L’eau, une molécule toute simple, mais un monde de différence pour tout ce qui vit. Une petite molécule qui semble parfois avoir une vie bien à elle. Par conséquent, elle est indispensable dans l’activité des hommes. L’eau se présente sous différentes formes à savoir l’eau de surface, l’eau souterraine et l’eau de pluie. Le problème d’eau fait souffrir le Sud de Madagascar, plus précisément dans la région de l’Androy et ses alentours. Un phénomène qui date depuis des dizaines d’années et qui persiste. Le population de cette partie du Sud malgache parcourt au moins une dizaine de kilomètres pour avoir accès à cette source de vie. Ceci est dû à plusieurs paramètres, non seulement au climat subdésertique de la région mais également à l’absence des cours d’eaux à écoulement pérenne, de plus la saison de pluie est presque inexistante. En bref, cette situation constitue l’obstacle majeur du développement de cette région.
Le recours à la ressource en eau souterraine est la solution proposée pour l’alimentation en eau de la région, par ailleurs, la reconnaissance des ressources en eau souterraine repose sur une évaluation régionale avec suffisamment de détails et de précision. Des études hydrogéologiques ont été mené dans cette région et dans cette cadre, il y a plusieurs données géophysiques et hydrochimies collectés. Les résultats obtenus montrent qu’il est très difficile à recourir sur l’exploitation d’eaux souterraines et quelques essais de forage les confirment.
Présentation de la zone d’étude
Situation géographique
Située au Sud de Madagascar, dans la province de Tuléar, la zone d’étude se trouve dans la région de l’Androy. Elle fait partie du bassin d’Ambovombe et administrativement la capitale de l’Androy (Ambovombe) en allant jusqu’à Antanimora au nord et Antaritarika au sud. La région de l’Androy se situe dans l’extrême sud de Madagascar. Elle est limitée par le fleuve de Menarandra à l’ouest, les chaînes montagneuses Anosyennes à l’Est et les Hautes terres Bara au nord. Ambovombe capitale de la région se trouve à 110 km u Nord-Ouest de Taolagnaro.
Situation climatique
La région Sud de Madagascar et plus particulièrement l’Androy, est soumises à un climat tropical sec, avec une saison de pluies qui ne dépasse pas trois à quatre mois. De manière cyclique, les cultures pluviales sont affectées par une arrivée tardive de pluies, leur répartition irrégulière ou la faiblesse des précipitations.
Situation hydrogéologique
Nappes perchées
Les nappes perchées se trouvent dans les formations de sables blancs d’Ambondro et de Laparoy et éventuellement dans la formation quaternaire ancien. Les argiles imperméables sous la couverture de sables forment le mur de l’aquifère de la nappe perchée. Par le fait de la percolation rapide de l’eau dans le milieu sableux, l’eau de la pluie ou de l’écoulement échappe au phénomène d’évaporation et forme la nappe aquifère sur les formations argileuses. Le niveau statique de la nappe des sables blancs est inférieur à 10m par rapport au sol. L’eau y est de bonne qualité, elle est caractérisée par la valeur de conductivité électrique relativement basse. La quantité disponible de l’eau souterraine reste cependant limitée. Quant aux nappes perchées de la formation quaternaire ancien, elles sont localisées dans les formations dunaires et argileuses, et gréseuses. La salinité de l’eau y est variable, généralement faible mais parfois notable. Le débit de la nappe est relativement faible.
Nappe générale
La nappe générale indique la continuité apparente de niveau statique. Alimenté par les pluies ou par drainage dans le socle cristallin, cette nappe débuterait dans la zone d’altération du socle, passerait dans le néogène continental pour se raccorder au niveau de la mer sur le littoral et aux nappes alluviales dans les vallées des grands fleuves. La minéralisation de l’eau de la nappe générale est relativement élevée, sauf pour les aquifères à proximité des deux grands fleuves. La nappe générale est beaucoup plus épaisse que la nappe perchée, elle peut contenir une grande quantité d’eau.
Contexte géologique
On distingue, dans le secteur d’étude les trois unités géologiques suivantes :
– au nord, la terminaison du massif volcanique de l’Androy dont les coulées s’ennoient sous les sables récents.
– à l’ouest, la bordure gneissique de l’Androy Manambovien, prolongeant vers le sud et séparant le bassin sédimentaire de l’extrême sud de Madagascar en deux : le bassin de Beloha et le bassin fermé d’Ambovombe (ou bien bassin d’Ampamolora).
– enfin, les formations sédimentaires récentes.
Le socle cristallin d’age précambrien affleure aux environs d’Antanimora. Il plonge légèrement dans la direction sud-est et disparaît sous les sédiments. On peut admettre que la tectonique cassante qui est la caractéristique essentielle de la tectonique des bassins malgaches a intéressé également le sud de Madagascar en créant des blocs individualisés, effondrés ou surélevés appelés «Inselberg». La zone d’étude est constituée par des formations sédimentaires récentes, allant du tertiaire, plus précisément du miocène, à l’actuelle. Les affleurements des roches cristallines y sont rares . La formation sédimentaire la plus ancienne est constituée de calcaire gréseux, affleurant au nord d’Ambovombe, aux environs d’Ambaliandro. Les sables roux couvrent la plus grande partie de la zone. Ce sont des formations récentes, d’age pliocène et quaternaire. La couverture sableuse masque la nature véritable des terrains. Les sables blancs se développent au milieu des sables roux et constituent des importants aquifères dans la région. La zone littorale est bordée de dunes actuelles.
Situation hydrographique
Le fleuve Manambovo délimite le bassin à l’ouest et celle de Mandrare à l’est. Les deux fleuves ont un régime irrégulier en correspondance directe avec la pluie. Les orages violents, ou la pluie de forte intensité engendrent des crues brutales. Le tarissement de ces crues est rapide, conduisant à un débit faible ou nul sur le fleuve de Manambovo.
Situation socio-économiques
Le Sud de Madagascar dont l’Androy fait partie est la région le plus affectée par des difficultés économiques liées en majeur partie au problème d’approvisionnement adéquat en eau. Dans cette région, la population est de vocation pastorale, bien que les pâturages y soient médiocres. Quelques groupes sociaux ont apporté la riziculture, mais l’élevage du gros bétail reste l’activité prépondérante. La région de l’Androy est exposée à l’insécurité alimentaire. En effet, s’ajoutant à la sécheresse répétitive, à l’invasion acridienne. Pourtant cette littorale est dotée de ressources halieutiques et de ressources miniers. Cependant, le mauvais état des réseaux routiers et l’insuffisance des infrastructures sociales font que ces populations sont déshéritées et contribuent à un enclavement presque total. L’alimentation en eau est le problème majeur de la région. La faible densité démographique et la grande mobilité de la population sont dûes à l’association de ces aléas Actuellement, dans l’Androy, la consommation quotidienne d’eau ne dépasse pas le demi-litre par personne. Comment peut-on vivre avec une telle quantité, quand on sait que suivant les normes internationales, les besoins en eau d’un être humains sont plus de 30 litres par jour.
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Table des matières
INTRODUCTION
I -1 Situation géographique
I-2 Situation climatique
I-2-2 Précipitation
I-2-3 Humidité
I-2-4 Bilan hydrologique
I-3 Situation hydrogéologique
I-3-1 Nappes perchées
1-3-2 Nappe générale
I-4 Contexte géologique
I-5 Situation hydrographique
I-6 Situation socio-économiques
II-1 Hydrochimie
II-1-1 Définition
II-1-2 Conductivité électrique
II-1-3 Principe d’acquisition des données
II-1-4 Equipement
II-1-5 Mode d’interprétation des données
II-2 Sondage électrique de type wenner
II-2-1 Définition et historique
II-2-2 Principe et dispositif
II-2-3 Mise en œuvre
II-2-4 Equipements
II-2-5 Mode d’interprétations
III-1 Emplacement des points de mesure
III-2 Résultats des sondages électriques
III-2-1 Le site de Maroafo
III-2-2 Le site de Fierenantsoa
III-2-3 Le site de Bemamba
III-2-4 Le site de Lefonjavy
III-2-5 Le site d’Ankoba
III-2-6 Le site de Tanambao
III-2-7 Le site d’ Ambanisarika
III-2-8 Le site d’ Anjira
III-2-9 Le site d’ Enkoka
III-2-10 Le site de Mitsangana
III-2-11 Le site de Marombey
III-3 Etude comparatifs entre la conductivité électrique des eaux et résistivité de sous- sol
III-3-1 Le site de Maroafo
III-3-2 Le site de Fierenantsoa
III-3-3 Le site de Bemamba
III-3-4 Le site de Lefonjavy
III-3-5 Le site d’Ankoba
III-3-6 Le site de Tanambao
III-3-7 Le site d’ Ambanisarika
III-3-8 Le site d’ Anjira
III-3-9 Le site d’ Enkoka
III-3-10 Le site de Mitsangana
III-3-11 Le site de Marombey
III-4 Synthèse des résultats
CONCLUSION