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Climat et hydrologie des Niayes
Les Niayes de Pikine appartiennent au microclimat sub canarien. Son climat est influencé par les Alizés maritimes qui sont présents toute l’année. Ces alizés atténuent les contrastes thermiques saisonniers et adoucissent les températures. (Touré, 2004).
Les précipitations annuelles sont comprises généralement entre 300 et 500 mm et les maxima sont enregistrés au mois d’août. La saison pluvieuse très courte (3 à 4 mois) procède de l’influence de la mousson.
La nappe phréatique des Niayes (profondeur est de 30 à 65 mètres) fait intervenir une interaction au contact eau salée – eau douce dénommée « biseau salé ». Ce biseau salé traduit l’équilibre qui s’établit entre les eaux souterraines douces se déversant vers l’océan et les eaux océaniques salées s’écoulant vers le continent (Diouf, 2005).
Végétation et faune
Les Niayes de Pikine sont dominées par une espèce typiquement guinéenne (Elaeis guineensis) qui marque la zone de contact entre le bas du système dunaire et la dépression. On remarque aussi la présence de Cocos nucifera et, une importante strate herbacée conditionnée par la topographie du milieu (Touré, 2004).
En outre, il y a la présence de certaines espèces aquaphiles (les roseaux, les typhas…) qui y poussent spontanément.
En dehors des activités de maraichage pratiquées dans la zone, nous y avons identifié plusieurs autres espèces végétales (voir annexe 5).
Dans cette couverture végétale vit une faune très variée, composée d’organismes du sol (protozoaires, nématodes, rotifères, vers de terre, fourmis, et autres petits insectes aptérygotes) qui constituent une grande partie de la nourriture des oiseaux. Ces derniers, représentent la majorité des Cordés présents sur le technopôle (voir tableau 1).
Aussi, sur les berges, on note la présence de reptiles de l’ordre des squamates, tels que le varan des sables (Varanus panoptes), le varan d’eau (Varanus niloticus) l’agame commun (Agama agama), et quelques ophidiens. Certains plans d’eau, envahis par les roseaux, sont riches en poissons, en particulier le carpe qui est l’unique représentant de la classe des poissons.
ESPECES ETUDIEES
La Spatule blanche
a)Image Spatule blanche (http://www.oiseaux-europe.com/Oiseau-3/Spatule-blanche.html)
b) Photo Spatule d’afrique (http://wikipedia.org)
Description
La Spatule blanche Platalea leucorodia mesure environ 60 à 70 centimètres de long, d’une envergure de 115 à 130 centimètres et pèse 1 800 à 2400 grammes. Le bec est caractéristique, avec sa forme de spatule. Le plumage est essentiellement blanc. Pendant la saison de reproduction, les adultes arborent une aigrette derrière la tête et une bande jaune-orange sur la poitrine. Les juvéniles et les sub-adultes ont l’extrémité des rémiges noire. Comme tout échassier, la Spatule a de longues pattes comme les hérons et les cigognes. Les mâles sont plus grands que les femelles et ont un bec et des pattes plus longs.
Elle a une durée de vie de 28 ans (AEWA, 2008). La population mondiale est estimée à 65 000 – 142 250 individus. La Spatule blanche est considérée comme Préoccupation mineure (Wetlands International, 2006).
La Spatule d’Afrique est identique à la Spatule blanche, à la différence que les pattes et le bec de la première sont colorés en rouge. La tendance de la population semble stable, la taille de la population peut être modérément petite, mais n’approche pas les seuils de vulnérable, selon le critère de taille de la population. L’espèce est évaluée comme Préoccupation mineure (PM). La taille de la population est estimée de 7300 à 73000 individus matures (http://www.birdlife.org/datazone/speciesfactsheet.php?id=3804. Consulté le 17/10/2012).
Généralité sur les populations de sous espèces
La Spatule d’Europe présente une distribution étendue mais fragmentée dans le Paléarctique, avec une aire de répartition lors de la reproduction s’étendant de l’Europe à la Chine, l’Inde, la Mer Rouge et le Nord ouest de l’Afrique (Cramp et Simmons, 1977 in AEWA, 2008; Hancock et al. 1992).
Quatre à cinq populations /sous-espèces peuvent être distinguées : Platalea leucorodia leucorodia, la sous-espèce nominale, répartie de l’Europe de l’ouest à l’Europe centrale et du sud-est. Elle est souvent séparée en deux populations, Atlantique et Centrale et sud-est européenne, différente dans leur distribution et leur écologie, en particulier pendant la saison de reproduction. La population qui se reproduit dans l’Est de l’Europe et en Asie est considérée comme une sous-espèce séparée Platalea leucorodia major sur la base de sa taille plus grande que celle de la sous-espèce nominale. Deux espèces existent en Afrique, P. l. balsaci dont la distribution est limitée au Banc d’Arguin (Mauritanie) et P. l. archeri, la Spatule de la Mer Rouge. Ces deux populations ne sont pas migratrices et se mélangent aux Spatules d’Europe pendant la période hivernale (AEWA, 2008).
Les races de spatule en Eurasie et Afrique ne sont pas classées comme menacées à l’échelle mondiale mais, elles sont classées comme Préoccupation mineure -PM- sur la liste rouge de l’UICN (BirdLife International, mais 2009). En France, elles sont considérées vulnérables (Dubois et al., 2008 in AEWA, 2008).
L’Echasse blanche
Identification de l’oiseau
L’Echasse blanche mesure 35 à 40 centimètres de long, avec une envergure de 67 à 83 centimètre et pèse 160 à 200 grammes. Elle a le plumage noir et blanc avec les ailes entièrement noires, ainsi que le haut du dos et l’arrière du cou. Les parties inférieures sont blanches, avec un collier blanc contrastant avec le dos et la nuque noirs (http://www.oiseaux.net/oiseaux – consulté le 25/05/2012).
La tête présente une face blanche, et le sommet de la calotte est noir. Les yeux sont rouges. Le bec long et fin est noir et droit. Les très longues pattes et les doigts sont rougeâtres rose. En vol, elle les tient en extension, et elles dépassent largement de sa queue.
Les deux sexes sont presque semblables, mais la femelle est brunâtre alors que le mâle est plus noir et présente des plumes verdâtres brillantes. Le juvénile est plus clair que l’adulte. L’Echasse blanche peut vivre au maximum 10 ans (http://www.c3ed.ird.sn/biodiversite/spip.php?article95&id_document=80 – consulté le 25/05/2012).
Régime alimentaire de la spatule blanche
Seule ou en groupe, de jour comme de nuit, dans des eaux peu profondes des zones humides alluviales ou tidales, dans les lacs, marais et pâtures, la Spatule se nourrit de petits poissons (épinoches) en eau douce, de crustacés (principalement des crevettes), d’insectes aquatiques, de grenouilles, de sangsues ou de vers de terre.
Les oiseaux nécessitent environ 555 grammes de petits poissons (poids frais) par jour (Kersten 1998). L’alimentation est parfois en coopération avec d’autres espèces piscivores telles que les cormorans, pélicans et les hérons. Les Spatules s’alimentent dans les eaux peu profondes (entre 6 et 21 centimètres de profondeur) d’après Yu et Swennen 2004b in Ueng et al, 2006.
Des interactions avec les cormorans, pélicans et Laridés pour subtiliser ou manger des proies laissées, pendant le nourrissage des jeunes sont observées fréquemment (AEWA, 2008). Elle peut également consommer des algues ou de petits fragments de plantes aquatiques (même si ceux-ci sont peut-être ingérés accidentellement avec la matière animale). La Spatule blanche patauge dans les eaux peu profondes en fouillant la vase avec son bec, en faisant des mouvements de gauche à droite. Les spatules blanches se nourrissent en petits groupes, ce qui rend leur pêche plus efficace (http://www.oiseaux-birds.com/fiche-spatule-blanche.html consulté le 05/09/2012).
La population atlantique dépend grandement des habitats saumâtres, intertidaux pour la plupart, tandis que les oiseaux de la population d’Europe centrale et de l’est exploitent des étangs piscicoles et des zones d’inondation quand ils reviennent de leurs zones d’hivernage au printemps (Schneider-Jacoby, 2002).
La Spatule africaine quant à elle, se nourrit de petits poissons et d’invertébrés aquatiques tel que les scarabées et les écrevisses (Hancock et al., 1992).
Régime alimentaire de l’Echasse blanche
Le régime alimentaire de l’Echasse blanche ne diffère pas beaucoup de celui des Spatules blanches. Elle se nourrit d’insectes aquatiques, vers de terre, têtards, larves de mouches, crustacés, mollusques et araignées. Elle peut plonger la tête sous la surface de l’eau pour saisir quelques invertébrés aquatiques. Elle picore sa nourriture dans le sable ou dans l’eau. Cette espèce est bien adaptée à la vision nocturne, ce qui lui permet de se nourrir pendant les nuits sans lune. L’Echasse marche vite, avec de grands pas, en pataugeant dans l’eau.
Reproduction
Cas de la Spatule blanche
La saison de reproduction varie avec la distribution, et dépend du niveau des eaux dans certaines régions. La Spatule nidifie en colonies mono spécifiques. Les deux adultes participent à la construction du nid, mais c’est surtout la femelle qui construit, avec les matériaux apportés par le mâle (http://www.oiseaux.net/oiseaux/spatule.blanche.html/consulté le 25/05/2012).
La Spatule blanche se reproduisait en France dans l’estuaire de la Loire au XVIème siècle, dans le sud de l’Angleterre, les Pays-Bas, le nord de l’Allemagne et le Danemark au XVIIème siècle et dans les steppes de Baraba dans l’ouest sibérien au cours du XIXème. Elle nichait également dans les zones humides de Pinsk en Biélorussie et en Pologne et s’est reproduite dans le nord de l’Algérie au Lac Fetzara (Vaurie, 1965 in AEWA, 2008). L’espèce est migratrice excepté les sous-espèces du nord ouest african (P. l. balsaci) et de la Mer rouge (P. l. archeri). (AEWA, 2008). Les effectifs reproducteurs sont en déclin dans la plupart des pays excepté en Europe de l’ouest, en Hongrie, en Roumanie et en Italie (AEWA, 2008).
Cas de l’échasse blanche
L’espèce se reproduit généralement dans les eaux douces peu profondes et les zones humides saumâtres avec des substrats de sable, de boue ou de l’argile et des marges ouvertes, îlots ou crache du niveau d’eau à proximité (Snow et Perrins, 1998).
Quand la saison de reproduction commence, les mâles et les femelles effectuent de nombreuses révérences en agitant leurs ailes. L’espèce niche en petites colonies allant de 2 à 50 couples, et les couples formés défendent vigoureusement leur nid et leur territoire. (Urban et al. 1986, del Hoyo et al. 1996). Le nid est une dépression peu profonde grattée dans le sol. Il est situé sur un tas de végétation, dans l’eau sur des herbes aquatiques, ou près de l’eau sur la rive. Le nid est fait d’herbes et de laîches (del Hoyo et al. 1996).
La période de nidification est entre avril et juin. La femelle pond 4 œufs vert olive maculés de gris et de noir. L’incubation est biparentale et dure pendant 22 à 26 jours. A la naissance, les poussins sont couverts de duvet foncé, avec des taches grises ou brun noirâtre. Les parties inférieures sont blanches. Ce plumage juvénile est conservé jusqu’au neuvième mois. Les poussins sont nidifuges et quittent le nid pour aller se cacher dans la végétation environnante. Ils sont nourris par les deux parents. Ils s’envolent au bout de 4 semaines après la naissance, et deviennent indépendants 2 à 4 semaines plus tard (http://www.oiseaux.net/oiseaux/echasse.blanche.html / consulté le 25/05/2012).
Migration
Cas de la Spatule blanche
Les oiseaux migrateurs sont confrontés à un choix de sites où passer l’hiver. Sans doute, il existe un lien entre la migration distance (coûts) et la qualité du site d’hivernage (prestations). La fidélité au site d’hivernage est souvent élevée et augmente avec l’âge (Lok et al. 2011).
La voie de migration est-Atlantique est bien connue et les sites de nidification sont protégés partout. Le long de cette voie, de nouvelles colonies se sont établies récemment au Maroc, au Portugal, en France, en Espagne, aux Pays-Bas, en Belgique, en Allemagne et au Danemark (et il y a des tentatives de reconquête au Royaume-Uni), et la population reproductrice a atteint 4 800 couples en septembre 2007 (AEWA, 2008).
Les récents dénombrements montrent une grave diminution des effectifs nicheurs de la sous-espèce mauritanienne sur le Banc d’Arguin, avec en réalité une diminution de 1 610 couples nicheurs en 1985 (Gowthorpe et Lamarche, 1996) à moins de 750 couples ces dernières années (AEWA, 2008). Les zones de reproduction les plus importantes pour la population atlantique se situent aux Pays-Bas (particulièrement sur les Iles de la Mer des Wadden) et dans le sud de l’Espagne (Odiel et Coto Doñana).
Cette population reproductrice migre le long de la côte atlantique, la plupart des oiseaux traversant le centre de l’Espagne par Santoña, en utilisant donc une route intérieure coupant la péninsule Ibérique pour rejoindre le Maroc, afin d’hiverner le long de la côte de Mauritanie et du Sénégal, où les oiseaux se mélangent avec des individus de la sous-espèce mauritanienne P. l. balsaci et de la Spatule d’Afrique Platalea alba (AEWA, 2008).
Au cours de leurs premières migrations vers le sud (1992-2010), la plupart des spatules ont migré vers les régions d’hivernage situées en Mauritanie et au Sénégal. Pour le reste de leur vie, des spatules sont restées très fidèles à ces sites. Ainsi, chaque année la plupart des spatules hivernent en Mauritanie et au Sénégal. Cependant, un nombre réduit hiverne en France et au niveau la péninsule Ibérique. La qualité des sites a été jugée en fonction des probabilités de survie annuelle dans ces trois aires d’hivernage. La survie était plus faible en Mauritanie et au Sénégal (Lok et al. 2011).
La migration de retour démarre en Afrique de l’ouest généralement au début du mois de février et les oiseaux arrivent sur leurs zones de reproduction au cours de ce mois (sud de l’Espagne) ou en mars/avril dans le nord ouest de l’Europe. La migration postnuptiale démarre en septembre et les oiseaux sont sur leurs zones d’hivernage en novembre (AEWA, 2008). La population de Spatules étudiée au Technopôle est composée uniquement de juvéniles, alors elles commencent leur migration vers l’âge de 3 ans.
Les oiseaux se déplacent le long d’une Voie de migration côtière atlantique qui s’étend des Pays-Bas au Sénégal. Jusqu’à 80 % de la population reproductrice des Pays-Bas passent l’hiver dans le Parc National du Banc d’Arguin en Mauritanie et un grand nombre sont enregistré dans le Parc National du Diawling (Mauritanie) et le Parc national des oiseaux de Djoudj ou PNOD (Sénégal). (Smart et al., 2007).
Cas de l’Echasse blanche
En ce qui concernent leur déplacement, les populations septentrionales sont migratrices, elles font à longue distance des mouvements migratoires, voyageant vers le sud (Espagne, Afrique tropicale) jusqu’à leurs aires d’hivernage entre Août et Novembre et retournent à leurs aires de reproduction entre Mars et Avril (Hayman et al., 1986). Dans les régions plus tempérées, l’espèce est sédentaire ou seulement localement dispersif (del Hoyo et al., 1996).
Autres types de comportement
Au même titre que la prise de nourriture, le repos et le sommeil sont des nécessités biologiques fondamentales pour les oiseaux. Ces derniers consacrent au moins le tiers de leur temps au repos, sous une forme ou une autre (Lesaffre, 2006).
Les oiseaux sont placés dans l’obligation vitale de maintenir en bon état leur plumage, puisque celui-ci, permet l’équilibre thermique chez la majorité des espèces et le vol. Il s’agit donc de veiller à sa cohésion et à son étanchéité. La toilette comprend aussi la traque des parasites externes, nombreux chez les oiseaux. Et, elle demande souvent de 5 à 10 % environ du temps de veille quotidien d’un oiseau (Lesaffre, 2006).
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I: SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I – 1/ ZONE D’ETUDE
I -1 – 1) Présentation des Niayes
I – 1 – 2) Climat et hydrologie des Niayes
I – 1 – 3) Végétation et faune
I – 2/ ESPECES ETUDIEES
I – 2 – 1) La Spatule
I – 2 – 1 -1) Description
I – 2 – 1 – 2) Taxonomie
I – 2 – 1 – 3) Généralité sur les populations de sous espèces
I – 2 – 2) L’Echasse blanche
I – 2 – 2 – 1) Identification de l’oiseau
I – 2 – 2 – 2) Taxonomie
I – 2 – 2 – 3) Habitat et distribution
I – 3/ ETHOLOGIE DES ESPECES ETUDIEES
I – 3 – 1) Alimentation
I – 3 – 1 – 1) Régime alimentaire de la Spatule blanche
I – 3 – 1 – 2) Régime alimentaire de l’Echasse blanche
I – 3 – 2) Reproduction
I – 3 – 2 – 1) Cas de la Spatule blanche
I – 3 -2 – 2) Cas de l’Echasse blanche
I – 3 – 3) Migration
I – 3 – 3 – 1) Cas de la Spatule blanche
I – 3 – 3 – 2) Cas de l’Echasse blanche
I – 3 – 4) Autres types de comportement
CHAPITRE II: MATERIELS ET METHODES
II – 1/ MATERIELS
II – 2/ METHODES
II – 2 – 2) Décompte des oiseaux
II – 2 – 3) Etude du comportement
II – 2 – 3) Traitement des données et analyses statistiques
II – 2 – 4) Quelques définitions
CHAPITRE III: RESULTATS ET DISCUSSION
III – 1/ RESULTATS
III – 1 – 1) Quelques données statistiques sur les espèces étudiées
III – 1 – 2 -/ Etude de la distribution spatiale des Spatules blanches et Echasses blanches dans le technopôle
III – 1 – 3/ Ethologie des Spatules blanches
III – 1 – 4/ Nidification de l’Echasse blanche dans les Niayes de Pikine
III – 2/ DISCUSSION
Limite de l’étude de terrain
Recommandations
CONCLUSION
REFERENCES BIOBLIOGRAPHIQUES
REFERENCES WEBOGRAPHIQUES
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