Le plateau continental sรฉnรฉgalais
ย ย Lโorientation du profil du plateau continental sรฉnรฉgalais est calquรฉe sur celle de la cรดte qui a une orientation nord-sud. Le plateau continental sรฉnรฉgalais est situรฉ ร 27 milles au large de Saint-Louis, lโisobathe 200 m se rapproche doucement de la cรดte vers le sud. A la hauteur de la pointe des Almadies, la largeur du plateau nโest plus que de 5 milles. Il sโรฉlargit ensuite au sud du Cap-Vert pour atteindre une largeur de 54 milles ร 12ยฐ45 N. Au nord de Dakar, les fonds sont entaillรฉs par un canyon sous-marin qui traverse le plateau dans toute sa largeur, la fosse de Kayar. Le plateau y est alors รฉtroit jusquโau CapVert, lโisobathe 100 m nโest plus quโร 5 ou 6 km de la cรดte. De nombreux autres canyons de moindre importance entaillent le rebord du plateau dont les plus importants se situent ร 16ยฐ30โ N ET 16ยฐ50 N. Deux falaises existent sur la cรดte sud. Le sommet de la premiรจre se situe ร une profondeur de moins 35 m ร moins 45 m, entre la pointe des Almadies et la hauteur de Mbour. La seconde falaise a son bord supรฉrieur vers moins 70 m, elle semble se limiter au secteur de la presquโรฎle du Cap-Vert.
Relation entre conditions hydrologiques et biologie des espรจces
ย ย Lโexistence de ces diffรฉrentes catรฉgories dโeau de mer combine avec une distinction des espรจces selon quโelles sont dโaffinitรฉ dโeau froide ou dโaffinitรฉ dโeau chaude.
a) Espรจces dโeau froide : Parmi les dรฉmersales, il yโa lโexemple du croco (Pamadadys incisus), le mรฉrou bronzรฉ (Epinephelus aenus), le mรฉrou de Gorรฉe (Epinephelus gorensis), le dentรฉ bossu (Dentex filosus), le dentรฉ ร taches rouges (Dentex canariensis), le pageot ร taches rouges (Pagellus coupei), le pagre ร points bleus (Pagrus ehrenbergi). Pour les pรฉlagiques, on distingue le chinchard noir, le chinchard jaune, le tassergal (Pomatamus saltator), le maquereau espagnol, la sardinelle ronde.
b) Espรจces dโeau chaude : Pour les dรฉmersales il yโa les otholites (Pseudotolithus senegalensis et Pseudotolithus typus), les carpes blanches (Pomadadis jubelini) et pour les pรฉlagiques cรดtiรจres il yโa le baracuda (Sphyraena), lโethmalose (Ethmalosa fimbriata), la sardinelle plate, la grande carangue (Caranx carangus), le thon ร nageoires jaunes ou albacore (Thumus albacares) etc. (Lleres, 1986).
Ces catรฉgories dโeau sont soumises ร une alternance saisonniรจre, ce qui est ร lโorigine des migrations des espรจces afin de conserver leur milieu hydrologique.
Rรฉpartition des espรจces en fonction de la profondeur
ย ย La rรฉpartition de nombreuses espรจces relรจvent de la nature du fond et de la profondeur (Domain, 1976). Il sโagit avant tout dโespรจces dรฉmersales, mais aussi il yโa les pรฉlagiques.
-entre 0 et 30 mรจtres de profondeur : lโotholite (Pseudotolithus senegalensis), le baracuda, les soles langues, le capitaine (Galeoรฎdes decadactylus) vivent dans des fonds sableux et vasosableux. Dโautres espรจces telle la langouste verte (Panulirus rรฉgius) vivent dans des fonds rocheux.
-Entre 30 et 70 mรจtres de profondeur : nous notons ici la prรฉsence du rouget (Pseudopeneus prayensis) qui vit dans des fonds sableux ; le pageot vit dans des fonds sablo-vaseux ou rocheux ; la dorade grise (Diagrama mรฉditerrneus), le dentรฉ, le thiof et le mรฉrou de Gorรฉe vivent dans des bancs rocheux.
-Dans les zones profondes (au-delร de -70mรจtres) : le dentรฉ ร gros yeux (Dentex macrophthalmus), le merlu noir (Merluccius polli) sont pรชchรฉs sur les fonds sablo-vaseux, la brotule (Brotula barbata) vit dans des fonds vaseux.
Pour les pรฉlagiques cรดtiers, les jeunes sardinelles rondes qui se concentrent prรจs de la cรดte au cours de la saison fraรฎche migrent vers le large lors de la saison chaude.
La pirogue
ย ย La pรชche artisanale se pratique ร lโaide de pirogues fabriquรฉes par le charpentier ร partir dโun tronc dโarbre .On distingue les pirogues motorisรฉes et les pirogues ร rames ou ร pagaies. La taille de la pirogue, sa capacitรฉ, sa forme et les matรฉriaux utilisรฉs, la hauteur des bordรฉs, le nombre de planches juxtaposรฉes pour les constituer, lโemplacement du moteur, etc.โฆsont autant de facteurs variables selon des critรจres bien prรฉcis : engins de pรชche utilisรฉs et espรจces recherchรฉes, type de navigation, ethnie du propriรฉtaire, distance des lieux de pรชche etc… . (Kรฉbรฉ, 1987)34. Dโune maniรจre gรฉnรฉrale, la pirogue sรฉnรฉgalaise a une longueur allant de 4 ร 20 mรจtres et plus de longueur avec une capacitรฉ de charge allant jusquโร 25 tonnes An niveau des centres de pรชche รฉtudiรฉs, les pirogues ont presque les mรชmes caractรฉristiques. La longueur moyenne des pirogues est 8,19 mรจtres ร Yoff, 8,40 mรจtres ร Soumbรฉdioune et 7,74 mรจtres ร Ouakam (Tableau 8).Les pirogues ร rames ont une longueur variant entre 3,5 mรจtres et 5 mรจtres, pour les pirogues motorisรฉes utilisant les lignes la longueur varie entre 6 mรจtres et 8 mรจtres, celles utilisant les filets ont une longueur variant entre 10 mรจtres et 12 mรจtres et la longueur des pirogues ร senne varie de 10 mรจtres ร 17 mรจtres (Tableau 9). Lโรขge moyen des pirogues est de 2,5 ans ร Yoff, 3 ans ร Soumbรฉdioune et 3,6 ans ร Ouakam et le prix de confection est de 30.000 FCFA pour une pirogue de 4 mรจtres de longueur, 40.000 FCFA pour une pirogue de 5 mรจtres et 50.000 FCFA pour une pirogue de 6 mรจtres.
Les diffรฉrents types de marchรฉ
ย ย Les produits de la pรชche sont trรจs sollicitรฉs vue lโimportance des diffรฉrents acteurs qui sโy intรฉressent. La premiรจre distribution des mises ร terre a concernรฉ mareyeurs, commissionnaires et ยซ banabana ยป. Ces derniers se chargent de ventiler les apports provenant de la pรชche ร travers diffรฉrents marchรฉs. Au niveau des zones รฉtudiรฉes, les principaux marchรฉs dโabsorption des dรฉbarquements sont la consommation locale c’est-ร -dire ce qui est consommรฉ sur place (marchรฉs de proximitรฉ de la mรชme zone), le mareyage, la transformation artisanale et enfin la transformation industrielle. Il convient de rappeler que le poste de contrรดle de Yoff polarise รฉgalement les zones de Ouakam et de Ngor ; par ailleurs les rรฉsultats qui y sont enregistrรฉs regroupent ร la fois les statistiques des centres de Yoff, Ngor et Ouakam. Pour les mises ร terre de lโannรฉe 2009, 52,2 % des prises enregistrรฉes au poste de pรชche de Yoff รฉtaient destinรฉes ร la consommation locale, 29,5 % ร la transformation industrielle, 16,8 % au mareyage et 1,5 % ร la transformation artisanale (Figure 21). Au poste de contrรดle de Soumbรฉdioune, le marchรฉ de la consommation locale est approvisionnรฉ ร hauteur de 10,2 % de tous les dรฉbarquements effectuรฉs contre 17% pour le mareyage, 72.4% pour la transformation industrielle et 0.1% pour laย transformation artisanale. Transformatrices, dรฉtaillantes de marchรฉ, grossistes, reprรฉsentants des usines sโapprovisionnent ainsi au prรจs des mareyeurs et ยซ banabana ยป ; mais toutes fois ils peuvent obtenir directement les produits de la pรชche auprรจs des pรชcheurs. Les usages de ces produits halieutiques diffรจrent selon le type de marchรฉ. Nous aborderons le mareyage, la transformation artisanale, la transformation industrielle et le marchรฉ de consommation dans les pages ร venir. Cette รฉtude nous permettra de mieux comprendre le systรจme dโรฉcoulement des produits halieutiques.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : LE CADRE DโETUDE ET LES CARCTERISTIQUES GENERALES DE LA PECHE
CHAPITRE I: Prรฉsentation des zones รฉtudiรฉes et des structures chargรฉes de la gestion de la pรชche
CHAPITRE II: Aspects physiques et biologiques de la pรชche
CHAPITRE III : Les caractรฉristiques socio-รฉconomiques
DEUXIEME PARTIE: LA PRODUCTION HALIEUTIQUE : LES ACTEURS ET LES ENJEUX DE LโEXPLOITATION DES RESSOURCES
CHAPITRE I: Lโexploitation des ressources en mer
CHAPITRE II : Dรฉbarquement et รฉcoulement des espรจces capturรฉes
CHAPITRE III : Les difficultรฉs rencontrรฉes et analyse des perspectives mises en ลuvre pour un meilleur dรฉveloppement de la pรชche
TROISIEME PARTIE: ETUDE DES MARCHES DโABSOPTION DES PRODUITS HALIEUTIQUES
CHAPITRE I : Le mareyage
CHAPITRE II: Les activitรฉs de transformation des produits halieutiques
CHAPITRE III: Le marchรฉ local de consommation des produits frais
CONCLUSION GENERALE
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