Les forรชts tropicales de l’Archipel des Comores ont leur importance dans le fonctionnement de l’รฉcosystรจme et la vie: non seulement elles constituent un habitat important pour les animaux sauvages, et particuliรจrement ceux endรฉmiques mais surtout des zones d’espรจces vรฉgรฉtales indigรจnes diverses et uniques comme celles de l’รฎle d’Anjouan. Rhett (2009) rapporte que ces forรชts tropicales ร l’รฉchelle mondiale couvrent moins de 2% de la surface de la terre mais abritent environ 50% de la vie sur la planรจte (Rhett2009). Les forรชts tropicales humides sont aujourd’hui menacรฉes. Aux Comores, ces forรชts sont dรฉgradรฉes et l’รฎle d’Anjouan est la plus touchรฉe par la dรฉforestation.
Selon FRA (2010) sur l’รฉvaluation des ressources forestiรจres, les forรชts comoriennes abritent un grand pourcentage d’endรฉmisme d’espรจces vivantes d’animaux et de vรฉgรฉtaux (30 – 60%). L’union des Comores fait partie des 20 รฎles ou archipels caractรฉrisรฉs, ร l’รฉchelon mondial, par un endรฉmisme spรฉcifique remarquable par leur biodiversitรฉ (Nadjat2009; Caledecott et al. 1996). La faune mammalienne est pauvre, de nombreuses espรจces ont disparu; on trouve cependant encore 101 espรจces d’oiseaux, 1 106 espรจces d’insectes, 21 espรจces de reptiles dont 10 endรฉmiques. Parmi celles-ci, 15 espรจces sont vulnรฉrables, menacรฉes ou menacรฉes d’extinction selon l’UICN (source Wikipรฉdia). Louette (2008) rapporte que parmi les 39 espรจces nicheurs de l’รฎle d’Anjouan, 5 espรจces sont endรฉmiques, 7 sous-espรจces endรฉmiques propre ร l’รฎle et 7 autres sous-espรจces endรฉmiques de l’archipel. Cependant il y a peu de donnรฉes disponibles sur l’รฉcologie d’une part de ces espรจces endรฉmiques et mais il n’y a presque pas d’information sur la dynamique des populations de ces mรชmes espรจces. Il est un constat rรฉel que toutes ces donnรฉes รฉcologiques sont particuliรจrement importantes dans la gestion durable des รฉcosystรจmes forestiers et la conservation de cette faune endรฉmique. Il est donc nรฉcessaire d’entreprendre des รฉtudes de recherche sur l’รฉtat actuel des effectifs de ces oiseaux et de leur distribution spatiale d’une part mais aussi des prรฉfรฉrences d’habitat d’autre part; au demeurant on pourrait comprendre leur biologie afin d’en dรฉduire des perspectives adรฉquates de conservation. Cette dรฉmarche permettra ร l’union des Comores d’initier un programme de dรฉveloppement forestier sur des bases solides afin de reconstituer le domaine forestier, d’amรฉliorer la gestion intรฉgrรฉe des รฉcosystรจmes et de renforcer les capacitรฉs des institutions chargรฉes du dรฉveloppement du secteur. Finalement notre question de recherche est de savoir comment se distribuent les espรจces des oiseaux endรฉmiques des Comores rencontrรฉes ร l’รฎle d’Anjouan en saison humide et en saison sรจche?
Impact humain sur l’environnement
L’activitรฉ humaine a profondรฉment modifiรฉ la vรฉgรฉtation primitive, surtout dans la rรฉgion cรดtIรจre de l’archipel. Toutes les cultures ร caractรจre spรฉculatif ont laissรฉ des traces dans le paysage, la plus marquante est la cocoteraie (Louette et al. 2004). Une grande partie de la biodiversitรฉ terrestre endรฉmique aux Comores appartient aux รฉcosystรจmes forestiers et la perte forestiรจre constitue la principale menace pour de nombreuses espรจces en voie d’extinction. La biodiversitรฉ marine est aussi affectรฉe car l’รฉrosion du sol conduit ร l’envasement des rรฉcifs de coraux. La perte forestiรจre et la dรฉgradation environnementale constituent aussi de graves menaces pour les Comoriens et leurs moyens d’existence (ECDD Comores 2012).
Les forรชts Galeries d’Anjouan sont soumises ร de fortes pressions anthropiques croissantes ร tel point qu’il n’en reste aujourd’hui que quelques vestiges. Ce recul s’est traduit d’une faรงon inquiรฉtante par ricochet sur l’assรจchement des cours d’eau, conjointement ร une tendance ร la .diminution des prรฉcipitations (Nuscia et al, 20Il).
Situation gรฉographique
Dans l’ocรฉan Indien, l’archipel des Comores forme une entitรฉ naturelle, gรฉographique et gรฉologique situรฉe dans la partie septentrionale du canal de Mozambique ร 2ROkm de la cรดte est du Mozambique et ร 320 km de la grande รฎle de Madagascar (Figure 1). Les Comores se composent de quatre principales รฎles; la Grande Comore (1 024km2), Mahdi (21 1km2), Anjouan (424km2) et Mayotte (374kJl)2) qui est restee sous administration Franรงaise. L’ensemble de l’se situe entre les latitudes 11ยฐ20′ et UO Sud et entre les longitudes 43ยฐ10′ et 45ยฐ0′ Est.
Anjouan, est l’รฎle la plus montagneuse de cet arch ipel avec un point culmi na nt de il 1595 m au mont Ntringui situรฉ ร 7 km du littoral (Kamardine Sinane et al. 2010; Bat1istini et Vรฉrin 1989). Le relief est trรจs escarpรฉ, avec de nombreuses arรชtes vives, des ravins, trรจs pointues aux sommets et des pentes trรจs raides. Sa topographie et sa diversitรฉ de la structure รฉdaphiquc occasionnent une diversdรฉ de vรฉgรฉtation.
Hydrologie
Anjouan abrite deux tiers du rรฉseau hydrographique de l’archipel (Mwezinet, 2012). Certaines de ces riviรจres ne coulent pas toute l’annรฉe. En 1950, 49 cours d’eau pรฉrennes รฉtaient recensรฉs, en 1970 il n’yen avait dรฉjร plus qu’une trentaine et, d’aprรจs les statistiques, il ne resterait plus aujourd’hui qu’une dizaine de cours d’eau permanents (FAรผ 2005). Les ressources hydrauliques souterraines de l’รฎle sont suffisantes pour l’alimentation en eau potable de la population (PNUE 2002 citรฉ par EL-Yamine 2012) .
L’รฎle a deux lacs d’eau douce: le lac Dzialandzรฉ avec une superficie de 50000 m2 et d’une profondeur de plus 300 m d’oรน la plupart des cours de l’ile d’Anjouan prennent leur source et le lac Dziya Lautsunga avec une superficie de 20000 m2 et une profondeur supรฉrieure ร 200 m. Un marรฉcage de 0,2 ha et 0,20 m de profondeur se trouve dans la cรดte Sud-ouest de l’รฎle selon toujours EL-Yamine (2012).
Le Climat
Les Comores bรฉnรฉficient d’un climat tropical humide sous influence ocรฉanique; le climat est caractรฉrisรฉ par deux grandes saisons une saison humide et chaude (รฉtรฉ austral) ou (Kashkazi) et une saison sรจche et froide (hiver austral) ou (Kussi). La saison humide s’รฉtale de novembre ร avril pรฉriode oรน les pluies sont trรจs abondantes et le rรฉgime des prรฉcipitations sOlimis au vent de mousson en provenance du nord-ouest. La saison sรจche se caractรฉrise par l’alizรฉe, un vent sec orientรฉ sud-est/nord-ouest. Les pluies sont rares et les tempรฉratures basses pendant la pรฉriode de mai au mois d’octobre (Malango 2010). Ce climat est caractรฉrisรฉ par de grandes variations locales en relation avec l’exposition aux vents dominants et l’altitude.
La pluviomรฉtrie moyenne est d’environ 2600 mm d’eau par an mais reste trรจs variable selon les endroits (de 1000 ร 6000 mm/an). Les endroits les plus humides sont รฉvidemment les endroits les plus รฉlevรฉs. Ces pluies, parfois violentes, peuvent atteindre 200 mm en une journรฉe (Malango 2010). L’insolation varie entre 2000h/an ร 3000 h/an avec une moyenne de 2600 h/an.
La Population
Les Comores ont une forte densitรฉ de population, soit environ 328 habitants au km2. Le taux d’accroissement dรฉmographique est estimรฉ ร 2,1 %, et 53 % de la population est รขgรฉe de moins de vingt ans. Prรจs de 45 % de la population vit en dessous du seuil de pauvretรฉ, mais l’incidence de la pauvretรฉ est plus รฉlevรฉe dans les zones rurales et ร Anjouan (Paulin 20Il).
La population d’Anjouan รฉtait de 243 732 habitants en 2003, mais elle est la plus densรฉment peuplรฉe (574 hablkm2). Le Ministรจre du Plan de l’Amรฉnagement du Territoire, de l’Energie et de l’Urbanisme en 2005 montre que L’indice de dรฉveloppement humain (IDH) est de 0,547 pour l’Union des Comores. Il est de 0,498 pour Anjouan, selon le Programme des Nations Unies pour le dรฉveloppement (PNUD 2006). La population de l’รฎle d’Anjouan, ร l’instar de celle de l’ensemble de l’archipel, est atteinte par des difficultรฉs รฉconomiques auxquelles s’ajoute une instabilitรฉ institutionnelle chronique (Oraison 2004 et Taglioni 2008).
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Table des matiรจres
I. INTRCIDUCTION
1.1 Contexte gรฉnรฉral et problรฉmatique
1.2 Impact humain sur l’environnement.
1.3 Objectif du travail et hypothรจses
II. METHODES
2.1 ZONE D’ETUDE
2.1.1 Situation gรฉographique
2.1.2 Hydrologie
2.1.3 Le Climat
2.1.4 La Population
2.1.5 Economie
2.1.6 L’agriculture
2.1.7 La vรฉgรฉtation
2.2 MATERIELS BIOLOGIQUES
2.2.1. Alectroenas sganzini sganzini
2.2.2. Cinnyris comorensis
2.2.3. Columba polleni
2.2.4. Turdus bewsheri
2.3 MATERIELS UTILISES SUR TERRAIN
7.4 ECHANTILLONNAGE
2.5 METHODES D’ANALySE
Estimation des densitรฉs et des effectifs
2.5.1. Mรฉthode de Distance sampling
2.5.2. Analyses exploratoires multi variรฉes
2.5.3. Modรฉlisation spatiale
2.5.4. Model1inรฉaire gรฉnรฉralisรฉe
III RESULTAT
Nombre total d’espรจces
3.2.1. Alectroenas sganzini sganzini
3.2.2. Cinnyris comorensis
3.2.3. Columba polleni
3.2.4. Turdus bewsheri bewsheri
3.3 Probabilitรฉ et taux de rencontre
3.4 HABITAT
3.4.1. Couvertures forestiรจres
3.4.2. Les arbres
3.4.3. Canopรฉe et Densitรฉ
3.4.4. Altitude
3.4.5. Pression anthropique
3.5 PREFERENCE D’HABITAT ET D’ALTITUDE
3.5.1. Prรฉfรฉrence d’habitat
Saison humide
Saison sรจche
3.5.2. Prรฉfรฉrence d’altitude
Saison humide
Saison sรจche
3.6 Rรฉpartition spatiale
IV. DISCUSSION
4.1 Densitรฉ et effectif
4.2 Habitat
4.3 Prรฉfรฉrence d’habitat et d’altitude
4.4 Rรฉpartition spatiale
4.5 Impact humain et menaces
4.6 Limites mรฉthodologiques
CONCLUSION
SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE
ANNEXE
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