ETUDE DE FAUTES SUR L’EMPLOI DES VERBES

Démarche suivie pour le relevé des fautes

              Par établissement scolaire, nous avons d’abord observé et numéroté une à une les copies, et à l’aide de surligneurs de couleurs différentes, nous avons repéré toutes les fautes sur l’emploi de verbes, en mettant en même couleur celles appartenant à une même souscatégorie. Nous nous permettons d’utiliser ce terme « sous-catégorie » parce que les fautes verbales définies par notre analyse sont, à notre avis, inclues dans la catégorie des fautes morphosyntaxiques. En général, nous avons noté trois principales sous-catégories de fautes telles les fautes affectant la forme verbale, celles des fautes essentiellement temporelles et la sous-catégorie des fautes relatives à l’emploi des différents modes de conjugaison. Nous avons ainsi dressé une liste dans laquelle les phrases sont regroupées selon ces trois sous catégories. Mais cette liste a été sujette à des subdivisions parce que, au niveau de chaque groupe, c’est-à-dire de chaque sous-catégorie, les fautes n’étaient pas toutes de même type. Elles ont été ainsi regroupées suivant leurs types respectifs. Pour le premier groupe, en fait, c’est-à-dire pour la forme verbale, plusieurs types de fautes ont été identifiés, à savoir :
– l’accumulation verbale (exemples : *Les élèves dans la classe sont s’aiment. / *Ils va sortirent regarde les ciels.),
– le mauvais choix sur l’emploi de « être » / « avoir » dans certaines expressions (exemples : *Il n’est pas d’idée. / *Ils ont malheureux et en colère.),
– la confusion :
de groupes verbaux (exemples : *Le tortue vennit. / Les élèves allent au voyage d’étude.)
des deux (voix passive et active) ou de l’emploi des deux auxiliaires être / avoir (exemples : *Il brûle par le feu. / *Ils sont discuté.)
des formes conjuguée et non conjuguée (exemples : *Le sokina monter. / *Je monte sur cette arbre pour regardais les obstacles.)
des formes munies ou non de factitif (exemples : *Et on entré de l’eau dans le canal. / *Apres, on le fait rempli d’eau pour tuer les autres plantes. )
des formes pronominale et non pronominale (exemples : *Le cameleon se monte dans les arbres. / *Et il cacha dans le petit trou. )
des formes personnelle et unipersonnelle (exemples : *Un jour, il avait un homme qui vendait de viande. / *Ils sont beaucoup de produits car les cultivateurs ont courageux leur activité.)
Les fautes temporelles sont aussi dotées d’aspects ou types différents dont les fautes de conjugaison qui se présentent d’abord par les diverses fautes de flexion telles :
– l’emploi de fausses terminaisons ou inexistantes (exemples : *J’esperère que tout se passe bien. / *Je vaie au Moramanga fabriquer de vacance est intéressant. )
– les fautes d’accord :
en nombre (exemples : *Je crois que mes conseillers te suffira. / * Les villageois est un paysans. )
en personne (exemples : *Il faut que tu change de look. / *Je reçoit ta dernière lettre. )
en genre (exemples : *Il partie tres loin dans la campagne. / *Ils sont plantées les tomates, les carottes et les salades dans le champ. )
Ces fautes temporelles se manifestent également par :
– l’omission d’auxiliaire (exemples : *Je fini ma lettre. / *Je cultuvé de riz a notre pays. )
– le mauvais choix des temps verbaux (exemples : *Aujourd’hui, j’avais quinze ans. / *Un jour le rat et faim. )
Quant aux fautes sur les modes verbaux, elles sont surtout caractérisées par la non maîtrise des modes de conjugaison relevée :
– dans des phrases simples (exemples : *Attenda un peu. / *Met des talons aiguilles. )
– dans des phrases complexes (exemples : *J’écris cette lettre pour que nous parlons un peu le mode d’habillement à l’école. / *Il faut que tu lit bien ma lettre. )
La liste exhaustive ainsi établie, nous avons pu alors numéroter à leur tour les fautes suivant l’ordre de classement énoncé préalablement. C’est ainsi qu’à travers les 156 copies recueillies, nous avons dû relever 1187 fautes sur l’emploi des verbes.

Remarques sur le classement

                A propos du classement des fautes ci-dessus, quelques remarques méritent d’être mentionnées :
• Une même phrase-source peut être reprise deux ou trois fois dans le corpus ou dans la liste parce que la faute peut être considérée sous deux ou trois aspects différents. Par exemple, dans l’énoncé d’élève « Il faut tu lit bien ma lettre » la faute est liée non seulement à l’accord en personne au niveau du sujet « tu » et du verbe « lire » réalisé dans « lit », mais également au choix du mode de conjugaison. En effet, l’élève en question aurait dû utiliser, à la place de l’indicatif « lit » le mode subjonctif et la phrase s’écrira « Il faut que tu lises bien ma lettre » Il s’agit alors d’une faute aussi bien temporelle que modale. Ce qui fait deux unitésfautes contenues dans une seule et même phrase.
• Quelque nombreuses qu’elles soient dans les copies, certaines fautes n’étaient pas prises en compte dans notre analyse. A notre avis, en fait, ces fautes peuvent être dues soit à des incidences de l’orthographe soit à des questions d’ordre lexical. C’est par exemple le cas de la confusion du verbe avoir « a » et de la préposition « » dans les phrases : « *Maman dit a mon grand frère pur sortir la voiture. / *Le camélion à vue que le but est proche. », du possessif « son » et du verbe être « sont » dans les phrases : « *Quelle son les nouvelle? / *Regarde sont corps devient noir. », de l’adverbe « peu » et du verbe pouvoir « peut » dans les phrases d’élèves : « *Tu peu venir ici. / *La terre est un peut difficile à laboure. », etc.
• Pour mener à bien notre travail d’analyse, nous avons élaboré une fiche facile à manipuler sur laquelle sont inscrits les renseignements permettant de retrouver rapidement le contexte de la faute (numéro de la copie d’origine, numéro et sous-catégorie de la faute, phrase corrigée correspondante à la phrase fautive).

Accumulation ou redondance de verbes

                   Qui dit accumulation verbale dit présence en trop de verbes dans une proposition ou dans une phrase. L’exemple suivant révèle ce type de faute :
*Les élèves dans la classe sont s’aiment. (faute n°25) mis au lieu de : « Les élèves de la verbe1 verbe2 classe s’aiment. » Les deux verbes « être » et « s’aimer » qui se rapportent au seul sujet « élèves » sont tous les deux conjugués au temps présent de l’indicatif dans une même proposition. La faute est due à l’interférence intralinguale par le fait que, d’une part, le verbe « être » qui figure parmi les premiers verbes enseignés aux élèves dès le niveau Primaire est d’autant plus d’emploi très fréquent à l’oral comme à l’écrit. Cette situation peut des fois conduire à l’emploi de ce verbe même dans des cas inconvenants. Ce qui aboutit alors à la redondance. D’autre part, les élèves peuvent être influencés par la conjugaison de verbes aux temps composés et se servent parfois encore d’auxiliaire même aux temps simples. Illustrons le même type par les deux autres exemples similaires ci-après :
* Il faut que doit connaître les vêtements pour supporté. (faute n° 34) mis à la place de verbe1 verbe2 « Il faut (ou on doit) savoir les vêtements à porter (en classe).»
*Nous somme aimer de revenir retourné à Antananarivo. (faute n° 36) mis au lieu de verbe1 verbe2 « Nous aimerions revenir (ou retourner) à Tana » Il y a emploi simultané de deux verbes de même sens dans une même phrase. Ce qui renvoie au « pléonasme ». Il s’agit d’un aspect de la redondance défini par le Larousse comme « le rajout de mot qui ne modifie pas le sens de la phrase et qui n’ajoute rien du point de vue qualitatif. »1 Cependant, les élèves auraient dû utiliser, d’une part, soit le verbe « falloir » soit le verbe « devoir » dans la première phrase, d’autre part, soit le verbe « revenir » soit le verbe « retourner » dans la seconde. Cette forme de l’accumulation verbale est produite, à notre avis, par une certaine volonté d’insister sur les idées que les élèves veulent exprimer. De plus, certaines habitudes langagières en langue maternelle renforcent la situation telles les phrases malgaches : « Tokony tsy maintsy miasa ianao » ; « Ndeha hiverina hody any an-trano aho », etc. Ce qui nous permet de déterminer comme origine de la faute, l’interférence, dans ce cas, interlinguale. Observons enfin les deux cas semblables d’accumulation verbale qui suivent :
*Le chat est un animal souffre. (faute n°38) mis au lieu de : « Le chat est un animal verbe1 verbe2 qui souffre. »
*On voit des paysans vont au marché pour acheter quelques chose. (faute n°40) verbe1 verbe2 mis au lieu de : « On voit des paysans qui vont au marché pour acheter quelque chose. » Les deux phrases d’élèves montrent également la présence de deux verbes conjugués à l’intérieur d’une même proposition. Ce sont par contre les résultats de la traduction des phrases malgaches « Ny saka dia biby mijaly. / Biby mijaly ny saka. » et « Hita ireo tantsaha mankany an-tsena mividy zavatra. / Mividy zavatra any an-tsena ireo tantsaha. » Le terme malgache « izay » est l’équivalent formel du pronom « qui » retrouvé au début de chacune des deux propositions relatives respectives des deux phrases corrigées telles : « …..qui souffre. » et « …..qui vont au marché pour acheter quelque chose. » Mais pour exprimer les mêmes idées en malgache, cet élément de la syntaxe « izay » qui peut remplacer « qui » n’est pas utilisé dans les phrases. C’est pourquoi les élèves l’ont omis dans leurs phrases françaises correspondantes. Aussi s’agit-il toujours, dans les deux derniers cas, de l’interférence interlinguale stimulée par la transposition du schéma syntaxique du malgache à celui de la langue française.

Emploi de « être / avoir » dans des expressions ordinaires

               L’adjectif « ordinaires » est ici emprunté à l’opposé de «figées». Prenons-en des exemples :
*Il n’est pas idée(s). (faute n° 55) mis au lieu de « Il n’a pas d’idée. » ou « Il n’a aucune idée.»
*Les cultivateurs ont courageux leurs activités. (faute n° 60) mis à la place de «Les cultivateurs sont courageux dans leurs activités.»
Le verbe « être » est aussi souvent employé que le verbe « avoir » dans le langage courant si bien que les apprenants tendent parfois à recourir à l’un sinon à l’autre pour construire des phrases. Particulièrement pour le deuxième énoncé, l’élève aurait pensé à l’expression « avoir du courage (ou le courage de faire quelque chose).» Il garde alors le verbe « avoir » même devant l’attribut « courageux» au lieu d’utiliser dans ce cas la copule «être». L’interférence intralinguale qui est à la base du mauvais choix est alors due à la confusion des deux formules générales de la langue française telles : « avoir + groupe nominal » et « être + adjectif qualificatif.» illustrées dans les phrases du type : « J’ai le rhume / Je suis enrhumé. » ; « Cet homme a du talent / Cet homme est talentueux. » ; « Le chien a de longs poils / Le chien est poilu. »

Emploi de « être / avoir » dans des expressions figées

              Nous avons pu remarquer des emplois fautifs plus fréquents de «être» au détriment du verbe «avoir» dans ce type d’expressions comme dans les modèles qui suivent :
*La culture dans les rizières sont besoin de l’eau. (faute n°68) mis au lieu de « La culture dans les rizières a besoin d’eau ».
*Elle est cinque ans. (faute n° 70) mis au lieu de «Elle a cinq ans».
*Le souris est trés fin. (faute n° 72) mis au lieu de «La souris a très faim.»
*Et le lapin était très très très peur. (faute n° 74) mis au lieu de «Et le lapin avait très peur.»
Les fautes résultent du fait que, pour traduire en français les phrases malgaches qui expriment un état ou une situation quelconque telles : «Lehibe aho.» et «Marary aho.», c’est le verbe copule «être» qui est souvent utilisé, d’où les phrases françaises équivalentes: « Je suis grand.» et «Je suis malade.» Ainsi par habitude, les élèves ont tendance à reproduire la même opération dans la traduction de phrases malgaches analogues du genre « Matahotra aho.», « Noana aho.», «Dimy taona aho.», etc. Cependant, dans ces contextes ou situations, la langue française se sert parfois d’expressions invariables où le verbe copule «avoir » (ainsi appelé parce qu’il y a toujours idée du verbe « être ») est de mise comme « avoir peur », « avoir faim », « avoir besoin de », etc. Aussi s’agit-il d’une interférence mixte pour les raisons suivantes. La faute en question relève, certes, de la confusion de formes d’expressions au niveau de la langue française parce que, dans les mêmes situations, la même langue peut également se servir d’expressions équivalentes du type « être affamé », « être apeuré », « être âgé de » etc. Mais il y a aussi influence de la langue maternelle parce que les élèves pensent d’abord en malgache avant de produire en français.

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Table des matières

Dédicaces
Remerciements
INTRODUCTION
1 re PARTIE : Présentation de la recherche – Classement des fautes et Aperçu statistique
CHAPITRE 1 – Présentation de la recherche
1.1- Choix du niveau d’étude des élèves
1.2- Choix des établissements scolaires
1.3- Choix du type de production et de la forme de sujet
CHAPITRE 2 – Classement des fautes
2.1- Démarche suivie pour le classement
2.2- Remarques sur le classement
CHAPITRE 3 – Aperçu Statistique
3.1- Diagramme 1 et commentaire
3.2- Diagramme 2 et commentaire
3.3- Diagramme 3 et commentaire
3.4- Diagramme 4 et commentaire
2ème PARTIE : Analyse sur les fautes
CHAPITRE 4 – Les fautes sur la forme verbale
4.1- Accumulation ou redondance de verbes
4.2- Choix sur l’emploi de la copule « être » et du verbe « avoir »
4.2.1- Emploi de « être / avoir » dans des expressions ordinaires
4.2.2- Emploi de « être / avoir » dans des expressions figées
4.3- Les différentes sortes de confusion
4.3.1- Confusion de groupes verbaux
4.3.2- Confusion de voix ou d’utilisation des deux auxiliaires
4.3.3- Confusion des formes conjuguées / non conjuguées
♦ Emploi de l’infinitif
♦ Emploi des formes conjuguées
4.4.4- Confusion des formes munies ou non de factitif
4.4.5- Confusion des formes pronominales / non pronominales
4.4.6- Confusion des formes personnelles / unipersonnelles
CHAPITRE 5 – Les fautes sur les temps verbaux
5.1- Emploi de terminaisons fausses ou inexistantes
5.1.1- Au niveau des temps simples
5.1.2- Au niveau des temps composés
5.2- Fautes d’accord
5.2.1- Sur le nombre
5.2.2- Sur la personne
5.2.3- Sur le genre
5.3- Omission d’auxiliaire
5.4- Mauvais choix des temps verbaux
CHAPITRE 6 – Les fautes sur les modes verbaux
6.1- Au niveau des phrases simples
6.2- Au niveau des phrases complexes
3ème PARTIE : Suggestions pour le traitement des fautes
CHAPITRE 7 – Traitement des fautes sur la forme verbale
7.1- Modèles de traitement des fautes dues à l’interférence intralinguale
7.2- Modèles de traitement des fautes dues à l’interférence interlinguale
7.3- Modèles de traitement des fautes dues à l’interférence mixte
CHAPITRE 8 – Traitement des fautes sur les temps et sur les modes verbaux
8.1- Modèles de traitement des fautes dues à l’interférence intralinguale
8.2- Modèles de traitement des fautes dues à l’interférence interlinguale
8.3- Modèles de traitement des fautes dues à l’interférence mixte
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
Annexes

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