Etude de l’activite antiulcereuse de la plante codee RAH₂₃ (rubiaceae)

L’ulcère gastrique est en quelque sorte des plaies en forme d’une érosion qui pénètrent profondément dans la paroi du tube digestif. Ces plaies sont souvent douloureuses parce qu’elles sont directement en contact avec l’acide présent dans le tube digestif. L’ulcère gastroduodénal est une affection récidivante, extrêmement fréquente, à nette prédominance masculine (SAFAR M. et SAFAVIAN A., 1985).

Physiologiquement, il existe un équilibre entre les facteurs corrosifs (acide chlorhydrique HCl et pepsine) et les facteurs protecteurs de la muqueuse gastroduodénale (prostaglandines, mucus, ions bicarbonates, flux sanguin et épithélium). L’ulcère gastroduodénal s’installe quand les facteurs corrosifs dominent les moyens de défense de la muqueuse gastroduodénale. L’ulcère gastrique est dû à la diminution des moyens de défense de la muqueuse, tandis que l’ulcère duodénal est dû à l’augmentation des facteurs agresseurs (LABAYLE D., 2000 ; CHAMOUARD P., 2002). Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine de la perturbation de cet équilibre, parmi eux figurent l’alcool, les sels biliaires, les acides organiques faibles, les salicylés, le tabac et la prise de substances nocives entraînent la défaillance de la défense de la muqueuse gastroduodénale (CLAERBOUT J.F. et DINET T., 2002 ; ZENECA A., 2000). La sécrétion gastrique est le travail des cellules pariétales de la muqueuse gastrique. Les ions H+ sont sécrétés dans la lumière gastrique lors d’un échange avec des ions K+ grâce à un transport actif appelé « pompe à protons » (H+ /K+ ATPase). Trois messagers sont capables de provoquer cette sécrétion acide, l’histamine (autacoïde), la gastrine (hormone) et l’acétylcholine (neuromédiateur du parasympathique). Chacun a ses récepteurs propres : récepteur de l’Histamine H2, récepteur de la Gastrine CCK2 et récepteur de la muscarine M3 (DANGOUMAU J. et coll., 2006). En effet, l’acétylcholine libérée par le nerf vague (parasympathique) stimule le récepteur Muscarinique de type M3 de la cellule pariétale et entraîne la libération des ions H+ et en se fixant sur le récepteur cholinergique de type M1 des enterochromaffine like, elle produit la libération d’Histamine (GIMENEZ F. et coll., 2000). Par ailleurs, la Gastrine active les cellules enterochromaffine-like et provoque la libération d’Histamine. L’Histamine ainsi libérée stimule le récepteur H2 au niveau de la cellule pariétale et provoque la libération des ions H+ par l’intermédiaire de la pompe H+ /K+ ATPase (SUNIL K. et coll., 2012) . La pepsine, aussi un facteur corrosif entraînant l’altération de la muqueuse gastroduodénale, est le produit de l’activation de son précurseur pepsinogène par l’acide chlorhydrique (PIEDOUX, 2014). Le mucus empêche le passage des enzymes protéolytiques et la diffusion des ions H+ de la lumière dans la muqueuse gastrique. C’est un gel insoluble et adhérant  à l’épithélium superficiel. Les cellules épithéliales superficielles ont une durée de vie de 3 à 4 jours et doivent se renouveler pour maintenir l’intégrité du revêtement. Les prostaglandines E1 et E2 diminuent la sécrétion acide, favorisent la sécrétion de mucus, augmentent les capacités de réépithélialisation et favorisent la sécrétion bicarbonatée (MOHAMED N.K. et coll., 2011).

D’autres causes peuvent engendrer cette maladie, y comprises la présence de l’Helicobacter pylori dans l’estomac et la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens.

L’Helicobacter pylori, une bactérie flagellée Gram négatif qui résiste à l’acidité gastrique grâce à son activité uréase. Il provoque la synthèse de l’ammoniaque qui neutralise l’acidité gastrique, lui permettant de survivre dans le milieu acide de l’estomac. Cette bactérie envahisse la couche de mucus qui protège l’estomac et l’intestin grêle de l’acidité, et perturbe le mécanisme en induisant des lésions (ISABELLE T. et CLAUDE D., 2001).

La prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens ou AINS (Parex® , l’Aspirine, l’Advil® et le Motrin®) est la seconde cause la plus fréquente d’ulcère au tube digestif. La combinaison d’une infection avec la bactérie Helicobacter pylori et la prise d’anti-inflammatoire augmente le risque d’ulcère de manière synergique. Le risque est alors 60 fois plus grand (DANGOUMAU J. et coll., 2006).

Il existe des médicaments ayant ses propres mécanismes d’action cellulaire qui peuvent traiter cette pathologie: les inhibiteurs de la pompe à proton, les antihistaminiques H2, les anticholinergiques, les prostaglandines et les antiacides.

Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) inhibent le fonctionnement du transport actif qui transfère les ions H+ de la cellule épithéliale dans l’estomac. Ils suppriment la sécrétion acide basale et empêchent la sécrétion en agissant directement sur la pompe à proton H+ /K+ ATPase qui excrète des H+ en échange avec des ions K+ . Ce sont donc les produits les plus actifs. Leurs efficacités et leurs effets indésirables peu fréquents en font ces médicaments facilement maniables. Leur usage s’est donc considérablement répandu non seulement dans leurs indications strictes, mais aussi dans des circonstances plus marginales comme les brûlures d’estomac (DANGOUMAU J. et coll., 2006). Parmi eux : l’ésoméprazole (Inexium®), le lansoprazole (Lanzor® , Ogast® , Ogastoro® ), l’oméprazole (Mopral® , Zoltum® ), le pantoprazole (Eupantol® , Inipomp® ), le rabéprazole (Pariet® ) .

Les antihistaminiques H2 diminuent la sécrétion acide gastrique en bloquant les récepteurs de l’histamine au niveau de la cellule pariétale, sans toutefois la supprimer totalement puisqu’elle peut être provoquée par d’autres messagers. Ils réduisent l’acidité gastrique un peu moins que les IPP (90 % contre 100 %). Ils ont les mêmes indications que les IPP mais sont globalement un peu moins efficaces, avec effets indésirables plus sévères, comme bradycardie (Blocage des récepteurs H2 cardiaques) (DANGOUMAU J. et coll., 2006). Parmi eux : la cimétidine (Tagamet®), la ranitidine (Azantac® , Raniplex® ), la famotidine (Pepdine® ), la nizatidine (Nizaxid® ).

MATERIEL VEGETAL

La plante codée RAH23 appartient à la Famille de RUBIACEAE. La plante a été récoltée dans la partie Sud-ouest de Madagascar. Les parties aériennes (tiges et feuilles) ont été séchées et broyées. La poudre obtenue a été pesée.

PARTIE CHIMIQUE

Extraction hydroéthanolique

La poudre de plante RAH23 pesant 250 g a été épuisée dans un mélange éthanol/eau de proportion 80 : 20 (v : v) pendant 24 heures et ce, répété trois fois. Puis le macérât ainsi obtenu a été filtré sur un papier Whatmann pour séparer le marc du filtrat hydroéthanolique. Ensuite, le filtrat a été évaporé sous vide à la température 40°C pour obtenir l’extrait brut noté EB .

Criblage phytochimique

Le criblage phytochimique a pour but de déterminer les différentes familles chimiques présentes dans l’extrait brut. Les tests ont été effectués à l’aide des réactifs spécifiques qui indiquent la présence d’une famille chimique par l’apparition d’un précipité et/ou d’un changement de couleur (FONG H.H.S. et coll., 1977).

Les indicateurs suivants ont été utilisés pour exprimer les résultats du criblage :
+ : présence en faible teneur
++ : présence en teneur moyenne
+++ : présence en forte teneur .

PARTIE PHARMACOLOGIQUE

Animaux d’expérience

Des rats de race WISTAR âgés de 13 semaines, de sexe mâle, pesant 100 – 200 g ont été utilisés. Le test de toxicité a été effectué sur des souris de race SWISS mâle âgées de 12 semaines pesant 22 – 30 g. La voie orale a été le mode d’administration des produits utilisés dans tous les tests.

Etude de l’activité mucoprotectrice de l’EB

Cette étude a pour but d’évaluer l’activité protectrice de muqueuse gastrique de l’extrait brut sur l’estomac du rat. Les animaux ont été mis à jeun mais ont eu accès libre à l’eau durant 24 heures avant le jour de l’expérience puis ils ont été répartis en 5 lots à raison de 4 rats/lot. Le premier lot a servi de lot témoin a reçu1ml d’eau distillée pour chaque rat. Le deuxième a été utilisé comme lot de référence et les rats dans ce lot ont reçu 1 ml de cimétidine à la dose de 100 mg/kg (COLA MIRANDA M. et coll., 2006). Les 3 derniers ont été traités avec 1 ml d’EB aux doses respectives de 50, 100 et de 200 mg/kg. Après 15 minutes de l’administration de ces produits, tous les rats ont reçu 1ml d’éthanol 98° administré par voie orale. Puis après 1h, tous les rats ont été sacrifiés afin de prélever leur estomac qui par la suite, a été incisé suivant la grande courbure et les points hémorragiques et les lésions ont été comptés. La longueur d’hyperhémies a été mesurée (MORIMOTO Y. et coll., 1991).

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Table des matières

I. INTRODUCTION
II. MATERIELS ET METHODES
A. MATERIEL VEGETAL
B. PARTIE CHIMIQUE
1. Extraction hydroéthanolique
2. Rendement d’extraction
3. Criblage phytochimique
C. PARTIE PHARMACOLOGIQUE
1. Animaux d’expérience
2. Etude de l’activité mucoprotectrice de l’EB
3. Toxicité aiguë
D. EXPRESSION ET ANALYSE DES RESULTATS
III. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
A. PARTIE CHIMIQUE
1. Rendement d’extraction
2. Résultats du criblage phytochimique
B. PARTIE PHARMACOLOGIQUE
1. Effet mucoprotecteur de l’EB
a. Activité de l’EB sur l’hyperhémie
b. Activité de l’EB sur l’indice d’ulcère
2. Toxicité aiguë
IV. DISCUSSION
V. CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE

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