Risque d’extinction
L’utilisation des espèces et les menaces infligées sur elles affectent leurs habitats. Ainsi pour évaluer les risques d’extinction de chaque espèce, il est nécessaire de connaître les paramètres suivants :
Zone d’occurrence des trois espèces de Megistostegium ;
Zone d’occupation des espèces à étudier ;
Nombre de sous populations de Megistostegium incluses dans les aires protégées ou hors de celles-ci ;
Taux de régénération de chaque espèce ;
Futur déclin des trois espèces.
La catégorisation des risques d’extinction de chaque espèce est évaluée ensuite en se basant sur les critères de l’UICN (2001). Il existe neuf catégories pour la liste rouge, et la correspondance d’une espèce à l’un de ces critères permet de la classer dans l’une des catégories :
Eteint (Ex) : le dernier représentant du taxon est mort
Eteint à l’état sauvage (EW) : le taxon ne subsiste plus qu’en culture, en captivité ou dans des populations naturalisées situées hors de son ancienne aire de répartition En danger critique d’extinction (CR) : le taxon risque fortement de disparaître à l’état sauvage et à très court terme
En danger (EN) : le taxon est considéré à un risque d’extinction à l’état sauvage très élevé et à court terme
Vulnérable (VU) : le taxon subit des menaces qui peuvent entraîner sa disparition à l’état sauvage à moyen terme
Quasi-menacé (NT) : le taxon n’est ni « gravement menacé d’extinction » ni « menacé d’extinction » ni « vulnérable »
Préoccupation mineure (LC) : lorsque l’évaluation ne répond pas aux critères des catégories du groupe menacé et quasi-menacé
Données insuffisantes (DD) : les informations sont insuffisantes pour procéder à l’estimation du risque d’extinction d’un taxon
Non évalué (NE) : le taxon n’a pas encore été confronté aux critères
Une espèce menacée à l’état sauvage doit se trouver dans l’une des catégories CR, EN ou VU.
DESCRIPTION DE L’ESPECE HYBRIDE PUTATIF
Les trois espèces de Megistostegium vivent en sympatrie dans la Réserve Spéciale de Cap Sainte Marie. Les populations de chaque espèce se situent côte à côte ; ainsi, les facteurs écologiques du milieu tels que le vent et la présence des agents pollinisateurs favorisent la possibilité de l’auto croisement entre les trois espèces. Les observations sur terrain affirment la présence de deux espèces hybrides : l’une, entre M. microphyllum et M. perrieri, l’autre, entre M. microphyllum et M. nodulosum. Les caractères morphologiques de l’espèce hybride s’apparentent des espèces parents et s’observent au niveau de la feuille primo, puis de la fleur secondo. La photo 7 montre la morphologie des feuilles et de la fleur de l’espèce intermédiaire entre M. microphyllum et M. perrieri.
Relation sol et espèce
Les résultats d’analyses de sols au laboratoire sont traités à partir de l’ACP. La figure 7 résume le résultat de l’analyse statistique multi variée des trois espèces et de l’hybride putatif en fonction de la composition granulométrique et minéralo-chimique du sol. Sur la figure 7 (b), l’axe des abscisses est principalement corrélé aux variables propriétés chimiques du sol, tandis que l’axe des ordonnées aux variables propriétés physiques du sol. Ainsi, il existe une corrélation entre la localisation des espèces et la composition chimique du sol. Le cercle de corrélation montre que chaque espèce possède des exigences édaphiques propres constituant les facteurs déterminants dans la répartition des trois espèces. Le résultat des analyses montre que : Les espèces hybrides entre M. microphyllum et M. nodulosum, M. microphyllum et M. perrieri se développent sur un sol riche en potassium (K), calcium (Ca), magnésium (Mg), sodium (Na) matière organique (MO) ; Megistostegium microphyllum se développe sur un sol riche en azote (N) ; Megistostegium. nodulosum se développe sur un sol riche en phosphore (P) ; Megistostegium. perrieri se développe sur un sol à taux de salinité (TDS) et conductivité (CO) élevés ; De plus, la position des variables (espèces) à l’intérieur du graphe déduit qu’une espèce hybride se distingue des trois espèces, ce qui suppose que I est vraiment une espèce hybride entre les trois espèces, et se développe sur un sol de type très spécifique.
EVALUATION DU STATUT UICN
Le genre Megistostegium n’est pas encore classé dans la liste rouge de l’UICN alors que les indices d’utilisation de chaque espèce sont très élevés (95 à 100%) et que des menaces au sein de la Réserve Spéciale et de la partie Sud de Madagascar pourraient engendrer des conséquences aggravantes sur le genre endémique. Les études effectuées aboutissent à la conclusion suivante : Megistostegium perrieri est une espèce à distribution restreinte étant régionalement endémique, avec une zone d’occupation de 12,35km². La zone d’occurrence est de 22,52km², inférieure à 100km². Cette espèce doit être classée dans la catégorie en danger critique d’extinction (CR), critère B1 ab (i, ii, iii) + B2. ab (i, ii, iii). Megistostegium microphyllum est une espèce connue avec des sous populations sévèrement fragmentées où la zone d’occupation est de 1142,85 km², inférieure à 2000km². la zone d’occurrence est de 36504,31km². L’espèce peut être classée dans la catégorie vulnérable (VU) dans le critère B2. ab (i, ii, iii) . Megistostegium nodulosum est également une espèce à sous populations fragmentées, à une zone d’occupation de 132,46km², inférieure à 500km², mais la zone d’occurrence est supérieure à 5000km². Ainsi, il est classé dans la catégorie en danger (EN) dans le critère B2. ab (i, ii, iii)
ETUDE DE LA DISTRIBUTION
En général, les Hibiscus aiment la chaleur (20 °C à 32 °C) de par leurs origines subtropicales. Les feuilles jaunissent et commencent à tomber aux environs de 10°C et ne font plus de fleur en attendant le retour de la chaleur (http://fr.wikipedia.org/wiki/Hibiscus). Ce phénomène est observé chez Megistostegium pendant l’hiver. Les Hibiscus ont une large répartition géographique aussi bien d’Est à l’Ouest que du Nord au Sud (TROPICOS) et préfèrent en général les régions chaudes avec un sol bien drainé et riche. Par contre, Megistostegium a une faible répartition géographique car elle se trouve seulement dans la partie Sud de Madagascar.
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Table des matières
INTRODUCTION
I- MILIEU D’ETUDE
I.1- PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE
I.1.1- Localisation géographique
I.1.2- Milieu physique
I.1.2.1- Climat
I.1.2.2- Géomorphologie et relief
I.1.2.3- Géologie et sol
I.1.2.4- Hydrographie
I.1.3- Milieu biotique
I.1.3.1- Végétation et flore
I.1.3.1.1- Végétation
I.1.3.1.2- Flore
I.1.3.2- Faune
I.1.4- Activités de la population et pressions
I.1.4.1- Activités
I.1.4.2- Pressions
II- METHODOLOGIE
II.1- MATERIELS D’ETUDES
II.1.1- Classification du genre Megistostegium
II.1.2- Généralité sur la famille des MALVACEAE
II.2- DEMARCCHE METHODOLOGIQUE
II.2.1- Enquêtes ethnobotaniques
II.2.1.1- Modes d’enquête et d’élaboration des fiches ethnobotaniques
II.2.1.2- Calcul de l’indice d’utilisation de LANCE
II.2.2- Etudes écologiques
II.2.2.1- Choix de la zone d’étude
II.2.2.2- Etude pédologique
II.2.2.3- Etude de la végétation
II.2.2.3.1- Echantillonnage systématique
II.2.2.3.2- Méthode de transect de DUVIGNEAUD
a- Dispositif de relevé
b- Présentation générale de l’Analyse en Composantes Principales et traitement des données
II.2.2.3.3- Méthode des quadrats centrés en un point (QCP)
a- Dispositif de relevé
b- Analyse des données
II.2.3- Etude de la Biologie de la Reproduction
II.2.3.1- Phénologie
II.2.3.2- Mécanismes floraux
II.2.3.2.1- Anthèse
II.2.3.2.2- Différentes phases sexuelles
II.2.3.3- Production de nectar
II.2.3.4- Dégagement d’odeur
II.2.3.5- Pollinisation et mode de reproduction
II.2.3.6- Activités des visiteurs et des pollinisateurs
II.2.3.7- Fructification et dispersion des graines
II.2.3.8- Multiplication végétative
II.2.4- Etude démographique
II.2.4.1- Structure de la population
II.2.4.2- Densité de la population
II.2.4.3- Etude du potentiel de régénération naturelle
II.2.4.4- Classement par classe d’âge des individus
II.2.5- Etude de la distribution géographique de Megistostegium
II.2.5.1- Elaboration de la carte de distribution
II.2.5.2- Analyse de la carte de distribution
II.2.6- Risque d’extinction
III- RESULTATS
III.1- DESCRIPTION DU GENRE
III.2- CLE DES ESPECES
III.3- DESCRIPTION MORPHOLOGIQUE DES TROIS ESPECES
III.4- DESCRIPTION DE L’ESPECE HYBRIDE PUTATIF
III.5- CARACTERISTIQUE DE LA ZONE D’ETUDE
III.6- ENQUETES ETHNOBOTANIQUES
III.7- DONNEES EDAPHIQUE
III.7.1-Analyse des sols
III.7.1.1- Texture du sol
III.7.1.2- Structure minérale du sol
III.7.1.3- Structure organique et pH du sol
III.7.1.4- Relation sol et espèces
III.7.2- Caractères floristiques
III.7.2.1- Relation entre les caractères végétatifs des trois espèces et de l’hybride putatif
III.7.2.2- Flore associée de Megistostegium
III.8- BIOLOGIE DE LA REPRODUCTION
III.8.1- Cycle phénologique des espèces
III.8.2- Mécanismes floraux
III.8.2.1- Anthèse
III.8.2.2- Différentes phases sexuelles
III.8.3- Production de nectar
III.8.4- Détermination de la quantité de sucre dans le nectar
III.8.5- Dégagement d’odeur
III.8.6- Pollinisation et mode de reproduction
III.8.7- Visiteurs et pollinisateurs potentiels
III.8.8- Activité et durée des visites
III.8.9- Fructification et dispersion des graines
III.8.10- Essai de bouturage
III.9- DEMOGRAPHIE
III.9.1- Densité de la population
III.9.2- Potentiel de régénération naturelle
III.9.3- Taux de régénération de chaque espèce
III.9.4- Nombre de sous populations et classement par classe d’âge des individus
III.10- DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE
III.11- ANALYSE DE LA CARTE DE DISTRIBUTION
III.12- EVALUATION DU STATUT UICN
IV- DISCUSSION
IV.1- HABITAT ET SOL
IV.2- AGENTS POLLINISATEURS
IV.3- HYBRIDE NATUREL
IV.4- MULTIPLICATION VEGETATIVE
IV.5- ADAPTATION A LA SECHERESSE
IV.6- ETAT DE LA POPULATION
IV.7- ETUDE DE LA DISTRIBUTION
IV.8- PRESSIONS ET MENACES
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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