Étude de la perception des patients et des médecins libéraux concernant l’ostéopathie en Basse Normandie

Définition

Du grec « osteo = os » et « pathos = souffrance », l’ostéopathie fait partie des médecines dites non conventionnelles, appartenant aux Médecines Alternatives et Complémentaires (MAC), selon le Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM) (1), car ne rentrant pas dans le cadre de l’evidence based medicine (EBM) ou de la médecine fondée sur les preuves (2). En France, le recours au MAC est croissant depuis plusieurs décennies, 42,6 % des patients ont eu recours au MAC dans leur vie (3). Il s’agit d’une discipline récente, pour laquelle la rédaction d’une définition concise est ardue. Selon le Registre des Ostéopathes de France (ROF) : “l’ostéopathie consiste, dans une compréhension globale du patient, à prévenir, diagnostiquer et traiter manuellement les dysfonctions de la mobilité des tissus du corps humain susceptibles d’en altérer l’état de santé. »

Cette notion holistique se retrouve dans la définition spécifique de ce qu’est la médecine manuelle – ostéopathie (MMO) : “une pratique exclusivement manuelle visant à diagnostiquer et traiter une dysfonction au sens large du terme, un dérangement bénin, mécanique et/ou réflexe, d’une structure articulaire, vertébrale ou périphérique, ainsi que des tissus mous, de même que les douleurs projetées qui en résultent. »

Histoire

Naissance aux États-Unis

C’est à la fin du XIXe siècle que l’ostéopathie fut créée par l’américain Andrew Taylor Still (1828-1917). Ce médecin pratiqua aussi la chirurgie pendant la guerre de Sécession. Déçu par les ressorts de la médecine après la perte de quatre membres de sa famille par méningite, cet autodidacte rompit avec la médecine traditionnelle américaine de son époque et exposa ses théories et résultats sur l’ostéopathie. En 1874, il fonda les principes de l’ostéopathie grâce à sa parfaite connaissance de l’anatomie et de la physiologie du corps humain. Il abandonna la médecine allopathique pour se consacrer à sa démarche ostéopathique de “chercher la cause, retirer l’obstruction et laisser le remède de la nature, le sang artériel être le docteur”.

En 1892, face aux succès médicaux, Still fonda la première école d’ostéopathie à Kirksville, l’American School of Osteopathy (7,8). L’ostéopathie est donc à son origine, une médecine élaborée dans le scepticisme à l’égard de la médecine du XIXème siècle, à partir des leçons de la nature, sur fond de principes religieux .

Arrivée en Europe puis en France

John-Martin Littlejohn, élève de Still, créa en 1917 la première école d’ostéopathie européenne à Londres, et ce n’est qu’en 1990 que le Royaume-Uni légalisa cette discipline. L’ostéopathie voit son apparition en France dans les années 1960, et seuls les médecins ont le monopole d’exercice. Il faudra attendre la loi Kouchner du 4 mars 2002, pour voir apparaître une législation autorisant l’usage professionnel du titre d’ostéopathe, sous certaines conditions, aux non médecins (9). Les décrets d’application, parus cinq ans plus tard, ont commencé à donner un cadre réglementaire à la formation, aux conditions d’exercice et à l’étendue du champ de compétences sur lequel il s’exerce.

Les formations à l’ostéopathie dispensées en France 

Il existe une multitude de professionnels pouvant prétendre au titre d’ostéopathe en France. La législation est bien précise sur ce point (10,11). Les ostéopathes sont actuellement au nombre croissant de 31 500, de toutes origines confondues  (12), alors que seulement 26 200 étaient recensés sur le territoire en 2016 (13). Ce qui correspond aujourd’hui, à une densité d’1 ostéopathe pour 2 100 habitants en France. Par comparaison, ce chiffre était de1 pour 4 000 aux États-Unis en 2013 (82 100 ostéopathes), de 1 pour 13 000 en Australie en 2015 (1 900 ostéopathes) et de 1 pour 14 300 au Royaume-Uni en 2015 (4 600 ostéopathes).

Médecin ostéopathe

La formation dispensée aux médecins ostéopathes consiste en un Diplôme Universitaire (DU) de MMO obtenu au terme de 3 ans (436 heures de formation théorique et 300 heures de formation pratique). Elle est accessible aux docteurs en médecine (généralistes et spécialistes) et aux étudiants en médecine à partir du troisième cycle. En janvier 2019, les médecins ostéopathes étaient 1546 recensés au fichier ADELI, soit 4,9% des ostéopathes du territoire .

Kinésithérapeute, infirmière, sage-femme, ou autres professionnels de santé ostéopathes

Il existe plusieurs formations réservées aux professionnels de santé. Aujourd’hui, 11 établissements agréés leurs sont réservés en France. Ces formations se déroulent sous forme de séminaires de quelques jours par mois, pendant 2 à 5 ans (1900 heures pour les kinésithérapeutes et sages-femmes ; 2300 heures pour les pédicurespodologues et les infirmiers) (14). Les kinésithérapeute ostéopathes représentent 32% (n = 10 088) de l’effectif national, et 94% des professionnels de santé .

Les autres professionnels de santé (infirmière, sage-femme, podologue), représentent seulement 2% (n = 657) des ostéopathes français en 2019.

Ostéopathe exclusif

Les ostéopathes exclusifs, aussi appelé “non professionnels de santé” ou encore “nini” (sous-entendu ni médecin, ni professionnel de santé) sont formés dans des écoles d’ostéopathies privées. Le nombre de ces écoles étaient, il n’y a encore pas longtemps, en constante augmentation. Ces établissements dispensant la formation des ostéopathes exclusifs, ont dû se soumettre au nouvel agrément du décret de septembre 2014 (10), réduisant à 25 leur nombre aujourd’hui en France. La formation a elle aussi bénéficié d’un nouveau décret (11). Ainsi, pour obtenir le titre d’ostéopathe, les bacheliers, doivent justifier de 4860 heures de formation réparties sur 5 ans, dont 1500 heures de pratique clinique incluant 150 consultations complètes et validées (14). Ils sont au nombre de 19 300 en janvier 2019, et représentent 61% des ostéopathes français (12). Pour comparaison, ils étaient 15 000 et représentaient 57% des ostéopathes en 2016 .

Manipulation ostéopathique

Une manipulation ostéopathique (MO) peut être définie comme un “geste spécifique et contrôlé qui restaure la mobilité du ou des mouvements mineurs perturbés dans les limites des amplitudes physiologiques et qui restaure les qualités fonctionnelles des tissus mis en relation” (15). Elle peut être directe (entraînant l’articulation dans le sens où le jeu articulaire est limité en vue de rétablir la totalité du jeu articulaire) ou indirecte (entraînant l’articulation dans le sens où le jeu articulaire est le plus libre possible, en vue de rééquilibrer les tensions musculaires et d’entraîner un relâchement musculaire), centrée sur des articulations ou appliquée de manière globale, de forte ou faible force mobilisatrice.

MO structurelles

La technique la plus connue, et utilisée en ostéopathie, est une MO directe, spécifique, de force accélératrice rapide et de faible amplitude (High Velocity Low Amplitude -HVLA), aussi appelée traitement de mobilisation avec impulsion, ou thrust. Le bruit de craquement caractéristique qui accompagne une manipulation de ce type est lié à un phénomène de cavitation au sein d’une ou plusieurs articulations zygapophysaires.

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Table des matières

INTRODUCTION
1. Définition
2. Histoire
2.1. Naissance aux États-Unis
2.2. Arrivée en Europe puis en France
3. Les formations à l’ostéopathie dispensées en France
3.1. Médecin ostéopathe
3.2. Kinésithérapeute, infirmière, sage-femme, ou autres professionnels desanté ostéopathes
3.3. Ostéopathe exclusif
4. Manipulation ostéopathique
4.1. MO structurelles
4.2. MO des tissus mous péri-articulaires
4.3. MO fonctionnelles
4.4. MO crânio-sacrée
5. Contre-indications et complications de l’ostéopathie
5.1. Contre-indications de l’ostéopathie
5.2. Complications de l’ostéopathie
6. Recommandations
6.1. Législation française
6.2. Responsabilité
6.3. Société française de médecine manuelle orthopédique et ostéopathique (SOFMMOO)
7. Revue de la littérature sur l’efficacité et la perception de l’ostéopathie
7.1. L’efficacité de l’ostéopathie
7.2. La perception de l’ostéopathie
8. Travail préliminaire
9. Objectif de l’étude
MATÉRIELS ET MÉTHODES
1. Étude Médecin
1.1. Type d’étude
1.2. Population étudiée
1.3. Définition de la perception pour la population de médecins
1.4. Questionnaire (Cf. Annexes 1)
1.5. Recueil de données
2. Étude Patient
2.1. Type d’étude
2.2. Population étudiée
2.3. Définition de la perception pour la population de patients
2.4. Questionnaire (Cf. Annexes 2)
2.5. Recueil de données
3. Analyses statistiques
RÉSULTATS ETUDE MÉDECIN
1. Diagramme d’inclusion
2. Caractéristiques socio-professionnelles de la population
2.1. Le sexe
2.2. L’âge
2.3. Le début d’activité
2.4. Le mode d’exercice
2.5. Statut
3. Caractéristiques démographiques de la population
3.1. Le lieu d’exercice
3.2. La distance d’exercice par rapport à Caen
4. Diplôme de MMO
4.1. Obtention d’un diplôme de MMO
4.2. Pratique régulière de l’ostéopathie
5. Autres diplômes de MAC
6. Recours à l’ostéopathie
6.1. Prescripteurs d’ostéopathie
6.2. Non prescripteurs d’ostéopathie
7. Connaissances de l’ostéopathie
7.1. Auto-évaluation
7.2. Indications des radiographies avant manipulation
8. Formation de médecine manuelle
8.1. Intérêt d’une formation à l’ostéopathie dans le cursus initial de médecine générale
8.2. Attrait pour cette formation de MMO optionnelle aujourd’hui
RÉSULTATS ETUDE PATIENT
1. Diagramme d’inclusion
2. Caractéristiques sociodémographiques de la population
3. Perception de l’ostéopathie
3.1. Qualification de l’ostéopathe consulté
3.2. MO attendues
3.3. Motif de consultation
3.4. Patients ayant consulté un médecin pour leur douleur
3.5. Localisation de la douleur
3.6. Place de l’ostéopathie dans la prise en charge d’une douleur
3.7. Fréquence de consultation d’un ostéopathe
3.8. Connaissance de l’ostéopathe consulté
3.9. Le remboursement par les mutuelles est-il nécessaire ?
4. Résultat de la consultation chez l’ostéopathe
4.1. Informations concernant les gestes à venir
4.2. Patients ayant bénéficié d’une radiographie du rachis cervical avant manipulation
4.3. Satisfaction
4.4. MO effectuées
4.5. Résultats de la consultation
4.6. Variation avant-après consultation de l’échelle numérique de la douleur
4.7. Autres thérapeutiques bénéficiées pour cette douleur
DISCUSSION
1. Représentativité des échantillons
1.1. Médecins
1.2. Patients
2. Perception des médecins concernant l’ostéopathie
2.1. Recours des médecins à l’ostéopathie
2.2. Formation de médecine manuelle
2.3. Connaissances de l’ostéopathie
3. Perception des patients concernant l’ostéopathie
3.1. Place de l’ostéopathie au sein du système de santé selon le patient
3.2. Motifs de consultation
3.3. MO attendues
3.4. Efficacité de la consultation chez l’ostéopathe
4. Limites
4.1. Populations étudiées
4.2. Résultats
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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