Etude de l’activite antiulcereuse de l’extrait A13 chez le rat

L’ulcère gastroduodénal est une lésion ou plaie au niveau de la muqueuse interne de l’estomac et du duodénum qui s’étend jusqu’à la musculeuse (BURRI E. et MEYER R., 2011). Il sévit aussi bien dans les pays riches que dans ceux en voie de développement où il constitue un réel problème de santé publique. L’ulcère gastrique est moins fréquent que l’ulcère duodénal (GERARD P. R. et THIEFFEN G., 2002). Cette maladie a été reconnue infectieuse avec la découverte de Campilobacter pyloridis ou Hélicobacter pilori (BURRI E. et MEYER R., 2011). Cinquante % de patients atteints d’ulcère gastrique sont infectés par l’Hélicobacter pilori (HUNT R. H. et coll., 2011).

Sa prévalence dépend du statut socio-économique. Elle est estimée entre 20 – 30 % en Europe de l’Ouest et en Amérique du Nord. Pour la Suisse, elle est estimée à environ 6,5 – 9,7% chez les enfants et les Adolescents, et à 11,9 % chez les adultes (BURRI E. et MEYER R., 2011), en France, l’ulcère gastrique est de 2 % contre 5 à 10 % pour l’ulcère duodénal. L’incidence de l’ulcère gastroduodénal est faible pour les personnes âgées de moins de 40 ans et augmente avec l’âge avec un pic entre 55 et 65 ans (LAMARE L., 2005). Au Maroc, 39,2 % de personnes dans la tranche d’âge de 31 à 40 ans sont atteints de l’ulcère gastroduodénal (ESSADIK A. et coll., 2013). En 1996, la maladie épigastrique touche environ 5 % de la population Malagasy (CASSEL-BERAUD A. M. et coll., 1996).

L’ulcère gastrique survient au moment où il y a un déséquilibre entre les facteurs de défenses et les facteurs agresseurs de la muqueuse gastrique, où les barrières de défenses viennent à céder. Ainsi la muqueuse gastrique est soumise à une attaque protéolytique de la pepsine ou l’attaque de l’acide chlorhydrique ou encore de l’Hélicobacter pilori (GALMICHE J. P., BRULEY DES VARANNES S., 1992). Les principaux facteurs protecteurs de la muqueuse sont: l’intégrité anatomique de la muqueuse, l’intégrité de la vascularisation pariétale, la sécrétion de mucus par les cellules mucigènes et la sécrétion de bicarbonate. L’intégrité anatomique de la muqueuse évite la rétrodiffusion des ions H+ de la lumière gastrique vers l’espace intracellulaire de la muqueuse. Tandis que l’intégrité de la vascularisation pariétale maintien l’équilibre entre la protection et l’agression. Enfin, le bicarbonate neutralise l’acide gastrique (PIEDOUX, 2014). Les cellules de la paroi gastrique sécrètent le mucus et le bicarbonate (MOORE N. et coll., 2006). Suite à la stimulation de la prostaglandine, les cellules à mucus qu’on appelle ‘mucocytes’ au niveau du collet produisent un mucus alcalin. Le mucus est un gel insoluble dans lequel le bicarbonate est secrété, il tapisse toute la surface de la muqueuse pour éviter le contact direct entre le suc gastrique et les cellules de la paroi gastrique. Les ions HCO₃⁻ présents dans la matrice du gel neutralisent l’acide qui se diffuse à partir de la lumière gastrique (SILBERNAGL S. et LANG F., 2015).

Par contre les facteurs agresseurs sont nombreux, ils peuvent être internes ou des facteurs agresseurs externes. Les facteurs agresseurs internes sont constitués principalement de pepsine et d’acide chlorhydrique. Ils jouent un rôle important dans la digestion: l’acide chlorhydrique transforme le bol alimentaire en chyme, et favorise la transformation du pepsinogène en pepsine (SILBERNAGL S. et DESPOPOULOS A., 1998), il tue aussi les bactéries qui pénètrent dans l’estomac (MARIEB N. E., 2008). L’acidité gastrique peut aussi endommager la paroi gastrique à pH très acide et c’est le premier facteur qui agresse la paroi de l’estomac. La pepsine joue un rôle primordial dans la digestion des protéines, mais aussi dans l’agression de la muqueuse gastrique car elle digère la muqueuse gastrique pouvant conduire à une atteinte tissulaire, lorsque celle-ci est dénudée (MIGNON M. et POSPAL D., 1996). Sécrétés en quantité importante, ou lorsque les facteurs protecteurs sont faibles, ces deux facteurs provoquent de l’ulcère au niveau de la paroi gastrique (PIEDOUX, 2014).

Une fois libérée, l’Acétylcholine se fixe sur le récepteur muscarinique de type 3 (RM3) situé au niveau de la membrane de la cellule pariétale et provoque la libération des ions H+ dans la lumière gastrique (SUNIL K. et coll., 2012). Elle se fixe aussi sur les cellules G de l’antre qui sécrètent la gastrine, et au niveau des récepteurs muscarinique de type 1 (RM1) de la membrane des cellules ECL (Entero Chromaffines Like) qui sécrètent l’histamine. Ainsi, le nerf vague déclenche indirectement des influences paracrines (histamine) et endocrines (gastrine) sur la sécrétion de l’acide gastrique (SILBERNAGL S. et DESPOPOULOS A., 1998).

MATERIELS ET METHODES

PARTIE CHIMIQUE

Préparation de l’extrait
Les feuilles ont été récoltées dans la région de Tuléar. Elles ont été séchées dans une salle bien aérée, à l’abri de la lumière et de l’humidité, à la température ambiante. Deux cent cinquante grammes des feuilles ainsi séchées ont été broyées à l’aide d’un broyeur à marteau au Laboratoire de Pharmacologie Générale, de Pharmacocinétique et de Cosmétologie. La poudre obtenue a été macérée dans un mélange d’éthanol – eau (60 : 40) pendant 3 jours. Le macérât a été filtré et évaporé à la température de 75 °C à l’aide d’un distillateur.

Criblage phytochimique
Un criblage phytochimique a été effectué pour déterminer les familles chimiques contenues dans l’extrait A13. Ce test est basé sur l’utilisation des réactifs spécifiques pour chaque famille chimique. La présence d’une famille chimique correspondante provoque une réaction de précipitation ou de coloration (FONG H. H. S. et coll., 1977) .

PARTIE PHARMACOLOGIQUE 

L’activité de l’extrait a été étudiée in vivo chez le rat. Sa propriété a été étudiée contre la lésion provoquée par l’indométacine, tandis que sa propriété sur l’acidité du contenu gastrique a été évaluée en utilisant la méthode de SHAY (SHAY H. et coll., 1945).

Animaux d’expérimentation

Des rats de souche WISTAR sans distinction de sexe, âgés de 9 à 12 mois, pesant entre 180 et 250 g ont été utilisés. Ils ont été élevés dans le Laboratoire de Pharmacologie Générale, de Pharmacocinétique et de Cosmétologie (LPGPC) de la Faculté des Sciences, Université d’Antananarivo. Ces animaux ont été nourris avec de la provende LFL 1420. Ils ont été exposés à un cycle de lumière et d’obscurité de 12/12 heures à la température d’environ 27 ºC. Les animaux ont été mis à jeun pendant 24 heures avant les manipulations, mais ils ont eu un accès libre à l’eau.

Etude de l’activité mucoprotectrice de l’extrait A13

L’activité de l’extrait sur la protection de la muqueuse gastrique a été étudiée en comparant la muqueuse gastrique des animaux traités avec celle des animaux témoins, après l’administration répétée de l’indométacine par voie orale (KHARE S. et coll., 2008). Des rats ont été mis à jeun pendant 24 heures avant la manipulation et ont été répartis en 3lots: un lot témoin a reçu de l’eau distillée et deux lots ont reçus de l’extrait aux doses de 300 et 600 mg/kg, par voie orale. Après une heure, 30 mg/kg d’indométacine ont été administrés par voie orale. Cette manipulation a été répétée chaque jour pendant 5 jours à la même heure (KHARE S. et coll., 2008). Tous les produits ont été administrés par voie orale dans un volume de 10 ml/kg (DIELT H. et HEINZ K., 2010). Au 6eme jour, les rats ont été sacrifiés et une laparotomie a été effectuée (KHARE S. et coll., 2008). Leur estomac a été prélevé, puis incisé suivant la grande courbure, rincé et étalé sur une surface plane. La surface des lésions au niveau de la muqueuse a été mesurée par planimétrie directe à l’aide d’un papier millimétré transparent. Le papier a été placé sur la surface de l’estomac et le contour des lésions a été tracé à l’aide d’un crayon à pointe fine. La surface des lésions a été déterminée en comptant le nombre des carreaux dans le contenu (NTSAYO F., 2011).

Etude de l’activité de l’extrait A13 sur la sécrétion acide

L’activité de l’extrait sur la sécrétion d’acide a été étudiée chez le rat en comparant le pH du contenu des animaux témoins et traités avec l’extrait suite à la ligature du pylore (SHAY H. et coll., 1945). Des rats mis à jeun pendant 24 heures avant la manipulation ont été répartis en 3 lots: un lot témoin a reçu de l’eau distillée (10 ml/kg) et deux lots traités avec l’extrait aux doses respectives de 300 et 600mg/kg. L’extrait a été administré par voie orale dans un volume de 10 ml/kg (DIELT H. et HEINZ K., 2010). Deux heures après, les animaux ont été anesthésiés par inhalation d’éther diéthylique et une laparotomie a été effectuée, le pylore a ensuite été ligaturé (SHAY et coll., 1945). L’abdomen a été fermé par des points de suture à l’aide d’un fil à coudre en coton. Puis, les animaux ont été laissées se rétablir dans des cages individuelles. Pendant la période post opératoire, les animaux ont été privés de nourritures. Quatre heures après la ligature du pylore, les rats ont été euthanasiés et leur estomac a été prélevé. Le contenu gastrique a été récupéré dans un tube à essai et centrifugé à 3000 tours/min pendant 10 minutes, ensuite le surnageant a été récupéré et son pH a été mesuré à l’aide d’un pH-mètre (PIERRON ®).

Etude de l’activité de l’extrait A13 sur l’acidité gastrique

L’effet de l’extrait codé A13 sur l’acidité gastrique a été étudié sur sa capacité à neutraliser l’acidité du contenu gastrique provoquée par la ligature du pylore. Quatre tubes à essai ont étéutilisés: le contenu gastrique des animaux témoins ayant reçu uniquement de l’eau a été versé dans le 1er tube, tandis que l’extrait A13 seul a été mis dans le 2nd tube et le suc gastrique des animaux témoins, mélangé avec l’extrait A13 a été versé dans le 3ème tube. Enfin, le contenu gastrique des animaux traités avec l’extrait, à la dose de 600 mg/kg a été mis dans le 4ème tube à essai. Puis le pH du contenu de chaque tube a été mesuré et comparé .

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

I. INTRODUCTION
II. MATERIELS ET METHODES
A.PARTIE CHIMIQUE
1. Préparation de l’extrait
2. Criblage phytochimique
B. PARTIE PHARMACOLOGIQUE
1. Animaux d’expérimentation
2. Etude de l’activité mucoprotectrice de l’extrait A13
3. Etude de l’activité de l’extrait A13 sur la sécrétion acide
4. Etude de l’activité de l’extrait A13 sur l’acidité gastrique
C. EXPRESSION ET ANALYSES DES RESULTATS
III. RESULTATS
A. PARTIE CHIMIQUE
5. Rendement de l’extraction
6. Résultats du criblage phytochimique
B. PARTIE PHARMACOLOGIQUE
7. Activité mucoprotectrice de l’extrait A13
8. Effet de l’extrait A13 sur la sécrétion d’acide
9. Effet de l’extrait A13 sur l’acidité gastrique
IV. DISCUSSION
V. CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *