Etude de la morbidité palustre de 2007-2009 à Thiès (SLAP)

Le Paludisme ou Malaria est la première maladie parasitaire humaine au monde et constitue de nos jours un véritable problème de santé publique. Plus de deux milliards d’individus habitant pour la plupart dans les pays les plus pauvres sont exposés au paludisme. [28] A l’échelon mondial, particulièrement en zone intertropicale, ou enregistre plus de 300 à 500 Millions de nouveaux cas chaque année pour 2,3 milliards de personnes exposées et 1,5 à 3 milliards de décès affectant surtout les enfants de moins de 5 ans. [40] Au Sénégal, le paludisme sévit de manière endémique avec une recrudescence saisonnière. Il représente environ 33% des motifs de consultation et constitue la première cause de morbidité et de mortalité. En 2007 ; 1 170 234 cas ont été recensés dont 1935 étaient mortelset les enfants de moins de 5 ans représentaient 28 % de ces cas. Toute fois, ces chiffres ne prennent pas en compte les cas survenus au sein de la communauté sans aucun contact avec les services de santé. [33] En dehors des coûts importants, le Paludisme affecte l’économie en réduisant le Produit Intérieur Brut (PIB). Il existe donc un cercle vicieux entre la pauvreté et le Paludisme. Le Paludisme est dès lors considéré comme une maladie de la pauvreté et une cause de pauvreté. La résistance des parasites aux antipaludiques les plus couramment utilisés vient compliquer le tableau. Au Sénégal, la chloroquine était utilisée en première intension pour le traitement du paludisme simple et la chimioprophylaxie chez la femme enceinte. Cette stratégie a commencé à montrer ses limites du fait de l’apparition des chimiorésistances à la chloroquine. Face à ce problème mondial, l’OMS a préconisé l’abandon de la monothérapie au profit des bithérapies notamment les combinaisons thérapeutiques à base de dérivés d’Artésunate-Amodiaquine et Arthémether Luméfantrine sont les 2 principales combinaisons retenues dans la plupart des pays. [3,4] C’est ainsi que le Programme national de lutte contre le Paludisme (PNLP) a introduit en 2006 dans le cadre de sa nouvelle politique contre le Paludisme, les ACT (Combinaisons Thérapeutiques à base d’Artémisinine). .

GENERALITES SUR LE PALUDISME 

DÉFINITION

Le paludisme ou malaria est une érythrocytopathie due à un hématozoaire du genre Plasmodium. Il est transmis à l’homme par la piqure d’un moustique femelle du genre Anopheles.

HISTORIQUE

Avant 1630, on distinguait déjà parmi les fièvres intermittentes, la fièvre « des marécages ».En 1630, Don Francisco Lopez apprend du Péron les vertus de l’écorce de Quinquina. Pelletier et Caventon en isolent l’alcaloïde actif qui est la quinine. L’agent pathogène est découvert en 1880 par Laveran à Constantine. Marchiagava, Celli et Golgi, distinguent 3 espèces parasites de l’homme : P.Vivax, P.falciparum et P.Malariae. De 1895 à 1897, la transmission de cette affection par un moustique du genre anophèle est soupçonnée par Ross et confirmé par Grassi en 1898. Stephens isole en 1922 une quatrième espèce plasmodiale : P. Ovale. En 1948, Shortt et Grantham mettent en évidence l’existence du cycle exoérythrocytaire tissulaire dans le foie expliquant ainsi la phase pré patente et la survenue des rechutes. De 1820 jusqu’à 1940 environ, aucun progrès thérapeutique n’avait été réalisé, mais peu avant la deuxième guerre mondiale, la chloroquine, premier antipaludique de Synthèse est préparée et ouvre la voie à toute une série de dérivés. Progressivement la résistance des espèces plasmodiales aux antipaludiques des entreprises et celles vecteurs aux insecticides de contact apparaît.

Depuis 1965, l’avenir s’est assombri à la découverte de souches de P.falciparumrésistantes aux Amino-4Quinoléines, antipaludiques de synthèses les plus largement utilisées. Dans le domaine épidémiologique tous les efforts de l’OMS sont dirigés vers l’éradication du paludisme, mais ce but ultime difficile à réaliser a obligé l’OMS à réviser partiellement en 1968 un programme trop ambitieux et à s’en tenir à des projets de lutte plus concrets .L’OMS définit un programme de lutte visant à contenir les effets (morbidité et mortalité de la maladie) Actuellement pour atteindre ces différents objectifs le directeur général de l’OMS a lancé en 1998 l’initiative « Faire reculer le paludisme » ou « Roll back malaria ».Ainsi, il a défini la prévention, la recherche, le développement de nouveaux traitements et la mise en évidence d’un vaccin comme de nouvelles priorités. Cette nouvelle stratégie mondiale « Faire reculer le paludisme » fut adoptée par les chefs d’états africains intéressés, lors de la conférence d’Abuja, date à laquelle ils se sont engagés à lutter contre cette maladie.

EPIDEMIOLOGIE

Le paludisme comprend quatre (4) facteurs qui sont responsable du développement de la maladie
➤ La présence d’hommes porteurs dans leur sang périphérique des gamétocytes du Plasmodium, autrement dit le « réservoir de virus ».
➤ L’existence d’une population d’anophèles vecteurs qui vont puiser ces gamétocytes lors de leurs repas de sang sur l’homme impaludé, assurer la multiplication sexuée du parasite, puis inoculer à l’homme sain, lors d’une nouvelle piqûre, les sporozoites qui sont les formes infectantes du Plasmodium.
➤ La présence d’hommes réceptifs au Plasmodium
➤ Des conditions écologiques bien déterminées au premier plan desquelles il faut placer les exigences thermiques de l’anophèle et du plasmodium qu’il héberge.

Agent pathogène

Classification 
Les agents du paludisme sont les sporozoaires appartenant au :
● Phylum des Apicomplexa
● Classe des Sporozoae
● Sous classe des Coccidia
● Ordre des Haemospordia
● Famille des Plasmodiidae
● Genre Plasmodium

Quatre espèces sont parasites pour l’homme ; celles-ci sont regroupées en deux sous genres :
1Le sous-genre Laverania
2Le sous-genre Plasmodium.

Vecteurs et transmissions

Les vecteurs

Le paludisme est transmis à l’homme par des moustiques Culicidae de la sous famille des anophélinée. Il existe 400 espèces d’anophèles dont 60 sont vecteurs de paludisme. Les espèces les plus redoutables sont les espèces anthroprophiles. La reproduction des anophèles exige du sang, de l’eau et de la chaleur. Durant cette période de son cycle évolutif, ses follicules ovariens se développent rapidement. Le cycle « gonotrophique » qui va du repas sanguin à la ponte puis à la recherche d’un nouvel hôte va durer 48 à 72 heures en moyenne en zone tropicale. La ponte ne pourra se faire qu’après un repas sanguin, seule la femelle est hématophage et a une activité nocturne. (Les gîtes de collections d’eaux permanentes ou temporaires, claires ou polluées, douces ou saumâtres, ensoleillées ou ombragées.) dans l’eau, les œufs se transforment en larves puis en nymphes, dont naîtra une nouvelle génération d’adultes (ou imagos).

Le cycle aquatique dure au minimum 10jours dans les pays tropicaux, mais peut s’allonger jusqu’à 1 mois et plus. On les retrouve dans les crevasses des roches et des sols, des terriers, à l’envers des feuilles d’arbres et de plantes basses et des habitations surtout aux coins sombres.

P. gambiae (saison des pluies) et Anophèles fumestus (saison sèche) constituent plus de 98% des espèces retrouvées au Sénégal.

Les modes de transmission

Les parasites peuvent être transmis à l’homme de différentes manières :
❖ Au cours d’un repas sanguin, l’anophèle femelle infeste, inocule par une piqûre le parasite à une personne saine. C’est la forme de transmission la plus répandue.
❖ Au décours d’une transfusion sanguine : Le paludisme post-transfusionnel se manifeste plus précocement car le cycle hépatique a été court-circuité.
❖ Par le biais de la barrière hémato placentaire entre une mère et son enfant. On ne parlera de paludisme congénital qui si avant le huitième jour de vie de l’enfant des plasmodies apparaissent dans le sang.

Facteurs favorisants

Les facteurs physiques
– La température : elle varie selon les espèces. Pour P. ovale et P.malariae, la température minimale est de 15°C .Pour P.falciparum, elle est de 22°C. La température optimale est d’environ 27°C.
– L’humidité : favorise la longévité du vecteur dans les régions tropicales.
– Les pluies : elles favorisent la multiplication des gîtes larvaires entraînant ainsi une augmentation de la transmission en période hivernale.
– L’altitude : elle intervient sur la tension de l’humidité. Les plasmodiums se développent dans les zones où l’altitude est inférieure à 2000 m.

Les facteurs socio-économiques
– Les travaux d’irrigation, l’urbanisation avec l’élaboration des fosses et caniveaux sont très productifs en anophèles.
– Les migrations agricoles notamment les travailleurs agricoles venant des zones impaludées.
– Les mauvaises conditions d’habitat : la promiscuité, le faible niveau d’éducation qui constituent un risque de morbidité palustre quelque soit le contexte épidémiologique.

Les facteurs d’ordre individuel
– L’âge : les enfants de moins de 5 ans sont les plus exposés car n’ayant pas développés d’immunité de prémunition. Ils sont exposés à des formes graves de paludisme.
– La grossesse : les femmes enceintes généralement anémiées avec des faibles défenses immunitaires, sont exposées à des formes graves de paludisme.
– La profession : les riziculteurs, les maraîchers, les agriculteurs et les personnes travaillant près des gîtes larvaires sont les plus exposés aux piqûres d’anophèles.
– Les sujets neufs : plus particulièrement les touristes sont exposés au paludisme grave du fait de l’absence de prémunition.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LE PALUDISME
I- Définition
II-Historique
III-Epidémiologie
1. Agent pathogène
a)Classification
b) Morphologie
c)Biologie
Habitat
Cycle évolutif
2. Vecteur et Transmission
a)Vecteurs
b) Mode de transmission
3. Facteurs favorisants
4. Réservoir de parasite
5. Modalités épidémiologiques
a) Faciès épidémiologiques
b) Paludometrie et indices
IV-Répartition géographique
1. Dans le monde
2. Au Sénégal
V-Aspects cliniques du paludisme
1. Le paludisme de primo- invasion
2. Les accès intermittents palustres
3. Les formes graves
a) Accès pernicieux palustre
b) Paludisme viscéral évolutif à P. falciparum
c) Fièvre bilieuse hémoglobinurique
4. Les autres formes cliniques
a) Paludisme de l’enfant
b) Paludisme de la femme enceinte
VI-Diagnostic biologique du Paludisme
1. Diagnostic direct ou parasitologique
2. Diagnostic indirect
VII-Immunité : notion de Prémunition
1. Les facteurs génétiques humains conférant une résistance
2. Statut nutritionnel
VII. Traitement du Paludisme
1. Définition
2. Inventaire des produits et des associations
3. Directives relatives au traitement du paludisme simple
4. Directives relatives au traitement du paludisme grave
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
I- Cadre d’étude
1. Cadre géographique : Présentation de la région de Thiès
2. Situation sanitaire de Thiès
3. Place du Paludisme dans la pathologie générale au niveau du district de Thiès
4. Présentation et fonctionnement du SLAP
• Activités du SLAP
• Les affections courantes
• Les partenaires du poste de santé
II-Patients et Méthodes
1. Cadre d’étude
a)Présentation et fonction SLAP
b) Personnel et locaux
2. Période d’étude
3. . Population d’étude
4. Critères d’inclusion et d’exclusion de l’OMS
a)Critères d’inclusions
b) Critères d’exclusion
5. Recueil et Analyse des données
a) Prise en charge des patients
b)Modalités de traitement
III-Résultats
1. Résultats globaux de 2007 à 2009
a. Le nombre total de consultation
b. Les cas présumés de paludisme
c. Cas de paludisme confirmés
2. Résultats par année
a. Les caractéristiques de la population d’étude en 2007
• Représentation des patients selon l’âge
• Représentation des patients selon le sexe
• Représentation des patients selon le sexe et l’âge
• Le poids des patients
• La température
• Aspects parasitologiques : Répartition des patients selon l’âge et la densité parasitaire (DP)
• Aspects hématologiques : Répartition des patients selon le taux d’hématocrite (Ht)
• Distribution du taux d’Hématocrite en fonction du sexe
b. Les caractéristiques de la population d’étude en 2008
• Représentation des patients selon l’âge
• Représentation des patients selon le sexe
• Représentation des patients selon le sexe et l’âge
• Le poids des patients
• La température
• Aspects parasitologiques
o Répartition des patients selon l’age et la densité parasitaire
• Aspects hématologiques
o Répartition des patients selon le taux d’Hématocrite
• Distribution du taux d’Hématocrite en fonction du sexe
c. Les caractéristiques de la population d’étude en 2009
• Représentation des patients selon l’âge
• Représentation des patients selon le sexe
• Représentation des patients selon le sexe et l’âge
• Le poids des patients
• La température
• Aspects parasitologiques
Répartition des patients selon l’age et la densité parasitaire
• Aspects hématologiques
o Répartition des patients selon le taux d’Hématocrite
• Distribution du taux d’Hématocrite en fonction du sexe
3. Morbidité proportionnelle par année
Discussion
Conclusion
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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