Etude de la productivité et de la stabilité du maïs 

Etude de la productivité et de la stabilité du maïs

Matériel et méthodes

Souvent perçue comme une culture de déclin et appelée à disparaître face à certaines contraintes telles que la concurrence du maïs, et du riz, le sorgho constitue pourtant une option essentielle pour la satisfaction des besoins alimentaires futurs de l’Afrique de l’Ouest (Célestin et al., 2001). Entre 1990 et 2020, la population africaine augmentera en moyenne de 120 %. Les difficultés pour subvenir aux besoins alimentaires seront énormes et les prévisions de la F.A.O. sont particulièrement alarmantes, qui annoncent 300 millions de personnes subissant une malnutrition chronique en Afrique sub-saharienne. Pour nourrir sa population, l’Afrique de l’ouest devra multiplier par trois, par rapport à 1985, les rendements de ses cultures et par cinq la productivité du travail agricole. Or, si les statistiques indiquent un doublement de la production de sorgho entre 1974 et 1994, principalement par l’accroissement des surfaces, les tendances actuelles semblent inverser l’évolution.

Peut-on, dans ces conditions, envisager que la sécurité alimentaire de ces pays soit assurée principalement par des productions extérieures, c’est à dire par une importation massive de blé et de riz ? ou que la culture intensifiée du maïs dans les zones soudaniennes satisfasse la demande des régions sahéliennes? Cela est peu plausible, et le sorgho qui est particulièrement bien adaptés aux conditions écologiques de ces régions, sera amené à contribuer de manière significative à l’alimentation des populations tant rurales qu’urbaines, s’il se montre capable de pénétrer ces derniers marchés. Face à ce phénomène, le projet « agrobiodiversité du sorgho » a été initié en partenariat avec l’I.E.R., l’I.C.R.I.S.A.T, l’I.P.R, les O.P et les O.N.G « A.M.E.E.D », « F.D.S » et « G.R.A.A.D.E.C.O.M ». Son objectif général est de « Valoriser de façon participative la biodiversité des écosystèmes à base de sorgho dans une perspective d’accroître la production du sorgho et la préservation de son agrobiodiversité ».

Des essais multilocaux ont été initiés dans trois zones agro-écologiques à savoir Kagnan (Cercle de Tominian), Kaniko (Cercle de Koutiala) et Siramana (Cercle de Sikasso). Dans la zone cotonnière du mali, l’amélioration des techniques agricoles provoque des modifications profondes des modes de cultures. Nous observons une tendance à l’abandon des cultures traditionnelles au profit du maïs qui valorise mieux l’intensification. Les mils et sorghos subissent une marginalisation sur les sols les plus pauvres, qui s’accompagne d’une uniformisation variétale. Dans les vieux bassins cotonniers (Koutiala, pluviométrie de 700 à 900mm), le sorgho reste la céréale principale mais la saturation de l’espace rural entraîne des exigences de productivité supérieure. Enfin dans la zone Nord (Djenné, San, pluviométrie inférieure à 700mm), la culture du coton a été abandonnée et ne joue plus son rôle moteur dans l’intensification ; en revanche, la faiblesse et l’irrégularité des pluies constituent les principaux risques de disparition variétale pour les variétés les plus tardives. D’où le thème: Etude de la productivité et de la stabilité de maïs et du sorgho en champs paysans dans le village de Kagnan. Cercle de Tominian.

Le but que nous nous proposons d’atteindre est de comparer entre elles et vis-à-vis d’un témoin local (sorgho et maïs) différentes variétés de sorgho placées dans des environnements diversifiés. On abordera simultanément l’adaptabilité, la stabilité, le potentiel de rendement et les qualités organoleptiques IV.3.- Analyse de la stabilité La stabilité peut se définir comme la capacité d’une population de s’accommoder d’un changement d’environnement, c’est à dire de demeurer fonctionnelle dans une série d’environnements différents. La productivité moyenne des différents paysans est très variable. Nous considérons que chaque paysan correspond à un environnement différent. Nous mesurons l’indice environnemental d’un paysan par sa productivité moyenne, pour toutes les variétés, puis nous traçons pour chaque variété, le graphique donnant le rendement de la variété en fonction de l’indice environnemental (IE). La droite d’ajustement du rendement en fonction de l’IE donne des informations sur le comportement de la variété lorsque la productivité moyenne du milieu change.

En raison de la faible fertilité des sols, il y a peu de relation entre l’indice environnemental et le rendement des variétés sans engrais. L’analyse a donc porté essentiellement sur les rendements obtenus avec fertilisation. L’analyse statistique montre que les pentes des droites décrivant la réaction des variétés en fonction de l’indice environnemental ne sont pas significativement différentes. Seules les ordonnées à l’origine changent. Ce résultat sous-entend que l’effet de l’environnement est similaire pour toutes les variétés. Notons pourtant que l’analyse de stabilité montre ses limites en condition de sécheresse. Normalement l’indice environnemental est très lié à la fertilité du sol. En 2004 la sécheresse a probablement aussi joué un rôle important dans l’explication du rendement moyen des variétés. Mais la sécheresse a un rôle très différent suivant les variétés. Une variété de cycle court pourra répondre positivement à une fin des pluies précoce tandis que la réponse d’une variété plus tardive sera négative.

CONCLUSION ET SUGGESTIONS

Toutes les variétés ont réagi à la fertilisation, à l’exception de la variété locale, le dubirou. La variété V6 (CSM63 E) s’est montrée performante. Cette supériorité s’explique par le plus grand nombre de panicules récoltées par unité de surface. Au point de vue de la phénologie les variétés ont épié dans le période recommandée pour l’épiaison de la zone, à l’exception de la V5 et V4 qui semblent un peu tardives pour la zone. Les mauvais rendements que nous avons enregistrés chez certaines variétés sont dus en partie à la pluviométrie qui a été déficitaire (549mm contre une moyenne de 671 mm) surtout au moment de l’épiaison c’est à dire au mois de septembre. Il faut noter les limites de la V6 qui en année de bonne pluviométrie serait sujette aux attaques d’oiseaux et à la moisissure, car elle semble la plus précoce. En raison de la faible fertilité des sols, il y a peu de relation entre l’indice environnemental et le rendement obtenus sans engrais. L’analyse de la stabilité a donc porté essentiellement sur les rendements obtenus avec fertilisation. L’analyse montre que l’indice de fertilité des variétés 2, 3, 4 et 5 explique une forte part du rendement avec engrais, tandis que pour la V6 (CSM63E) et la V1 (maïs), l’indice environnemental explique peu le rendement.

La supériorité de la V6 correspond surtout à sa réussite relative aux faibles niveaux de fertilité. Son rendement est supérieur à 1000 kg/ha lorsque le rendement moyen des paysans ne dépasse pas 500 kg/ha. Le rendement moyen observé en champs paysans est de 327 kg/ha qui est assez proche du rendement des sorghos sans engrais observé dans nos essais (310 kg/ha). Les sites d’implantations des essais sont donc bien représentatifs de la productivité du terroir de Kagnan. Les rendements mesurés cette année sont tous faibles par rapport à la moyenne de 750 kg/ha mesurée en 2003. Les critères que nous avons retenus dans le choix des paysans de Kagnan sont : le rendement, la précocité. Ces deux critères semblent indispensables pour que la variété soit acceptée par ces paysans. Nous suggérons à ce que l’on approfondisse dans les futurs essais le comportement de la variété locale qui n’a pas réagis à la fertilisation. Cette étude nous a fait voir qu’une variété jugée meilleure à la station peut avoir des limites en milieu paysan, surtout dans les conditions climatiques défavorables comme cette campagne 2004.

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Table des matières

Résumé
1.INTRODUCTION
III- Matériel et méthodes
2. –Site
III.2.2) Le climat
III.2 – Matériels
III.3 Méthodes
III.3.1- Dispositif expérimental
III.5 – La sélection participative
IV.Résultats et discussions
IV.1.1 – Diversité entre les paysans
IV.1.2 – Interaction variété x fertilisation
IV.1.3 – Analyse de la variance sur le rendement grain
IV.1.4 -Etude des composantes du rendement
Nombre de panicule au m2
Poids moyen d’une panicule
IV.2 – Analyse de la phénologie
IV.3.- Analyse de la stabilité
IV.4. Comparaison avec les rendements observés en champs paysans
IV.5 Sélection participative
V- CONCLUSION ET SUGGESTIONS
VI – RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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