Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études
Salive
La salive est un liquide clair, alcalin, produit par les glandes salivaires placées autour de la bouche et qui commence la digestion des aliments. Elle est indispensable à l’intégrité de la cavité buccale et de ses composants dont sa viscosité dépend de sa sécrétion (glandes salivaires, conditions de sécrétion) (3).
Sécrétion
La sécrétion de la salive est assurée par les glandes salivaires exocrines, qui vont la déverser directement dans la cavité buccale.
La salive représente la somme des différentes sécrétions salivaires des diverses glandes (11). En effet, il existe trois paires de glandes salivaires que sont (12):
les glandes parotides ;
les glandes sous-maxillaires ou submandibulaires ;
les glandes sublinguales, qui vont produire la salive (1,5L /jour).
Contrôle de la sécrétion salivaire
La sécrétion salivaire est assurée par le système nerveux autonome. Elle est contrôlée à la fois par les systèmes parasympathique et orthosympathique, dont les médiateurs respectifs sont l’acétylcholine et la noradrénaline. Habituellement antagonistes, les deux systèmes ont ici une action synergique entrainant la production de salive (12).
La sécrétion sera pourtant différente selon le système stimulé (11) :
Parasympathique stimulé : sécrétion abondante, fluide, avec peu de composants organiques.
Sympathique stimulé : sécrétion moins abondante, plus épaisse et visqueuse, et riche en éléments dissous.
Enfin, la salivation est contrôlée par autorégulation, réflexes conditionnés (vision, audition, évocation d’un repas), réflexes somatoviscéraux (mécanorécepteurs stimulés lors de la – mastication, …), réflexes chimio salivaires (chémorécepteurs olfactifs ou gustatifs) et par régulation inter organes (estomac) [ (7) (11)].
Caractéristiques physicochimiques de la salive
pH
Le pH salivaire varie à l’état physiologique et en l’absence de toute stimulation entre 5,75 et 6,15 (13).
Ces valeurs sont susceptibles de fluctuer selon les paramètres suivants (11):
L’âge : pH diminue avec l’âge ;
Le sexe : pH plus acide chez la femme ;
Le lieu de prélèvement buccal ;
L’alimentation : pH acide avec les sucres ;
La flore bactérienne ;
La stimulation.
De plus un pH acide favorise la déminéralisation de l’émail et la carie, alors qu’un pH basique favorisera la formation du tartre.
Composition de la salive [ (8) (11) (12) (13)]
Constituée d’une partie organique et d’une partie minérale, la salive contient : eau (30 à 300mosmol/L), Na+ (15mEq/L), Cl- (15mEq/L), K+ (30mEq/L), Ca++ (1,5mEq/L), HCO3-(50 à 70mEq/L) Iode, brome, sels de plomb, du fluor, des métaux (cuivre, fer) à l’état de traces, des enzymes salivaires telles que (l’amylase salivaire produit par les glandes parotides et agit en pH neutre en hydrolysant les liaisons α 1-4 de l’amidon, le lysozyme d’action antiseptique en lisant les parois bactériennes, lipase linguale), immunoglobulines (IgA, IgG et IgM), ptyaline, défensine, hormones (stéroïdes, insuline, …) Facteurs de croissance EGF (épithélial growth factor), NGF (nerve growth factor), molécules azotées (Urée, acide urique).
Fonctions
La salive est composée de 99% d’eau et 1% d’autres substances (enzymes et tant d’autres protéines) agit comme système de défense naturelle pour la bouche [ (3) (11) (13) (14)]. La barrière visqueuse formée à la surface des muqueuses par les mucines intervient contre la dessiccation, les lésions et les agressions bactériennes (13). La présence d’EGF (épithélial growth factor) dans la salive, lui confère un pouvoir de cicatrisation et de réparation des tissus mous. La cavité buccale abrite une flore bactérienne, donc la salive participe à l’équilibre fragile qui s’établit entre l’hôte et les bactéries. En dehors des immunoglobulines et de leur mécanisme immunologique, diverses protéines et divers peptides de la salive ont des propriétés antibactériennes, antifongiques ou antivirales. Parmi eux, les mucines, les peroxydases, les histatines, les défensines ; mais également le lysozyme, la lactoferrine qui rend la paroi bactérienne poreuse. Par son pouvoir tampon, la salive régule le pH buccal, mais aussi grâce aux ions minéraux qu’elle contient, elle influence également les phénomènes de minéralisation de l’émail.
Une fonction digestive : la salive intervient au cours de la mastication, de la déglutition et de la gustation grâce aux enzymes digestives qu’elle contient : l’alpha amylase, les protéases ou les lipases [ (3) (11) (12)]
Une fonction d’excrétion comme la sueur ou les urines, la salive est une voie d’élimination naturelle. Ainsi, des substances variées telles que les hormones stéroïdes, les anticorps, l’iode, ou encore certains médicaments (antibiotiques par exemple) peuvent y être excrétés [ (11) (13)].
Une fonction hormonale (stéroïdes, insuline, EGF (épithélial growth factor), et des composés hormone-like qui proviendraient de la circulation sanguine, mais il se pourrait qu’il y ait une synthèse au niveau des glandes salivaires.
Microbiologie buccodentaire
Flore buccale
La cavité buccale est un véritable écosystème complexe qui regroupe un grand nombre de bactéries de différentes espèces qu’elles soient pathogènes ou non (commensales). En effet, le contact avec l’air extérieur, les aliments, … donne accès à une grande variété de microorganismes tels que bactéries, champignons, virus, protozoaires. Différents types de surfaces, dures ou molles (dents, gencives, langue, gorge, muqueuse buccale) offrent autant d’habitats différents, hébergeant chacune des communautés bactériennes caractéristiques [ (15) (16)].
La flore est constituée de :
Bactéries à Gram positif comme les Streptocoques, qui représentent plus de 20% de la flore buccale (dont Streptococcus mutans qui joue un rôle dans la carie, Streptococcus mitis qui est impliqué dans la plaque dentaire) ;
Bacilles à Gram positif comme Actinomyces, Lactobacillus ou Eubactérium ;
De coques à Gram négatif comme Neisseria et Veillonella ;
De Bacilles à Gram négatif comme Haemophilus, Actinobacillus, Porphyromonas, Fusobactérium : Ces bactéries peuvent être aérobies ou anaérobies, facultatives ou obligatoires ;
Spirochètes ;
Mycoplasmes ;
Champignons qui ne forment qu’une petite partie de la microflore ;
Quelques virus [ (14) (15)].
Equilibre entre flore/hôte
La bouche est colonisée par un système de microbiote abondant et extrêmement varié donc leur croissance dans le milieu buccal dépend de plusieurs paramètres notamment l’humidité, la température, le pH, le potentiel redox, la disponibilité en nutriments, les surfaces à coloniser et le flux salivaire. Ces paramètres dépendront eux-mêmes de l’hôte, de son hygiène bucco-dentaire et de son alimentation. Pourtant, une fois équilibrée, la microflore résidente reste relativement stable au cours du temps. Cependant, le microbiote oral peut développer des stratégies de résistance et de perception de son environnement lui permettant, dans une grande mesure, de se soustraire au système immunitaire, voire de modifier l’hôte au profit du microbe (la carie dentaire en est un exemple) [ (3) (15)].
Pathologies bucco-dentaires
Plaque dentaire
Substance blanchâtre qui se dépose à la surface de la dent et des différents matériaux présents dans la cavité buccale, essentiellement constituée de protéines salivaires, d’aliments (sucres et acides), de bactéries et de toxines secrétées par ces dernières [ (8) (17) (18)].
Tartre
Le tartre est une substance dure qui adhère aux surfaces dentaires. Il apparait lorsque la plaque dentaire, abondante, s’est minéralisée, c’est-à-dire qu’elle a été calcifiée par des phosphates de calcium d’origine salivaire (19).
Maladies parodontales
Définition
Les parodontopathies sont des lésions du parodonte profond, à manifestation inflammatoires (rougeur, œdème, aspect vernissé), qui entraînent une destruction des tissus de soutien de la dent, c’est-à-dire l’os alvéolaire et des fibres assurant l’ancrage de la racine à la gencive et à l’os.
Initiées et entretenues par une flore bactérienne devenue virulente, leur développement et leur sévérité seront conditionnés par le système immunitaire de l’individu (21).
Classification des maladies parodontales
Les maladies parodontales peuvent être classées en deux grands groupes : les gingivites et les parodontites, qui sont toutes inflammatoires et d’origine bactérienne. La gingivite est une inflammation réversible des tissus parodontaux superficiels, c’est-à-dire de la gencive. Elle n’affecte pas les tissus parodontaux sous-jacents. Cependant, en l’absence de traitement, elle peut évoluer vers une parodontite. Celle-ci touche progressivement et de manière irréversible les tissus parodontaux profonds de la dent, entrainant leur destruction, pouvant aboutir à la perte des dents (22).
Gingivites
Ceux sont des affections caractérisées par l’ébranlement de plusieurs dents avec décollement de leur sertissure et suppuration des alvéoles sans détruire le parodonte plus profond. Le développement des gingivites est le plus souvent lié à une hygiène buccodentaire insuffisante ou favorisé par d’autres facteurs. Ainsi, il est possible d’en dégager 2 groupes : les gingivites induites par la plaque, et les gingivites non induites par la plaque. : Figures 4 et tableau I.
Soins buccodentaires
MOYENS CHIMIQUES
Les principes actifs.
Les antibactériens
Ils ont pour rôle d’inhiber la croissance bactérienne c’est-à-dire le biofilm qui est la cause des principales douleurs pathologies buccales : caries dentaire et gingivo-parodontites. La plaque bactérienne est l’ennemi de la cavité buccale. Les principaux agents antibactériens retrouvés dans les dentifrices sont :
Agents antibactériens cationiques
La chlorhexidine : appartient à la famille des biguanides, à faible concentration, elle est bactériostatique et à forte concentration bactéricide. Son spectre d’activité est large : elle agit sur les bactéries Gram négatif et Gram positif, elle possède également une activité fongicide (40).
L’hexétidine est dérivé de la pyrimidine. Son spectre d’activité est plus large que celui de la chlorhexidine, mais dépourvu d’action fongicide (41)
La sanguinarine est un alcaloïde naturel possédant une activité antibactérienne et anti-inflammatoire (41).
Les antibiotiques phénoliques anioniques :
Le triclosan ou {5- chloro -2-(2-4 dichlorophénoxy acétique) phénol} a été utilisé depuis plus de 30 ans comme antibactérien général et antifongique. Il améliore la santé buccale en prévenant la plaque dentaire, en diminuant la mauvais haleine ainsi que les signes cliniques de l’inflammation de la muqueuse adjacente aux implants dentaire [ (42) (43)].
Les sels métalliques
Les principaux sels métalliques utilisés dans les dentifrices sont :
Le citrate de zinc, lui seul exerce un effet modéré sur la formation de la plaque et la prévention de la gingivite.
Le fluorure d’étain qui possède des propriétés carioprophylactiques imputables à sa fraction fluor. Sa fraction stanneuse présente quant à elle, des propriétés antibactériennes [ (44) (45)].
Fluor
Définition
Le fluor est l’élément chimique de numéro atomique 9, de symbole F, c’est le premier élément du groupe des halogènes. Il est le plus oxydant et le plus réactif, de par sa forte électronégativité.
Le fluor dans la prévention de la carie
Il importe de distinguer les effets des fluorures qui surviennent sur les tissus dentaires lors de la formation de ces tissus, de ceux qui s’exercent sur les tissus dentaires exposés au milieu buccal.
Mécanisme d’action du fluor
Les fluorures exercent deux types d’effets sur les dents :
les fluorures limitent la déminéralisation et favorisent la reminéralisation ;
les fluorures inhibent le métabolisme des bactéries cariogènes (46).
Fluorose
La fluorose dentaire est due à un surdosage en fluor survenant pendant plusieurs mois ou années lors de la période de minéralisation des dents, avant leur éruption, entre 6 mois et 8 ans. Le problème principal et le plus fréquent, associé à la supplémentation fluorée est le risque lié à un apport excessif de fluorures par ingestion. Elle est le premier signe de l’intoxication. Joffrey Smith écrit d’ailleurs à ce propos, en 1983 : « une fluorose dentaire même légère est une véritable pathologie irréversible, et elle est considérée par toutes les autorités médicales du monde entier comme le premier symptôme clinique caractéristique de l’intoxication chronique aux fluorures. » (47).
MOYENS GALENIQUES
Les révélateurs de plaque
Ils permettent de mettre en évidence la plaque dentaire grâce à un colorant (le plus souvent érythrosine, éosine ou fuchsine) qui s’y fixe. Certains colorent la plaque épaisse (ancienne) et la plaque fine (récente) de deux couleurs différentes.
Utilisé avant le brossage, un révélateur de plaque permet de bien visualiser la plaque dentaire, et le patient est motivé pour effectuer un brossage minutieux. Utilisé après le brossage, il permet d’en repérer les zones omises, motive à améliorer l’efficacité de l’hygiène bucco-dentaire, et si besoin, permet de continuer le brossage.
Différentes formes sont disponibles en pharmacie :
Les pastilles à mâcher : on mâche, on mélange bien sa salive pendant 30 secondes puis on recrache. Red Cote® 12 comprimés, GUM, Butler®
Les solutions : on en dilue quelques gouttes dans un tiers de verre d’eau avec lequel on se gargarise, puis on recrache, ou bien on dépose 3 gouttes sur la langue et on répartit de manière homogène sur toutes les surfaces dentaires, ou encore, on peut l’appliquer à l’aide d’un coton-tige. DentoPlaque® Flacon de 10mL, Inava®
Les soies dentaires : à utiliser de la même manière qu’un fil dentaire classique, mais il colore la plaque en bleu. Oral-B® Indicator
Inconvénients
La coloration persiste quelques heures après utilisation, aussi il est recommandé de l’utiliser plutôt le soir. Enfin, il est difficile de visualiser les faces linguales des dents [ (48) (49)].
Les bains de bouche
Définition
Les bains de bouche sont des solutions aqueuses ou hydroalcooliques, destinées à être mises au contact (usage local) de la bouche et des gencives. Indiqués en complément d’une hygiène buccodentaire régulière (brossage), sans toutefois la remplacer, ils sont utilisés soit en prévention des caries, des maladies parodontales ou encore pour rafraichir l’haleine, soit en curatif, prescrits après extraction dentaire ou chirurgie buccale par exemple. Ils contiennent un principe actif (souvent antiseptique), de l’eau, parfois de l’alcool, des tensio-actifs, des arômes et des édulcorants (notamment du xylitol).
Différentes classes de bains de bouche
Selon leur indication, leur composition pourra varier :
Les bains de bouche antiseptiques : ils contiennent de la chlorhexidine, de l’hexetidine… Par inhibition de la croissance bactérienne, ils diminuent la formation de la plaque dentaire, et préviennent ainsi les infections et gingivites, tout en diminuant l’inflammation.
Les bains de bouche anti-inflammatoires : on les utilise en cas de saignement et d’inflammation des gencives. Ils contiennent de l’Enoxolone (Arthrodont® Solution gingivale). Toutefois, lorsque l’inflammation est liée à une prolifération bactérienne, il convient d’utiliser un antiseptique.
Les bains de bouche fluorés : ils permettent de lutter contre la carie grâce à l’action reminéralisante du fluor, et renforcent ainsi l’émail.
Les bains de bouche neutralisant la mauvaise haleine : ils sont composés à la fois d’antiseptiques afin de limiter le développement bactérien et d’agents neutralisant les composés sulfurés volatils, responsables de la mauvaise haleine, comme les huiles essentielles (Listerine®), ou le lactate de zinc ( Meridol® halitosis , Halita®)
Les bains de bouche qui protègent contre l’érosion (Elmex® protection érosion) ou qui soulagent l’hypersensibilité dentinaire avec des composés obturant les canalicules dentinaires, comme l’arginine dans Elmex® sensitive Professional.
Les dentifrices
Le terme de « dentifrice» vient du latin « fricare », frotter et de « dens dentis », dent donc littéralement qui sert à frotter les dents. Il apparaît pour la première fois en 1558 dans «The shorter Oxford English Dictionary » et se définit comme une poudre ou autre préparation destinée à polir ou à nettoyer les dents (50). En 1977, l’American Dental Association donne une autre définition du terme: «un dentifrice est une substance utilisée avec une brosse à dents, dans le but de nettoyer les surfaces accessibles des dents » (51). De nos jours, l’essentiel des dentifrices mis au point par les laboratoires se présentent sous la forme d’une pâte. Cependant d’autres formes sont également sur le marché (52) : les gels, les poudres et les liquides [ (7) (53)]. Ils doivent répondre à un certain nombre de critères. Ils doivent être bien tolérés (ne pas être irritants et ne pas entrainer de dommages locaux ou généraux, que leur utilisation soit prolongée ou non), avoir un bon pouvoir nettoyant, être d’utilisation agréable grâce à leur aspect et leur goût, être stables au stockage et à l’utilisation, et enfin ne pas être trop abrasifs pour préserver la dent d’une usure prématurée[ (3) (54)].
Enfin, leur objectif est multiple :
L’hygiène et la prévention en nettoyant et par leur rôle antiplaque, anticarie, antitartre
La cosmétique et le bien être avec la sensation de propreté et de fraicheur
Et la thérapeutique lorsqu’ils véhiculent des agents actifs destinés par exemple à une action anti-inflammatoire ou désensibilisante (55).
La plupart sont classés dans la catégorie « produits pour soins dentaires et buccaux » des produits cosmétiques, définis par l’article L.5131.1 du Code de la Santé Publique : « On entend par produit cosmétique toute substance ou mélange destiné à être mis en contact avec les parties superficielles du corps humain (l’épiderme, les systèmes pileux et capillaire, les ongles, les lèvres et les organes génitaux externes) ou avec les dents et les muqueuses buccales, en vue, exclusivement ou principalement, de les nettoyer, de les parfumer, d’en modifier l’aspect, de les protéger, de les maintenir en bon état ou de corriger les odeurs corporelles.
Ils ont le plus souvent des propriétés de prévention et de nettoyage.
Toutefois, lorsqu’ils revendiquent des propriétés curatives, ou véhiculent des principes actifs ou des concentrations pouvant prétendre à une action traitante, ils font l’objet d’une AMM et obtiennent le statut de médicament. Ils sont alors vendus uniquement en officine. Par exemple, un dentifrice ayant une concentration en fluor supérieure à 1500ppm (soit 1,5mg de fluorures pour 1g de pâte) est considéré comme médicament.
La composition des pâtes dentifrice
Une pâte dentifrice se compose essentiellement d’un solvant : l’eau (purifiée, plus rarement eau thermale) ; d’excipients, et de substances actives. Les excipients donnent à la préparation ses propriétés galéniques, la rendent agréable d’utilisation et participent au nettoyage des dents [ (7) (57)].
Agents polissants ou « nettoyants »
Ils sont aussi appelés « abrasifs », et représentent entre 20 et 50% de la composition totale. On utilise divers abrasifs pour éliminer la plaque dentaire. Il s’agit de la craie (CaCO3), la terre de diatomées, le kaolin, Al(OH) 3, Ca(PO4)2 et la silice amorphe sio2. Le choix du ou des abrasifs est conditionné par leur pouvoir d’abrasion : trop faible il est inefficace, trop important il raye l’email qui recouvre les dents [ (57) (58)].
Agents liants ou épaississants
Ils sont encore appelés gélifiants ou stabilisants, et constituent entre 0,5 et 2% de la composition totale (les gels en contiennent plus que les pâtes).
Le liant a pour fonction d’empêcher les solides de se séparer de la préparation. Ce sont des molécules à longue chaîne telles que le sel de sodium de la carboxyméthylcellulose, l’agar-agar, la gomme adragante, les glycérés d’amidon [ (57) (58)].
Tensio-actifs ou agents moussants
Encore appelés détergents ou émulsifiants, ils constituent 0,5 à 2% de la composition totale. Les tensio-actifs diminuent la tension superficielle de l’interface dent-plaque, afin de favoriser le décollement de celle-ci : ils émulsionnent les dépôts organiques (plaque dentaire et débris alimentaires). Ils nettoient et préviennent la redéposition, ils ont une action antibactérienne. Les plus utilisés sont les tensio-actifs anioniques type alkyléther sulfate ou tels que laurylsulfate de sodium, sulfate de tridecanoate de sodium (53).
Agents humectants [ (7) (53) (54) (57)]
Ils représentent 10 à 25% de la composition totale, ils font essentiellement partie de la famille des polyols (glycérol, propylène glycol, sorbitol, xylitol, …) et sont non cariogènes. Ce sont des molécules hygroscopiques qui retiennent l’eau dans la pâte dentifrice, évitant ainsi sa dessiccation au contact de l’air et au stockage. Ils maintiennent ainsi sa consistance fluide et contribuent à sa conservation en rendant le milieu moins contaminable par les micro-organismes. D’autre part, ils confèrent un goût sucré et couvrent l’amertume des abrasifs.
Additifs
Ils améliorent les qualités du dentifrice. Parmi eux les édulcorants qui donnent un goût sucré (xylitol…), les aromatisants masquent le goût désagréable des autres constituants et peuvent également stimuler la sécrétion salivaire (menthe…), les conservateurs (le sorbate de sodium), et les colorants qui permettent de vérifier l’homogénéité de la préparation et d’améliorer son aspect (le dioxyde de titane). Chaque famille représente environ 0,1% de la composition totale.
|
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
I. RAPPEL SUR L’ANATOMIE DE LA CAVITE BUCCODENTAIRE
I.4.1. Sécrétion
I.4.2. Contrôle de la sécrétion
I.4.3. Caractéristiques physicochimiques de la salive
I.4.3.1. pH
I.4.3.2. Composition de la salive
I.4.4. Fonctions
II. MICROBIOLOGIE BUCCODENTAIRE
III. PATHOLOGIES BUCCO-DENTAIRES
III.3.1. Définition
III.3.2. Classification des maladies parodontales
III.3.2.1. Gingivites
III.3.2.3. Abcès
IV. SOINS BUCCODENTAIRES
IV.1. Moyens chimiques
IV.1.1. Les principes actifs
IV.1.2. Les antibactériens
IV.1.2.1. Agents antibactériens cationiques
IV.1.2.2. Les antibiotiques phénoliques anioniques :
IV.1.3. Les sels métalliques
IV.1.4. Fluor
IV.1.4.1. Définition
IV.1.4.2. Le fluor dans la prévention de la carie
IV.1.4.3. Mécanisme d’action du fluor
IV.1.4.4. Fluorose
IV.2. Moyens galéniques
IV.2.1. Les révélateurs de plaque
IV.2.2. Les bains de bouche
IV.2.2.1. Définition
IV.2.2.2. Différentes classes de bains de bouche
IV.2.3. Les dentifrices
IV.2.3.1. La composition des pâtes dentifrice
IV.2.3.2. Agents polissants ou « nettoyants »
IV.2.3.3. Agents liants ou épaississants
IV.2.3.4. Tensio-actifs ou agents moussants
IV.2.3.5. Agents humectants
IV.2.3.6. Additifs
IV.2.3.7. Substances tampon
IV.2.3.8. Autres composants
IV.2.4. Les formes galéniques dentifrices
IV.2.4.1. Dentifrices liquides
IV.2.4.2. Les poudres dentifrices
IV.2.4.3. Les gels dentifrices
IV.2.5. Toxicité des dentifrices
IV.3. Moyens mécaniques
IV.3.1. « Sothiou » ou « Bâtonnet frotte-dents »
IV.3.2. Brosses à dents
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL EXPERIMENTAL
I. OBJECTIFS
I.1. Objectif général
I.2. Objectifs spécifiques
II. CADRE DE L’ETUDE
III. METHODOLOGIE
III.1.1. Appareillage
III.1.2. Verrerie
III.1.3. Réactifs et matières premières
III.1.4. Matériels de biologies et souches testées
III.2.1. Obtention des matières premières
III.2.2. Formulation du savon
III.2.3. Formulations des pâtes dentifrices
III.2.4. Étude de l’activité bactéricide de l’extrait de mangue, du miel, de la pâte sans actif et des produits finis
III.2.5. Caractérisation des pâtes dentifrices
III.2.5.1. Mesure du pH
IV. RESULTATS
V. DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES
Télécharger le rapport complet