ยซ De la conception ร lโaccouchement la nature fait bien les choses ยป. On a le droit dโintervenir si la nature dรฉvie et que lโon pense quโon peut mieux faire quโelle. Lโaccouchement par cรฉsarienne se prรฉsente pour lโobstรฉtricien comme une alternative ร la voie basse lorsque celle-ci comporte un risque (morbide ou mortel) pour la mรจre et/ ou le fลtus. La cรฉsarienne (accouchement par voie haute) consiste ร extraire le fลtus et ses annexes aprรจs ouverture chirurgicale de lโabdomen et de lโutรฉrus. Cependant, les statistiques montrent que le taux de cรฉsarienne ne cesse dโaugmenter dans les pays dรฉveloppรฉs. En France en 1999, 17,5% des enfants sont nรฉs par cรฉsarienne, 8% des femmes en รขge de procrรฉer avaient un utรฉrus cicatriciel. Le taux de cรฉsarienne a plus que doublรฉ en 20 ans en France passant de 6% en 1972 ร 11% en 1981 et de 14,23% en 19991 ร 15,9% en 1995 et 17,5% en 1998. Le taux de cรฉsarienne chez la nullipare est passรฉ de 10% en 1981 ร 16% en 1985 et 18% en 1995. Le taux dโhystรฉrotomie varie de 5% ร Dublin, 10% aux pays Bas ร 13% en Allemagne de lโOuest. Il atteint 25% aux Etats-Unis [1]. On relรจve des taux de cรฉsarienne trรจs รฉlevรฉs dans certains pays en voie de dรฉveloppement dโAmรฉrique Latine tels que le Brรฉsil 27,1% entre 1994 et 1996, le Chili 40% au cours de la mรชme pรฉriode (1994-1996) pouvant atteindre 80% dans certains centres hospitaliers et 90% dans les structures privรฉes[2]. Dans ces pays les taux dรฉpassaient largement les 15% fixรฉs par lโOMS. Il existe une corrรฉlation nรฉgative entre le taux de cรฉsarienne et la mortalitรฉ maternelle et pรฉrinatale dans ces pays (mortalitรฉ pรฉrinatale P= 0,032, mortalitรฉ maternelle P= 0,001 [3]. Par contre, dans ces mรชmes contrรฉes les taux nationaux de certains pays nโatteignent guรจre 4% en Haรฏti, 1,6% au Guatemala et en Bolivie 4,9%. Chacun de ces taux est infรฉrieur ร (10%) fixรฉ comme taux minimal de cรฉsarienne par lโOMS [2].
GENERALITESย
Historique :ย
La cรฉsarienne fรปt pendant longtemps considรฉrรฉe comme une intervention mythique rรฉservรฉe aux dieux ; lโorigine mรชme du mot prรชte ร discussion, bien quโil dรฉrive probablement du mot latin caedere (=couper) ; Et contrairement ร la lรฉgende Jules Cรฉsar ne naquรฎt pas par cรฉsarienne, tant ce double succรจs รฉtait invraisemblable (sa mรจre aurait survรฉcue plusieurs annรฉes aprรจs son accouchement) [5].
Lโรฉvolution de la cรฉsarienne fรปt au fil du temps marquรฉe par plusieurs รฉtapes :
– Moyen รขge : la cรฉsarienne post mortem fรปt codifiรฉe par NUMA POMPILIUS (715 โ 612 av J.C)
– 1500 : JACOB NรFER tente et rรฉussit la premiรจre cรฉsarienne sur femme vivante (sa propre femme) ;
– 1560 : Premier traitรฉ sur la cรฉsarienne publiรฉ par FRANรOIS ROUSSET en : Traitรฉ nouveau de lโhystรฉrotocotomie (ou enfantement par cรฉsarienne) ;
– 1561 : AMBROISE PARE condamne la cรฉsarienne sur femme vivante en raison de ยซย la mort quasi fatale de la femmeย ยป ;
– 1721 : MAURICEAU partage cette opinion et qualifie de la cรฉsarienne de ยซย pernicieuse pratique, empreinte dโinhumanitรฉ, de cruautรฉ et de barbarieย ยป ;
– 1769 : Premiรจre suture utรฉrine au fil de soie par LEBAS ;
– 1788 : LAUVERJAT prรฉconise lโincision transversale de la paroi de lโutรฉrus ;
– 1876 : PORRO, reconnaissant la responsabilitรฉ de la pรฉritonite dans la plupart des dรฉcรจs, extรฉriorisait lโutรฉrus gravide et pratiquait lโhystรฉrectomie en bloc aprรจs cรฉsarienne. Ce qui permit de rรฉduire la mortalitรฉ maternelle et nรฉonatale ร respectivement 25% et 22% ;
Malgrรฉ ces progrรจs, les obstรฉtriciens sont restรฉs rรฉticents ร la cรฉsarienne. Dans le prรฉcis dโobstรฉtrique de VARNIER publiรฉ en 1900 pas un seul chapitre nโest consacrรฉ ร la cรฉsarienne. Il a fallu attendre lโรจre moderne avec lโapparition de lโasepsie et de lโantisepsie, lโacquisition de nouvelles techniques pour que le pronostic de la cรฉsarienne soit relativement bon.
– Premiรจre suture du pรฉritoine viscรฉral rรฉalisรฉe par ENGMAN ;
– Suture utรฉrine systรฉmatique prรฉconisรฉe par KEHRER et SรNGER en 1882 ;
– Incision sur le segment infรฉrieur imaginรฉe par FRANK en 1907 avec pรฉritonisation secondaire sur la cicatrice utรฉrine ;
– Introduction de la cรฉsarienne segmentaire en France par SCHICKELE et BRINDEAU en 1921 qui fรปt un progrรจs dรฉcisif permettant dรฉsormais dโopรฉrer aprรจs rupture des membranes sur une femme en travail et rend possible lโรฉpreuve du travail ;
– 1906 : PFANNENSTIEL proposa une incision transversale de lโabdomen.
Lโรฉvolution progressive du pronostic maternel fรปt liรฉe non seulement aux progrรจs de la technique opรฉratoire, mais aussi ร lโรฉvolution de lโanesthรฉsie, ร lโavรจnement des sulfamides et des antibiotiques, ainsi quโau progrรจs de la transfusion sanguine et ร la lutte contre les accidents thrombลmboliques ; si bien que pour beaucoup cette intervention, autrefois redoutable et dรฉcriรฉe, est devenue quasi inoffensive dโoรน lโaugmentation progressive du nombre de cรฉsariennes.
Lโutรฉrus gravide, ร terme, mesure 30 ร 35 cm de long, ce qui amรจne le fond utรฉrin en contact avec les coupoles diaphragmatiques. En plus de lโaugmentation globale de son volume, lโutรฉrus sโincline lรฉgรจrement ร droite prรฉsentant une dextro-rotation variable de 10ยฐ ร 90ยฐ. Plus importante encore est la formation du segment infรฉrieur qui bouleverse lโanatomie de la rรฉgion au cours du dernier trimestre de la grossesse. Cโest une portion musculaire amincie, peu vascularisรฉe, situรฉe entre le corps et le col utรฉrin. Il est le lieu รฉlectif de lโhystรฉrotomie pour de nombreuses raisons (paroi antรฉrieure ยซface chirurgicaleย ยป trรจs mince ; richesse en tissus conjonctifs favorisant la bonne cicatrisation etc.). La connaissance de ses rapports et de ses limites, est importante pour limiter les complications per opรฉratoires: Les limites sont:
– En bas lโorifice interne du col dโautant moins perceptible que la dilatation est complรจte et la prรฉsentation plongeante ;
– En haut environ 1 โ 2 cm en dessous, la limite supรฉrieure du dรฉcollement du pรฉritoine vesico-utรฉrin ;
– Latรฉralement les pรฉdicules utรฉrins avec les risques dโhรฉmorragies quโils prรฉsentent.
Il est en rapport avec :
– En avant la vessie qui sโรฉtale ร la partie basse de la face antรฉrieure de lโutรฉrus. Mรชme vide elle reste au dessus du pubis. Le dรฉcollement du pรฉritoine vesicoutรฉrin permet de la refouler en bas.
– En arriรจre le cul-de-sac de Douglas qui sรฉpare le segment infรฉrieur du rectum et du promontoire.
– Latรฉralement, la gaine hypogastrique contenant les vaisseaux croisant lโuretรจre [6 ;7].
Indications de la cรฉsarienne
Prendre la dรฉcision de faire une cรฉsarienne ne doit pas รชtre une solution de facilitรฉ. Si la sรฉcuritรฉ de cette opรฉration est devenue trรจs grande grรขce aux progrรจs de lโanesthรฉsie rรฉanimation, ร la gรฉnรฉralisation de la cรฉsarienne segmentaire et la possibilitรฉ dโune antibiothรฉrapie ; la mortalitรฉ maternelle nโa pas pour autant diminuรฉ. Cโest surtout la morbiditรฉ dโune telle intervention (frรฉquence รฉlevรฉe des complications) qui impose des indications prรฉcises et justement posรฉes [13 ; 8].
Les indications de la cรฉsarienne ont beaucoup รฉvoluรฉ [27 ; 28 ; 29 ; 30]. Alors que les conditions obstรฉtricales se sont beaucoup amรฉliorรฉes, que la pathologie osseuse est devenue plus rare et moins grave ; deux รฉlรฉments sont modifier la situation : dโune part , des raisons mรฉdicales qui conduisent ร terminer le plus souvent la grossesse chirurgicalement dans lโintรฉrรชt de la mรจre et/ou de lโenfant ; de lโautre, les possibilitรฉs dโune meilleure surveillance de lโรฉtat fลtal (imagerie et monitorage); qui entraรฎnent une augmentation des interventions obstรฉtricales, tant au cours de la grossesse que du travail dโaccouchement [13].
Actuellement les indications de la cรฉsarienne sont devenues trรจs larges et intรฉressent pratiquement toute la pathologie obstรฉtricale.
Le choix dโune classification reste arbitraire et peut se faire soit en :
-fonction du moment de la dรฉcision : cรฉsarienne programmรฉe ; cรฉsarienne dโurgence;
-fonction de lโintรฉrรชt maternel ou fลtal ;
-fonction de lโรฉvolution des concepts : Indications classiques ou modernes .
La difficultรฉ du choix dโune classification originale et le souci dโรฉviter les rรฉpรฉtitions font que beaucoup dโauteurs prรฉconisent de classer les indications de la cรฉsarienne de faรงon analytique en sachant que la dรฉcision de pratiquer une cรฉsarienne est plus souvent prise sur un faisceau dโarguments (indictions relatives) plutรดt que sur un argument formel [13].
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Table des matiรจres
I. INTRODUCTION
Objectifs
II. GENERALITES
1. Historique
2. Rappels anatomiques
3. Technique de la Cรฉsarienne
4. Indication de la Cรฉsarienne
III. METHODOLOGIE
1. Cadre dโรฉtude
2. Type dโรฉtude
3. Pรฉriode dโรฉtude
4. Population dโรฉtude
5. Echantillonnage
6. Plan de collecte des donnรฉes
7. Collecte des donnรฉes
8. Plan dโanalyse et de traitement des donnรฉes
IV. RESULTATS
V. Commentaires et discussion
VI. Conclusions
VII. Recommandation
VIII. Rรฉfรฉrences Bibliographiques
IX. Annexes
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