Les déchets ménagers et assimilés ou déchets municipaux
Ils regroupent non seulement les ordures ménagères (OM) qui constituent le contenu classique de la poubelle des ménages, mais aussi des déchets non ménagers qui, de par leurs caractéristiques, peuvent être collectés et éliminés dans les mêmes conditions que les OM. Ces déchets sont collectés par la commune. Ils sont constitués par : les ordures ménagères proprement dites : déchets issus de l’activité domestique des ménages, cendres, débris de verre ou de vaisselle, papiers, balayures ; les déchets des espaces verts : il s’agit de déchets biodégradables (tontes de pelouse, branchages, feuilles) ; les objets encombrants : il s’agit des déchets volumineux que l’on ne peut pas mettre dans la poubelle habituelle. Ils comprennent les vieux meubles, ferrailles, literies , jouets, etc. ; les déchets liés à l’usage automobile (épaves, pneus) ; les déchets de l’assainissement (boues de station d’épuration des eaux urbaines, de curage des égouts, matières de vidange) ; les déchets ménagers spéciaux : il s’agit des déchets provenant de l’activité des ménages ne pouvant, en raison de leur danger, être éliminés sans risque pour les personnes ou pour l’environnement avec les déchets ménagers (peintures, solvants, piles, batteries, toxiques) [75].
Déchets infectieux et/ou potentiellement infectieux
Il s’agit de déchets présentant un risque infectieux du fait qu’ils contiennent des micro-organismes ou leurs toxines, dont de bonnes raisons font croire, qu’en raison de leur nature, de leur quantité ou de leur métabolisme, ils peuvent causer des maladies chez l’homme ou chez d’autres organismes vivants. Ils sont composés de : sang et produits sanguins incomplètement utilisés ou arrivés à péremption, sérum, autres liquides biologiques provenant de soins de patients, bandes, compresses, linges et emballages imprégnés de sang ou pus ou excreta ou urines ou vomissures ou crachats, déchets de laboratoire (boîtes de Pétri, tubes, prélèvements, cultures) et de chambres d’isolements septiques, produits souillés du bloc opératoire ou obstétrical.
Réglementation internationale
Le droit international des déchets trouve sa principale manifestation dans le contrôle du tourisme des déchets, afin de limiter les mouvements transfrontières. Le premier instrument qui a été établi à cette fin est la Convention de Bâle du 22 mars 1989 sur le contrôle de mouvements transfrontières des déchets dangereux et de leur élimination. Elle vise la réduction des mouvements transfrontières des déchets, qu’elle concerne par un strict contrôle allant de la production interne à l’élimination en passant par le transport, l’importation et l’exportation. Le mécanisme de contrôle des mouvements mis en place par la Convention repose sur une série de liste de déchets, classés selon leur dangerosité (vert, orange et rouge) et sur le principe du consentement écrit préalable de l’Etat de destination. Préalablement au transfert, celui-ci est notamment informé par l’Etat d’exportation, des motifs de l’exportation, de la nature des déchets, de l’éliminateur, du lien effectif et du mode d’élimination. Après avoir accusé réception de la notification, l’Etat d’importation peut autoriser de procéder au mouvement avec ou sans réserve ou la refuser ou demander des compléments d’information. La Convention de Bâle a été à l’origine de la conclusion d’accords régionaux portant sur le même thème. C’est ainsi que la 4ème Convention de Lomé (1989) entre les Etats de la Communauté économique européenne (CEE) et 69 pays de l’Afrique Caraïbe Pacifique (ACP) a posé, en son article 39 le principe de l’interdiction de l’exportation de déchets dangereux à destination de la zone ACP et réciproquement de celui de l’importation par ses états membres. De nombreux états africains ayant estimé que la Convention de Bâle était insuffisante pour régler la question de transfert des déchets dans le cadre des échanges « nord-sud », l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) a adopté en 1998 la Convention de Bamako sur l’interdiction d’importer des déchets dangereux et le contrôle de leurs mouvements transfrontières en Afrique. Le cadre général de la réglementation européenne est posé par la directive cadre du 15 juillet 1975. Elle prévoit que les états membres doivent tout d’abord privilégier la prévention ou la réduction de la production des déchets et leur nocivité en favorisant le développement de technologies propres et, ensuite, leur valorisation par le recyclage ou leur utilisation comme source d’énergie, en veillant à ce que ces procédés ne mettent pas en danger la santé de l’homme et ne portent pas préjudice à l’environnement [25].
Agence pour la Propreté de Dakar (APRODAK)
Placée sous la tutelle technique du Ministère de la Décentralisation et des Collectivités Locales, l’APRODAK a pour mission d’assurer la maîtrise d’ouvrage du programme de gestion des déchets solides urbains de la région de Dakar. Celui-ci a été confiée à des opérateurs privés. L’APRODAK assure la coordination, le suivi et le contrôle de la mise en oeuvre des actions complémentaires de nettoiement, collecte, traitement des ordures ménagères et des travaux d’assainissement et d’hygiène dans les agglomérations de la région de Dakar. L’APRODAK par décret 2001-257 du 29 janvier 2001 est devenue aujourd’hui Agence Nationale de la Propreté du Sénégal (APROSEN) par décret n° 2006-08 du 09 janvier 2006. À ce titre, celle-ci est chargée de :
– coordonner les actions relatives à l’environnement urbain avec les différents organismes de l’État intervenant dans ce domaine ;
– suivre et contrôler l’exécution des contrats de concession sur toute la filière ;
– informer, éduquer et sensibiliser les populations par une approche participative ;
– réaliser des études et recherches opérationnelles et contribuer au renforcement des capacités des acteurs du système.
Nature des métaux lourds
On appelle en général métaux lourds les éléments métalliques naturels caractérisés par une masse volumique élevée, supérieure à 5 grammes/cm3 , et qui sont présents dans tous les compartiments de l’environnement, mais en général en quantités très faibles d’où l’appellation « Eléments en traces métalliques » (ETM) ou par extension « Eléments traces ». La toxicité des métaux lourds a conduit les pouvoirs publics à réglementer les émissions en fixant des teneurs limites. Cette réglementation n’est cependant d’aucun secours pour déterminer sans ambiguïté une liste de métaux à surveiller car la liste varie selon les milieux considérés : émissions atmosphériques (quinze métaux concernés), rejets dans l’eau (douze métaux concernés), règles sur l’épandage des boues (sept métaux concernés) ou la mise en décharge… La réglementation contribue même à entretenir l’ambiguïté (7, 12 ou 15 métaux soumis à des contraintes environnementales). Parmi les métaux lourds, on distingue principalement trois qui ont quelques caractéristiques physico-chimiques communes, le mercure, le plomb et le cadmium :
– Ils se transportent, changent de forme chimique, mais ne se détruisent pas
– Ils ont une conductivité électrique élevée, qui explique leur utilisation dans de nombreuses industries.
– Ils présentent surtout une certaine toxicité pour l’homme, entraînant notamment des lésions neurologiques plus ou moins graves.
Ces trois métaux sont des éléments toxiques, tandis que tous les autres ont une utilité dans le processus biologique. Certains métaux (les oligo-éléments) sont même indispensables à la vie (fer, cuivre, nickel, chrome…). Mais la plupart des métaux lourds à forte concentration sont toxiques [66].
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I. CARACTERISATION DES DECHETS
I.1. Définitions
I.2. Classification des déchets
I.2.1. Selon leur dangerosité
I.2.2. Selon leur origine
I.3. Réglementation sur les déchets
I.3.1. Réglementation internationale
I.3.2. Réglementation au Sénégal
I.4. Moyens de gestion des déchets
I.4.1. Collecte
I.4.2. Valorisation
I.4.3. Stockage ou mise en décharge
II. GESTION DES DECHETS AU SENEGAL
II.1. Situation générale de la gestion des déchets
II.2. Cadre institutionnel de la gestion des déchets
II.3. Fonctionnement du système de gestion des déchets à Dakar
III. IMPACTS SANITAIRES DES DECHARGES SAUVAGE
III.1. Impact sanitaire lié aux différentes nuisances
III.2. Impact sanitaire des différents polluants présents au niveau des décharges
III.2.1. Agents biologiques
III.2.2. Métaux lourds
III.2.3. Gaz de décharges
III.2.4. Composés organochlorés
III.2.5. Lixiviats
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
I. BUT ET OBJECTIFS
I.1. But
I.1. Objectif général
I. 2. Objectifs spécifiques
II. CADRE D’ETUDE
II.1. Localisation de la décharge de Mbeubeuss
II.2. Description des différentes zones d’activités de la décharge
II. 2.1. Entrée de la décharge
II. 2. 2. Village « Gouye gui »
II. 2.3. Village « Baol »
II. 2.4. Plateforme
III. METHODOLOGIE
III.1. Cadre général de l’étude et stratégie d’approche
III.2. Type d’étude
III.3. Population d’étude
III.4. Echantillonnage
III.5. Technique et outils de collecte des données
III.6. Ethique
III.7. Saisie et analyse des données
IV. RESULTATS
IV.1.Résultats descriptifs
IV.1.1. Caractéristiques sociodémographiques
V.1.2. Facteurs d’exposition
IV.1.3. Prévalence des pathologies
IV.2. Résultats analytiques
IV.2.1. Lien entre les caractéristiques socio-démographiques et les pathologies chez les récupérateurs
IV.2.2. Lien entre les facteurs d’exposition et les pathologies chez les récupérateurs
V. DISCUSSION
V.1. Profil socio-démographique
V.2. Facteurs d’exposition
V.3. Prévalence des pathologies médico-chirurgicales
V.4. Prévalence des antécédents gynéco-obstétricaux chez les récupératrices
V.5. Lien entre le profil socio-démographique et les pathologies
V.6. Lien entre les facteurs d’exposition et les pathologies
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES
ANNEXES
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