ETUDE D’AMELIORATION DE L’APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE

L’eau, ressource rare, objet de toutes les convoitises des tensions et des conflits dans certains pays, mérite à juste titre sa réputation d’or bleu. De par son climat et son relief, Madagascar montre une très grande hétérogénéité dans la répartition et le potentiel de ses ressources hydriques. Il existe ainsi des régions qui disposent de ressources largement excédentaires à leur besoin, alors que d’autres régions n’en disposent pas assez pour assurer le minimum de développement. L’objectif de ce mémoire est donc l’amélioration, voire le développement du secteur de l’eau, plus précisément du secteur de l’eau potable définie par l’OMS comme étant une eau ne renfermant en quantités dangereuses, ni substances chimiques, ni germes nocifs pour la santé. En outre, elle doit être agréable à boire autant que les circonstances le permettent. Conformément aux objectifs du Millénaire et de l’Etat malagasy, les notres consistent principalement à augmenter au maximum le taux de desserte en eau potable dans notre île aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural dans le respect de la politique définie par le DSRP, c’est-à-dire en 2015:

– Taux de desserte en eau potable dans le milieu urbain : 100%
– Taux de desserte en eau potable dans le milieu rural : 80%

Facteurs géographiques

Localisation

Madagascar est une île située au Sud Ouest de l’Océan indien, à proximité de l’Afrique Orientale, dont elle n’est séparée que par un bras de mer de 400km de large. Suivant une orientation générale N.N.E-S.S.W, elle s’étend sur une longueur de 1600km, du Cap d’Ambre au Cap Sainte Marie, entre 11°57’ et 25°39’ de latitude Sud et une largeur de 570km environ. Le méridien 47° est de Greenwich partage l’île en deux parties à peu près égales. Sa superficie est voisine de 590.000km². L’île est traversée par le Tropique du Capricorne, un peu au dessous de la latitude de Toliary, c’est-à-dire que sa partie méridionale se trouve à la hauteur des déserts africains de l’hémisphère Sud. Ceci entraîne dans cette région une certaine aridité du climat modérée, cependant par le voisinage de la mer.

Madagascar est donc presque entièrement située dans la zone tropicale. Mais l’influence du relief, de la latitude, de l’exposition crée une très grande diversité du climat entraînant une complexité extrême des régimes hydrologiques. Antananarivo est la capitale de Madagascar. Elle se situe à 2000km de l’équateur et à 8000km du pôle sud.

Relief

L’île offre des contrastes entre les Hautes Terres centrales et les régions basses périphériques. Dominant la bordure orientale par un escarpement et s’abaissant lentement vers l’ouest, les Hautes Terres, constituées d’un enchevêtrement de plateaux, de collines, de massifs compacts mais aussi de hautes plaines et de vastes bassins, forment un ensemble morcelé de reliefs volcaniques très divers; du nord au sud, on rencontre les massifs de Tsaratanana (2 886 m), de l’Ankaratra (2 643 m) et de l’Andringitra (culminant à 2 658 m au pic Boby). Le socle ancien, qui affleure sur les deux tiers de l’île, présente par endroits d’anciens reliefs plissés qui ont été métamorphisés avec des granites et des pegmatites. Ailleurs, il est recouvert de sédiments riches en fossiles et d’épanchements volcaniques présentant une dissymétrie est-ouest qui conditionne l’orientation des grands bassins hydrographiques.

Ces Hautes Terres sont séparées de l’océan Indien par une étroite plaine côtière, rectiligne, bordée de lagunes, de marais et de collines basses qui s’élèvent jusqu’au pied de l’escarpement. Sur le versant occidental, en revanche, vers le canal de Mozambique, les deux grands bassins sédimentaires de la Boina au nord, et du Menabe au sud, présentent, autour de Mahajanga et de Morondava, de vastes étendues planes dominées par des plateaux calcaires culminant à plus de 900 m. Quant au nord du pays, avec ses cuvettes et ses plaines enchâssées dans des formations volcaniques, karstiques ou cristallines, et débouchant sur des deltas alluviaux, sa complexité s’oppose à la relative uniformité de la pointe méridionale de l’île. Adossée à l’est sur le «rebord manambien», cette dernière est essentiellement constituée d’une pénéplaine dont l’altitude varie entre 150 et 500 m. Les principaux cours d’eau sont, du nord vers le sud, la Sofia, la Betsiboka, le Mangoky, l’Onilahy et la Linta, tributaires du canal de Mozambique, et le Mangoro et la Mananara, qui se jettent dans l’Océan Indien.

Réseau hydrographique

Les formes du réseau hydrographique malgache présentent une très grande variété par suite du contexte géomorphologique de la grande île. Naturellement ceci divise ce réseau en cinq ensemble d’importances très inégales :
• les versants de la montagne d’Ambre intéressant 11.200km², soit 1,8% de la surface totale. Les principales rivières sont l’Irodo, la Saharenana et la Besokatra dont les eaux sont utilisées pour l’alimentation de la ville d’Antsiranana.
• les versants de Tsaratanana 25.000km², soit 3,3%. Les principales rivières sont la Mahavavy du Nord, l’Antsiatsia (un seul affluent important en rive droite), le Sambirano, la Bemarivo et la Lokoho.
• les versants Est, 150.000km², soit 25,2%. Son réseau hydrographique est très complexe et présente un chevelu très dense. Les principales rivières sont : le Maningory, la Rianila, le Mangoro, la Mananjary et la Mananara.
• les versants Ouest, 365.000km², soit 61,3%. C’est l’ensemble le plus étendu. On y distingue deux séries de bassins :
– les grands fleuves : la Sofia, l’ensemble Betsiboka-Mahajamba, la Mahavavy du Sud, le Manambolo, la Tsiribihina et l’Onilahy
– les petits fleuves côtiers : l’Ankofia, la Tsinjomorona, la Sambao, la Manambaho, la Morondava, la Maharivo et le Fiherenana
• les versants Sud, 40.800km², soit 8,2%. Ils couvrent entièrement le Sud du tropique de Capricorne. Les principales rivières sont : le Mandrare, le Manambovo, la Menarandra et la Linta.

Faune et flore

La diversité des reliefs et des climats favorise le développement d’une flore exceptionnelle par sa variété, sa beauté et son originalité. Sur le versant oriental, la forêt tropicale (10 % du territoire), vestige du couvert forestier originel de l’île, a fait place à une forêt secondaire (savoka) dégradée, allant selon les zones jusqu’à une steppe ou une savane à flore appauvrie. Les hautes terres centrales autrefois boisées portent une prairie, le bozaka, maigre pacage pour les bœufs. La brousse épineuse couvre le sud-ouest du pays. Les milieux naturels abritent encore des espèces et des genres rares, comme certains serpents non venimeux, des lémuriens ou des insectivores, tel le tenrec. D’anciennes forêts denses ombrophiles sempervirentes ont subsisté à l’est, dans le Sambirano. Les régions calcaires, quant à elles, portent une forêt dense caducifoliée. Les formations de forêts littorales à cycas et pandanus abritent des peuplements homogènes de palmiers raphias et de mangroves. Au sud-ouest et au sud, le bush présente une végétation diffuse avec ses euphorbes, son arbre-pieuvre et un ensemble de plantes singulièrement xérophiles. L’action anthropique a considérablement réduit la richesse et la variété de la faune et de la flore: un hippopotame nain, des tortues géantes, des grands ratites et de nombreux lémuriens ont disparu. Toutefois, les milieux naturels abritent toujours des espèces et des genres uniques au monde, tels le aye-aye et de nombreuses variétés d’iguanes et de batraciens.

Facteurs climatologiques

Situation générale

Madagascar est située entre la zone des basses pressions équatoriales, au nord, et l’anticyclone de l’océan Indien, au sud-est. Pendant l’été austral, à un vent de mousson soufflant du nord-ouest sur le nord de l’île, s’ajoutent, de janvier à mars, des cyclones irréguliers mais toujours redoutés. Si l’hiver austral est plutôt frais et sec et l’été chaud et humide, le caractère insulaire, la dissymétrie du relief et l’étirement en latitude déterminent plusieurs régions climatiques. La façade orientale de l’île, soumise aux alizés du sud-est, reçoit de fortes précipitations (plus de 2 000 mm) et connaît des températures élevées atteignant au nord 27 °C. Avec une saison sèche de quatre mois, le climat des Hautes Terres centrales est influencé par l’altitude, avec une diminution des pluies (1 200 à 1 800 mm) et des températures (16 à 17 °C) et une augmentation de l’amplitude thermique (6,7 °C). En hiver, les températures sont la nuit, souvent proches de 0 °C la nuit. Le versant occidental, sous le vent, est peu arrosé (moins de 800 mm), à l’exception du Sambirano, les précipitations étant concentrées sur sept mois, avec une saison sèche de plus en plus marquée du nord vers le sud. Enfin, avec un climat semi-aride, le sud et le sudouest de l’île reçoivent moins de 500 mm de pluie par an (contre 3 500 mm à Toamasina); ces régions connaissent des contrastes thermiques plus marqués.

Saisons

Dans l’ensemble, deux saisons dominent :
➢ la saison chaude et pluvieuse (l’été), de décembre à avril, L’été est la saison de la mousson qui apporte du nord son lot de pluies sur une bonne partie du pays. La chaleur peut devenir étouffante. Les variations des précipitations sont énormes en fonction des zones concernées. Ainsi, le Sud reçoit moins de 500mm d’eau dans l’année tandis que dans le Nord-Est, la côte enregistre des moyennes de 1,5 m à 3 m. L’été, c’est aussi la saison cyclonique pendant laquelle de violentes dépressions tropicales viennent heurter les côtes.
➢ la saison fraîche et sèche (l’hiver), de juin à septembre.
En hiver, l’anticyclone des Mascareignes s’avance sur Madagascar et l’alizé souffle violemment, qui provoque un assèchement du Sud du pays. En Juillet-Août les températures peuvent descendre très bas sur les hautes terres pendant la nuit mais les régions côtières conservent une température moyenne acceptable selon des critères européens. Dans les intervalles, deux intersaisons se faufilent .

Evaporation et évapotranspiration potentielle

Ces deux paramètres sont relativement mal connus à Madagascar. Pour l’évaporation nous disposons des mesures effectuées sous abri, à l’évaporomètre PICHE, par la météorologie nationale et des mesures effectuées sur bac, dans une dizaine de stations, par l’ORSTOM et l’INRA. Quant à l’évapotranspiration, elle n’est évaluée qu’à partir des formules classiques (THORNTHWAITHE, PENMANN, PRESCOTT, TURC, …..). L’évaporation PICHE annuelle varie d’une station à l’autre, de 430 à 2100mm, sans qu’il soit possible de lier systématiquement ces grandes variations à la situation géographique ou à des paramètres caractéristiques du climat. Pour chaque station, le résultat des observations est surtout fonction de l’exposition de l’appareil (ventilation plus ou moins forte) et de son entretien. Pour l’évapotranspiration, les mesures directes sur lysimètre sont rares mais on utilise souvent les formules trouvées par les naturalistes. Les valeurs des ETP calculées par THORNTHWAITE sont les suivantes :
– sur les Hauts Plateaux au centre, elle est à 1000mm tandis qu’elle croît progressivement vers l’Est et le Sud pour atteindre 1200mm
– vers le nord-ouest et le sud-ouest, elle croît assez fortement en dépassant les 1500mm, dans d’autres secteurs elle arrive jusqu’à 1800 à 2000mm.

Régimes pluviométriques 

Les régimes pluviométriques présentent une grande diversité avec des pluies moyennes annuelles observées comprises entre 377mm à Faux-Cap au sud et 3792mm à Maroantsetra au nord, dans la baie d’Atongil. Les observations seules indiqueraient que la zone la plus arrosée se situerait au fond de la baie d’Atongil, avec des maximums annuels supérieurs à 5000mm à Maroantsetra. Mais, et cette hypothèse semble confirmée par les débits observés, des pluies moyennes annuelles supérieures à 5000mm sont probables sur le massif de Tsaratanana.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : GENERALITES PHYSIQUE ET SOCIO ECONOMIQUE DE MADAGASCAR
Chapitre 1 : Facteurs géographiques et climatologiques
1. Facteurs géographiques
1.1 Localisation
1.2 Relief
1.3 Réseau hydrographique
1.4 Faune et flore
2. Facteurs climatologiques
2.1 Situation générale
2.2 Saisons
2.3 Températures
2.4 Evaporation et évapotranspiration potentielle
2.5 Régimes pluviométriques
Chapitre 2 : Situation sociale
1. Etude démographique
1.1 Population
1.2 Projection des nombres de population
2. Santé publique
Chapitre 3 : Activités économiques
1. Résumé général de l’économie de Madagascar
2. Activités économiques
2.1 Agriculture
2.2 Elevage
2.3 Pêche
2.4 Industrie
2.5 Culture et civilisation
2.6 Art
PARTIE II : ETUDE D’AMELIORATION DE L’APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE
Chapitre 1 : Données de base statistiques
1. Situation actuelle
1.1 Généralités
1.2Variations des dessertes entre 2000 et 2001
2 Structuration des besoins en eau
2.2Besoins en eau des BP
2.3Demande en eau des BF
3 Perspective d’évolution
3.2Généralités
3.3Evolution attendue dans le secteur
4 Coûts des investissements
4.2Coûts des réhabilitations
4.3Coûts des extensions
4.4Coûts des infrastructures
5 Mode de gestion des AEP
5.2Gestion de la JIRAMA
5.3Gestion de la collectivité locale
Chapitre 2 : Contexte général
1. Contexte institutionnel
1.1 Code de l’eau
1.2 Les intervenants du secteur
1.3 Rappel des définitions
2. Contexte technique
2.1 L’Entreprise Sandandrano
2.2 Solution proposée pour améliorer la gestion
2.3 Charges de l’Entreprise concessionnaire
3. Contexte financier
3.1 Dans le milieu rural
3.2 Dans le milieu urbain
Chapitre 3 : Impact du projet sur le secteur assainissement
1. Situation actuelle de l’assainissement
2. Effets causés par l’acccroissement des dessertes en AEP sur l’assainissement
3. Solution avancée pour améliorer le secteur d’assainissement
3.1 Gestion administrative de l’assainissement
3.2 Frais de rejet
3.3 Récupération des eaux usées
Chapitre 4 : Modélisation du projet
1. Généralités sur le SIG
1.1 Définition
1.2 Objectif
1.3 Exemple de logiciel SIG : Le logiciel MapInfo
2. Déroulement de la modélisation du projet
2.1 Préparation de la carte
2.2 Liaison des données
2.3 Analyse thématique
CONCLUSION
Bibliographie

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *