Marquage des individus collectés
Les individus capturés ont fait l’objet de marquage, l’objectif étant de mettre en place un code d’identification de chaque individu. La disparité des caractéristiques morphologiques des différentes espèces a amené à déployer 3 types de marquages. Le premier type a été l’amputation d’orteils. Il a été adopté pour les lézards pourvus de quatre pattes et dont les orteils sont bien distincts (Madascincus cf polleni, Amhiglossus tanysoma). Le deuxième type a eu comme cible les serpents dont les écailles ventrales sont bien en exergue (Liophidium torquatum, L. maintikibo et Pseudoxyrhopus quinquelineatus). Le procédé consiste à coder le serpent en enlevant trois de leurs écailles ventrales. Le troisième type de marquage a fait appel à l’utilisation d’un produit colorant. Il a permis d’identifier les individus des espèces de serpents dont les écailles sont uniformément de même type et de couleur sur le corps (Madatyphlops decorsei, Madatyphlops arenarius) ainsi que les lézards dépourvus à deux ou encore dépourvus de pattes (Sirenoscincus yamagishii et Paracontias sp.)
Evaluation de la structure de la végétation
Une évaluation de la végétation dans chaque site d’étude a été effectuée au début de chaque mois à partir du mois de janvier 2013. Ces données ont été enregistrées afin de voir si l’ouverture de la canopée et la couverture au sol peuvent influencer la distribution des espèces fouisseuses. La collecte des données a été faite selon la technique et le dispositif proposés par Dueser et Shugart en 1978. Il s’agit d’un système composé d’un plot botanique de 10 m de rayon, de deux lignes de transects perpendiculaires de 20 m de long, et de quatre (4) quadras de 1 m2 a été établi dans chacun des cinq sites. Les données enregistrées ont été réparties en 6 catégories: l’ouverture de la canopée, les grands arbres, les arbres de petite taille, les arbustes, les herbacées et la litière. Les définitions de chacun de ces termes sont données ci-après, toujours selon Dueser et Shugart, 1978 :
les grands arbres : tronc de l’arbre ≥ 5 m de hauteur ; et ≥ 5 cm de diamètre au niveau de la poitrine (Dhp, approximativement 1,3 m depuis le sol) ;
les arbres de petite taille : tronc de l’arbre > 2 m de hauteur ; et < 5 cm de Dhp ;
les arbustes : tronc > 0.40 m et ≤ 2 m de hauteur ; et < 5 cm de Dhp ;
les herbacées : toute végétation ≤ 0,40 m de hauteur ;
la litière : surface de profondeur variable ≤ 10 cm, incluant les parties nues du sol, les feuilles mortes.
Analyse de la distribution de la communauté de serpents et de lézards fouisseurs d’Ampijoroa
Distribution spatiale Les compositions spécifiques des différents sites d’échantillonnage ont été comparées entre elles. Cette analyse vise à observer la répartition des espèces fouisseuses entre ces cinq sites. Le test de Friedman a été utilisé comme outil de vérification des résultats.
Distribution temporelle Les espèces observées pendant les quatre mois de l’étude ont été enregistrées. Ces données ont servi pour comparer les compositions spécifiques observées au cours de chaque mois. Tout comme dans l’analyse de la distribution spatiale, le test de Friedman a été utilisé comme outil de vérification des résultats. Puis, la corrélation de Kendall identifiera les paramètres corrélés avec cette distribution temporelle.
Espèces inventoriées
L’ensemble des espèces observées au cours de cette étude ont presque toutes déjà été observée dans d’autres recherches antérieures menées dans le parc. En effet, sur les neuf espèces observées, huit espèces ont déjà été confirmées dans le PNA (Mori et al, 2001 ; Mori et al, 2006 ; Mori et al, 2008). Une nouvelle espèce a été collectée. Une identification avec les clés de détermination données par Glaw et Vences en 2007 a permis de supposer que cette espèce pourrait appartenir au genre Paracontias. Cette trouvaille a été sans doute due au fait que la durée de l’étude et la méthode d’inventaire choisie ont été complémentaires donnant lieu à un résultat maximisé. D’un côté, l’étude s’est étalée sur une période assez longue, quatre mois, soit 12.000 nuit-pièges. D’un autre côté, la méthode de trous pièges est une technique très utilisée dans les études pour les inventaires d’espèces fouisseuses ou rampant. Cette spécificité la rend ainsi appropriée dans la mise en œuvre de cette étude. En outre, les pièges ont été installés à la fin du mois de novembre mais ont ensuite été recouverts (fermés) dès le début du mois de décembre. C’est au mois de janvier qu’on a procédé à la réouverture des pièges. Cette phase de fermeture a permis aux communautés d’herpétofaunes fouisseurs dans le site de s’habituer à la présence des barrières plastique. Par ailleurs, l’absence d’individu collecté en fin d’après-midi suggère que ces neuf espèces sont toutes nocturnes ou crépusculaires. Cependant, une espèce notée présente dans le parc, Pygomeles petteri, n’a pas été capturée au cours de cette collecte (Mori et al, 2001 ; Mori et al, 2006 ; Mori et al, 2008). Trois explications pourraient être avancées. La première serait le choix de la période de l’étude. En effet, du fait que l’enregistrement des informations n’a commencé qu’en janvier 2013 et a pris fin en avril, les informations concernant les espèces présentes au le début de la saison humide (septembre, octobre) manquent dans ce recueil de données. Ceci supposerait une distribution temporelle de cette espèce bien répartie dans une même saison. La seconde serait que la zone d’étude (l’ensemble de la surface couvert par les cinq sites d’échantillonnage) n’abrite pas cette espèce. Il est à faire remarquer le seul individu de Pygomeles petteri décrits par Mori et al en 2006 a pu être collecté et encore, parmi les contenus intestinaux d’un serpent : Liophidium vaillanti (Mori et al, 2006). On pourrait alors avancer que cet individu de Pygomeles petteri inventorié a été avalé par son prédateur dans une zone hors des cinq sites choisis pour cette étude. La troisième explication possible serait que cette espèce exploite une couche plus profonde que la litière. De cette manière, il serait difficile de collecter des individus de cette espèce vu que les seaux utilisés pour le piégeage affleuraient le niveau de la litière.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. PRÉSENTATION DU MILIEU D’ÉTUDE
I.1.Localisation géographique
I.2.Milieu physique
I.2.1.Climatologie
1.2.2. Géologie et pédologie
1.2.3. Hydrographie
1.3. Choix du site
1.4. Milieu biologique
1.4.1. Flore
1.4.2. Faune
II. MATÉRIELS ET MÉTHODES
II.1.Matériels biologiques et sites d’échantillonnage
II.2.Méthodes
II.2.1.Méthode de capture (pitfall)
II.2.2.Période d’étude
II.2.3.Evaluation de la structure de la végétation
II.2.4.Température et humidité quotidiennes
II.3.Analyse des données
II.3.1.Analyse de la richesse spécifique
II.3.2.Abondance relative
II.3.3.Rendement des piégeages par trous-pièges
II.3.4.Analyse de la distribution de la communauté de serpents et de lézards fouisseurs d’Ampijoroa
II.3.5.Tests statistiques
III. RÉSULTATS
III.1.Résultats de capture
III.1.1.Similarité des sites d’échantillonnage
III.1.2.Abondance relative
III.2.Distribution des reptiles fouisseurs de la forêt d’Ampijoroa
III.2.1.Distribution des serpents et des lézards fouisseurs entre les sites les plus similaires
III.2.2.Distribution temporelle
IV. DISCUSSION
CONCLUSION
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