ETUDE DE LA SITUATION DE LA MORTALITE DANS LE SERVICE DE PEDIATRIE

INDICATEURS DE SANTE

         La mesure de l’état de santé de la population repose sur les indicateurs de santé, généralement sous forme de taux, de pourcentage ou de ratio. Ils constituent des instruments de mesure qui permettent de quantifier et de rendre comparable les informations.
Mortalité : c’est le nombre de décès survenus sur une période donnée pour une population donnée.
Taux de mortalité : c’est le rapport entre le nombre de décès survenus sur une période donnée pour un effectif de la population pendant cette période.
Taux de mortalité spécifique d’une maladie : c’est le rapport entre le nombre de décès attribuable à cette maladie sur une période donnée et l’effectif de la population pour la même période.
La morbidité: c’est le nombre des maladies ou la somme des maladies enregistrées pendant une période donnée au sein d’une population.
Elle peut s’exprimer sous forme d’incidence ou de prévalence.
 L’incidence d’une maladie : c’est le nombre de nouveaux cas d’une maladie apparus sur une période donnée.
 La prévalence d’une maladie : c’est le nombre total de cas, anciens comme nouveaux.
La létalité : c’est le risque pour une maladie donnée d’entraîner la mort

Faible poids de naissance

         Le faible poids de naissance peut être dû à la prématurité ou à l’insuffisance pondérale à la naissance par rapport à l’âge gestationnel (retard de croissance intra-utérin), ou encore à la combinaison des deux. Le poids à la naissance est un bon indicateur de l’état nutritionnel de la mère, et aussi des chances de survie de l’enfant et de son développement psychosocial. La prévalence des enfants dont le poids à la naissance est inferieur à 2,5kg avoisine dans les pays en développement 10%. Chaque année 11millions de nouveau-nés en Asie du Sud et 3,6 millions en Afrique subsaharienne, naissent avec un faible poids [69]. Au Sénégal, les nouveau-nés de faible poids ont une mortalité néonatale près de deux fois plus élevée que ceux de poids normal (51‰ contre 26‰) [57]. Les nouveau-nés qui présentent une insuffisance pondérale par rapport à l’âge gestationnel sont parfois petits pour des raisons génétiques, mais dans la plupart des cas, le retard de croissance intra-utérin est dû à une malnutrition et/ou à un mauvais état de santé de la mère, à des problèmes comportementaux tels que le tabagisme ou l’alcoolisme, ainsi qu’à d’autres facteurs qui ne sont pas encore bien compris. Le véritable retard de croissance intra-utérin est une cause importante de mortalité périnatale, qu’il s’agisse de la mortalité in utéro ou de la mortalité néonatale. Le faible poids de naissance concerne essentiellement la prématurité et l’hypotrophie. La prématurité est en rapport avec l’âge gestationnel tandis que l’hypotrophie se reporte à la trophicité quelque soit l’âge gestationnel. La prématurité est la première cause de mortalité périnatale et constitue une source importante d’handicap chez l’enfant [11]. Plus de 60 % des décès périnataux et 50% des séquelles neurologiques néonatales sont dus aux accouchements survenant avant 32 semaines d’aménorrhée [21]. Les enfants prématurés décèdent souvent d’infections, d’hypothermie, d’hypoglycémie ou d’autres complications notamment hémorragiques et neurologiques.

SIDA DE L’ENFANT

        Le VIH/SIDA reste l’une des principales causes de mortalité et de morbidité chez le nourrisson et l’enfant en Afrique. Aujourd’hui dans le monde, la mortalité due au VIH/SIDA est de 7,7% chez les enfants de moins de cinq ans. Le VIH/SIDA menace les progrès obtenus en matière de santé et de survie du nourrisson et de l’enfant. Dans la plupart des cas, il est possible de prévenir l’infection à VIH chez l’enfant. Les pays industrialisés d’Amérique du nord et de l’Europe, ont réussi à contrôler l’infection pédiatrique grâce au dépistage systématique du VIH faisant partie des soins anténataux, associés à diverses stratégies, telles que les schémas thérapeutiques d’antirétroviraux combinés (ARV), les césariennes électives et l’abstention totale de l’allaitement. Ces différentes mesures ont contribué à la réduction du taux de transmission mère-enfant du VIH(TME) actuellement inferieure à 2%. En Afrique au contraire, les taux élevés de natalité et d’infection maternelle à VIH, les difficultés d’accès aux interventions actuellement disponibles ainsi que la pratique généralisée d’un allaitement prolongé se traduisent par une transmission encore importante du VIH chez l’enfant. Sans intervention pour prévenir la transmission mère- enfant du VIH (PTME), le risque est estimé à 30 à 40%. Les enfants nés de mères atteintes de VIH/SIDA mais qui ne sont pas infectés, ont un risque de mortalité 2 à 5 fois supérieur comparativement à ceux nés d’une mère non infectée. L’infection à VIH est une préoccupation pédiatrique dans la majorité des pays en Développement surtout en Afrique subsaharienne où vivent 90% des enfants séropositifs. Au Sénégal où le taux de prévalence du VIH est de 1,4% dans la population générale, près de 3000 enfants seraient atteints [23]. Les efforts visant à l’extension des soins et des traitements chez les enfants doivent aller de pair avec ceux permettant d’accélérer l’adoption des interventions disponibles en vue de réduire la TME. Actuellement, dans les pays les plus affectés, ces interventions n’atteignent même pas 10% de la population. L’accès à des soins et traitements efficaces restent l’un des principaux obstacles.

Cancers de l’enfant

         Les affections malignes de l’enfant ne représenteraient qu’une faible proportion (1-3%) des cancers humains. Cependant, elles constituent, dans les pays développés, la deuxième cause de décès chez l’enfant âgé de plus de 3 ans après les accidents. Dans les pays en développement, la moitié de la population ayant moins de 15 ans, l’impact potentiel de cancers chez les enfants apparaît important. Celui-ci est probablement masqué par la fréquence des  pathologies infectieuses et nutritionnelles [42]. Lors d’une étude rétrospective incluant 130 patients atteints de cancer à L’hôpital principal de Dakar, l’incidence hospitalière était d’environ 12 nouveaux cas par an ; les affections les plus fréquentes étant les leucémies (22%) les lymphomes (19%) néphroblastome (16%) et rétinoblastome (6%) [36]. Les données du registre d’hospitalisation du service de pédiatrie de l’HALD (2003-2007), plaçaient le néphroblastome au premier rang des cancers (29,8%) suivi des lymphomes malins non hodgkiniens (27,1%), les leucémies (10,6%), le rétinoblastome (7,9%) [56]. Malgré de progrès notables réalisés ces dernières années dans la prise en charge du cancer de l’enfant au Sénégal, celle-ci reste encore difficile.

Les pathologies nutritionnelles

         Elles constituaient il y’a de cela quelques décennies, la première cause de mortalité dans les structures hospitalières. En effet Weizani .H qui avait analysé la mortalité dans le service de pédiatrie en 1975, avait trouvé que la malnutrition constituait la première cause de décès chez l’enfant avec un taux estimé à 44% [70]. Le taux de décès lié aux affections nutritionnelles n’est plus que de 2 ,5% dans notre étude. Gueye.M en 2005, retrouvait un taux de mortalité de (11%) [32]. Le taux de létalité était de 11,4% inferieur à celui d’Agbere.R (30,1%) et Ndiaye.D 16,7% [1,50]. La baisse de la mortalité hospitalière liée à la malnutrition s’explique par de nombreux facteurs parmi lesquels : la prise en charge périphérique des cas dans les centres de récupération nutritionnels ; mais aussi par la quasi éradication des maladies autrefois grandes pourvoyeuses de malnutrition telle que la rougeole. Mais la contribution de la malnutrition dans les décès des enfants est bien plus importante que les chiffres habituellement donnés dans les structures hospitalières. En effet, chez beaucoup d’enfants qui décèdent d’autres pathologies, la malnutrition constitue un facteur favorisant [27]. Nous pouvons expliquer cette baisse de la mortalité par le fait que beaucoup de formes de malnutrition sont prises en charges actuellement par les Centres de Réhabilitation et d’Education Nutritionnelle (CREN) et par les Projets de Nutrition Communautaire (PCN). Cette baisse est également liée à une amélioration des protocoles de prise en charge qui privilégient un apport nutritionnel équilibré par la voie orale.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I. Indicateurs de santé
I. Epidémiologie
I.1. La mortalité néonatale
I.1.1. Dans le monde
I.1.2 En Afrique
I.1.3 Au Sénégal
I.2. MORTALITE POST-NEONATALE
I.2.1. DANS LE MONDE
I.2.2. En AFRIQUE
I.2.3. Au SENEGAL
II. PRINCIPALES CAUSES DE MORTALITE ET MORBIDITE PEDIATRIQUE
II.1.PERIODE NEONATALE
II.1.1. Faible poids de naissance
II.1.2. Asphyxie et traumatismes obstétricaux
II.1.3. Les infections néonatales
II.2. LA PERIODE POST-NEONATALE
II.2.1. Pathologies infectieuses
II.2.1.1. Paludisme
II.2.1.2. Les états infectieux
II.2.1.3. Méningites
II.2.1.4. Sida de l’enfant
II.2.2. Les infections respiratoires aigues
II.2.3. Les maladies diarrhéiques
II.2.4. La malnutrition
II.2.5. Cancers de l’enfant
III.STRATEGIES DE SURVIE DE L’ENFANT
III.1.Pendant la période périnatale
III.1.1.Les soins obstétricaux et néonataux d’urgence (SONU)
III.1.2.Les soins essentiels aux nouveau-nés
III.2. Pendant la période post néonatale : la stratégie de la prise en charge intégrée des maladies de l’enfant(PCIME)
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
I. Objectif
I.1. Objectif général
I.2.Objectif spécifique
II. Cadre d’étude
II.1.Situation géographique
II.2.les locaux
II.3.Les activités menées par le service
II.4.Le personnel
III. Malades et méthodes
III.1 Malades
III.2 Méthodes
IV.RESULTATS
IV.1. ETUDE DESCRIPTIVE
IV.1.1 Décès dans le service
IV.1.2.Caractéristiques sociodémographique des patients décédés
IV.1.2.1.Répartition des patients décédés selon les tranches d’âges
IV.1.2.2.Répartition des patients décédés selon le sexe
IV.1.2.3.Répartition des patients décédés selon la profession du père
IV.1.2.4.Répartition des patients décédés selon le revenu mensuel du père
IV.1.2.5.Répartition des patients décédés le niveau d’instruction de la mère
IV.1.2.6.Répartition des patients décédés selon l’origine géographique
IV.1.2.7.Répartition des patients décédés de la région de Dakar en fonction du département
IV.I.2.8.Répartition des patients décédés selon la référence
IV.1.2.9.Répartition décédés selon le lieu de référence
IV.1.2.10. Répartition des patients décédés selon la référence hospitalière
IV.1.3. Caractéristiques spatio-temporelles
IV.1.3.1. Répartition des patients décédés selon les unités d’hospitalisations
IV.1.3.2. Répartition des décédés selon les mois de l’année
IV.1.3.3. Répartition des décès en fonction des jours de la semaine
IV.1.3.4. Répartition des patients décédés dans le nycthémère (selon les tranches horaires de travail des équipes soignantes)
IV.1.4. Données nosologiques
IV.1.4.1. Répartition des décès selon les pathologies
IV.1.4.2. Répartition des décès dans la tranche d’âge 0- 28 jours
IV.1.4.3. Répartition des pathologies des enfants décédés dans la tranche d’âge 29 jours– 1 an
IV.1.4.4. Répartition des pathologies des enfants décédés dans la tranche d’âge 1an- 5 ans
IV.1.4.5. Répartition des pathologies des enfants décédés dans la tranche d’âge de plus de 5ans
IV.1.4.6. Répartition des décès selon les pathologies infectieuses
IV.1.4.7. Répartition des décès selon les pathologies oncologiques
IV.1.4.8. Répartition des patients décédés selon l’intervalle de temps entre début de la maladie et la date d’hospitalisation
IV.1.4.9. Répartition des patients décédés selon la durée d’hospitalisation
IV.2.ETUDE ANALYTIQUE
IV.2.1.Etude de la mortalité globale dans le service
IV.2.2.Mortalité spécifique pour l’âge
IV.2.3.Distribution de la mortalité spécifique pour le sexe
IV.2.4.Distribution de la mortalité spécifique pour l’unité d’hospitalisation
IV.2.5.Distribution du nombre de décès dans en fonction des mois de l’année 2009
IV.2.6.Distribution de la mortalité spécifique selon les pathologies en fonction de l’âge
IV.3. ETUDE DE LA LETALITE
IV.3.1. Taux de la létalité globale
IV.3.2. Taux de la létalité selon les pathologies néonatales
IV.3.2. Taux de la létalité selon les pathologies oncologiques
IV.3.3. Taux de la létalité selon les pathologies infectieuses
DISCUSSION
V.1. Mortalité globale
V.2.Profil sociodémographique des patients
V.2.1.1.Sexe
V.2.2.Age
V.2.3.Niveau d’instruction de la mère
V.2.3.Niveau socio-économique
V.3.Référence
V.4.Analyse de la mortalité en fonction de la tranche d’âge
V.4.1.Mortalité néonatale
V.4.2.Mortalité des enfants âgés de 29 jours à 1an
V.4.3.Mortalité des enfants âgés de 1à 5 ans
V.4.4.Mortalité des enfants âgés de plus de 5 ans
V.5.Mortalités des enfants en fonctions des pathologies
V.5.1.Pathologies néonatales
V.5.2.Pathologies oncologiques
V.5.3.Pathologies infectieuses
V.5.4.Pathologies respiratoires aiguës
V.5.5.Néphropathies
V.5.6.Cardiopathies
V.5.7.Pathologies nutritionnelles
V.5.8.Pathologies digestives
V.6. Données spatio- temporelles
V.6.1. Durée des patients en hospitalisation
V.6.2. Durée des patients dans les unités d’hospitalisations
V.6.3. Période annuelle
V.6.4. Profil annuel des patients décédés selon les jours de la semaine
V.6.5.Tranche horaire des équipes soignantes
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIQUES

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