Etude de la dynamique des strates pâturables selon la fréquence de feu dans la zone d’écodéveloppement

A Madagascar, 25 à 50 % des zones non forestières et non cultivées brûlent chaque année pendant toute la saison sèche (KULL, 2002). Les estimations de surfaces de savanes brûlées varient néanmoins énormément, selon les sources, de 435000 ha par an (LANGRAND et WILME, 1995) à 650000 ha par an (RAKOTOARIJAONA, 2004). Les opérations de contrôle des feux par la mise en place des mesures législatives ont fait l’objet de nombreux textes et directives (BERTRAND, 1994 ; SOURDAT, 1996). Ces mesures n’ont malheureusement pu réduire ni arrêter la pratique des feux de brousse (RASAMBAINARIVO et RANAIVOARIVELO, 2002).

Le feu est défini comme un problème dont les aspects négatifs sont davantage mis en avant que les aspects positifs. Il est à la source de profonds changements au niveau de l’écosystème. L’érosion, stérilité des sols et augmentation de l’effet de serre (RASOAFARANAIVO, 2005). La presque totalité des feux à Madagascar est attribuée à l’homme qui est guidé par son inconscience et son fatalisme. Du point de vue social, la population met le feu pour diverses raisons. Les agriculteurs pratiquent le feu comme outil de défrichement. Malheureusement, les feux de défrichement ne sont pas toujours bien contrôlés, et pour un petit champ défriché, ce sont des milliers d’hectares qui partent en fumée. Pour les éleveurs, c’est une technique qui leur permet de se procurer des repousses d’herbes fraîches pour leur bétail, trop souvent cette activité est pratiquée tardivement et provoque des dégâts irréparables à l’environnement (OTSUKA et al., 2003). En plus, les feux de brousse envahissent la grande île comme un mode d’expression du mécontentement politique et social.

Bien que le feu soit reconnu comme un facteur d’influence dans la dynamique de végétation des savanes, son rôle n’est pas clairement défini (JACQUIN, 2010). C’est pour cette raison qu’une étude sur « la dynamique des strates pâturables selon la fréquence de feu dans la zone d’écodéveloppement de la nouvelle aire protégée d’Antrema.» a été menée.

MILIEU ABIOTIQUE

Situation géographique 

La NAP Antrema se trouve dans la partie Nord-Ouest de Madagascar, dans la Région Boeny, Faritany de Mahajanga, District de Mitsinjo, Commune Katsepy, Fokontany Antrema. Elle se trouve à 12 km du village de Katsepy, limitée au Nord et à l’Ouest par le canal de Mozambique et à l’Est par la route qui mène au phare de Katsepy et au Sud par le delta de Mahavavy. Elle se situe entre 15°42’ à 15°50’ de latitude Sud et 46°00’ à 46°15’ de longitude Est (GAUTHIER et al. 2000). Elle s’étend sur 20 620 ha dont 1000 ha de parc marin et 19 620 ha de milieu terrestre y compris les zones humides continentales .

Climat

La NAP Antrema est soumise à un climat tropical sec de type bioclimatique subhumide chaud (MORAT, 1973). Elle est sous la dépendance du régime du vent de mousson, avec alternance des pluies estivales et un hiver austral sec (DONQUE, 1975). Les données climatiques de la zone d’étude sont fournies par les services météorologiques nationaux. La moyenne de la pluviosité totale annuelle est de l’ordre de 1497,7 mm, repartie sur 83 jours. La saison sèche, qui se situe d’avril à octobre, se caractérise par des précipitations mensuelles d’environ 12,28 mm. Les précipitations mensuelles sont élevées de décembre à février, pouvant aller jusqu’à 532,1 mm en janvier et le minimum de précipitation a été enregistré en août avec une valeur de 0,5 mm. La température moyenne est de l’ordre de 27,2 °C. Ce qui indique un climat relativement chaud avec une moyenne maximale de 32,2 °C et minimale de 22,2 °C. La période la plus froide se situe au mois de Juin et la plus chaude au mois de Novembre. L’humidité relative est très élevée, et elle atteint 80 % pendant la saison de pluie. La valeur moyenne annuelle est de 71 % mais peut descendre jusqu’à 60 % au mois de juillet. La vitesse moyenne annuelle du vent est de 12,5 km/h (Service météorologique national, 2014).

Géologie

La NAP Antrema appartient au bassin sédimentaire de Mahajanga et est constitué par une succession de formations monoclinales qui s’étend du Karroo à l’Actuel (BESAIRIE, 1966). Les plaines alluviales et les mangroves dont la vase est formée par les terrasses alluviales importantes sont les éléments les plus marquants du paysage. Il existe aussi un grand développement des carapaces sableuses. Des transgressions Miocène laissent des dépôts dans la région côtière à l’ouest de Mahajanga (BESAIRIE, 1972) et aux environs de l’endroit du phare se trouve une formation Pliocène.

Pédologie

Les sols de la NAP Antrema sont constitués de :
– carapace sableuse, (BESAIRIE, 1972) constituée par des sols très sableux avec une teneur en argile très faible qui provoque la perméabilité du sol aux eaux de pluie.
– sols alluvionnaires, provenant des dépôts fluviaux qui occupent les fonds des vallées, les plaines internes et aussi les bordures des estuaires et des deltas (BESAIRIE, 1966).Ces terrains ont une grande importance économique du fait de leur vocation agricole.
– sols ferrugineux tropicaux, de couleur rougeâtre qui provient de l’érosion de la couche supérieure et qui durcissent par dessiccation. Ils sont riches en oxyde de fer, partiellement déshydraté et de structure cristalline (DUCHAUFOUR, 1960). Ils se rencontrent surtout aux environs du phare.
– sols hydromorphes, caractérisés par un engorgement temporaire d’eau, occupant en général la partie amont où commence l’installation des mangroves (RABEMANANJARA, 2009) et forment une bande étroite qui débute du village de Bako jusqu’au village d’Antsikiry.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I MILIEU D’ETUDE
I.1 Milieu abiotique
I.1.1 Situation géographique
I.1.2 Climat
I.1.3 Pédologie
I.1.4 Hydrographie
I.2 Milieu biotique
I.2.1 Flore
I.2.2 Faune
PARTIE II METHODES D’ETUDE
II.1 Etude préliminaire
II.1.1 Etude bibliographique
II.1.2 Prospection et choix des sites d’étude
II.1.3 Enquêtes socio-économiques
II.2 Relevés écologiques
II.2.1 Collectes des données
II.2.1.1 Recherche de l’aire minimale
II.2.1.2 Etude floristique
II.2.1.3 Etude structurale de la végétation
II.2.2 Analyse et traitement des données
II.2.2.1 Similarité floristique
II.2.2.2 Diversité floristique
II.3 Etude pédologique
II.4 Etude des parcours naturels
II.4.1 Mesure de la phytomasse épigée
II.4.2 Analyse de la valeur pastorale
II.4.3 Estimation de la capacité de charge
PARTIE III RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.1 Choix des sites d’étude
III.2 Perceptions paysannes des feux
III.3 Caractérisation écologique des savanes
III.3.1 Richesse floristique
III.3.2 Groupements floristiques
III.3.3 Caractérisation des groupements floristiques
III.3.3.1 Groupement à Heteropogon contortus et Acacia sensitiva
III.3.3.2 Groupement à Aristida rufescens et Indigofera patula
III.3.3.3 Groupement à Acridocarpus excelsus et Stereospermum euphorioïdes
III.3.3.4 Groupement à Tacca leontopetaloides et Diporidium ciliatum
III.3.4 Diversité floristique
III.4 Sol
III.5 Valeur Pastorale (V.P) et Capacité de Charge (C.C)
III.6 Dynamique des strates pâturables dans la NAP d’Antrema
PARTIE IV DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
IV.1 Discussions
IV.2 Recommandations
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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