La vaccination et les consultations
Concernant la vaccination au niveau de la CSBII, on remarque un faible taux de couverture. Il est dû aux conditions de transport des vaccins qui laissent à désirer et les produits risquent de se détériorer. Dès fois le réfrigérateur de conservation des produits ne fonctionne pas soit à cause de panne technique, soit de manque de pétrole dû à la difficulté d’approvisionnement. Par contre la fondation médicale d’Ampasimanjeva a un excellent taux de vaccination. Mais ce taux est reparti entre la population d’Ampasimanjeva et les autres communes. Cet excellent taux est dû à l’existence de mobilisation faite par le personnel de la fondation médicale.De nombreux paysans ne viennent à la FMA que lorsque leur maladie devient plus inquiétante et plusieurs personnes sont mortes avant d’y arriver. C’est aussi la crainte de dépenser beaucoup d’argent alors que les frais de consultation sont de 1000 Ariary pour la population locale et de 2000 Ariary pour les étrangers. Et on ne paie que 1000 Ariary pour la chambre durant la durée de l’hospitalisation. Par rapport à 2001, on constate l’augmentation du nombre de consultation c’est à dire qu’il y a une évolution. Les paysans sortent peu à peu de la pratique des soins des « ombiasa » qui sont toujours trompeurs. Les frais de consultation ne sont pas toujours à la portée des paysans car ils les trouvent encore chers. Ce qui constitue un obstacle pour les paysans voulant consulter un médecin.
La culture « vary hosy »
La préparation de la riziculture de première saison débute normalement au mois de juin et juillet. Elle concerne le labour ou le piétinage. Elle est relative à l’enlèvement des mauvaises herbes, au nivellement de la rizière. Le travail se fait avec l’aide des bœufs mais puisque certains paysans n’en disposent pas, ils piétinent ou travaillent à l’angady, appelé « vadik’angady ». En même temps, on fait le « fafy » ou semis à la volée. Le semis peut se faire sur des terrains alluviales appelé « baiboho », sur des berges des cours d’eau car les jeunes plants demandent une humidité pour une plus rapide germination. L’arrachage des jeunes plants de riz se fait un par un et ensuite ils sont rassemblés pour être transportés vers la rizière. Les hommes s’occupent de la préparation des champs et le semis en pépinière. Tandis que les femmes commencent à diviser le champ en parcelle. Ce repiquage s’effectue d’août à octobre. Malgré les différents conseils des techniciens, pour le repiquage en ligne, beaucoup de paysans pratiquent encore le repiquage désordonné. Ils ne veulent pas changer leur habitude puisque le repiquage en ligne demande plus de temps. On ne doit pas attendre la fin du piétinage pour le commencer. On peut faire le repiquage en même temps que le piétinage. Dès qu’on termine une partie on peut commencer tout de suite le repiquage. Le sarclage dure deux mois (septembre et octobre), c’est un travail harassant car l’enlèvement des mauvaises herbes se fait à la main.En effet, le sarclage est nécessaire pour avoir de meilleurs rendements mais dans cette commune rurale, beaucoup de paysans s’abstiennent et se contentent d’attendre la récolte. Les paysans pensent que le sarclage est inutile puisque leur rizière a un sol de bonne qualité et que ces herbes n’étouffent pas le riz. Après le sarclage, les enfants gardent les plants contre les oiseaux prédateurs. La récolte a lieu durant les mois de décembre, janvier et février. La moisson se fait à la main épis par épis avec un petit couteau appelé « anak’antsy ou karima ». Cette méthode est très lente mais plus rentable car les pertes de graines sont réduites. Or la récolte nécessite un délai plus court pour ne pas détériorer les épis mûrs. Ce qui obligent les paysans à travailler en société ou en groupe soit par une entr’aide familiale, soit par l’emploi de salariés, dont la rémunération journalière varie de 600ariary à 1000ariary. Elle dépend de l’éloignement des rizières. Le travail dure toute la journée avec une pause pour le repas de midi. Le repas est à la charge du propriétaire.
Les caféiers (cautium, de la famille rubieceae)
C’est un arbre très connu, cultivé autour du village. Dans la commune rurale d’Ampasimanjeva, il y a deux variétés de café, le café robusta et le kouillou qui est plus résistant (café canefora).
Le café robusta est originaire de l’Afrique centrale
Le café kouillou de Gabon
Cette culture est exigeante et elle est plantée dans les meilleures conditions. Les caféiers sont plantés sur les parties plus élevées car ils ne supportent pas une submersion prolongée. La pauvreté des colluvions fluviatiles y est compensée par un sol épais de bonne texture. Le bon drainage des pentes évite les dangers d’une trop grande humidité du sol. C’est une plante héliophobe. Elle est associée avec des arbres fruitiers et des arbres d’ombrage comme l’albizzia et les bois noirs qui stabilisent le degré de l’humidité de l’air qui favorise le caféier et l’abrite en même temps des vents et des écarts de températures. Les paysans ont placé leurs caféiers dans de bonnes conditions, mais on remarque l’inexistence de techniques culturales permettant d’avoir de meilleurs rendements. Les paysans négligent l’entretien du champ de caféier. L’insuffisance de soins contribue à donner aux plantations une allure de culture en voie d’abandon. Le caféier traditionnel se multiplie par semis direct de graine. On a mis par la suite le caféier bouturé mais il exige un grand entretien pour avoir de bons rendements. Les opérations effectuées de la récolte à la vente sont :
o La récolte
o Le séchage
o Le pillage ou décorticage
o La vente
L’élevage de bovin
La race de cheptel bovin est le zébu ou bos indicus. Avoir des bœufs est une nécessité chez les paysans. Les paysans épargnent pour en acheter. L’élevage de bovin est loin d’être développé, mais il prend une place importante dans la vie paysanne. La majorité des paysans ne disposent que de deux ou trois têtes de zébus. Il est très rare que les paysans en disposent plus. Ce qui handicape la riziculture. Les bêtes sont maigres et facilement malades car elles sont mal nourries. Elles sont utilisées pendant la préparation des travaux rizicoles pour le piétinage des rizières et des marais. Elles sont alors indispensables pour la mise en valeur des exploitations rizicoles. Il n’y a plus de bouvier salarié car chaque paysan n’a que quelques têtes des zébus. Elles sont surveillées par les enfants en des endroits où on trouve de maigre pâturage. A la fin de la journée, soit on les rassemble dans un parc ou « valan’omby », soit ils passent leur temps sur les collines ou dans un endroit broussailleux. Actuellement, le prix d’un zébu est au dessus des moyens des paysans, il varie de 200.000 à 300.000 Ariary. Il leur faut épargner beaucoup pour acheter une seule bête car la plus grande partie de leur revenu est dépensée pour les achats des produits alimentaires. Les jeunes et les hommes se déplacent temporairement vers le Moyen Ouest surtout à Tsiroanomandidy (ouest de Tananarive) pour pouvoir se procurer des bœufs. L’achat des bœufs est leur principal motif de migration vers l’ouest. Ils sont salariés agricoles ou gardiens de troupeaux, récompensés d’un bœuf par an. On les appelle « mpamanga ». En rentrant au village, ils ramènent des bœufs en guise de salaire. En général, ces hommes partent seuls et leur famille attend au village. Certains trouvent des terrains et s’y installent. Si les paysans élèvent des bœufs, ce n’est pas pour satisfaire des besoins alimentaires mais c’est par nécessité de travail. On ne tue pas un bœuf uniquement pour en consommer. C’est lorsqu’il est malade qu’il est tué par leur propriétaire. Si les paysans s’évertuent à faire vivre quelques bêtes, c’est pour le piétinage des rizières. Les paysans vendent leurs bœufs en temps de disette et le prix baisse. La vente se déroule à Ampasimanjeva sur le terrain de foot ball mais elle n’est remarquable que pendant la récolte de girofle. Ces bœufs sont venus à pieds d’Ambalavao. Ils sont fatigués et mal nourris et tombent facilement malades. Les paysans tuent des bœufs à l’occasion des fêtes, des cérémonies rituelles pour rehausser l’événement. Tuer un bœuf est un prestige pour l’organisateur et tient une place importante pour les paysans, c’est une coutume. Il est aussi utilisé pour le « fafy », c’est un rite qui supprime tout lien de parenté entre deux jeunes mariés. La bénédiction se fait avec le sang de bœuf. Mais il est rare qu’il y ait une association entre l’élevage de zébu et l’agriculture. Il est utilisé pour le piétinage mais il n’est pas question de l’atteler à une charrue ou d’utiliser la fumure. Le troupeau n’est jamais important et de ce fait, les travaux agricoles sont souvent manuels. C’est un élevage traditionnel et peu important.
Les différents problèmes de la structure du sol
La vallée a trois types de sol, les sols ferralitiques, les sols hydromorphes et les alluvions fluviatiles. Mais en général, ces sols sont très pauvres et fragiles. Les sols ferralitiques sont des sols acides, des sols des aturés mais ils conviennent aux cultures commerciales surtout le giroflier car cet arbre n’exige pas trop de sol de qualité. Ce sont en général des sols profonds avec une altération intense due à l’importance du lessivage. Concernant les sols hydromorphes, ce sont des sols imperméables qui retiennent de l’eau en surface. L’eau stagne et ne peut s’infiltrer qu’après quelques jours sans pluies. Ce sont des sols qui réclament un drainage qu’on doit mener prudemment pour ne pas provoquer l’oxydation des sulfures. La mise en rizière provoque la baisse de taux de matières organiques et la diminution de la proportion d’humus. Les meilleurs rendements rizicoles sont assurés lorsque l’horizon à gley est à faible profondeur. En plus, le sol est très mouvant et cela rend difficile sa mise en valeur et même les bœufs qui piétinent rencontrent les mêmes problèmes. Les travaux rizicoles tels que le labour et le piétinage s’avèrent difficiles. Les alluvions fluviatiles sont des sols généralement acides et plus filtrants. Ces sols conviennent véritablement à toutes les cultures. On y pratique des cultures commerciales, mais ils ont peu de réserve minérale et ont besoin de fertilisants. Pourtant l’avenir des paysans repose sur ce type de sol.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA COMMUNE
Chapitre I : LA POSITION GEOGRAPHIQUE ET LE MILIEU NATUREL
A. Localisation
1. Situation géographique
2. Les fokontany et les communes limitrophes
B. Le milieu naturel
1. Le relief
2. Le climat
3. Le sol et la végétation
Chapitre II : ETUDE DU MILIEU HUMAIN
A. Aspects démographiques
1. Etude de la répartition de la population
2. Explication de cette structure
3. Les mouvements naturels
B. Les autochtones et les migrants
1. Les autochtones
2. Les migrants
C. L’organisation sociale
1. Le village
2. L’habitat rural
Chapitre III : LES INFRASTRUCTURES SOCIALES
A. La scolarisation
1. Les établissements scolaires
2. L’enseignement
B. La santé
1. Les établissements de santé
2. La vaccination et la consultation
3. Les problèmes et conséquences
C. Les voies de communication
1. La voies terrestre
2. La voie fluviale
DEUXIEME PARTIE : LES BASES DE L’ECONOMIE DE LA COMMUNE 4
Chapitre I : L’ACTIVITE PRINCIPALE
A. La riziculture
1. La culture de la première saison
2. La culture de la deuxième saison
3. le riz pluvial ou la culture sur brûlis
B. Les cultures vivrières secondaires
1. Le manioc
2. La patate douce
3. Le maïs
C. Les cultures commerciales .
1. Les caféiers
2. Les girofliers
D. Les arbres fruitiers et canne à sucre
1. L’oranger
2. Le letchi
3. Le bananier
4. La canne à sucre
Chapitre II : LES ACTIVITES SECONDAIRES
A. La pêche et l’élevage
1. La pêche
2. L’élevage
B. Les activités artisanales
1. L’activité artisanale des hommes
2. L’activité artisanale des femmes
C. Les échanges commerciaux
1. Le marché intérieur et extérieur
2. Le commerce de distribution
D. Les occupations et les revenus de la population
TROISIEME PARTIE : LA DIFFICULTE DE LA MISE EN VALEUR AINSI QUE LES MESURES PRISES POUR LE DEVELOPEMENT DE CETTE COMMUNE
Chapitre I : LES MILIEUX NATURELS ET INFRASTRUCTURES INADEQUATS
A. Les cataclysmes naturels
1. L’inondation
2. La sécheresse
B. Les problèmes et la dégradation du sol
1. Les problèmes structures du sol
2. La dégradation du sol
C. Les infrastructures sociales
1. L’enclavement de la localité
2. Les encadrements sociaux peu efficaces
3. L’encadrement agricole
Chapitre II : L’EXPLOITATION AGRICOLE ET LES PROBLEMES HUMAINS
A. La maîtrise de la technique agricole
1. Technique traditionnelle
2. Sous équipement des paysans
3. Calendrier agricole
B. Les problèmes fonciers
1. La structure foncière
2. Les luttes foncières
C. Les problèmes d’attitude paysanne
1. Dépendance vis à vis des cultures commerciales
2. La jeunesse de la population et la lourde charge des femmes
Chapitre III : LES MESURES PRISES POUR LE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE
A. La réhabilitation des infrastructures
1. Le désenclavement
2. L’infrastructure de la production agricole
B. Perfectionnement de vulgarisation
1. Encadrement technique
2. Restructuration du sol
C. Amélioration des services administratifs
1. L’enseignement et l’éducation
2. L’établissement de santé et son organisation
CONCLUSION
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