L’anxiété fait partie des problèmes de santé mentale les plus fréquents dans le monde. Des recherches ont montré qu’un adulte sur dix présente un trouble anxieux au cours de sa vie et une personne sur cent éprouve un trouble anxieux chaque année. Ces problèmes représentent près de 20% des visites médicales, et constituent le groupe de désordre psychiatrique le plus fréquent chez les femmes et le deuxième en importance chez les hommes après la toxicomanie (BERNIER J P. et SIMARD I., 2007; AZEEM M.W. et coll., 2013). Selon l’Association Américaine de la Psychiatrie, près de 45 millions de boites d’anxiolytiques ont été prescrites dans le monde en 2011.
L’anxiété est une réaction normale d’un individu face à une menace ou un danger. C’est un mécanisme biologique dont la fonction est de protéger le sujet contre les situations dangereuses, lui permettant de s’adapter à son environnement. Elle s’exprime sur trois plans : psychologique, comportemental et somatique. Sur le plan psychologique, elle s’exprime par un sentiment de peur, de panique, d’angoisse, d’inquiétude et d’appréhension. Sur le plan comportemental, se manifeste par l’évitement de situation ou d’activité et la recherche répétée d’une assurance. Et enfin, du côté somatique, elle se manifeste par une tachycardie, une augmentation de la pression artérielle, un étouffement, une hyperventilation, un soupir, une insomnie, une difficulté de concentration ou de mémoire, une dépersonnification, une hypervigilence, un tremblement ou une diarrhée (BESANCON G., 1993). L’anxiété est qualifiée de « troubles anxieux » lorsqu’elle se manifeste de façon excessive par rapport à la menace réelle ou qu’elle persiste sur une longue période. L’anxiété peut aussi se concevoir comme une hyperactivité neuronale généralisée. Elle est considérée comme une version innée de l’expression de la peur et intègre les circuits neuronaux de la réponse à la peur (ALEXANDE P., 2010).
A l’état normal, les signaux sensoriels du monde extérieur sont reçus en permanence par les neurones de l’amygdale, appelé aussi centre créateur des émotions. Il détermine la pertinence émotionnelle des stimuli (BARTOLAMI S., 2016). L’amygdale traite les messages en les attribuant une dimension émotionnelle. Ces réponses qui se présentent sous forme de messages nerveux moteurs se propagent à travers les nerfs moteurs, et arrivent aux organes effecteurs permettant au sujet de réagir aux situations. L’amygdale ne transmet pas tous les stimuli, ceci est dû à une inhibition exercée par GABA (acide gamma aminobutyrique), le principal inhibiteur de toutes les réactions excessives des neurones. Le GABA augmente la concentration intracellulaire en ion chlorure par l’ouverture des canaux chlorures, entraine ainsi une hyperpolarisation de la membrane ce qui diminue son excitabilité. C’est pour cette raison que l’amygdale n’entre en action que lorsque le stimulus atteint le seuil, comme dans le cas du danger.
ETUDE PHYTOCHIMIQUE
Préparation de l’extrait
Les feuilles de la plante ont été récoltées dans la commune d’IVATO (Antananarivo) au mois de février 2016. Elles ont été séchées dans une salle aérée, à la température ambiante pendant trois semaines. Ensuite, elles ont été broyées avec un broyeur à marteau. Puis 200g de poudre ont été macérée dans un mélange éthanol-eau (60 :40) pendant 96 heures, à la température ambiante. Le macérât a été filtré avec un coton, puis le filtrat a été évaporé à sec dans un distillateur à la température de 75°C.
Criblage phytochimique
Un criblage phytochimique a été effectué sur l’extrait PIB001 pour déterminer les familles chimiques présentes dans l’extrait. Ce criblage a été basé sur des réactions de précipitation par la formation de complexes insolubles, ou des réactions de coloration par la formation de complexes colorés en utilisant des réactifs spécifiques qui réagissent avec la famille correspondante ( FONG H.H.S. et coll., 1977) .
PARTIE PHARMACOLOGIQUE
L’extrait PIB001 a été utilisé pour étudier l’activité anxiolytique sur le comportement des souris placées dans des conditions anxiogènes : le vide, la lumière et la présence d’objet non familier. Trois dispositifs ont été utilisés : le labyrinthe en croix surélevé pour étudier l’effet du PIB001 sur la peur du vide (HANDLEY S. et MITHANI S., 1984), la boite claire/obscure pour étudier son effet sur l’évitement de la lumière (CRAWLEY J.et GOODWIN F.K., 1980) et enfin des billes pour étudier son effet sur le comportement enfouisseur des souris (PINEL J. et TREIT D., 1978).
Animaux d’expérimentation
L’étude a été effectuée chez des souris Swiss mâles âgés de 6 à 8 semaines et pesant entre 20 et 25g. Ces souris ont été élevées à l’animalerie du Laboratoire de Pharmacologie Générale, de Pharmacocinétique et de Cosmétologie (LPGPC) avec un cycle de lumière et d’obscurité de 12/12h et à la température de 20°C environ. Elles ont été nourries avec de la provende LFL1420 et ont eu un accès libre à l’eau. Elles ont été mises à jeun 12 heures avant l’expérience, mais ont eu accès libre à de l’eau (HELLION-IBAROLA M. et coll., 2006). Lors des manipulations, les animaux ont été répartis en 4 lots: un lot témoin recevant de l’eau distillée, 2 lots traités avec l’extrait PIB001 aux doses respectives de 150 et 300 mg/Kg, et le dernier lot constituant le lot de référence recevant le diazépam à 2 mg/Kg par voie orale. L’extrait PIB001 et le produit de référence ont été dissouts dans l’eau distillée dans un volume de 10 ml/Kg puis administrés par voie orale (KIRBY L.G. et LUCKI I., 1997).
Une heure après l’administration de ces produits, les souris ont été placées une à une dans le dispositif expérimental et leurs comportements ont été observés pendant 5 mn (BLANDRAS F., 2008).
Etude de l’effet de l’extrait PIB001 sur la peur du vide
Le labyrinthe en croix surélevé a été utilisé pour étudier l’effet de l’extrait sur la peur du vide chez la souris. Le dispositif a été fabriqué avec du bois en forme de croix, il a été situé à 40cm du sol. Il comprend 4 bras de 35 cm de longueur et 5 cm de largeur, dont 2 sont opposés et fermés par des parois verticales de 15 cm de hauteur et 2 bras sont perpendiculaires aux premiers, ouverts sur le vide, et sont anxiogènes pour les souris (JAGLIN M., 2013).
Trente minutes après l’administration de l’extrait, les souris ont été placées une par une au centre du labyrinthe, la tête tournée vers une branche fermée. De là, elle a été laissée libre pour explorer le labyrinthe. Le nombre d’entrées dans les bras ouverts et dans les bras fermés ainsi que le temps passé dans ces bras a été chronométré pendant 5 mn. L’animal a été considéré comme étant dans une zone lorsque ses 4 pattes ont été mises dans une des branches (KANYONGA P.M. et coll., 2009).
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Table des matières
I. INTRODUCTION
II. MATERIELS ET METHODES
A. ETUDE PHYTOCHIMIQUE
1. Préparation de l’extrait
2. Criblage phytochimique
B. PARTIE PHARMACOLOGIQUE
1. Animaux d’expérimentation
2. Etude de l’effet de l’extrait PIB001 sur la peur du vide
3. Etude de l’effet de l’extrait PIB001 sur l’évitement du compartiment éclairé
4. Etude de l’effet de l’extrait PIB001 sur le comportement enfouisseur
C. EXPRESSION ET ANALYSE DES RESULTATS
III. RESULTATS
A. PARTIE CHIMIQUE
1. Rendement de l’extraction
2. Résultats du criblage phytochimique
B. PARTIE PHARMACOLOGIQUE
1. Effet de l’extrait PIB001 sur la peur du vide
2. Effet de l’extrait PIB001 sur la peur du compartiment éclairé
3. Effet de l’extrait PIB001 sur le comportement enfouisseur
IV. DISCUSSION
V. CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE