ETUDE DE LA GEOGRAPHIE DES SOINS DE SANTE

Une actualité, la santé publique

               Pendant longtemps, la géographie de la santé s’est essentiellement placée dans le cadre de la définition de ce qu’elle pouvait apporter à l’épidémiologie. Globalement, la question était de savoir comment la géographie pouvait contribuer à la reconnaissance de facteurs de risques, objet de l’épidémiologie analytique. Le développement récent de la santé publique invite à ne plus se placer dans ce strict point de vue biomédical, mais à retourner radicalement la question. La reconnaissance de facteurs de risque par l’épidémiologie analytique est en effet suffisamment engagée pour que la géographie puisse partir de ces observations pour définir des aires à risque. Pour dire simplement les choses, il ne s’agit plus de chercher si fumer est un facteur de risque d’infarctus du myocarde et de cancer du poumon, mais de localiser les zones où l’on peut s’attendre à une forte incidence de ces pathologies en raison du comportement moyen de leurs habitants. De ce point de vue, la géographie de la santé est bien une aide à la décision et relève ainsi de la géographie appliquée. Désormais la chaîne, dans une logique toute médicale, peut s’écrire ainsi :
• Géographie  épidémiologie descriptive  épidémiologie analytique  santé publique, peut se renverser et s’écrire comme suit :
• Géographie  épidémiologie descriptive  épidémiologie analytique  géographie  santé publique.
La géographie de la santé apparaît ainsi comme un élément nécessaire à une juste planification de la santé. La place de la géographie de la santé n’est en fait ni dans la reconnaissance des problèmes (ne peut juger de leurs importances), ni dans la définition des besoins (n’ayant pas qualité pour définir la norme), sa place est dans la localisation exacte des problèmes et des besoins et l’explication de ces localisations. Concrètement, quel que soit le niveau de planification, depuis la programmation politique ou normative jusqu’à la programmation opérationnelle, le rôle du géographe paraît devoir se situer au niveau de la programmation tactique, à moyen terme. Celle-ci vise en effet à l’allocation des ressources requises par les objectifs de la programmation stratégique ou politique, à long terme, qui sera gérée et mise en œuvre par la programmation opérationnelle, à court terme. La géographie apporte aux décideurs un surplus d’informations sur les populations visées. Parce qu’elle est une science sociale, elle se trouve ainsi portée à privilégier la planification dite « populationnelle » (celle où la population détermine les besoins et l’offre).

La géographie sanitaire

• L’évaluation de la géographie sanitaire montre que les patients référés au CHD1 doivent parcourir 0 à 159 km. L’absence de route ou le mauvais état des routes aggrave le problème d’accessibilité géographique du CHD1. Comme les services sont payants au CHD1, les patients et leurs familles doivent faire preuve d’une grande volonté (transport sur filanjana, charrettes… vente de zébus), pour avoir accès aux soins adéquats.
• Les cas référés viennent principalement des :
– CSB2 de Miarinarivo,
– CSB2 de Tanananifololahy,
– CSB2 d’Antanimenabaka,
– CSB2 d’Andilamena,
– CSB2 de Bemaitso,
– CSB1 d’Ambatobe.
Le nombre de cas référés diminue au fur et à mesure qu’on s’éloigne du CHD1 d’Andilamena. Il n’y a pas de cas référés enregistrés par exemple venant d’Ambodimanga Sud qui se trouve à 159km d’Andilamena.
• Le calcul de la distance de clientèle (dc) (24) montre que les cas qui viennent de très loin sont :
– les cas de fibrome (dc = 80,5km)
– les plaies par coup de cornes (dc = 75,1km)
– les cas de rétention d’urine (dc = 71km)
– les plaies par balles (dc = 68km)
– les GEU (dc = 66,7km)
– les hernies inguinales étranglées (dc = 57,3km)
– les syndromes appendiculaires aigus (dc = 52,5km)
Cette situation laisse supposer que les cas référés par les formations sanitaires de base ne sont jamais arrivés (pour certains) au CHD1 d’Andilamena. On remarque également que les CSB1 évacuent moins de patients probablement parce qu’ils se trouvent pour la plupart très loin d’Andilamena (à plus de 50km).

Mise en place d’une antenne chirurgicale à Andilamena

Objectif L’objectif est d’assurer les interventions chirurgicales requises à Andilamena. Ceci éviterait au moins l’évacuation des patients vers le CHD2 d’Ambatondrazaka qui se trouve à 120 km et qui nécessite dans le meilleur des cas, 2 heures et demie de temps de transport. Actuellement, les évacuations sanitaires se font en taxi-brousse faute d’ambulance. Ce qui complique encore les mesures d’évacuation et diminue la motivation des gens d’aller jusqu’au bout de l’évacuation sanitaire.
Stratégies Les stratégies proposées sont :
• La mise en place d’un bloc opératoire au CHD1 d’Andilamena avec les mesures d’accompagnement nécessaires.
• La dotation des ressources nécessaires :
 personnel compétent
– chirurgiens,
– anesthésiste,
– réanimateur,
 matériel et équipement requis, compris une ambulance (voiture 4×4) pour aller chercher les malades au niveau des formations sanitaires de base.

CONCLUSION

              L’étude que nous avons menée au CHD1 d’Andilamena porte essentiellement sur l’analyse de la géographie sanitaire. Les résultats que nous avons obtenus mettent en évidence au moins trois principaux problèmes dans la prise en charge des malades du district sanitaire :
• Le premier est un problème d’accessibilité géographique
Sur les 16 formations sanitaires de base qui sont réparties dans le district sanitaire d’Andilamena, 9 sont implantées à plus de 50km du CHD1. La seule route secondaire qui existe relie Andilamena à Miarinarivo, mais n’est praticable qu’une partie de l’année, et n’a sur son trajet que 4 formations sanitaires : le CHD1 d’Andilamena, les CSB2 d’Antanimenabaka, de Tanananifololahy et de Miarinarivo. Pour joindre les autres formations sanitaires, il faut emprunter des pistes, gravir des montagnes et traverser des fleuves. L’éloignement et les difficultés d’accès aggravent les problèmes d’accessibilité géographique.
• Le deuxième problème relié au premier est le problème d’évacuation des malades graves
La population du district d’Andilamena se trouve dans une situation de double enclavement. En effet, la capacité technique du CHD1 ne permet de résoudre qu’une partie des problèmes de prise en charge des patients. Il y a d’une part, les problèmes des malades référés pour se rendre au CHD1 d’Andilamena, et d’autre part les problèmes pour se rendre ensuite au CHD2 d’Ambatondrazaka qui se trouve à 120km au sud d’Andilamena. En 2006, sur 80 patients référés au CHD1 d’Andilamena, 56 (70%) ont été évacués au CHD2. L’inexistence d’ambulance oblige les malades à prendre le taxibrousse à leur propre fraispour un parcours qui dure au moins 2 heures et demie de temps.
• Le troisième problème est le manque d’information et d’argent
La plupart des familles ignore la gravité des affections et l’urgence de la situation. Ceci est souvent à l’origine des retards du recours aux centres de santé et du retard de l’évacuation sanitaire. Le manque d’argent retarde fréquemment aussi l’évacuation des patients. En conséquence, nous avons suggéré le renforcement de l’information de la population sur les mesures à prendre pour prévenir ou pour assurer la prise en charge des maladies graves. Notre deuxième suggestion porte sur l’implantation d’une antenne chirurgicale dans la ville d’Andilamena.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LA GEOGRAPHIE ET LE SYSTEME DE SANTE
1. GEOGRAPHIE ET SANTE PUBLIQUE
1.1. Approche synthétique de la géographie de la santé
1.2. Une actualité, la santé publique
2. METHODES ET APPLICATIONS
2.1. Un exemple d’analyse de points dans l’espace sanitaire : les hiérarchies hospitalières
2.2. Un exemple d’analyse de lignes dans l’espace sanitaire : la modélisation des flux hospitaliers
2.3. Un exemple d’aires : la survenue des urgences
2.4. Un découpage géographique adapté aux problèmes sanitaires : les bassins de santé
2.4.1. Définition
2.4.2. Méthode de délimitation
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DE LA GEOGRAPHIE DES SOINS AU CHD1 D’ANDILAMENA EN 2006
1. CADRE D’ETUDE
1.1. Lieu d’étude
1.1.1. Le CHD1
1.1.2. Le secteur médical
1.2. Communes et formations sanitaires
1.3. Distance CHD1-CSB2 et CSB1
1.4. Démographie
2. METHODOLOGIE
2.1. Type d’étude
2.2. Période d’étude
2.3. Population de l’étude
2.3.1. Critères d’inclusion
2.3.2. Critères d’exclusion
2.3.3. Echantillonnage
2.4. Approche méthodologique
2.4.1. Analyse épidémiologique
2.4.2. Evaluation de la géographie sanitaire
2.5. Recueil des données
2.6. Saisie et traitement
2.7. Limite de l’étude et éthique
2.8. Paramètres d’étude
3. RESULTATS
3.1. Nombre de cas référés
3.2. Analyse de répartition
3.2.1. Les tranches d’âge
3.2.2. Le sexe
3.2.3. Les types de pathologie
3.3. Etude de la géographie sanitaire
3.3.1. Distance de clientèle
3.3.2. Pourcentage des cas évacués au CHD2 d’Ambatondrazaka
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES, DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
1. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
1.1. Nombre de cas référés au CHD1
1.2. Etude épidémiologique des cas référés
1.2.1. Les tranches d’âge et le sexe
1.2.2. Les malades référés
1.2.3. La géographie sanitaire
2. SUGGESTIONS
2.1. Le renforcement des activités d’IEC
2.1.1. Objectif
2.1.2. Stratégies
2.2. Mise en place d’une antenne chirurgicale à Andilamena
2.2.1. Objectif
2.2.2. Stratégies
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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