Etude de l’activité antioxydante de l’extrait hydro éthanolique des feuilles de terminalia mantaly

L’utilisation des plantes pour se soigner date de la préhistoire et tous les peuples, sur tous les continents, ont cette vieille tradition. On estime à environ 400.000 à 500.000 le nombre d’espèces végétales sur la surface de la terre. Ceci constitue un vaste réservoir de principes actifs pouvant être utilisés pour soigner de nombreuses pathologies quand on sait qu’une espèce peut produire à elle-seule des centaines voire des milliers de molécules différentes (Diattara, 2014). De nos jours, avec le regain d’intérêt des produits naturels, de nombreuses études ont été menées dans le but de prouver l’efficacité thérapeutique des plantes médicinales ainsi que leur innocuité. Ainsi, les plantes contenant des composés à propriété antioxydante sont actuellement très prisées. En effet, ces antioxydants contribuent selon certains auteurs à lutter contre le stress oxydatif du a une surproduction de radicaux libres Badiane (2017), Kouame B.C.A (2017) . Ce stress oxydatif est impliqué dans la genèse de nombreuses pathologies comme le cancer, le diabète, les maladies cardiovasculaires etc. (Deguenon, 2017).

ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE

PRESENTATION DE LA PLANTE

Systématique
✓ Règne: Plantae
✓ Phylum :Tracheophyta
✓ Classe :Magnoliopsida
✓ Sous-classe :Magnoliidae
✓ Ordre : Myrtales
✓ Famille :Combretaceae
✓ Genre :Terminalia
✓ Espèce :Terminalia mantaly H. Perrier

Description botanique

La famille des Combrétacées est composée environ de plus de 600 espèces d’arbres, arbustes et de lianes, répartis en 20 genres, parmi lesquels le genre Terminalia.Il se reconnait par son tronc fortement fissuré, ses feuilles alternes et surtout par ses fleurs (Ngouyana, 2014).

Port
C’est un petit arbre d’environ 5 à 10 m de hauteur, originaire de Madagascar qui a été introduit au Sénégal comme arbre d’avenue et de parc. Ses feuilles caractéristiques le rendent assez original. Il est devenu pantropical sur tout type de sol, mais préfère les sols humides et les bords des cours d’eau. Terminalia mantaly est aussi un arbre à rameaux étages et à écorce lisse (Ngouyana, 2014).

Feuilles
Les feuilles sont lisses, vertes claires quand elles sont jeunes, en rosettes terminales de 4 à 9 feuilles inégales sur tiges courtes et épaisses, d’environ de 7 cm de longueur (Ngouyana, 2014).

Inflorescence
La floraison se fait au début de la saison des pluies mais peut être décalée par arrosage. Ses fleurs sont en épis axillaires longs de 3 à 6 cm. Elles sont petites, de couleur blanche verdâtre (verte ou blanche), apétales, hermaphrodites ou unisexuées mâles, sessiles à calices obconiques. Le calice est large avec 5 lobes plus ou moins velus.

Répartition géographique 

Terminalia mantaly est une espèce originaire des forêts denses de l’ouest de Madagascar, surtout le long des cours d’eau et dans les dépressions. L’espèce pousse sur tous les types de sol de 0 à 2000 m d’altitude, mais préfère les sols humides et les bords des cours d’eau. Elle a besoin d’un sol fertile pour mieux se développer.

Chimie
D’après les études de Allorge (2012), les parties de la plantes renferment des tanins, des leuco anthocyanes, des flavonoïdes, alcaloïdes et des phénols.

L’analyse phytochimique quantitative montre que les feuilles contiennent 3,94% d’alcaloïdes ; 14 % de saponosides ; 10,13 % de flavonoïdes ; 0,72% de tanins et 0,58 mg/ml de phénol ; selon Dlama et al. (2016). Des travaux réalisés sur la chimie des écorces de la plante par Tchuenmogne et al. (2017) ont permis d’isoler plusieurs composés : l’arjunglucoside, l’arjungenin, le stigmasterol et l’acide ellagique. Les structures de l’arjungenin, de l’arjunglucoside, de l’acide ellagique et du stigmasterol sont représentées par les figures 6 et 7 respectivement.

Pharmacologie

Selon Ngouyana et al. (2015), les extraits des feuilles de Terminalia mantaly sont doués de propriété antifongique. Un fractionnement bio-guidé a permis d’accroitre l’activité antifongique des extraits bruts. La fraction la plus active a eu une CMI moyenne de 0,08 µg/L et est issue de l’extrait des feuilles de Terminalia mantaly . D’après Badiane (2017) l’extrait éthanolique des feuilles de Teminalia mantaly possède une activité antioxydante. Une étude plus récente montre que l’extrait aqueux des feuilles présente également une activité antibactérienne, d’après les travaux de Dlama et al. (2016), sur plusieurs espèces : Salmonella typhi, Staphylococcus aureus, Bacillus subtilis et Escherichia coli.

Emplois

Emplois thérapeutiques

Terminalia mantaly compte parmi les plantes les plus sollicitées en milieu traditionnel. En effet elle est notamment utilisée contre les gastro-entérites, l’hypertension artérielle, le diabète, les affections buccodentaires, les affections cutanées et les candidoses (Yaye et al., 2011). C’est une plante anti-infectieuse dont les écorces sont utilisées en Côte d’Ivoire pour le traitement d’infections fongiques, ainsi que dans les soins post partum d’après Bognan et al. (2013). Les feuilles sont également employées contre la perte de voix (Dlama et al., 2016). L’écorce et le bois sont utilisés à Madagascar pour soigner la dysenterie. L’ethnomédecine africaine utilise les décoctions et infusions de feuilles dans le traitement de plusieurs pathologies (Badiane, 2017).

Selon Seguena (2013), la décoction des feuilles de Terminalia mantaly est prise en boisson ou en bain de vapeur pour le traitement du paludisme. Le pétrissage des feuilles donne une pâte qui, ajoutée à l’eau, constitue un remède efficace pour le traitement du paludisme.

Autres emplois
Les feuilles de T. mantaly sont employées comme fourrage frais en zone urbaine. Elle est plantée dans les agglomérations comme plante d’ombrage et ornementale. C’est une plante utilisée comme bois de construction, dans la menuiserie d’intérieur ordinaire (les portes, les fenêtres, les escaliers). Dans son habitat naturel, l’écorce et le bois sont utilisés pour la teinture (Arbonnier, 2002). Elle sert aussi de bois de chauffe et est utilisée dans la confection de manches d’outils.

GENERALITES SUR LE STRESS OXYDATIF 

Définition du stress oxydatif

Le stress oxydatif est le résultat d’une agression chimique de notre organisme. Le mot stress vient du latin « stringere » et « stressus » qui signifie serré. Il peut être assimilé à un ensemble de réactions physiologiques induites par un organisme soumis à un changement de situation (déséquilibre entre les systèmes pro-oxydant et antioxydant en faveur du système pro-oxydant). Ce déséquilibre de la balance est illustré par la figure 8. Ces réactions vont engendrer une réponse de l’organisme afin de rétablir ses conditions de base. Le stress oxydatif est diffèrent du stress psychique ou psychosocial (Bousso, 2010).

Définition d’un radical libre 

Un radical libre est une espèce chimique neutre ou chargée qui possède un ou plusieurs électrons célibataires (non appariés) sur la couche externe. Cette caractéristique le rend instable. Il en résulte une grande réactivité de ce radical qui attaque les cellules voisines pour leur arracher un électron et se stabiliser. La production de ces espèces radicalaires est physiologique et donc utile tant qu’elle reste à des doses raisonnables. Cette production est régulée par des systèmes de défenses antioxydants, qui lorsqu’ils sont débordés entrainent un stress oxydatif (Kouamé, 2017).

Origine des radicaux libres 

Origine cellulaire 

La chaîne respiratoire mitochondriale
La chaîne respiratoire mitochondriale dans laquelle les êtres aérobies puisent leur énergie, joue un rôle capital dans la cellule. Néanmoins les conséquences de cette activité mitochondriale sont doubles et paradoxales.

En effet, elle fournit d’une part à la cellule une source importante d’énergie par réduction tétravalente de l’essentiel de l’O2 que nous respirons en entrainant une production d’eau selon la réaction suivante:

O2 + 4e- + 4 H+ → 2H2O

D’autre part elle entraine la formation d’espèces réactives de l’oxygène. Ainsi cette chaîne de transport peut laisser « fuir » une certaine proportion d’électrons qui vont réduire l’oxygène. C’est ainsi qu’environ 1 à 5 % de l’oxygène subit une réduction monoélectronique (addition d’un seul électron). De chacune de ces réductions mono-électroniques résulte des entités radicalaires et moléculaires beaucoup plus réactives que l’oxygène qui leur a donné naissance. Ce sont l’ion superoxyde, le peroxyde d’hydrogène, et le radical hydroxyle .

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE :ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA PLANTE
I-1 Systématique
I-2 Description botanique
I-2-1 Port
I-2-2 Feuilles
I-2-3 Inflorescence
I-2-4 Fruits
I-3 Répartition géographique
I-4 Chimie
I-5 Pharmacologie
I-6 Emplois
I.6.1 Emplois thérapeutiques
I.6.2 Autres emplois
CHAPITRE II : GENERALITES SUR LE STRESS OXYDATIF
II .1. Définition du stress oxydatif
II .2 Définition d’un radical libre
II.3 Différents types de radicaux libres
II. 4. Origine des radicaux libres
II.4.1. Origine cellulaire
II.4.1.1 La chaîne respiratoire mitochondriale
II.4.1.2 Autres sources endogènes
II.4.2 Sources exogènes des radicaux libres
II.5 Actions biologiques des radicaux libres
II.5.1 Effets protecteurs
II.5.2 Effets délétères
II. 6 Les antioxydants
II.6.1. Antioxydants endogènes
II.6.1.1 Système enzymatique
II.6.1.2 Système non enzymatique
II.6.2 Antioxydants exogènes
II.6.2.1 Les vitamines
II.6.2.2 Les oligo-éléments
II.6.2.3 Les caroténoïdes
II.6.2.4 Les polyphénols
II.7 Pathologies associées au stress oxydant
II.7 .1 Stress oxydant et maladie d’Alzheimer
II.7.2 Stress oxydant et maladie de Parkinson
II.7.3 Stress oxydant et cancer
CHAPITRE III : PRINCIPE DE LA METHODE ABTS
DEUXIEME PARTIE :ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
I.1. Matériel et réactifs
I.1.1. Matériel végétal
I.2.2. Matériel de laboratoire
I.1.3. Principaux réactifs utilises
I.2. Méthodes
I.2.1. Extraction et fractionnement
1.2.1.1. Extraction
1.2.1.2. Fractionnement
I.2.2 Activité antiradicalaire
I.2.2.1 Protocole expérimental
I.2.2.2. Expression des résultats et analyses statistiques
CHAPITRE II : RESULTATS
II.1. Rendements d’extraction et de fractionnement
II.2. Activité antiradicalaire
II.2.1. Pourcentage d’inhibition
II.2.1.1. Extrait éthanolique
II.2.1.2. Fraction dichlorométhanique
II.2.1.3. Fraction d’acétate d’éthyle
II.2.1.4. Fraction aqueuse
II.2.1.5. Acide ascorbique
II.2.2. Concentration inhibitrice à 50% (CI50)
Chapitre III : DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
WEBOGRAPHIE
ANNEXES

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