Etude de la qualité du ruisseau de Fenières et de ses affluents

Gestion du site par le Conservatoire Rhône-Alpes des Espaces Naturels (CREN)

  Le CREN est une association loi 1901 qui a pour but de conserver la biodiversité de la région Rhône-Alpes. Il gère ce site depuis 2000 en association avec la commune de Thoiry, suite à la prise d’un arrêté préfectoral de protection de biotope sur le marais de Fenières et une partie du ruisseau en 1998. Un plan de gestion a été élaboré en 2000 pour une durée de six ans. Il a été renouvelé en 2007, mais concerne une surface plus importante qu’en 2000 (annexe 1). En effet, la zone d’étude actuelle correspond à la partie du bassin versant de Fenières et affluents ayant été intégrée au site Natura 2000 des Crêts du haut Jura entre 2000 et 2007. Le plan de gestion 2007-2011 concerne le marais et le ruisseau de Fenières et ses affluents : le Nant de l’Ainé et le ru Saint Jean. Il a trois objectifs :
– Maintenir ou améliorer la qualité des milieux ouverts des marais,
– Retrouver ou maintenir un milieu aquatique ayant des conditions favorables pour l’Ecrevisse à pieds blancs,
– Conserver le niveau de fréquentation actuel et privilégier la valorisation pédagogique en dehors du site.
Afin d’atteindre le 2ème objectif, un diagnostic de l’état chimique, biologique et morphologique du ruisseau de Fenières, du Nant de l’Ainé et du ru de Saint Jean à été réalisé en 2007. A la suite de cela, le protocole de suivi des populations d’écrevisse à pieds blancs, de la qualité physico-chimique et biologique dans lequel s’inscrit cette étude a été mis en place. Ce suivi est réalisé chaque année sur une durée de cinq ans. Il permet de connaître l’état des trois cours d’eau et ainsi savoir s’ils sont adaptés au développement des écrevisses à pieds blancs. Afin de pouvoir évaluer cela, il est important de connaître les exigences écologiques de cette espèce.

Caractéristiques physico-chimiques

– Le pH doit être compris entre 6,2 et 8,5.
– La concentration en nitrates doit être de préférence inférieure à 6 mg/L. Un seuil de tolérance maximal est fixé à 13 mg/L.
– La concentration en nitrites doit être inférieure à 0,09 mg/L.
– La concentration en ammonium doit être inférieure à 0,02 mg/L.
– La concentration en phosphates doit être inférieure à 0,01 mg/L.
– Les eaux doivent être bien oxygénées, la concentration en oxygène optimale est fixée à 7 mg/L ou 80 % de saturation.
– Les eaux ne doivent pas être trop riches en matière organique car cela peut entrainer le colmatage des habitats et diminuer la concentration en oxygène dissous.
– La présence de calcium est indispensable puisque que ça lui permet de construire sa carapace.

Le ruisseau de Fenières 

  Depuis 2007, les valeurs de conductivité et de concentrations en oxygène dissous et nitrates sont tout à fait adaptées à l’écologie de l’écrevisse à pieds blancs. La station RF2 montre chaque année, les teneurs en nitrates les plus faibles. Le pH est également conforme au besoin d’A. pallipes, sauf en 2007 où il est légèrement plus élevé. Une valeur trop élevée de pH peut être problématique pour la reproduction. Cependant, des valeurs beaucoup plus basses sont observées depuis cette date, le pH ne semble donc pas être limitant pour le développement de l’espèce. L’oxygène dissous est faible en 2009 mais reste dans le preferendum écologique d’A. pallipes. Ce paramètre variant beaucoup au fil de la journée et des saisons (en lien notamment avec la température et l’activité photosynthétique), une étude plus poussée serait peut être nécessaire (avec plus de mesures) pour vérifier qu’il ne devienne pas limitant. En revanche, les concentrations en orthophoshates semblent plus problématiques puisqu’en 2009 elles dépassent le seuil maximal toléré par A. pallipes (0.1mg/L) et en 2011 elles l’atteignent. Bien que des écrevisses à pieds blancs aient été retrouvées dans des cours d’eau présentant des concentrations en orthophosphates plus élevées que celles observées sur le ruisseau de Fenières, il est important de gérer cette pollution afin de leur garantir un milieu adapté. Cette pollution en orthophosphates peut être due à des rejets directs d’eaux usées dans le cours d’eau. En effet, plusieurs points de rejets ont été localisés à l’amont de la station RF2. Il sera donc important de raccorder au réseau collectif, les personnes ne disposant pas de système d’assainissement. Des problèmes de branchement au sein du réseau d’eaux usées est possible, un diagnostic du réseau sera nécessaire.

Etude de la liste faunistique

  Afin d’avoir une vision plus complète du peuplement, cette partie ne sera pas seulement basée sur les huit prélèvements IBGN mais sur les 12. Les gammares constituent 70% du peuplement total. On constate également la présence importante de Chironomidae (25%). Cela montre une forte concentration en matière organique. Ce constat est logique puisque les substrats sont dominés par de la vase. Cependant, on retrouve la majorité des individus de ce taxon dans un seul prélèvent (de vase). Les autres sont observés dans des litières ou du sable. Le colmatage des substrats comme les galets et graviers ne semble donc pas important. Le taxon indicateur Odontoceridae est fortement polluo-sensible et nécessite des milieux oligotrophes. Sa présence indique que le ruisseau est peu impacté par des pollutions en nitrates ou en phosphates. Les Elmidae sont représentés par 4 genres (Elmis, Limnius, Riolus et Stenelmis) et constituent 4% du peuplement. La présence de cette famille et de Gammares permet également d’écarter la possibilité d’une pollution importante de l’eau. En dehors d’Odontoceridae et Leuctra, il faut noter l’absence de taxons polluo sensibles. Comme sur les trois autres stations, on constate l’absence des grands plécoptères (Perlodidae et Perlidae) qui traduit une dégradation du milieu.

Evolution depuis 2007

   En 2007, une opération de capture marquage (CMR), recapture a été menée sur une station située à 50 mètres en amont de la station RS1. Elle a mis en valeur une très forte abondance des écrevisses ce qui traduit une population bien implantée et viable à long terme en l’absence d’apparition de nouvelles contraintes. Les campagnes des autres années ont consisté comme en 2011 à une prospection du linéaire.On constate une augmentation du nombre d’individus observés entre 2008 (185 individus) et 2011. Certains secteurs où elles n’étaient pas présentes en 2008 et 2009,paraissent plus peuplés en 2010 et 2011. L’aval du cours d’eau (de l’amont du pont à la confluence) ne présente aucune écrevisse. Cependant, ces observations ne nous permettent pas vraiment de conclure précisément sur l’évolution des populations. Une nouvelle opération de Capture, marquage, recapture serait nécessaire à la station utilisée en 2007 afin de pouvoir comparer les résultats. Au vu des prospections effectuées chaque année, cette station semble située dans le secteur présentant la plus grande abondance d’écrevisses à pieds blancs. Les résultats de la CMR ne seront donc pas forcément représentatifs de l’état des populations sur l’ensemble du cours d’eau.

Le ruisseau de Fenières

   Ce suivi a permis de mettre en valeur plusieurs dysfonctionnements sur le ruisseau de Fenières. Tout d’abord, on constate que les concentrations en orthophosphates sont beaucoup trop élevées pour A. pallipes (>0.1mg/L). Ensuite, on observe une pollution thermique en été, entraînant une augmentation brutale de la température d’une heure à l’autre. L’écrevisse à pieds blancs ne supportant que de faibles variations de température, ces phénomènes lui sont préjudiciables. Le ruisseau n’est donc pas apte à accueillir des écrevisses à pieds blancs. Cependant, cette situation n’est pas immuable puisqu’en parallèle les autres paramètres du suivi semblent compatibles avec la présence d’A. pallipes. En effet, les habitats observés à la station RF2 présentent une bonne diversité et de nombreuses caches sont observables. De plus, mis à part la pollution thermique, les valeurs de températures sont comprises dans le preferendum thermique de l’espèce. Si aucune autre perturbation ne survient, une gestion des deux pollutions identifiées (chimique et thermique) devrait, à terme, permettre au ruisseau de Fenières d’accueillir des écrevisses à pieds blancs.

Le Nant de l’Ainé

   Les résultats du suivi montrent que le Nant de l’Ainé présente à l’heure actuelle des caractéristiques favorables à A. pallipes. Une pollution en nitrates est observée mais est limitée et les concentrations mesurées restent compatibles avec les exigences écologiques d’A. pallipes. Les températures sont également adaptées à l’espèce puisqu’elles ne sont pas trop élevées et ne subissent que de faibles variations journalières. Les peuplements d’invertébrés sont composés de quelques espèces polluo-sensibles qui montrent que le milieu reste de bonne qualité. Les habitats sont dominés par des dépôts de tuf, ce qui ne semble pas très favorable. Cependant, des substrats variés ainsi que des caches sous berges pourraient constituer des habitats adaptés. De plus, l’écrevisse était présente auparavant et les habitats étaient relativement semblables. Le Nant de l’Ainé présente au terme de ces cinq années de suivi un milieu assez favorable à A. pallipes. En revanche, les concentrations en nitrates sont à surveiller.

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Table des matières

Sommaire
Résumé
Abstract
Introduction
I- Contexte de l’étude
1) Localisation du site d’étude
2) Gestion du site par le Conservatoire Rhône-Alpes des Espaces Naturels (CREN) 
3) Les exigences écologiques d’Austropotamobius pallipes
a- Caractéristiques physiques
b- Caractéristiques physico-chimiques
c- Caractéristiques thermiques
4) Le but de l’étude
II- Matériels et méthodes
1) Les analyses physico-chimiques
a- Matériels utilisés
b- Exploitation des données
2) Les relevés thermiques
a- Matériel
b- Exploitation des données
3) L’étude des peuplements d’invertébrés
a- La méthode
b- L’exploitation des résultats
4) Le suivi des populations d’A. pallipes
a- Matériel et méthode
b- Exploitation des données
III- Résultats et discussion
1) Les paramètres physico-chimiques
a- Le suivi 2011
b- Les résultats depuis 2007
2) La Température de l’eau
a- Ruisseau de Fenières
b- Nant de l’Ainé
c- Ru de Saint Jean
3) Les peuplements de macro-invertébrés
a- Le ruisseau de Fenières
b- Le Nant de l’Ainé
c- Le Ru de Saint Jean
4) Le suivi des populations d’A. pallipes
a- Le suivi 2011
b- Evolution depuis 2007
IV- Synthèse : Capacité des cours d’eau à accueillir A. pallipes
1) Le ruisseau de Fenières
2) Le Nant de l’Ainé
3) Le ru de Saint Jean
Conclusion
Bibliographie
Liste des figures et tableaux
Annexes

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