ETUDE COMPARATIVE DES COMPORTEMENTS DE 2 GROUPES DE Varecia variegata editorum

DONNEES METEOROLOGIQUES

                Le PNM est situé dans la partie orientale de Madagascar à climat de type bioclimatique perhumide tempérée, caractérisé par une alternance des périodes chaudes et humides et des périodes froides : il s’agit d’une zone intermédiaire entre la côte Est de Madagascar et le Haut plateau (Cornet, 1974)12.
1. Température : La variation de la température au cours de l’année (figure 2) est très importante et dépend de la saison. La température dépasse 25ºC entre novembre et février (jusqu’a 27 à 29ºC) et peut descendre jusqu’à 10 à 11ºC en juillet. La température moyenne annuelle est de 19ºC avec un minimum absolu inferieur à 8ºC (Annexe tableau 15).
2. Précipitations : La saison de pluies s’étale d’octobre en avril avec des pluies sous forme d’orages violents en fin d’après midi ou des pluies cycloniques. Le maximum de pluies est en janvier – février. Le mois d’octobre constitue le mois le plus sec, pendant lequel la hauteur de la précipitation ne dépasse pas 30mm. La moyenne annuelle de la precipitation est de 1700mm (annexe tableau 16). Pendant la saison fraiche, des pluies fines de longue durée, sous forme de brouillard épais, arrosent la région grâce aux influences océaniques de l’alizé.
3. Vent : Un vent de direction Sud-est Nord-est (alizé) en provenance de l’Océan Indien souffle dans cette partie orientale malgache. Il est chargé d’humidité, d’où la forte précipitation dans cette région.

Sélection du groupe

                   Le choix de l’étude de Varecia variegata editorum est motivé par les raisons suivantes : aucune étude sur Varecia variegata editorum n’a été encore faite dans ce parc concernant cette espèce, et que la collecte des données comportementales et alimentaires est facile, alors, nous avons suivi les deux groupes de Varecia. Le premier groupe à deux individus a été localisé dans la zone de recherche entre le pk12 et le pk14, se baladant le long de la route de l’Izouard et de la rivière de Sahanody. Le deuxième groupe de Varecia à trois individus, a été localisé dans la zone touristique dans la partie Nord du Parc entre le pk14 et le pk16. Son habitat touche la limite du Parc dans la partie Ouest et même hors du Parc, c’est-à-dire dansla forêt classée de l’Izouard. Ces deux groupes de varecia sont déjà habitués à notre présence.

Comparaison du temps de consommation des différentes parties entre les deux groupes

Fruits La consommation des fruits présente une durée de 67,74 mn pour le premier groupe et 82,37 mn pour le deuxième groupe. Ces valeurs paraissent différentes avec un taux plus petit pour le premier groupe. Pour tester si ces différences sont significatives ou pas, posons l’hypothèse nulle: H0: « Il n’y a pas de différence de durée de consommation de fruits entre les deux groupes ». Comme l’indique le tableau 8 de comparaison ci-dessus, la valeur de la probabilité calculée (p= 0,199 avec t= -0,301) est supérieure à celle du seuil de sécurité (p=0,05). L’Hypothèse nulle est acceptée. La durée de la consommation de fruits chez les deux groupes de Varecia Variegata editorum est sensiblement égale.
Fleurs Les fleurs sont la partie de plante plus consommée après le fruits par Varecia Variegata editorum. Elle présente une moyenne de durée très élevée chez le premier groupe 83,22mn par rapport à celle du deuxième groupe 37,00mn. On remarque ici la grande différence entre ces valeurs. Nous allons tester la signification de cette différence. H0 : «Il n’y a pas de différence de consommation des fleurs entre les deux groupes». Comme l’indique le tableau de comparaison (Tableau 8) donc, après la comparaison de la valeur issue du calcul du test t la probabilité p=0,145 (t= 1,579) est supérieure à celle du seuil de sécurité (α=0,05). L’hypothèse nulle est acceptée. La différence de consommation des fleurs chez les 2 groupes n’est pas significative. Il s’avère évident que la durée de consommation de fleurs entre les deux groupes est sensiblement égale.
Feuilles Les feuilles sont la troisième partie consommée par cette espèce. D’après le tableau 8, la durée de consommation de feuilles du groupe 1 est de 23,11mn et pour le groupe deux 29,78mn. Ces valeurs sont presque égales mais nous allons tester si cette différence est significative ou pas. H0 : «Il n’y a pas de différence de consommation des fleurs entre les deux groupes». Comme l’indique le tableau de comparaison (Tableau 8). La valeur du test t de student est -0,70. La probabilité p est 0,48 qui est supérieure à celle du seuil de sécurité α=0,05. Cela veut dire que la différence entre les durées de consommation de feuilles chez les deux groupes n’est pas significative.
Autres A part la consommation de fruits, de fleurs et de feuilles, Varecia variegata editorum mange aussi certains organes de la plante à savoir des billes d’orchidée, des champignons… La durée de la consommation de ces parties est assez faible. Pour le groupe 1 « autres » atteint 4,50 mn tandis que pour le groupe 2 la durée est de 6,20mn. Posons l’hypothèse nulle H0 suivante pour tester si la différence observée est statistiquement significative ou non. H0 : « Il n’y a pas de différence de consommation de « autres » entre les deux groupes ». Le tableau 8 précedent donne le résultat du test t. La valeur du test est de -0,463 avec une probabilité p=0,657. L’hypothèse nulle est acceptée. Il est évident que la durée de consommation de « autres » entre les deux groupes est sensiblement égale. La différence n’est pas significative.
Interprétation sur les temps de consommation des différentes parties pour les deux groupes D’après les resultats, les deux groupes présentent des temps de consommation différent de parties consommées selon l’habitat. Le groupe 1 semble être plus florivore tandis que le groupe 2 est frugivore. Mais les espèces de plantes utilisées par les deux groupes pour leur nourriture sont presque similaires. Il faut noter que la disponibilité des plantes consommables varie suivant l’habitat et suivant la saison et cela influe le regime des deux groupes. Quoi qu’il en soit, la différence entre les parties consommables n’est pas significative pour les deux groupes.

Comparaison de la variation mensuelle de la consommation des parties consommées pour les deux groupes

                Pour connaitre si la variation mensuelle est significative, l’hypothèse nulle est exprimée de la manière suivante : « H0 : il n’y a pas de différence du taux de consommation des parties végétales au cours des mois de la période d’étude ». Le tableau 9, résume les valeurs issues du test (analyse des variances) de comparaison de la variation mensuelle de la durée de consommation des différentes parties des plantes. Seule la variation mensuelle de consommation des fruits présente une valeur de la probabilité (p=0,041) associée à la valeur du test calculée inférieure à celle du seuil de sécurité α=0,05. Cela veut dire que pendant ces six mois d’étude, Varecia variegata editorum dépense le même temps pour la consommation des fleurs, feuilles et autres mais la consommation des fruits peut varier selon le mois. C’est la raison que les feuilles, les fleurs et les « autres » sont toujours présents pour toutes les saisons tandis que les fruits sont saisonniers dans ce parc.

Plantes consommées

                En ce qui concerne l’étude du régime alimentaire de Varecia variegata editorum, nous avons enregistré 58 espèces de plantes consommées par cette espèce durant les six mois d’observations. Parmi ces 58 types de plantes consommées, deux espèces sont consommées avec plus de 20%, c’est le cas de Cryptocarya acuminate (LAURACEAE) (Tavolo) et de Garcinia verrucosa (CLUSIACEAE) (Vongovoara).

DEPLACEMENT

          En ce qui concerne le déplacement, le taux se rapproche de celui des « autres activités» (10,4% pour le groupe 1 et 9,6% pour le groupe 2). Le taux de déplacement pour la recherche de la nourriture de ces deux groupes est le même. Le faible déplacement de Varecia variegata editorum peut s’expliquer par l’habitude de rester une même plante jusqu’à l’épuisement de la ressource d’aliment. Lors du suivi, Varecia variegata editorum peut rester sur un arbre avec beaucoup de fruits durant toute une journée sans changer de place. Tous les individus du groupe restent sur le même arbre et ils peuvent faire toutes les activités. Selon HLADIK, 197820, l’activité de l’animal dépend de l’énergie acquise qui dérive généralement du métabolisme des aliments. Ce sont les fruits et graines qui sont énergétiques. Et c’est pourquoi les folivores sont connus par leur long repos et le faible déplacement (HLADIK et CHARLES D., 1974)22 mais ici ce n’est pas le cas, il est frugivore : il a un faible déplacement parce que le pouvoir de se déplacer loin dépend de la taille du groupe. Les nombres d’individus du groupe 1 et du groupe 2 sont respectivement 2 et 3. Il n’a pas besoin de se déplacer loin pour satisfaire les membres du groupe. Et d’après ZAONARIVELO (1999)54, les modalités d’adaptation de Varecia variegata variegata dans la forêt de Manombo montrent que le déplacement dépend de l’abondance des arbres à fruits c’est-à-dire que si la forêt comporte d’arbres en fructification, l’animal se déplace peu sinon il se déplace beaucoup. Pour le cas de cette espèce, la recherche de nourriture est la principale cause de déplacement. Un Varecia peut aller faire une reconnaissance sur un autre pied d’arbre, de fruits, et seulement tester si les fruits sont mûrs ou non et rejoindre son groupe.

Table des matières

LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX (texte)
LISTE DES TABLEAUX (annexe)
INTRODUCTION
CHAPITRE I : DESCRIPTION DU MILIEU D’ETUDE
I. LOCALISATION GEOGRAPHIQUE
II. DONNEES METEOROLOGIQUES
1. Température
2. Précipitations
3. Vent
III. DONNEES GEOLOGIQUES
IV. FAUNE ET FLORE 
1. Flore
2. Faune
V. HYDROGRAPHIE
VI. HISTORIQUE ET POPULATION ENVIRONNANTE
CHAPITRE II : MATERIELS ET METHODES
I- MATERIEL
1. Matériel de travail
2. Matériel biologique
2.1. Nombre d’individus etudiés
2.2. Systématique de Varecia variegata editorum
2.3. Distribution géographique
2.4. Description de l’espèce étudiée
2.4.1. Caractères morphologiques et spécifiques
2.4.2. Caractères anatomiques
2.4.3. Comportements sociaux
2.4.4. Relations sociales dans les groupes
2.4.5. Reproduction
2.4.6. Système de communication
2.4.7. Dimorphisme sexuel chez Varecia variegata editorum
2.4.8. Statuts de conservation
II- METHODES
1. Méthode d’étude
1.1. Sélection du groupe
1.2. Recherche et reconnaissance des groupes
1.3. Mode de collecte des données
1.4. Utilisation du GPS
1.5. Détermination du régime alimentaire
1.6. Etude de l’habitat de Varecia
1.7. Détermination du territoire
2. Méthodes de calcul
2.1. Notion du «Minimum Convex Polygon» et du «Fixed Kernel»
2.1.1. « Minimum Convex Polygon » (MOHR, 1947; SOUTHWOOD,1996)35-51
2.1.2. « Fixed Kernel » (ROSENBLATT 1956, PARZEN 1962,CACOULLOS 1966)50-39-9
2.2. Méthode d’exploitation des données comportementales
2.2.1. Description de la population étudiée
2.2.2. Test Chi carré de Pearson
2.2.3. Test de FISCHER-SNEIDECOR ou test « F »
2.2.4. Test « t » de STUDENT (BROWER et coll., 1990)7
2.2.5. One-way ANOVA
2.2.6. Importance du logiciel SPSS
CHAPITRE III : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
I. REPARTITION DES RYTHMES D’ACTIVITES DES DEUX GROUPES
1. Variation des activités en général
1.1. Moyenne générale des activités chez les deux groupes
1.2. Comparaison des activités entre les deux groupes
2. Variation mensuelle des activités
2.1. Alimentation
2.2. Repos
2.3. Déplacement
2.4. Autres activités
II. REGIME ALIMENTAIRE
1- Répartition générale des parties consommées
2- Comparaison du temps de consommation des différentes parties entre les deux groupes
2.1. Fruits
2.2. Fleurs
2.3. Feuilles
2.4. Autres
2.5. Interprétation sur les temps de consommation des différentes parties pour les deux groupes
3- Variation mensuelle de la partie consommée pour chaque groupe
3.1. Pour le groupe 1
3.2. Pour le groupe 2.
4- Comparaison de la variation mensuelle de la consommation des parties consommées pour les deux groupes
5- Plantes consommées
III. PROGRESSION DU GROUPE
IV. TERRITOIRES
1. Groupe 1
2. Groupe 2
3. Récapitulation
CHAPITRE IV : DISCUSSION
I. REGIME ALIMENTAIRE ET ALIMENTATION
1. Relation entre la qualité de l’habitat, la surface occupée et le régime alimentaire
2. Parties consommées
2.1. Fruits
2.2. Fleurs
2.3. Feuilles
2.4. « Autres »
3. Compétition alimentaire
II. REPOS
III. DEPLACEMENT 
IV. AUTRES ACTIVITES
CONCLUSION GENERALE
RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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