines et le TNF alpha, qui provoquent la production d’autres interleukines (DELEAGE A., 2011). Cette vasodilatation augmente la perméabilité capillaire qui est à l’origine de l’exsudation des substances sériques et des cellules circulantes en dehors du circuit vasculaire, dans et autour du foyer lésionnel qui sont responsables de l’œdème observé lors d’une réaction inflammatoire. Cet exsudat a pour rôle de diluer les substances toxiques, d’apporter des protéines sériques (fibrinogène, Ig) et de permettre la constitution d’un réseau de fibrine. Ce réseau constitue une maille qui limite l’extension des lésions et de guider les cellules inflammatoires vers le site. Les polynucléaires et les neutrophiles sont des macrophages capables d’englober et de digérer certains corps étrangers. Les facteurs chimiotactiques attirent d’autres éléments inflammatoires vers le site ce qui aboutit à la formation d’un granulome inflammatoire composé de monocytes, macrophages, lymphocytes T et de plasmocytes (VEROLA O., 2006). Les leucocytes neutrophiles puis les mastocytes et enfin lymphocytes colonisent la plaie et aboutissent à sa détersion. Les lymphocytes apparaissent au niveau de la lésion à partir du 3èmè jour. Si la plaie est infectée, leur présence est essentielle.

MATERIELS ET METHODES

PARTIE CHIMIQUE

Extraction

Les feuilles de la plante utilisées dans ce mémoire ont été récoltées à Andramasina au mois de janvier 2016. Elles ont été séchées à l’ombre, à la température ambiante dans une salle aérée pendant 3 mois. Deux cent cinquante grammes de feuilles séchées ont été découpées en petits morceaux puis broyées à l’aide d’un broyeur à marteau. La poudre ainsi obtenue a été macérée à la température ambiante dans un mélange Ethanol-eau (60 : 40) pendant 3 jours, le macérât a ensuite été filtré à l’aide d’un coton, et le filtrat a été évaporé à sec à la température de 85°C à l’aide d’un distillateur.

Criblage phytochimique
Un criblage phytochimique a été effectué sur l’extrait DDN16 pour détecter les différentes familles chimiques qu’il contient. Ce test est basé sur des réactions chimiques particulières en utilisant des réactifs spécifiques pour chaque famille chimique . La présence d’une famille chimique a été caractérisée par le changement de coloration ou la formation d’un précipité (FONG H. H. S. et coll., 1977).

Pour exprimer la quantité relative d’une famille chimique présente dans l’extrait, les signes suivants ont été utilisés.

– : Absence de la famille chimique.
± : Présence de la famille chimique en très faible teneur.
+ : Présence de la famille chimique en faible teneur.
++ : Présence de la famille chimique en teneur moyenne.
+++ : Présence de la famille chimique en forte teneur.

PARTIE PHARMACOLOGIE

La guérison d’une plaie suit des mécanismes dont l’évolution comprend 4 phases, lorsqu’elle n’est pas influencée par des facteurs internes ou externes qui perturbent cette évolution et retardent la réparation tissulaire (BENSEGUENI A. et coll., 2007).

Préparation de la crème de base

Pour étudier l’activité cicatrisante de l’extrait DDN16, il a été appliqué sur des plaies expérimentales sous forme de crème à 10 %. Une crème Eau dans Huile (E/H) a été utilisée. La phase aqueuse a été constituée de l’eau distillée et du bicarbonate de sodium, tandis que la phase grasse a été constituée de l’huile de tournesol, de la cire d’abeille, du stéaryl alcool et de l’acide stéarique.

Pour préparer la crème de base, la cire d’abeille a été découpée en petits morceaux, puis mélangée avec de l’huile de tournesol, du stéaryle alcool et de l’acide stéarique. Ce mélange a été chauffé dans un bain marie à la température de 80°C, et il constitue la phase huileuse. Dans un autre récipient, la phase aqueuse a été préparée. Le bicarbonate de sodium a été dissout dans l’eau, puis cette solution a été chauffée dans un bain marie à la même température. Ensuite, la phase aqueuse a été versée petit à petit dans la phase huileuse maintenue à la température de 80°C en fouettant sans arrêt jusqu’à l’obtention d’une crème homogène et stable (DALLY L. I. et coll., 2007).

Préparation de la crème à 10 %
L’effet cicatrisant d’un extrait DDN16 a été étudié en l’appliquant sous forme de crème à 10 %. Pour préparer 5 g de crème DDN16 à 10 %, 0,5 g d’extrait a été incorporé dans 4,5 g de crème de base.

Tests biologiques

L’activité cicatrisante de l’extrait DDN16 a été étudiée sur son effet sur la phase hémostatique, la phase inflammatoire, la phase proliférative et la vitesse de cicatrisation sur des plaies expérimentales chez le rat.

a. Animaux d’expérience
Des rats de souche WISTAR, de même sexe, âgés de 3 mois, pesant entre 200 et 230 g ont été utilisés. Ils ont été élevés à l’animalerie de LPGPC à la température de 20°C avec une alternance de lumière et d’obscurité de 12 h/12 h. Ils ont été nourris avec de la provende LFL 14/20 et ont eu un accès libre à la nourriture et à l’eau. Ils ont été répartis en 2 lots: un lot témoin et un lot traité avec l’extrait DDN16 à 10 %.

b. Création de la plaie
Pour provoquer la plaie, les animaux ont été anesthésiés par inhalation avec un coton imbibé d’éther diéthylique. La région dorsale des animaux au niveau de l’omoplate, zone non accessible au grattage a été épilée à l’aide d’une cire à épiler tiède. Au niveau de cette partie épilée, 2 plaies circulaires de 10 mm de diamètre ont été créées, de part et d’autre de la colonne vertébrale de l’animal, à l’aide d’un dispositif circulaire tranchant de 10 mm de diamètre.

c. Etude de l’activité cicatrisante de l’extrait DDN16
L’activité cicatrisante de l’extrait a été étudiée par ses effets sur la phase hémostatique, inflammatoire et proliférative ainsi que sur la vitesse de cicatrisation. L’extrait DDN16 a été appliqué au niveau de la surface de la plaie juste après sa création pour étudier son effet sur la phase d’hémostase. Ensuite, la crème DDN16 à 10 % a été appliquée une fois par jour à la même heure sur chaque plaie et les différents signes de chaque phase de cicatrisation ont été observés: œdème et rougeur au niveau de la berge des plaies, ainsi que la présence de l’exsudat au niveau de la surface des plaies pendant la phase inflammatoire ; le temps d’apparition des granulations au niveau de la surface de la plaie pour la phase de bourgeonnement et l’apparition de l’épithélium qui recouvre la surface de la plaie pour la phase d’épidérmisation. Les plaies ont été photographiées tous les jours à la même heure, avec le même éclairage, la même distance et le même angle de prise de vue. La vitesse de cicatrisation a été calculée en mesurant la surface de la plaie tous les jours à la même heure par planimétrie directe.

Avant de mesurer la surface de la plaie, la croûte au niveau de sa surface a été ramollie à l’aide d’un coton imbibé d’eau placé sur la plaie pendant 3 minutes. Puis la croûte a été enlevée à l’aide d’une coton tige humectée d’eau, ensuite la plaie a été séchée à l’aide d’un papier buvard. Puis la surface de la plaie a été mesurée par planimétrie directe en plaçant un papier millimétré transparent sur la plaie. Le contour de la plaie a été tracé sur le papier à l’aide un crayon à pointe fine (BENSEGUENI A. et coll., 2007). Après la mesure de la surface de la plaie, 5 mg de l’extrait DDN16 à 10 % ont été appliqués sur chaque plaie par un massage circulaire. La crème de base a été appliquée sur la plaie des animaux du lot témoin, tandis que la crème contenant 10 % de l’extrait a été appliquée sur les plaies des animaux du 2ème lot.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

I. INTRODUCTION
II. MATERIELS ET METHODES
A. PARTIE CHIMIQUE
1. Extraction
2. Criblage phytochimique
B. PARTIE PHARMACOLOGIQUE
1. Préparation de la crème de base
2. Préparation de la crème à 10 %
3. Tests biologiques
a. Animaux d’expérience
b. Création de la plaie
c. Etude de l’activité cicatrisante de l’extrait DDN16
C. EXPRESSIONS ET ANALYSES DES RESULTATS
III. RESULTATS
A. PARTIE CHIMIQUE
1. Rendement
2. Criblage phytochimique
B. PARTIE PHARMACOLOGIQUE
1. Effet de l’extrait DDN16 sur la vitesse de cicatrisation
2. Variation de la surface des plaies
3. Effet de l’extrait DDN16 sur les différentes phases de cicatrisation
a. Effet hémostatique de l’extrait
b. Effet de l’extrait DDN16 sur la phase inflammatoire
c. Effet de l’extrait DDN16 sur la phase proliférative
d. Effet de l’extrait DDN16 sur la contraction des plaies
IV. DISCUSSION
V. CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIES
WEBOGRAPHIES

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *